Inventaire d'archives : Directions départementales du Ravitaillement général de la Vienne et de la Vienne non occupée

Contenu :

Pistes de recherchesSi certains aspects de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale tels que le régime de Vichy ou la Résistance sont aujourd'hui bien connus, d'autres n'ont pas encore fait l'objet de recherches systématiques approfondies. C'est le cas notamment du ravitaillement du pays, une question pourtant cruciale puisque les difficultés d'approvisionnement ont touché les Français dans leur vie quotidienne et ont été une conséquence immédiate et souvent douloureuse du conflit. L'ensemble des documents rassemblés dans le fonds 116 W revêt à ce titre un intérêt historique certain. Ils permettent de mieux comprendre comment, au sein d'un département, l'administration a pu se développer pour essayer de mieux organiser les échanges de denrées alimentaires en temps de guerre.Le fonds peut ainsi être exploité suivant diverses pistes de recherches, dont on se contentera ici de donner une ébauche. Il permet entre autres de voir quelle pouvait être l'importance du rôle joué par l'administration dans un domaine sensible comme celui de l'approvisionnement de la population civile et des armées. Il est intéressant de pouvoir apprécier à travers un exemple géographique particulier comment se sont mis en place des services spécifiques et comment ils ont pu fonctionner sur le plan local, au-delà des grandes directives données à l'échelle nationale. Le fonds de la Direction départementale du Ravitaillement général de la Vienne reflète aussi l'activité d'un département destiné, de par la dominante agricole de son économie, à établir de nombreux échanges avec d'autres régions françaises. Plus largement, il témoigne également des difficultés rencontrées par la population locale et du développement du marché noir. Il fournit enfin des renseignements sur la participation de la Vienne à l'approvisionnement des forces allemandes.Que ce soit pour une étude locale de l'impact du conflit sur la vie quotidienne des Français et sur l'économie d'un département, ou dans le cadre de recherches plus vastes sur l'approvisionnement du pays, le fonds 116 W gagne ainsi à être exploré.

Cote :

116 W 1-634

Publication :

Archives départementales de la Vienne
mars 2006, 2020
Poitiers

Informations sur le producteur :

