Inventaire d'archives : Fonds duc de Morny (1838-1908)
Contenu :
Les Archives du duc de MORNY achetées par les Archives nationales en 1956 et 1963 et provenant
sans doute du marquis de Villalohar qui s'en serait dessaisi avant son départ pour l'Espagne, ne
sont que des épaves et ne reflètent qu'une faible partie de la carrière politique de cet
important personnage. Quelques pièces intéressantes concernent le coup d'état du 2 décembre
1851, mais ont été déjà publiées et utilisées (116 AP 1, drs 1 et 2).
Les nombreuses lettres de félicitations adressées lors de ses diverses élections et
nominations constituent plusieurs dossiers (116 AP 1, drs 3 à 8).
Quelques notes de sa main et de celle de son secrétaire font état de ses relations financières
avec la comtesse Le Hon et de la séparation de biens à laquelle ils durent procéder au moment du
mariage du duc (116 AP 2, dr 9).
Lettres et papiers divers, dont certains sont reliés dans un registre factice, laissent
apparaître, des épaves de la correspondance du duc de Morny avec Napoléon III, la prince
Mathilde, l'empereur Maximilien, et la princesse de Lieven (116 AP 2, drs 10 et 11).
M. Jean Pozzi, ministre plénipotentiaire, possède une partie des papiers Morny.
Cote :
116AP/1-116AP/4
Publication :
Archives nationales
1957
Informations sur le producteur :
Morny, Auguste de (1811-1865)
Charles-Auguste-Louis-Joseph, comte puis duc de Morny, est né sous le nom de Charles Auguste
Demorny le 17 septembre 1811. Il est le fils naturel du général Charles de Flahaut (lui-même
fils naturel de Talleyrand) et de la reine Hortense de Beauharnais, et par suite le frère utérin
de Napoléon III. C'est à partir de 1833, après avoir appris la véritable identité de sa mère
qu'il change son nom en « comte de Morny ». Il recevra le titre ducal en 1862.
Après avoir mené la vie de la jeunesse dorée, il entre dans l’armée en 1830, sert comme
officier en Algérie où il s'illustre en 1835. Il démissionne en 1838 pour revenir en France se
livrer aux distractions mondaines et aux affaires. Il achète en 1837 la sucrerie Bourdon, près
de Clermont-Ferrand, en association avec sa maîtresse, Fanny Le Hon, fille du banquier Alfred
Mosselmann, épouse de Charles Le Hon, ministre plénipotentiaire du roi des Belges Léopold Ier à
Paris. Morny fait fructifier la sucrerie, ce qui lui permet d'asseoir sa réputation dans les
milieux financiers et politiques.
Élu député du Puy-de-Dôme en 1842 et 1849, il poursuit ses acquisitions et ses développements
financiers durant les années 1840 et 1850, mêlant étroitement ses activités politiques et
d'affaires. Morny est l’un des artisans du coup d’État du 2 décembre, auquel il prend part comme
ministre de l’Intérieur. Le 22 janvier 1852, Morny quitte son portefeuille ministériel pour ne
pas s’associer aux décrets sur les biens de la famille d’Orléans. Cependant, il continue à jouer
jusqu’à sa mort un rôle politique de premier plan, soit par ses relations personnelles avec
Napoléon III, soit comme président du Corps législatif (1854). Sous le Second Empire, Morny
poursuit ses affaires : il investit dans la ligne ferroviaire Lyon-Avignon et s'associe en 1853
avec les Péreire pour la création de la compagnie ferroviaire Grand Central (liaison
Lyon-Bordeaux) ; il spécule à Paris sur les terrains destinés à former les grands boulevards
haussmaniens et attire auprès de lui de nombreux entrepreneurs et promoteurs. Menant grand train
- il inspire à Alphonse Daudet, son secrétaire, le personnage du duc de Mora dans son roman
paru en 1877 -, Morny favorise la fondation et le
développement de l'hippodrome de Longchamp, des villes de Deauville et du Vésinet, entretient
une écurie de chevaux de courses et se constitue une importante collection de tableaux.Le Nabab
Nommé ambassadeur de France en Russie (1856-1857), il y épouse la princesse Sophie Troubeskoï
(1838-1896), qui lui donne quatre enfants : Charlotte (1858-1883), mariée en 1877 à José Osorio
et Heredia, comte de la Corzana ; Auguste, duc de Morny (1859-1920) marié à Carlotta Guzman et
Ybarra ; Serge (1861-1922) ; Mathilde (1863-1944), épouse de Jacques Godart, marquis de Belbeuf
dont elle divorça, dite « Missy ». Morny a eu aussi de sa liaison avec Fanny Le Hon une fille
naturelle, Louise Le Hon (1838-1931), mariée au prince Stanislas Poniatowski.
Il meurt à Paris le 10 mars 1865 et laissse derrière lui un certain nombre d'oeuvres
théâtrales, sous le pseudonyme de Saint Rémy.
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Ouvrages du duc de Morny :
, Paris, 1839.Question des sucres
, Paris, 1847.Quelques réflexions sur la politique actuelle
Ouvrages sur le duc de Morny :
d'ANGIO-BARROS (Agnès), , Paris,
Belin, 2012.Morny : le théâtre du pouvoir
BARBARAT (Irénée), ,
Saint-Bonnais-Tronçais, Fédération des foyers ruraux, 1984.Le Duc de Morny et la Terre de Nades
BOULENGER (Marcel), , Paris,
Hachette, 1925.Le duc de Morny, prince français
CARMONA (Michel), , Paris, Le Grand livre
du mois, 2005.Morny, le vice-empereur
CHRISTOPHE (Robert), , Paris, Hachette, 1951.Le duc de Morny : "empereur" des Français sous
Napoléon III
GROTHE (Gerda), , Paris, Fayard, 1966.Le duc de Morny
DUFRESNE (Claude), , Paris,
Perrin, 1983.Morny, l'homme du Second Empire
JOURQUIN (Jacques), , Saint-Cloud,
éd. SOTECA, 2011.Morny le flamboyant : 1811-1865
LOLLIEE (Frédéric), ,
Paris, E. Paul, 1909.Le duc de Morny et la société du second Empire
d'après des papiers de famille et les archives secrètes du Ministère de l'Intérieur
MOISAN (Michel), , Paris, Carlat, 2001.Le duc de Morny (1811-1865) : le Parisien et
l'Auvergnat
PRUGNARD (Léon), , Clermont-Ferrand, 1911.Le duc de Morny et l'Auvergne : les ascendants d'un
homme d'état, le député de Clermont-Ferrand, le fondateur d'une grande industrie (d'après des
documents inédits)
ROUART (Jean-Marie), , Paris,
Gallimard, 1995.Morny : un voluptueux au pouvoir
Localisation physique :
Pierrefitte
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAN_IR_004293