Inventaire d'archives : Aumônerie générale des Prisonniers de guerre

Contenu :

Ce fonds contient des éléments historiques essentiels sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement sur la vie dans les camps et les prisons. Cet aspect concerne surtout la vie spirituelle des prisonniers. Le rôle de l’Église au sein des évènements, notamment celui des prêtres, y est notamment mis en lumière. Il s’y trouve également des informations concernant les initiatives françaises et internationales d’aides aux travailleurs, prisonniers et déportés.
Il contient aussi des éléments sur l’après-guerre, le rapatriement et la gestion des prisonniers de guerre de l’Axe, notamment sur le « Séminaire des barbelés » dirigé par l’abbé Franz Stock.

Cote :

6 CO 1-424

Publication :

Le 04/01/2024
35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Informations sur le producteur :

producteur:
Aumônerie générale des prisonniers de guerre

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Versement du 07/05/1985
Historique de conservation :
Au moment de la dissolution de l'Aumônerie générale, ses archives passent au Secours catholique. Elles sont parvenues du Secrétariat général du Secours catholique au CNAEF le 7 mai 1985, par les soins de Charles Klein qui faisait office d'archiviste particulier de Mgr Jean Rodhain. Le fonds était précédemment conservé sur trois sites différents au Secours catholique (rue du Bac à Paris, à Vanves et rue Vauquelin).

Description :

Mise en forme :
En 2001, Alain Le Doaré entreprend la réalisation d'un premier répertoire partiel des archives du fonds de l'Aumônerie générale des Prisonniers de guerre, alors coté 43 EF. Une première cotation est entreprise, mais 52 cartons de lettres adressées à l'Aumônerie générale par des prêtres, des séminaristes et des militants prisonniers ou du STO, ne sont pas cotés ; ils sont simplement indiqués. Il en est de même pour le fichier des prêtres et séminaristes prisonniers, travailleurs et le fichier des internés et déportés.
En 2003, le fonds est recoté 6 CO. Il est transféré un moment par la suite en section EG sous l’indicatif 25 EG en raison de son appartenance supposée au Secours catholique, mais retrouve finalement sa cotation de 6 CO.
Entre 2008 et 2015, le travail est repris par Agnès Piollet puis Barbara Baudry. Les 52 cartons de lettres sont incorporés et cotés. Par ailleurs, le plan de classement est modifié et une table de concordance des cotes est réalisée (voir Annexe n°4).
Il est alors décidé de séparer le fonds en 4 parties : d’abord son fonctionnement général et son organisation, puis ses relations avec d’autres instances et organismes, puis ses activités à proprement parler et enfin les dossiers documentaires. À l’intérieur des parties les dossiers sont classés du général vers le particulier, puis dans l’ordre chronologique.
Demeuré inachevé, le classement est repris en juin 2020. Le fichier des prêtres et séminaristes prisonniers, travailleurs et le fichier des internés et déportés sont ajoutés et cotés. Bien que quelques problèmes de cohérence subsistent, il est décidé de modifier le moins possible les numéros de cotes qui ont été largement communiquées. Cependant quelques modifications ont été inévitables et un complément intitulé « recotation » figure après la première table de concordance (voir Annexe n°4).

Conditions d'accès :

Les années de libre communicabilité sont indiquées pour chaque article dans la dernière colonne du répertoire. Pour les articles dont le délai de communicabilité n’est pas échu, il est possible de déposer une demande de dérogation ; un formulaire est à demander auprès de la présidence de salle. Les délais de libre communicabilité suivent le règlement de communicabilité s’appliquant aux fonds propres de la CEF ; soit un délai général de 30 ans à partir de la date de clôture des dossiers, allongé à 50 ans pour les dossiers relatifs à la gouvernance de l’Église de France et pour les procès-verbaux d’Assemblée plénière et de Conseil permanent. Le délai est porté à 75 ans pour les dossiers et documents contenant des informations relatives à la vie privée, à la carrière et à l’intimité des personnes, et à 120 ans pour les dossiers et documents sensibles spécifiquement identifiés par le Secrétariat général de la CEF.