Origine:
Vienne. Direction départementale du ravitaillement général
C'est pendant la Première Guerre mondiale qu'apparaissent les prémices d'une organisation par l'Etat du ravitaillement du pays, sans que des mesures soient prises de façon systématique. Des produits comme le pain, le sucre ou le lait sont ainsi rationnés, mais les consommateurs peuvent se procurer librement la plupart des denrées alimentaires ; aucune taxation des prix n'est appliquée, hormis pour le pain et la viande. Entre 1939 et 1945 en revanche, les difficultés d'approvisionnement sont très différentes de par leur durée et leur gravité, et l'insuffisance généralisée des produits alimentaires conduit à une intervention forte de l'Etat dans ce domaine. Un nombre considérable de règlements sont alors adoptés, et leur mise en œuvre s'accompagne de la création d'administrations nouvelles. Mais outre les problèmes de ravitaillement rencontrés pendant la guerre même, il ne faut pas oublier que le contrôle de l'approvisionnement de la France va perdurer jusqu'en 1950, marquant durablement la population. L'organisation législative du ravitaillement s'effectue suivant trois grandes phases :- la première, qui va de 1938 à 1940, est une période de réflexion, pendant laquelle sont mis en place quelques grands principes généraux ;- la deuxième, entre 1941 et 1944, voit l'intervention du gouvernement de Vichy se faire de plus en plus forte au fur et à mesure de l'aggravation de la pénurie ;- la troisième enfin, entre 1945 et 1950, est marquée par un retour très progressif à la libéralisation du commerce alimentaire.Cadre législatif général1938-1940 : organisation progressive du ravitaillement Une première organisation administrative du ravitaillement est instaurée par la loi du 11 juillet 1938 sur « l'organisation de la nation en temps de guerre ». Adoptée dans un contexte de fortes tensions internationales et s'inspirant de l'expérience de la Première Guerre mondiale, elle confie les opérations d'approvisionnement, ainsi que les importations et les exportations, à des groupements composés de professionnels (producteurs, commerçants, etc.) et établis sous forme de sociétés anonymes. Le dispositif est complété par décret en avril 1939 : le ministère de l'Agriculture est chargé de superviser la production et la répartition des denrées alimentaires nécessaires au pays, par le biais d'un « service du Ravitaillement général en temps de guerre » ; ce dernier comprend deux inspections, l'une pour le Ravitaillement et l'autre pour la Production agricole. Dès la déclaration de guerre prononcée le 3 septembre 1939, cette organisation est précisée. Ainsi, la liberté de commerce est suspendue le 9 septembre, afin de contrôler les prix et les impositions ; il faut néanmoins attendre le printemps 1940 pour que ces mesures soient réellement appliquées. Les salaires font eux aussi l'objet de blocages à partir de novembre. Par ailleurs, par décret-loi du 4 octobre 1939, l'inspection du Ravitaillement devient un secrétariat général, rattaché au ministère de l'Agriculture. Ce service comprend alors cinq directions principales : services administratifs et financiers, affaires économiques, grains et fourrages, viandes et produits animaux, produits d'épicerie et boissons. Le même mois sont créés les Groupements d'achat et de répartition départementaux (GARD), chargés d'acquérir des denrées pour le compte des commerçants en gros et demi-gros, de constituer des stocks, de délivrer les bons d'approvisionnement et de récupérer les tickets remis par la population. De 3 à 5 en moyenne par département, ils sont mis en place à l'instigation des préfets. Là encore, se sont des professionnels qui interviennent dans le ravitaillement, mais toujours sous contrôle de l'Etat. En 1940, après la débâcle, de nouvelles mesures sont prises ; leur adoption est facilitée par l'élargissement du pouvoir réglementaire du gouvernement de Vichy, qui n'a plus à soumettre ses projets de lois aux délibérations du Parlement. Aux besoins de la population civile et de l'armée viennent s'ajouter les réquisitions effectuées pour le compte des troupes d'occupation. Les premières cartes de rationnement obligatoires circulent ainsi à partir du mois de juillet. En septembre sont institués des bureaux nationaux de répartition et des comités départementaux consultatifs pour améliorer l'approvisionnement de l'ensemble du territoire français ; composés de professionnels, ils restent soumis au