Inventaire d'archives : Fonds de Raoul Nolibos (1924-1978)

Contenu :

Présentation du contenu
Le cahier manuscrit de ses mémoires qui contient de nombreuses informations sur son parcours personnel, d'une part, et les pièces relatives à son internement subi entre 1940 et 1941, en particulier la correspondance entretenue avec son épouse, d'autre part, constituent l'intérêt principal de ce fonds.
La partie des archives consacrées à la Résistance et surtout à la la période de la Libération, apporte, certes, des éléments de documentation mais ne reflète certainement pas l'investissement de l'intéressé, notamment au sein de la commission départementale d'épuration. Il est ici essentiel de recourir aux documents versés par les services de la préfecture pour compléter les informations contenues dans ce fonds.

Cote :

203 J 1-28

Publication :

Archives départementales des Hautes-Pyrénées
2023
Tarbes

Informations sur le producteur :

Nolibos, Jason, Auguste, Raoul
Biographie ou histoire
Fils d'Emile Nolibos et de Marie-Louise Assimans, Raoul Nolibos naît le 5 novembre 1890 à Argelès-Gazost au sein d'une famille de trois enfants.
Son frère aîné, Jean, né en 1897, s'installe en 1910 aux Etats-Unis comme chef-cuisinier. Il meurt toutefois accidentellement en 1916. Quant à son frère cadet, Georges, né en 1892, il exerce la même profession que son aîné au sein du célèbre restaurant parisien, "le boeuf sur le toit".
Après l'obtention du certificat d'études, Raoul Nolibos est admis à l'Ecole professionnelle d'Aire-sur-Adour où sa famille s'est installée, en vue de préparer l'entrée à l'Ecole des arts et métiers. Malheureusement, le décès de son père en 1908 l'oblige à arrêter ses études pour travailler. Il se retrouve ainsi embauché, dans un premier temps, à Mont-de-Marsan au sein d'une usine de mécanique spécialisée dans le matériel forestier. Il est ensuite employé par un garage à Lourdes où il reste jusqu'en 1910. Encouragé par sa mère, il rejoint cependant Paris en octobre 1910 : il trouve alors une place dans une usine de machine-outils basée à Saint-Ouen.
Après avoir accompli son service militaire comme sapeur-pompier (1911-1913), il intègre en décembre 1913 l'usine Citroën des Chevrons située quai de Javel à Paris. Cependant, la Première Guerre mondiale entraîne sa mobilisation au sein du 12e Régiment d'infanterie de Tarbes le 2 août 1914. Envoyé à Vaucouleurs (Meuse), il participe à la campagne de Belgique puis à la retraite sur la Champagne avant de prendre part à la bataille de la Marne.
Blessé le 17 septembre 1914, il est alors formé, au regard de son passage au sein du corps des sapeurs-pompiers de Paris, pour intégrer les premières compagnies de lance-flammes expérimentés sur le front de l'Argonne en 1915. De février 1916 à janvier 1917, il se retrouve à combattre à Verdun au sein de l'une de ces compagnies avant de participer au combat du Chemin des Dames au mois d'avril suivant. Le 5 mai 1917, il est gravement blessé à la jambe droite. Hospitalisé jusqu'en avril 1918, il finit par être démobilisé en mai de la même année.
Libéré de ses obligations militaires, il revient alors dans son département d'origine. Recruté à l'Arsenal de Tarbes en juin 1918, il est écoeuré par la guerre et adhère à la CGT. Engagé, il adhère à la Fédération socialiste en 1919 avant de se rallier au Parti communiste après le Congrès de Tours (1921). Il est même élu trésorier de la section communiste de Tarbes dont il devient le secrétaire en juin 1921. Le mois suivant, il succède à Robert Aveillé comme secrétaire fédéral mais est rapidement remplacé par Bernard Cazaubon. Il est également militant de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC), structure d'anciens combattants proche du Parti communiste français et contribue à la rubrique Hautes-Pyrénées de l'hebdomadaire communiste régional l'Églantine.
A compter de 1922, il quitte l'Arsenal pour s'établir à son compte comme mécanicien automobile et concessionnaire des marques automobiles Donet-Zedel et Delahaye. Compte tenu de ses nouvelles responsabilités, il quitte les structures politiques et syndicales qu'il avait intégrées même s'il reste proche de cet idéal politique... Il contribue dès lors à la création de la Chambre syndicale départementale de l'automobile en 1928 et en devient son président en 1932 (il le restera jusqu'en 1966). Entre 1925 et 1966, il est également reconnu comme expert judiciaire en matière mécanique.
Durant cette période riche sur le plan personnel, professionnel et idéologique, il épouse le 6 septembre 1919 Laure Clémence née Stéphani.
Son passé de militant le rattrape néanmoins en 1940 : il est ainsi arrêté le 15 novembre en tant que proche du Parti communiste, mouvement interdit pendant la "Drôle de guerre". Le Républicain des Hautes-Pyrénées du 15 novembre 1940 annonce ainsi l'arrestation d'un "chef" communiste, Nolibos. Interné dans un premier temps au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques), ouvert initialement pour accueillir des réfugiés espagnols, il y côtoie Alfred Nigou, Georges Lassalle, Fernand Bordedebat, Marcel Biard ou encore André Chastellain. Durant cette période, il dessine d'ailleurs de nombreux croquis du camp et d'autres internés, dessins dont la trace a aujord'hui été perdue.
Le 31 décembre 1940 l'administration de Vichy le transfére au camp de Nexon situé près de Limoges (Haute-Vienne). Il en sera libéré 13 mois plus tard, au cours du mois de novembre 1941, grâce notamment à l'intervention du préfet des Hautes-Pyrénées, Alphonse Le Gentil.
Rejoignant les rangs de la Résistance, Raoul Nolibos devient, à la Libération, un membre actif du Comité départemental de Libération dont il préside la "délicate" commission d'épuration. Il est également élu conseiller municipal de Tarbes de 1945 à 1953 : il est alors nommé responsable des moyens de transport, tâche qu'il mène grâce aux liens noués avec le syndicat des transporteurs des Hautes-Pyrénées. Il ne semble toutefois pas poursuivre de carrière politique par la suite : son nom n'apparaît ainsi plus dans les comités fédéraux communistes des années 1950.
Décoré de la Croix de Chevalier de l'Ordre national du Mérite le 22 septembre 1971, Raoul Nolibos décède à Tarbes le 25 janvier 1985. Son épouse, quant à elle, s's'était éteinte le 9 avril 1979.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don de Raoul Nolibos, entrée n° 260 du 9 octobre 1980.
Don d'Alain Nolibos, entrée n°20180018 du 19 janvier 2018.
Don d'Alain Nolibos, entrée n°20230014 du 18 janvier 2023.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Les archives constituant ce fonds étaient détenues prinicipalement par Alain Nolibos, cousin de Raoul Nolibos. Celui-ci a fait don d'une partie d'entre elles au Département des Hautes-Pyrénées en 2018. Il a complété ensuite ce premier don au début de l'année 2023.
La partie relative au Comité départemental de Libération avait, quant à elle, été donnée par Raoul Nolibos lui-même aux Archives départementales en 1980. Conservées sous la cote 1 J 83, ces pièces ont été reclassées sous la cote 203 J 14.