Conditions d'utilisation :

La communication des archives n'entraîne aucun droit systématique à leur reproduction. Avant toute reproduction, quelle que soit sa nature (photocopies, prises de vue argentiques ou numériques), le chercheur est invité à venir consulter la présidence de salle, qui donne ou non son accord conformément aux règles de reproduction des documents en vigueur au CNAEF. Les documents librement communicables par nature (publications, périodiques) et ceux des fonds propres de la CEF (versements et dons) dont le délai réglementaire de communicabilité est échu sont librement reproductibles. La reproduction de documents pour un usage privé (photocopie, appareil photographique, argentique ou numérique, utilisé sans flash) est autorisée et garantie par le règlement de la salle de lecture. Dans le cas d'une prise de vue ayant pour but la rediffusion et/ou l'usage commercial du document, une licence de réutilisation des données, soumise à l’accord de l’Union des Associations diocésaines de France (UADF) doit être préalablement souscrite par le demandeur ; ces licences sont à demander à l'archiviste responsable de la salle de lecture.

Description physique :

Importance_matérielle:
Importance matérielle :
25,8 mètres linéaires
401 articles
Tris et éliminations pratiquées
Peu d’éliminations ont été pratiquées. À part les documents préparatoires du pèlerinage du retour, seuls les doubles et documents comptables ont été éliminés. Pour des informations plus détaillées, le bordereau d’élimination réalisé lors de la reprise du travail peut être demandé auprès de la Présidence de salle.
Le volume des éliminations s’élève à 1,76 mètres linéaires.

Ressources complémentaires :

FONDS D'ARCHIVES
Conservés au CNAEF
Versements des services de la CEF
- 2 CE : Mgr Stanislas Courbe, secrétaire général de l’Action catholique française (ACF).
- 3 CE : Mgr Henri Chappoulie (1926-1979), secrétaire général de l’Épiscopat français.
- 43 CE : Chanoine Charles Molette, chargé par la CEF de l'enquête pour le procès de béatification des 50 martyrs du STO.
Dons et dépôts au CNAEF
- 4 EG : Association des prêtres anciens combattants.
- 22 EG : Mgr Jean Rodhain.
- 53 CO : Abbé Georges Guérin.
- 28 PP : Chanoine Henry Branthomme.
- 30 PP : Paul Hibout, délégué du Comité Fidélité.
- 35 PP : Chanoine Joseph Gelin.
- 41 PP : Abbé Joseph de La Martinière.
- 47 PP : Paul Hibout / Marcel Mocquais.
- 58 LA : Scouts et guides de France.
Conservés dans d’autres organismes (services d'archives diocésains, publics, privés, etc.)
Archives nationales
- Archives du Service diplomatique des Prisonniers de guerre.
- Archives de la Direction du Service des Prisonniers de guerre.
Archives du Commissariat au Reclassement des prisonniers de guerre.
- Archives du Commissariat aux Prisonniers et Déportés du Comité français de la Libération nationale.
- Archives du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés.
- Archives du Commissariat général au Service du Travail obligatoire.
- Archives du Secrétariat général à la Main d'oeuvre, puis Commissariat général interministériel chargé de la Main-d'oeuvre, puis Commissariat général à l'Action sociale pour les Français travaillant en Allemagne.
Archives départementales de Loire-Atlantique
- Fonds Raymond Briant. Archives départementales des Hauts-de-Seine
- 44 J, fonds de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).
Ministère des Affaires étrangères
- Fonds Georges Scapini.
Service historique de la Défense (SHD), Division des Archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC)
- Fichier national des Prisonniers de guerre, sous-série AC 40R.
Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
- Fonds du Comité international de la Croix-Rouge.
La Contemporaine
- Fonds de l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR).
- Fonds Louis Mouren.
- Fonds Jean Védrine.
Centre de documentation du Mémorial de la Shoah
- Fonds allemands et français.
Archives de la Compagnie de Jésus
Fonds de l'administration de la Province de Lyon, cotes NLy66 et 70.
- Fonds de la Province de Champagne, cotes GR82 et I245.
- Fonds de la Province de Toulouse, cotes BT581 et 597.
- Fonds du scolasticat de Vals, cote DSV98.
- Fonds du Père Michel Riquet.
- Fonds du Père Victor Dillard, série HDi.
- Fonds du Père René d’Ouince, série HOu.
- Fonds du Père Jean Derely, série JDE.
Archives de la Province de France des Franciscaines Missionnaires de Marie
- Fonds concernant la participation des Soeurs aux activités de l’Aumônerie générale et aux Missions vaticanes.
Archives diocésaines de Bayeux-Lisieux
- Fonds Jullien (concernant les jeunes martyrs du STO).
Archives diocésaines de Tulle
- Fonds de l'Abbé Charles Lair.