contrôle de l'Etat. Pour certains produits, il existe des organismes interprofessionnels jouissant du monopole des achats aux prix taxés : c'est le cas pour les céréales avec l'Office national interprofessionnel du blé (ONIB), qui devient en novembre 1940 l'Office national interprofessionnel des céréales (ONIC), ou encore pour le lait, avec le Groupement interprofessionnel laitier (GIL). En ce qui concerne l'organisation administrative centrale, le décret du 1er avril 1940, qui avait créé un secrétariat d'Etat au Ravitaillement, est complété par la loi du 8 octobre 1940, qui prévoit l'instauration de plusieurs sections, et notamment d'un service des négociations avec la puissance occupante, d'une direction des ressources, d'une direction de la répartition et d'une direction des services économiques et financiers. Dans les départements, le secrétariat d'Etat s'appuie sur les directions départementales, services extérieurs placés sous l'autorité des préfets.La réorganisation de 1941 Malgré les dispositions réglementaires adoptées progressivement, les défaillances de l'organisation du ravitaillement se font de plus en plus sentir tandis que la pénurie s'accroît. La forte implication des professionnels est entre autres critiquée par ceux qui souhaiteraient voir l'Etat occuper une place prépondérante. Au printemps 1941, la situation est de plus en plus critique, du fait notamment du développement du marché noir, des difficultés à respecter les rations autorisées et d'une grande distorsion entre les régions ainsi qu'entre les espaces urbains et les campagnes. A partir de 1941, plusieurs textes officiels sont donc promulgués qui rénovent l'organisation du ravitaillement à l'échelon national, mais aussi régional et départemental. Jusqu'en 1944, on assiste à une forte croissance des services centraux et des organismes para-administratifs.La loi du 23 octobre 1941 accroît l'implication de l'administration à tous les niveaux. Les bureaux de répartition laissent la place à des comités centraux de ravitaillement (CCR) spécialisés par produits, qui doivent collecter les denrées et les commercialiser ; les GARD sont remplacés par des Groupements uniques départementaux d'achat (GUDA), qui gèrent les opérations commerciales, les importations et les exportations, et interviennent pour contrôler les écarts de prix. Des comités consultatifs sont également prévus pour mettre en place la répartition des denrées. Les organismes tels que l'ONIC ou le GIL sont maintenus. Comités consultatifs, CCR et groupements d'achat disposent d'organes régionaux et départementaux, contrôlés respectivement par les préfets de régions et les préfets de départements. A l'échelon régional, des Directions régionales du Ravitaillement général sont instaurées, tandis que les Directions départementales existant depuis 1939 restent en place . Au niveau central, le secrétariat d'Etat au Ravitaillement général reste lié au ministère de l'Agriculture jusqu'en 1942, tout en jouissant d'une certaine indépendance. Mais ministère et secrétariat d'Etat sont tous deux contraints dans leur action par le ministère des Finances, qui accorde ou non les crédits et contrôle les taxations, les importations et les exportations par le biais des Services de l'Economie Nationale. En 1942, une tentative de fusion entre les services du Ravitaillement général et le ministère de l'Agriculture a lieu, à travers la création de trois secrétariats généraux (questions paysannes et équipement, production agricole, consommation) placés sous l'autorité du ministre. Cette organisation perdure jusqu'au début de l'année 1944, où l'on revient à un dispositif binaire s'appuyant sur le ministère de l'Agriculture et un secrétariat au Ravitaillement général qui lui est rattaché. Malgré les mesures adoptées, de grandes disparités subsistent entre les départements français. Certains sont des territoires nourriciers, qui disposent de ressources suffisantes pour pouvoir en expédier vers d'autres départements. C'est le cas entre autres de la Mayenne, de la Vendée, du Gers,… A l'inverse, le Sud-Est de la France compte des départements déficitaires, tels que l'Hérault, le Gard ou les Alpes-Maritimes. Certains enfin sont en situation intermédiaire, comme l'Ile-de-France.Après la guerre La fin du conflit ne signifie pas la suspension des mesures de rationnement et la disparition des problèmes de pénurie, loin s'en faut. En 1945, la situation économique dégradée de la France se traduit