Description :

Évolutions :
Accroissements
Le fonds n'étant pas clos, il existe une possibilité de dépôts complémentaires.
Critères de sélection :
Informations sur l'évaluation
Aucune élimination n'a été entreprise sur ce fonds.
Mise en forme :
Mode de classement
Au regard des pièces constituant ce fonds, il a été distinguée, d'une part, les archives relevant de la vie privée de Raoul Nolibos et, d'autre part, celles relatives à la Seconde Guerre mondiale.
Au sein de ce deuxième ensemble plus riche et volumineux, ont été classés, d'un coté, les documents concernant sa période d'internement et de l'autre, les pièces concernant la période de l'Occupation, de la Résistance et de la Libération. Pour cette seconde catégorie, des ensembles thématiques ont été organisés. Cette partie a par ailleurs été enrichie par l'intégration des documents relatifs au Comité départemental de Libération donnés par Raoul Nolibos et conservés, jusqu'ici, sous la cote 1 J 83.

Conditions d'accès :

Statut juridiqueArchives privées
Communicabilité
Le fonds est librement accessible. Seul l'état matériel des documents pourrait empêcher leur communication.

Conditions d'utilisation :

Conditions d'utilisation
La reproduction des documents est libre. En revanche, leur diffusion et réutilisation sont soumises à l'accord des Archives départementales des Hautes-Pyrénées.

Langues :

Langue des unités documentaires: Les documents sont rédigés en français.

Description physique :

Document d'archives Ce fonds se compose principalement de documents manuscrits ou dactylographiés. Il compte également queques documents iconographiques (photographies, carte) ainsi que des extraits de presse.