Références bibliographiques :

Action catholique pendant la guerre
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Aumônerie des Prisonniers de guerre
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Mission Saint-Paul
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MOLETTE (Charles), La Mission Saint-Paul traquée par la Gestapo, édition Guilbert, 2003, 355 p.
MOLETTE (Charles), L'abbé Pierre de Porcaro, mort à Dachau en 1945, l'un des Cinquante, Éditions Socéval, 2005, 144 p.
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PERRIN (Henri), Journal d’un prêtre ouvrier en Allemagne, Paris, Seuil, 1945, 301 p.
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Prisonniers de guerre
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SCAPINI (Georges), Mission sans gloire, Paris, Morgan, 1960, 375 p.
THEOFILAKIS (Fabien), Les prisonniers de guerre allemands : France, 1944-1949, Fayard, 2014, 800 p.
THEOFILAKIS (Fabien) (dir.), Les prisonniers de guerre français en 1940, Fayard, 2022, 384 p.
VEDRINE (Jean), Les Prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance : 1940-1945, Fayard, 2013, 960 p.
Service du Travail obligatoire (STO)
ARNAUD (Patrice), « Gaston Bruneton et l'encadrement des travailleurs français en Allemagne (1942-1945) », In Vingtième Siècle, Revue d'histoire n°67, juillet-septembre 2000. pp. 95-118.
ARNAUD (Patrice), Les STO : Histoire des Français requis en Allemagne nazie 1942-1945, CNRS Éditions, 2010, 592 p.
BESCHET (Paul), Mission en Thuringe au temps du nazisme, 1946, 264 p.
EINAUDI (Jean-Luc), Un témoin : Georges Arnold, prêtre du Prado, Desclée De Brouwer, 2018, 268 p.
KNAUFT (Wolfgang), Face à la Gestapo. Travailleurs chrétiens et prêtres du STO. Berlin 1943-1945, Ed. Le Cherche Midi, 2007, 295 p.
MOLETTE (Charles), Jean Tinturier (1921-1945). Séminariste mort à Mauthausen, Ed. Guilbert, 2008, 234 p.
MORIN (Dominique), Résistances chrétiennes dans l'Allemagne nazie : Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo, Karthala Éditions, 2014, 246 p.
SPINA (Raphaël), Histoire du STO, Perrin, 2017, 576 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Note :