par un appauvrissement des exploitations agricoles, une diminution des capacités de production et une stagnation des techniques ; le secteur agricole est à un niveau inférieur à celui de 1938. Le plan Monnet comporte ainsi un volet agricole visant à rétablir les forces de production nationales. La lutte contre l'inflation est également l'une des priorités des gouvernements successifs. Sur le plan de l'organisation administrative, le système mis en place par Vichy est conservé et renforcé ; la distinction entre ministère de l'Agriculture et secrétariat d'Etat au Ravitaillement général est maintenue. En revanche, un certain nombre d'organismes comme les comités consultatifs sont supprimés dès l'été 1944. A la fin de l'année 1945, le commerce commence à se libéraliser très progressivement. Quelques expériences de « secteurs libres » se traduisent par une forte inflation, d'où un rétablissement rapide du contrôle des prix, et le marché noir est encore une réalité. En 1946, des denrées comme les pommes de terre et les produits de basse-cour peuvent être vendus sans tickets ; cette mesure est élargie à la viande en 1947 et au pain en 1948. Mais de grandes disparités persistent entre régions, entre secteurs d'activité également. En 1949, la majeure partie des difficultés d'approvisionnement ont disparu ; les prix connaissent une relative stabilité, et le retour aux mécanismes traditionnels des marchés économiques est bien amorcé. Le rationnement des denrées est donc supprimé le 7 décembre 1949. Un décret du 18 janvier 1950 entérine la disparition des services du Ravitaillement général. C'est la fin d'une décennie de pénuries et de restrictions qui ont suscité une législation et une organisation économique sans précédents en France.La Vienne dans la guerre : un département coupé par la ligne de démarcation A la veille du conflit, la Vienne est un département rural faiblement peuplé . Elle compte deux villes principales, Poitiers et Châtellerault (respectivement 44 000 et 21 000 habitants environ). Hormis ces deux villes, seule Montmorillon a le rang de sous-préfecture. L'essentiel de l'activité économique se concentre donc dans la partie nord du département. Dès l'automne 1939, la Vienne subit les conséquences directes de la guerre en devenant zone de repli pour les populations de l'Est de la France. L'organisation du ravitaillement devient donc importante, tant pour l'alimentation des habitants de la Vienne que pour celle des réfugiés. En 1939, l'administration mise en place repose sur les prescriptions de la loi du 11 juillet 1938 et des décrets de septembre 1939. Comme dans tous les départements, il existe une Direction départementale du Ravitaillement général placée sous l'autorité du préfet et composée en grande partie de personnel de l'Intendance militaire. Son rôle est de constituer et de contrôler les stocks de denrées disponibles ainsi que leur distribution et leur circulation. Chaque Direction départementale est composée de plusieurs services : cabinet du directeur, section administrative, régie comptable, section technique (elle-même divisée en trois services : produits animaux, produits végétaux, produits d'épicerie), section des titres d'alimentation , section du contrôle de l'approvisionnement. Le recensement de la production agricole, les achats de denrées et le contrôle des stocks se font principalement dans le cadre cantonal ; les commissions de réception prévues dès 1938 (qui deviennent commissions d'achat en 1941) jouent un rôle important dans ce système, car ce sont elles qui achètent les produits alimentaires nécessaires auprès des producteurs de leur canton, pour le compte de la Direction départementale. Dans la Vienne, elles sont au nombre de vingt . L'organisation établie pour s'occuper des questions relatives au ravitaillement du département de la Vienne est cependant bouleversée par la mise en place de la ligne de démarcation suite à la défaite française, à l'été 1940. D'abord frontière militaire, puis douanière, elle traverse la France sans suivre les découpages administratifs existants, et coupe ainsi bon nombre de départements qui se trouvent sur son tracé. La Vienne notamment est divisée en deux : la partie Nord-Ouest du département, avec Poitiers et Châtellerault (soit les 3/5e du territoire de la Vienne), appartient à la zone occupée, tandis que le Sud-Est, avec Montmorillon, est en zone libre. Les relations entre les deux parties de la Vienne s'en trouvent dès lors