L'École nationale du patrimoine (ENP) a été créée par le décret n° 90-406 du 16 mai 1990, à l'initiative de Jack Lang, ministre de la Culture, de la Communication et des Grands Travaux. Établissement public à caractère administratif, l'École est placée sous la tutelle du ministère chargé de la culture et s'adresse aux professionnels du patrimoine. C'est une école de formation qui, a l'issue d'un concours annuel de recrutement, assure la formation initiale d'application des conservateurs stagiaires d'État, de la ville de Paris et des collectivités territoriales pendant une scolarité de dix-huit mois.

En 1996, l'Institut de formation des restaurateurs d'œuvres d'art (IFROA), créé en 1977, lui est rattaché. À partir de cette date, l'ENP assure donc, à l'issue d'un concours annuel, la formation des restaurateurs, au cours d'une scolarité de quatre ans (durée portée à cinq ans depuis la rentrée 2007). Enfin, l'établissement a la responsabilité de la formation permanente des professionnels du patrimoine (stages, colloques, tables rondes…).

Par le décret n° 2001-1236 du 21 décembre 2001, l'établissement devient l'Institut national du patrimoine (INP), et regroupe l'ENP et l'IFROA. Il comprend désormais une direction, un secrétariat général et deux départements pédagogiques : celui des conservateurs et celui des restaurateurs. Le premier, d'abord établi au Cercle de la Librairie, boulevard Saint-Germain à Paris avec les autres services de l'établissement, déménage par la suite en même temps que ceux-ci au sein de la Galerie Colbert, rue Vivienne, à proximité de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA) et en liaison avec ce dernier.

Le département des conservateurs a pour mission d'assurer la formation initiale des élèves conservateurs reçus au concours dans les spécialités prévues par le statut particulier des conservateurs du patrimoine. En 1990, les six spécialités prévues étaient les suivantes : Archéologie, Archives, Bibliothèques du patrimoine, Inventaire général, Monuments historiques et Musées. Après 1994, la spécialité « Bibliothèques du patrimoine » n'est plus présentée au concours. La spécialité « Patrimoine scientifique, technique et naturel » est quant à elle ajoutée au cursus de formation en 2002, tandis que les spécialités Inventaire général et Monuments historiques fusionnent en une seule et même spécialité en 2007.

L'INP est lié par convention au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et à l'Institut national des études territoriales (INET) pour lesquels il organise la formation initiale des élèves conservateurs territoriaux du patrimoine. Par ailleurs, il conçoit et organise la formation permanente des conservateurs et des autres professionnels du patrimoine en liaison avec les directions patrimoniales du ministère de la Culture et de la Communication. Au titre de la formation initiale ou permanente, selon les cas, l'INP accueil également chaque année un certain nombre d'élèves étrangers, admis sur dossier.

Le cursus de formation initiale, d'une durée de dix-huit mois, s'articule autour des enseignements spécifiques aux spécialités des élèves, accompagnés de modules en tronc commun autour des thématiques générales de la conservation du patrimoine (gestion publique, droit, économie, conservation-restauration, etc.), et des stages, au nombre de quatre : stages en administration culturelle (au sein de services patrimoniaux publics, qu'ils relèvent de l'administration déconcentrée ou des collectivités territoriales), stages patrimoniaux de spécialité (au sein d'établissements patrimoniaux dont l'activité correspond à la spécialité des élèves), stages patrimoniaux hors spécialité, et stages à l'étranger.

Ces enseignements et ces stages sont validés par divers travaux, personnels ou collectifs, notamment des rapports. Le stage patrimonial de spécialité (qui peut être constitué de plusieurs stages de courtes durées dans des établissements d'échelles et de statuts différents), véritable cœur de la formation, fait l'objet d'un rendu de « travaux scientifiques », spécifiques à la spécialité concernée et rendant compte de l'activité scientifique de l'élève conservateur au sein de l'établissement d'accueil. Les travaux validant les modules d'enseignement consistent par ailleurs, pour la majorité de la période traitée ici, en des rapports de mise en pratique des acquis théoriques au cours des stages patrimoniaux de spécialité.

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