historique_fonds:
Histoire du producteur :
L’Aumônerie générale des Prisonniers de guerre (AGPG) est active de 1940 à 1946. Elle a été créée en septembre 1940, par le cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris, au nom de l'Épiscopat, et confiée à l'abbé Jean Rodhain, prêtre du diocèse de Saint-Dié détaché à Paris et aumônier militaire. Prisonnier de guerre, ce dernier s’est rapidement évadé avec l’accord de ses deux hiérarchies, religieuse et militaire.
L'abbé Jean Rodhain est ensuite chargé d'organiser au sein de la même structure :
- En 1942, l'Aumônerie des Travailleurs à l'étranger,
- En 1943, l'Aumônerie des Internés et Déportés,
- Fin 1944, l'Aumônerie des Prisonniers de guerre de l'Axe.
L’Aumônerie des Prisonniers de guerre
À la suite de la défaite, 1 850 000 Français sont retenus en captivité, dans des camps situés sur le territoire français (Frontstalags).
Le 6 juillet 1940, le préfet de la Seine Marc Chevalier prend l’initiative de créer le Centre national d’Information sur les prisonniers de guerre sous la responsabilité du directeur des Archives de France, Pierre Caron5. Le 22 juillet, Léon Noël, ambassadeur de France, délégué général du gouvernement pour les Territoires occupés créé le Comité central d’Assistance aux prisonniers de guerre. Les représentations départementales de ce comité sont chargées d'assurer la liaison entre le comité, les oeuvres locales et les autorités allemandes. Peu après, le 28 juillet 1940, est mis en place un Service des Prisonniers de guerre, chargé de centraliser et de traiter toutes les questions concernant ceux-ci, qui absorbe le Centre national d'Information sur les prisonniers de guerre. Installé à Vichy, puis à Lyon, il traite des mêmes questions que le Comité central d’Assistance aux prisonniers de guerre en captivité, mais pour la zone libre. La sous-direction de Paris assure le ravitaillement des camps situés en zone occupée. Enfin, le 20 août, le gouvernement de Vichy créé le Service des Prisonniers de guerre (SDPG) dirigé par Georges Scapini, alors député de Paris, puis créé ambassadeur (22 septembre 1941). Cet organisme a une délégation à Berlin et est connu sous le nom de « Mission Scapini ».
Après un bref passage, en octobre 1940, avenue Soeur-Rosalie, dans un bureau du Secrétariat général de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), l’Aumônerie s’installe au rez-de-chaussée du n°2 de la rue Leneveux dans le 14ème arrondissement. En mars 1944, le siège social de l’Aumônerie déménage au 120 rue du Cherche midi, dans le 6ème arrondissement de Paris.
L’abbé Rodhain engage comme secrétaire Germaine Blanchet et recrute des jeunes filles jocistes que la défaite a mises au chômage. En juillet 1943, une soixantaine de personnes travaillent ainsi à l’Aumônerie.
Pour des raisons pratiques, l’Aumônerie travaille en relation avec le gouvernement français, notamment la Direction du Service des Prisonniers de guerre et le Comité central d’Assistance aux prisonniers de guerre, ainsi qu’avec le gouvernement allemand. Elle est également en collaboration étroite dans ses missions avec l’Épiscopat, notamment les Comités diocésains, le nonce apostolique et la Croix-Rouge.
Ayant obtenu une autorisation de Vichy, l’abbé Rodhain et quelques autres volontaires partent en tournée dans les camps de prisonniers français. Les prêtres visiteurs réguliers sont en majorité des aumôniers militaires officiels ou officieux, libérés sur place ou évadés, qui agissent de leur propre initiative car aucun ordre ne vient de la Direction générale de l’aumônerie militaire, pratiquement anéantie par la débâcle. Avec l’appui du cardinal Emmanuel Suhard, ils s’organisent pour se répartir les tâches et se réclament de cette aumônerie encore pratiquement inexistante auprès des Allemands, obtenant ainsi plus facilement des Ausweis. Ils prennent connaissance de la situation des prisonniers et des prêtres, ayant comme priorité leur vie religieuse. Ils assurent leur ravitaillement, notamment sur le plan liturgique et recensent les sépultures lors de leurs périples. Ainsi, avant d’aller en tournée, l’abbé Rodhain se ravitaille en vin de messe et hosties chez les Filles de la Charité, les Soeurs de la Visitation, les Carmélites et les Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve.