fortement perturbées. Les communications tout d'abord sont très difficiles, même si la ligne n'est pas complètement imperméable, car il existe une trentaine de points de passage, dont cinq points de contrôle permanents. Sur le plan administratif, la sous-préfecture de Montmorillon est rattachée à la préfecture de la Haute-Vienne. En conséquence, la Direction départementale du Ravitaillement général de la Vienne non occupée est elle aussi rapprochée de celle de Haute-Vienne. La Vienne non occupée doit donc se tourner vers un centre de décision différent du pôle que représentait Poitiers, qui jouait par ailleurs un rôle attractif sur le plan économique. La coupure entraînée par la ligne de démarcation n'est donc pas anodine. Malgré la suppression officielle de la ligne de démarcation en 1943, la distinction entre zone nord et zone « libre » perdure jusqu'en 1944. La Direction départementale du Ravitaillement général de la Vienne non occupée est ainsi maintenue jusqu'au 1er octobre 1944, avant d'être fusionnée avec celle de la Vienne. Le retour à la normale est difficile, notamment pour les administrations qui doivent retrouver leur unité originelle.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
En 1950, au moment de la suppression des Directions départementales du Ravitaillement général, une partie des archives de la Direction de la Vienne est récupérée par la préfecture, son service de tutelle ; versées ensuite avec d'autres fonds de la préfecture aux Archives départementales de la Vienne, elles ont été ultérieurement rassemblées avec d'autres versements de la préfecture sous la cote 1 W. L'autre partie des archives de la Direction départementale, principalement des documents produits par la régie comptable et les commissions d'achat, est envoyée au Centre régional liquidateur du Ravitaillement général de La Roche-sur-Yon, lequel a pour mission de liquider les dépenses et régler les derniers litiges. Ce Centre avait compétence sur plusieurs départements du Centre-Ouest.A la fermeture du Centre régional liquidateur, elles sont transmises aux Archives départementales de la Vendée. Ce n'est qu'en 2004 que le fonds est versé aux Archives départementales de la Vienne où il reçoit une cote provisoire, 1588 W. Le fonds 116 W est ainsi né du regroupement de plusieurs versements dans le cadre d'une opération de classement menée en 2005, et dont l'objectif était de rassembler les archives de la Direction départementale du Ravitaillement général de la Vienne à partir des articles conservés en 1 W et 1588 W. En ce qui concerne les documents extraits de la sous-série 1 W, la plupart sont issus d'un versement effectué en 1970 par la Direction de l'administration générale et réglementaire. Un nombre très restreint d'articles provient de versements antérieurs, réalisés en 1948-1950 par le 3e bureau de la 3e division de la préfecture, lequel était chargé des questions relatives au ravitaillement. Ces articles n'ont été prélevés que lorsqu'ils pouvaient être clairement identifiés comme provenant de la Direction départementale et qu'ils ne faisaient pas partie d'un ensemble thématique mêlant documents produits par la préfecture et documents issus de la Direction départementale du Ravitaillement général (il s'agit des anciens articles 1 W 1004-1005, 1013, 1023-1025, 1048, 1050). Le travail de classement entamé sur l'ensemble de documents provisoirement coté 1588 W a montré la présence de documents relatifs à la Direction départementale du Ravitaillement général de la Vienne non occupée, non signalés en tant que tels sur le bordereau de versement. Il a donc été décidé d'inclure les archives de ladite Direction départementale déjà conservées sous la cote 9 W aux Archives départementales de la Vienne. Cette réunion était d'autant plus légitime qu'une partie des fonds est commune aux deux Directions départementales : en effet, certaines des commissions d'achat ont été rattachées successivement à ces deux autorités lorsque la ligne de démarcation a divisé le département de la Vienne. Enfin, les articles 116 W 271-273 comprennent quelques documents concernant les cotisations sociales du personnel des organismes annexes, versés en 1993 par le ministère du Budget qui avait eu besoin de ces données pour reconstituer les carrières du personnel des comités et groupements dissous. Ces documents, auparavant non cotés, ont eux aussi été intégrés aux archives existantes pour une plus grande logique intellectuelle.