Support
Support: Papier
Support: Papier
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 28 articles
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0.20

Ressources complémentaires :

Sources internes
Au regard de la constitution de ce fonds et du parcours de Raoul Nolibos, cet état des sources complémentaires conservées aux Archives départementales des Hautes-Pyrénées s'avère avant tout une orientation vers des fonds et versements d'archives susceptibles de retracer sa vie ainsi que d'aborder les grands thèmes et périodes propres à cet ensemble documentaire (communisme, internement, résistance, libération, épuration...).
Le chercheur devra dans ce cadre consulter le guide des sources de la Deuxième Guerre mondiale produit par la Direction des Archives de France dont les références figurent sous la rubrique "bibliographie" de cet instrument de recherche.
Les références évoqués ci-dessous, en particulier les versements d'archives contemporaines (postérieures à 1940) apportent une orientation au chercheur. Si celui-ci souhaite connaître le détail contenu dans ces versements, il doit consulter les bordereaux accessibles en salle de lecture des Archives départementales.
Concernant son engagement politique, des informations sur les communistes sont disponibles en sous-série 1 M (administration générale du département 1800-1940) pour la période antérieure à 1940 (cotes : 1 M 241-248). Notons notamment l'article 1 M 244 qui comporte des renseignements nominatifs sur Raoul Nolibos.
Pour la période postérieure à 1940, il sera nécessaire de consulter les versements du cabinet du préfet, notamment les versements 20 W et 24 W. Ce dernier comprend des renseignements individuels sur les membres du Parti communiste durant l'Occupation (cote : 24 W 4). Parallèlement, il est utile de consulter les versements réalisés par la Direction départementale des Renseignements généraux qui comportent des informations sur le Parti communiste et ses militants haut-pyrénéens, notamment les versements 45 W et 1115 W.
Ses idées communistes ayant entrainé son internement, des informations complémentaires sont disponibles dans les versements, d'une part, du Cabinet du préfet (12 W, 14 W, 20 W, 21 W, 32 W et 33 W) et, d'autre part, dans les versements de la Direction départementale des Renseignements généraux précédemment évoqués. Sur cet aspect du parcours de Raoul Nolibos, il faut noter son dossier de "personne internée pour motifs politiques" conservé sous la cote 20 W 26.
Sur son engagement au sein de la Résistance, signalons son dossier d'ancien combattant conservé suite au versement de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre des Hautes-Pyrénées (cote : 1894 W 30).
Investi au sein du Comité départemental de Libération et du Comité départemental d'épuration à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, les versements du Cabinet du préfet 12 W, 14 W, 20 W et 46 W contiennent des informations sur ces deux entités.
Au sujet de ses mandats de conseiller municipal de Tarbes (1945-1953), il est possible de trouver des informations dans les versements de la préfecture relatifs aux scrutins de 1945 et 1947 (30 W et 145 W). Ceux-ci portent sur les résultats. Au sein des archives de la Direction départementale des Renseignements généraux, le chercheur accédera également à des ressources sur ces deux tours de scrutin en consultant le dossier coté 1115 W 26.
Du fait de ses relations avec Léon Maumus, résistant, notons enfin le fonds de ce dernier en qualité de délégué départemental du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale (68 J). Pour rappel, ce fonds est un ensemble documentaire très riche, notamment sur les questions relatives aux personnes exécutées, déportées, aux résistants (...) du département.
Sources externes
Interné au camp de Gurs puis au sein du camp de Nexon, le chercheur devra solliciter les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques et celles de la Haute-Vienne pour obtenir des informations sur ces deux lieux d'intermement.
Concernant les mandats électifs obtenus par Raoul Nolibos, les Archives municipales de Tarbes, quant à elles, conservent des sources relatives aux élections municipales de 1945 et 1947.

Références bibliographiques :

Bibliographie
Sur plan bibliographique, le chercheur peut accéder au catalogue de la bibliothèque des Archives départementales sur le site de lecture départementale (www.hapybiblio.fr).
Il peut également accéder à l'inventaire de la série F constituée par les travaux d'érudits et de chercheurs non publiés, disponible sur notre site (https://www.archivesenligne65.fr/article.php?laref=1725&titre=travaux-d-erudits-et-de-chercheurs-serie-f-).
Outre le guide des sources relatives à la Seconde Guerre mondiale déjà évoqué dans la partie dédiée aux sources complémentaires (Direction des Archives de France, La Seconde guerre mondiale : guide des sources conservées en France : 1939-1945, Paris, 1994 - 8° 7651), il doit être signalé les deux articles consacrés à Raoul Nolibos :
- http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article121165, notice NOLIBOS Raoul, Jean par Claude Pennetier, version mise en ligne le 1er février 2017.
- Nolibos, Alain, "Raoul Nolibos : le combattant et le militant", in "Mémoire et Histoire, tome 3, s.l., s.d.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales des Hautes-Pyrénées

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD065_IR_00370

Où consulter le document :

Archives départementales des Hautes-Pyrénées

Archives départementales des Hautes-Pyrénées

Liens