Grâce aux renseignements ainsi obtenus, l’aumônerie commence par réaliser un fichier des prisonniers français et notamment des prêtres qui sera mis à jour jusqu’à la fin de la guerre. En effet, ce « diocèse de la captivité » a compté pendant cette durée un clergé d’environ 2200 prêtres et un nombre équivalent de séminaristes.
Cependant, progressivement, les prisonniers sont transférés des frontstalags français aux oflags et stalags allemands. Les demandes de visites de ces camps en Allemagne par des aumôniers ayant été refusées, l’Aumônerie doit donc s’appuyer sur les membres du clergé eux-mêmes prisonniers de guerre.
Le projet de Jean Rodhain, accepté par le cardinal Emmanuel Suhard, se calque sur l’organisation de l’Assistance aux prisonniers de guerre des frontstalags (validée par les autorités allemandes le 30 août 1940)13 : à chaque échelon de l’organisation des prisonniers de guerre doit exister un responsable de l’aumônerie dans une situation officielle par rapport aux autorités allemandes ayant pour mission de coordonner le travail des aumôniers de camp, de les ravitailler et les appuyer auprès des instances supérieures. L’action de l’Église de France se limite à l’assistance spirituelle des prisonniers et laisse la responsabilité du reste aux organismes d’État et oeuvres de secours déjà existantes.
Ayant réalisé l’importance du nombre de prêtres en captivité, Jean Rodhain a l’idée de leur faire parvenir des « valises-chapelles », fabriquées en fibre de carton pour l’occasion, qui contiennent tout ce qui est nécessaire pour la célébration de la messe (calices, patènes, pierres d’autel, canons et missels, aube et chasubles de soie, bougies…), accompagnées de colis liturgiques (vin et hosties, saintes huiles, Évangiles, exemplaires de l’ouvrage Soldat du Christ). Entre 1940 et 1944, 3 000 valises sont ainsi expédiées dans les camps de prisonniers, ainsi que des millions d’hosties, 200 000 litres de vin de messe, 750 000 livres de prière et 835 000 Évangiles. Le financement de ces envois est financé par des dons privés, mais aussi régulièrement par le Vatican.
Le 19 novembre 1940, Jean Rodhain obtient d’un Armeefeldpostmeister un document précisant : « Il n’y a rien à objecter à l’envoi d’objets liturgiques destinés à la grand-messe, aux prêtres se trouvant dans les camps. Les envois doivent être adressés aux commandants de camps, qui remettront les objets aux prêtres ». L’abbé Rodhain fait aussitôt reproduire ces phrases sur les couvercles des valises-chapelles, les étiquettes de colis, la couverture des livres de prière…
Après de nombreux refus, Jean Rodhain obtient enfin, en décembre 1942, un laisser-passer pour visiter les camps en Allemagne. Il peut ainsi passer le soir de Noël au Stalag I A de Stablack et la journée suivante à celui de Sagan (Stalag VIII C). À Pâques 1943, il se rend dans les camps de la Ruhr et en décembre 1943, il passe la nuit de Noël dans la forteresse de Graudenz.
D’autres actions sont lancé par l’Aumônerie, comme le parrainage des camps de prisonniers par les diocèses français à l’été 1941. Par ailleurs, une Journée nationale de Prière pour les prisonniers est mise en place en novembre 1942. Une chaîne de secours de l’amitié et de prières est aussi organisée entre des dizaines de milliers d’enfants et 30 000 malades des 70 lazarets d’Allemagne.
Le 10 novembre 1944, l’abbé Rodhain est confirmé dans ses fonctions d’aumônier des prisonniers et nommé par le gouvernement de la Libération « Chef de l’Aumônerie militaire catholique aux Armées ».
Au début de 1945, l’Aumônerie obtient un visa pour la publication d’un périodique sous le titre de Messages de l’Aumônerie générale, dont l’objet principal est de renseigner les familles des absents avec les éléments particuliers dont elle a connaissance, ainsi que sur l’évolution de la situation.