Description :

Mise en forme :
Etant donné l'aspect sensible de la période concernée, il a été décidé de ne procéder qu'à des éliminations ponctuelles de doubles de documents, éliminations qui ont porté sur un volume extrêmement réduit d'archives. Les documents sériels du type factures ou bordereaux d'envoi de denrées ont ainsi tous été conservés, bien que la note AD 51-33 du 26 novembre 1951, seul texte de la Direction des Archives de France sur le traitement des archives du Ravitaillement général, préconise leur élimination. Les nombreuses lacunes dans les séries de ce type de documents rendaient par ailleurs difficiles des opérations d'échantillonnage cohérentes. Les opérations de traitement réalisées durant l'été 2005 ont été plus ou moins complexes selon l'état initial des versements. Ainsi, les documents extraits de 1 W et 9 W étaient conditionnés en liasses thématiques rangées dans un ordre relativement cohérent ; le travail a donc principalement consisté à les conditionner en cartons, à retraiter ponctuellement certains articles pour leur donner une plus grande lisibilité intellectuelle et à les intégrer dans le cadre de classement élaboré. En revanche, les documents issus du versement 1588 W n'étaient pas classés et ont donc fait l'objet d'un traitement beaucoup plus précis afin d'identifier les services producteurs et les thématiques abordées. Au cours de l'élaboration du plan de classement, il s'est avéré difficile de reprendre exactement les organigrammes des deux Directions départementales du Ravitaillement général. En effet, les documents, quels que soient les versements dont ils étaient issus, étaient rarement identifiés de façon précise comme ayant été produits par tel ou tel service. Une approche thématique a donc été préférée, mais toujours dans le souci de refléter le plus possible l'origine des fonds. La distinction entre services a ainsi été particulièrement délicate pour les documents comptables, dont une partie provient de la section administrative, chargée de la comptabilité générale du service, et une autre de la régie comptable, qui s'occupait plus spécifiquement de la comptabilité relative aux achats de produits. Pour chaque Direction départementale, on s'est efforcé de suivre un plan de classement similaire, dans la mesure où les documents existants le permettaient :- la partie intitulée « Fonctionnement général » reflète les activités des différents services composant la Direction départementale ; les documents qui y sont regroupés proviennent pour la plupart du cabinet du directeur et de la section administrative, chargée de contrôler le fonctionnement de la Direction départementale, notamment en ce qui concerne le personnel, et de gérer le budget général.- la partie « Comptabilité » comporte deux volets, l'un consacré au budget général de la Direction départementale et l'autre à la comptabilité plus spécifique des opérations d'achats de produits. Cette distinction tend à refléter l'organisation interne de la Direction, dans la mesure où deux services étaient chargés de l'utilisation des moyens financiers : la section administrative et la régie comptable. Elle n'est cependant pas absolument rigoureuse, car il n'a pas toujours été facile de définir avec certitude lequel des deux services était producteur des documents. A la fin du volet « Comptabilité spécifique aux achats de produits » a été rassemblé un ensemble de documents récapitulatifs des opérations comptables de la Direction départementale et des commissions d'achat qui travaillaient pour elle . Il s'agit principalement d'archives concernant les commissions. Cependant, dans la mesure où ces documents récapitulatifs ont été pour la plupart produits et centralisés par la régie comptable et qu'une partie portait sur la Direction départementale dans son ensemble, il a été choisi de les faire figurer ici plutôt que dans la partie consacrée aux commissions d'achat en fin de répertoire. - comme les précédentes, la rubrique « Approvisionnement et distribution » cherche à correspondre le plus possible à l'organisation de la Direction départementale. Il existait en effet deux sections plus particulièrement chargées de ces questions, la section du contrôle de l'approvisionnement et la section des titres d'alimentation. Là encore, il n'a pas toujours été possible de distinguer les producteurs, les deux sections ayant des attributions très proches ; c'est pourquoi une partie thématique a été constituée pour rassembler les documents en rapport avec l'approvisionnement et la distribution.- les parties « Contentieux et amendes administratives » et « Relations avec les organismes annexes » concernent principalement des documents émanant de la section administrative.- « Dossiers par produits » : cette partie a été constituée pour accueillir les dossiers consacrés aux achats de produits spécifiques. Il s'agit là encore de documents dont les producteurs n'apparaissent pas clairement. Une partie d'entre eux proviennent vraisemblablement de la régie comptable et des commissions d'achat, mais certains ont également été produits par d'autres services, notamment par la section technique, qui se compose de subdivisions spécialisées difficiles à identifier à travers les documents. Le principal problème rencontré au cours du travail de classement a été celui du traitement des documents relatifs aux commissions d'achat. En effet, sept d'entre elles se trouvent en zone non occupée entre 1940 et 1944, et sont donc rattachées à la Direction départementale du Ravitaillement général de Montmorillon durant cette période ; mais en 1939-1940 et après 1944, elles dépendent de la Direction départementale de la Vienne à Poitiers. L'objectif initial était d'incorporer les archives des commissions parmi les articles concernant chaque Direction départementale, en répartissant les archives des sept commissions temporairement détachées de Poitiers entre les deux Directions départementales en fonction des dates, traduisant ainsi matériellement la coupure que pouvait représenter la partition du département de la Vienne pour les administrations en charge du Ravitaillement général. Si cela pouvait se faire pour les documents concernant le fonctionnement général ou pour un certain nombre d'archives comptables (bordereaux, factures), les registres, dont beaucoup couvraient toutes les périodes sans tenir compte du rattachement à une autre Direction, ont montré l'impossibilité de procéder de cette manière. Il a donc été choisi de constituer une partie entièrement consacrée aux commissions d'achat. Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces commissions étaient des organes des Directions départementales agissant au niveau local, et non des entités indépendantes, ce que pourrait laisser croire à première vue le plan de classement général.Une grande partie des articles du fonds est constituée de documents comptables spécifiques au Ravitaillement général. Certains sont aisément identifiables, comme les « registres modèle H », qui permettent l'enregistrement des expéditions effectuées par les commissions d'achat et la Direction départementale vers d'autres commissions de la Vienne, d'autres départements ou l'armée allemande. Mais d'autres, en particulier les bordereaux de divers modèles mentionnés dans les articles relatifs à la comptabilité des achats de produits, ne peuvent être facilement explicités. On indiquera simplement au lecteur que ces différents modèles de bordereaux récapitulatifs correspondent à des opérations et à des lignes budgétaires bien définies (dépenses, recettes, ou opérations plus spécifiques). Mais l'absence de document synthétique sur le fonctionnement précis des budgets et des comptes spéciaux affectés aux services du Ravitaillement général n'a pas permis d'aller plus loin dans l'analyse.

