Il comprend les titres proprement familiaux des Villers-la-Faye et de quelques uns de leurs alliés, du XIIIe au XVIIIe siècle, ceux du groupe de domaines formé autour du noyau constitué par Clomot et le Rousset, enfin ceux de Villers-la-Faye, qui ne se trouvaient pas en ce lieu lorsque la saisie en fut effectuée lors de l'émigration d'Antoine de Villers-la-Faye ( cf. Archives départementales de la Côte-d'Or, E 2126-2145. Ce fonds est constitué des archives des familles Coeurderoy et Vaussin, apportées sans doute par Françoise-Nicole de Villers, et de l'essentiel des titres du domaine même de Villers-la-Faye.).

La présence au Rousset des papiers familiaux est due au fait que la terre, dont la famille avait tiré son nom, fut saisie et vendue à plusieurs reprises puis récupérée par retrait lignager, ou bien passa aux mains des femmes entre 1487 et 1770, date de son rachat par Pierre-Louis et Françoise-Nicole de Villers-la-Faye. Il n'en fut pas de même du Rousset qui, possédé dès 1502 par Jeanne de Villers-la-Faye, épouse de Hugues du Bos, parvint par testament à Louis de Villers-la-Faye en 1622 après avoir appartenu aux Damas : ce fut donc la résidence stable et sûre de la famille.

Le fonds fit l'objet de plusieurs tentatives de classement : la première en 1636, alors que les menaces des Impériaux incitaient à prévoir la sauvegarde des titres essentiels, la seconde en 1740. Le cadre alors choisi plaçait les documents proprement familiaux avant ceux relatifs aux différents domaines, affectés chacun d'une lettre de série, système qui aurait dû permettre des accroissements ultérieurs. Mais, à l'extrême fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe, peut-être à la mort de Pierre-Louis, les considérations généalogiques l'emportèrent sur les nécessités administratives : les actes furent regroupés sous le nom du personnage qui les avait passés, une courte notice généalogique fut établie sur chaque individu en regard de l'analyse succincte des textes, pour chaque génération l'aîné fut placé en tête de ses frères et soeurs, les titres des familles alliées (Pontailler, Damas, Vaussin, Desbarres, Bourgeois Saint Belain, Le Brun du Breuil) furent classés à la suite des papiers de chacun de ceux qui, par mariage, les avaient reçus.

Les préoccupations généalogiques qui dictèrent ces dispositions amenèrent à écarter un grand nombre de pièces heureusement conservées pourtant.

Afin de respecter cette évolution le fonds inventorié, dont les liasses, sauf quelques lacunes (l'état des lacunes figure en note de la cote 37 F 2), étaient demeurées intactes, a été placé en tête. Ensuite ont été classés les titres familiaux dans le même ordre que celui de l'inventaire, puis les titres de Clomot et des domaines voisins, enfin quelques dossiers concernant Villers-la-Faye. Une dernière partie est constituée de pièces isolées n'ayant pour la plupart pas de rapports évidents avec les activités des Villers-la-Faye : les documents y sont classés dans l'ordre alphabétique des lieux auxquels ils se rapportent.

Tout ce qui avait trait au Rousset, et qui ne figurait pas dans l'inventaire de la fin du XVIIIe siècle a été, sur sa demande, remis à Monsieur Guyon après microfilmage (1 Mi 455 , R1 et 2). Un répertoire en a été établi en annexe au présent inventaire.

Intérêt du fonds.

Le grand mérite de ce fonds est d'être le témoignage de l'existence, depuis le début du XVe siècle, d'une famille noble issue d'officiers de la cour des ducs de Bourgogne et toute entière vouée ensuite à la gestion de son patrimoine, à l'armée et à l'Eglise.

Les vicissitudes de la terre de Villers-la-Faye illustrent bien les difficultés éprouvées aux XVIe et XVIIe siècle par la noblesse pour conserver ses biens.

Clomot au contraire est un domaine patiemment constitué et agrandi jusqu'à la création à la fin du XVIIIe siècle de trois métairies sur des terres communales enlevées aux habitants.

Le Rousset enfin constitue un exemple rare de substitution d'un fief avec château à une simple ferme, durant les dernières années du XIVe siècle, par un chambellan du duc d'Orléans.