Les dernières activités de l’Aumônerie générale vont être l’organisation d’évènements pour célébrer la fin de la guerre et le retour des absents. Ainsi, le 8 juillet 1945 a lieu sur les terrasses du Palais de Chaillot, à Paris, une célébration où sont invités ceux qui sont revenus d’Allemagne « Pour une prière commune pour la paix du monde et pour les victimes de guerre » qui réunit 150 000 personnes. Enfin, avec le Pèlerinage du retour à Lourdes du 8 septembre 1946 s’achève l’existence de l’Aumônerie.
L’Aumônerie des Internés et déportés
En juillet 1943, l’ACA étend la mission de l’Aumônerie générale aux Prisonniers civils en Allemagne. Une nouvelle institution, l’Aumônerie des Internés et Déportés est alors créée.
Les demandes d’envois de colis se heurtent aux refus des autorités allemandes du fait de l’absence de texte international pour les prisonniers civils qui soient l’équivalent de la Convention de Genève pour les prisonniers de guerre, mais aussi du décret Nuit et brouillard (Nacht und Nebel). Ce texte du 7 décembre 1941 signé par le maréchal Wilhelm Keitel et ordonnant la déportation de tous les ennemis ou opposants du Troisième Reich rendait possible de transférer en Allemagne toutes les personnes représentant « un danger pour la sécurité de l'armée allemande » (saboteurs, résistants, opposants ou réfractaires à la politique ou aux méthodes du Troisième Reich) et à terme, de les faire disparaître dans un secret absolu. Les camps de concentration d’Allemagne dépendent en effet de l’administration SS et non de l’administration pénitentiaire à laquelle l’Aumônerie a affaire régulièrement.
Il faut attendre la libération des camps par les armées alliées au début de l’année 1945 pour prendre la mesure des choses.
L’Aumônerie des Travailleurs à l’étranger
À partir de 1942, le Service du Travail obligatoire (STO) envoie de force de nombreux jeunes français en Allemagne dont environ 3200 séminaristes. À cela s’ajoute un nombre important de prisonniers de guerre « transformés » en travailleurs libres avec leur accord. Ces derniers ne bénéficient plus de la protection de la Convention de Genève.
À la demande des évêques, Jean Rodhain entre en contacts avec les autorités allemandes, notamment par le biais de la « Mission Bruneton », afin d’établir une aumônerie officielle s’appuyant sur les nombreux prêtres faisant partie de ces travailleurs. À cette période, en effet, les travailleurs étrangers sont autorisés à assister aux offices allemands et les ecclésiastiques étrangers peuvent être employés comme travailleurs, à condition qu'ils s'abstiennent de toute activité spirituelle. Devant les multiples refus et atermoiements dont la demande de l’Aumônerie fait l’objet, la décision est alors prise d’envoyer des aumôniers clandestins sous le statut de travailleurs en Allemagne. Après consultation auprès des évêques, Jean Rodhain établit une liste de volontaires et rencontre ces derniers, ne leur cachant pas les risques encourus. Le 8 avril 1943, dans une décision secrète, l’ACA accepte l’envoi de 20 prêtres dans le cadre de la « Mission Saint-Paul ». Ce modeste effectif de « prêtres-ouvriers », s’appuie pour son travail sur le clergé allemand, les prêtres et les jocistes présents au titre du STO.
Cependant, toute activité religieuse auprès des travailleurs requis devient progressivement dangereuse pour les participants. Le 3 décembre 1943, Ernst Kaltenbrunner, chef de la sécurité du Reich, adresse une note à tous les fonctionnaires de la Gestapo, leur donnant la consigne de rechercher tous les prêtres et séminaristes dissimulés sous le statut de laïcs, de les expulser ou de les emprisonner en cas de faute grave. Les responsables régionaux des groupes clandestins de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), seule organisation clandestine de soutien spirituel présente sur le territoire allemand, sont arrêtés et déportés. Les militants catholiques, encore actifs, doivent cesser toute activité sous peine d'emprisonnement. La majorité des membres de la Mission Saint-Paul sont ainsi arrêtés, puis enfermés ou expulsés. 3 d’entre eux meurent de leur captivité.
