Le Fonds. CHARTON contient 508 pièces de correspondance adressées d'une part à Edouard CHARTON 1807-189, d'autre part à son gendre, André SAGLIO, également connu sous le pseudonyme de Jacques DRESA 1869-1929.

Edouard CHARTON, né à Sens en 1807, fut à la fois un grand journaliste et un homme politique. Agé de 26 ans, il fonde en 1833 le , qui connut un succès durable Magasin Pittoresque

Attiré par les problème s de l'enseignement et de la recherche scientifique, et littéraire, il fonde au début de 1848, une (281 AP1), lettre de Ledru-Rollin (mars 1848). Aussi est-ce à lui qu'Hippolyte Carnot oonfie les fonctions de Secrétaire général du Ministère de l'Instruction publique. Dans le même temps le département de l'Yonne le désignait comme Représentant du Peuple à l'Assemblée Constituante. Haute Commission des Etudes Scientifiques et littéraires

Durant l'époque impériale, il se tient à l'écart des activités politiques. Cependant, son élection en 1867 à l'Académie des Sciences morales et politiques témoigne de son rôle culturel et de son influence dans le monde littéraire et artistique. (281 AP 1, lettre d'Auguste Barbier, février 1867).

Sa véritable carrière politique commence en 1870. Deux lettres de Germain-Antonin LEFEVRE-PONTALIS (des 4 et 9 septembre - 281 AP 1) nous font savoir comment GAMBETTA fit nommer CHARTON à la préfecture de la Seine-et-Oise. Il n'y resta pas longtemps - Tout en demeurant le plus souvent à Versailles, il partagea ses activités entre la direction du et les obligations de son mandat de sénateur du département de l'Yonne. Magasin pittoresque

Le fonds 281 AP ne conserve pas de documents écrits par Edouard Charton, mais on y trouve 169 lettres, cartes ou billets, qui lui furent adressés, pour la plupart de 1848 à 1889. Presque toutes ces pièces témoignent de ses activités comme directeur du dont les bureaux as trouvaient (dans les années 1840-48) au N° 30 de la rue Jacob. Magasin pittoresque

Ses correspondants peuvent se regrouper en quelques catégories

- comme Hippolyte Carnot (5 lettres Armand Marrast, Camille Pelletan, Jules Simon (14 lettres).. Hommes politiques et journalistes

- , comme Louis Boullanges, Gerôme, J. Janin... Artistes peintres et graveurs

- , comme les Arago (Emmanuel et Etienne) Philarète Chasles, Camille Doucet, Henri Martin (13 lettres). Hommes de lettres et savants

D'autres échappent à toute classification comme les frères Reclus (Elie et Elisée) dont les missives pathétiques expriment un pur idéal républicain qui fut celui de certains Communards de 1871.

A première vue, cette correspondance ne paraît pas apporter de grandes révélations sur l'activité journalistique ou politique d'Edouard Charton. Elle apporte toutefois des renseignements utiles sur un personnage représentatif de l'esprit érudit et cultivé du XIXè siècle, comme le souligne Henri Martin dans une lettre adressée à Legouvé le 19 octobre 1882. (281 AP 1). "La figure de Charton contribuera, pour une grande part à témoigner que les pins exquises délicatesses de l'esprit et de l'âme n'ont pas été inconnues des contemporains du naturalisme"

André SAGLIO, dit Jacques DRESA, né à Versailles le 11 janvier 1869, mort à Paris en 1929 s'est toujours occupé des choses de l'Art, et de la peinture en particulier. Peintre lui-même, spécialisé dans l'art décoratif il compose des modèles pour le tissu, la tenture, le meuble aussi bien que pour le livre. Il est, au Théatre des Arts, un des collaborateurs de Jacques ROUCHE pour lequel il crée de charmants décors et des costumes, avec une grande attirance pour l'exotisme.

Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, en même temps qu'il est conservateur au Grand Palais où il dirige l'organisation du Salon d'Automne, il devient, vers 1910 Commissaire général des expositions à l'étranger.

Ses responsabilités administratives, ses succès artistiques (car il continue de peindre) le mettent en rapport avec un monde étendu et divers d'artistes peintres, graveurs, sculpteurs,. des musiciens, gens de lettre ou de théatre. C'est ainsi qu'on retrouve parmi les 339 pièces de sa correspondance conservée dans 281 AP 2, des lettres d'André Dauchez, Léon Bakst, Maxime Dethomas, de Raoul Dufy qui partageait ses expériences de peinture sur soie, de Colette, pour laquelle il illustra quelques Claudine, d'Henri et Marie de Regnier, de Paul Adam, Courteline, mais surtout de Charles Dullin qui venait de créer l'Atelier. Situé à la rencontre de deux siècles, Saglio-Dresa assiste au déclin du néoclassicisme du XIXè siècle en même temps qu'il participe aux expériences et au lancement de nouveaux styles modernistes.

Comme pour Charton, mais peut-être de façon plus complète pour Saglio-Dresa la correspondance rassemblée ici ne saurait présen ter qu'un élément d'appoint à une étude préalable de ces deux grandes figures du journalisme et de la vie artistique.