Conditions d'accès :

Archives publiques
Les documents conservés sous la cote 116 W sont des archives publiques relevant du Livre II du Code du patrimoine, modifié par la loi n°2008-696 du 15 juillet 2008 sur les archives. En vertu des dispositions de ce texte, tous les documents de ce fonds sont aujourd'hui librement communicables.

Description physique :

Description physique: Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 634
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 49,69

Ressources complémentaires :

- 1 W : Préfecture, administration générale. Sur l'organisation du ravitaillement dans la Vienne, voir plus particulièrement les articles 6, 46, 873-946, 950-1141, 1169-1172, 1176-1182, 1186-1240, 1261-1265, 1309-1310, 1317-1325, 1327, 1335-1356, 1385-1396, 1492-1494, 3600, 3722-3723, 3730-3742, 5280-5281, 5283-5285, 5287-5288, 5290-5308, 5311-5317. - 9 W : Direction régionale du Ravitaillement général.- 12 W : Direction départementale de l'agriculture.- 13 W : Direction départementale de l'agriculture.- 56 W : Service général du contrôle économique.- 61 W : Service général du contrôle économique.- 76 W : Préfecture, affaires militaires, Seconde Guerre mondiale (1942-1957). Sur les frais d'occupation, voir notamment les articles 192, 221-330.- 106 W : Préfecture régionale et commissariat de la République pour la région de Poitiers (1941-1946). Sur le ravitaillement, la production agricole et le marché noir, voir plus particulièrement les articles 141-142, 294-300, 309-310.
Centre historique des Archives nationales, ParisF10 : Ministère de l'AgricultureService d'études et de documentation. Statistiques : F10 5202-5206, 5208-5224, 5227, 5233-5236, 5241, 5270-5274, 5276-5299, 5305-5307, 5309, 5313, 5333-5334, 5336, 5350, 5361-5363, 5370-5372, 5378, 5381, 5385, 5387-5390, 5395-5398, 5400-5407, 5412-5413, 5415-5418, 5420-5425. Production agricole : F10 5498, 5916-5918.F12 : Commerce et industrie Rationnement et prix : F12 10180-10206, 10214-10225.AJ40 : Archives allemandes de la Seconde Guerre mondiale (1939-1944). Division Ravitaillement et Agriculture : AJ40 792-797.Bureau du ravitaillement et de l'agriculture : AJ40 952-958. Agence du Reich pour les animaux et les produits dérivés : AJ40 1173-1177. Centre des archives contemporaines, Fontainebleau- 19771164 : Ministère de l'Agriculture. Sur le ravitaillement, voir les articles 71-113, 115-119.- 19870075 : Ministère de l'Agriculture. Pour la période de la guerre, se reporter notamment aux articles 5-9 sur le Comité central des Groupements interprofessionnels laitiers et sur le marché des produits laitiers.- 20020533 : Services du Ravitaillement (1940-1949) .

Références bibliographiques :

ALARY (Eric), La ligne de démarcation, Perrin, 2003.AZEMA (Jean-Pierre), BEDARIDA (François), La France des années noires, Le Seuil, 1993.BONNET (Guy), Vichy et l'Occupation : le Val de Loire, le Berry, le Poitou des années noires, 1940-1944, Tours, Ed. de « La nouvelle République », 1993.CEPEDE (Michel), Agriculture et alimentation en France durant la 2e Guerre mondiale, Ed. M.-Th. Génin, 1961.PICARD (Roger), La Vienne dans la guerre, 1939-1945, Clermont-Ferrand, De Borée Ed., 2001.ROUSSO (Henry), Les années noires, vivre sous l'Occupation, Gallimard, 1992.VEILLON (Dominique), FLONNEAU (Jean-Marie), Le temps des restrictions en France (1939-1949), Cahiers de l'IHTP, n° 32-33, mai 1996.La Seconde Guerre mondiale. Guide des sources conservées en France, 1939-1945, Archives nationales, 1994.La France et la Belgique sous l'occupation allemande, 1940-1945. Inventaire de la sous-série AJ40, Archives nationales, 2002.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Vienne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD086_116W

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