En France, la Gestapo perquisitionne le 2 août 1943 rue Leneveux, saisissant des images et des publications. Le 17 avril 1944, Jean Rodhain est convoqué par les S.S. rue des Saussaies sous l’accusation d’espionnage, mais parvient à se justifier.
Après l’invasion de l’Allemagne par les Alliés en 1945, certains de ces prêtres demeurent en Allemagne pour soutenir leurs compatriotes lors des opérations de rapatriement.
Les Missions vaticanes
Après la Libération, Jean Rodhain effectue des démarches au Vatican afin d’obtenir une présence chrétienne auprès des déportés. Le 17 novembre 1944, une lettre de Mgr Giovanni Montini, substitut à la Secrétairerie d’État (futur pape Paul VI), lui donne l’autorisation de mettre en place les Missions vaticanes.
Le premier groupe de camions arborant le fanion pontifical part de Paris le 12 avril 1945, avec l’aval du gouvernement provisoire, dans la foulée des armées alliées qui franchissent le Rhin. Les Missions vaticanes sont divisées en trois groupes implantés dans les zones d’occupation française, anglaise et américaine en Allemagne. C’est alors la découverte de l’horreur des camps de la mort, l’abbé Rodhain pénétrant pour sa part dans le camp de Buchenwald.
Les Missions vaticanes, qui gèrent des hôpitaux voisins d’anciens camps de concentration, assurent alors des missions de rapatriement, de recherche de disparus, d’aide spirituelle et matérielle aux personnes déplacées.
L’Aumônerie des Prisonniers de guerre de l’Axe
Dès la fin de 1944, la question des prisonniers de guerre des pays vaincus se pose et nécessite la mise en place d’une nouvelle structure, l’Aumônerie des Prisonniers de guerre de l’Axe dont la direction est confiée à l’abbé Georges Le Meur, ancien prisonnier politique et ancien évadé.
Au 15 mai 1945, la France détient déjà 257 000 prisonniers de guerre. Désireuse de disposer de plus de main d’oeuvre pour se reconstruire, elle accepte des autorités américaines la cession d’environ 600 000 captifs supplémentaires, ce qui porte le total à 870 000.
Dans un pays épuisé par la guerre, il est difficile de nourrir et vêtir correctement cette masse d’hommes, d’autant plus que toute action en leur faveur est généralement mal vue et critiquée. Il faut que l’Aumônerie lance une campagne de presse dénonçant la situation pour que les choses commencent à bouger. L’abbé Le Meur met alors en place un réseau de visiteurs et visiteuses de prisons et de parrainage. Par le biais du Vatican, un système de messages familiaux des prisonniers avec leur proches est aussi créé.
En avril 1945, est créé à Orléans, dans le camps dépôt 51, un séminaire pour les théologiens allemands prisonniers afin que ceux-ci contribuent à un renouveau pour le catholicisme en Allemagne. L’abbé Franz Stock, ancien aumônier des prisons parisiennes, qui a accompagné à la mort de très nombreux condamnés, est choisi pour le diriger. Le 17 août 1945, le « Séminaire des barbelés » est transféré vers le camp 501 au Coudray près de Chartres. 949 enseignants, prêtres, frères et séminaristes s’y succède jusqu’à sa fermeture, le 5 juin 1947.
Le Comité catholique de Secours (CCS)
En décembre 1944, est créé un Comité international de l'Aumônerie catholique, pour organiser les rapatriements, dont abbé Jean Rodhain a la responsabilité. Cet organisme devient par la suite le Comité catholique de Secours, avant de fusionner le 26 juin 1946, à la demande de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques (ACA), avec le Secours catholique international, pour former le Secours catholique, dont l’abbé Jean Rodhain devient secrétaire général.
Cette fondation, qui entraîne la dissolution de l’Aumônerie générale des Prisonniers de guerre dont les activités sont reprises par la nouvelle structure, est annoncée par l’abbé Rodhain le 8 septembre 1946, à Lourdes. À cette date, a en effet lieu l’évènement qui clôt la période précédente, le « Pèlerinage du retour » organisé par l’Aumônerie générale qui permet à 80 à 100.000 prisonniers, travailleurs et déportés de se rassembler face à la grotte.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRCNAEF_6CO

Où consulter le document :

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

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