Inventaire d'archives : Institut français d'histoire sociale (IFHS). Fonds Hélène Brion (1901-1958)

Contenu :

SOMMAIRE DU FONDS :
  • 14AS/183/1/A-3/K. Encyclopédie féministe (séries I-III). 1901-1957.
- 14AS/183/1/A-F. Série (I), 53 volumes numérotés de 5 à 60. 1910-1950.
- 14AS/183/2/A-D. Série (II), 33 volumes thématiques (peintres, résistance, héraldique, Espagne, occultes, sports, aviation, suffragettes, guerres 1914-1918 et 1939-1945). 1912-1951.
- 14AS/183/3/A-K. Série (III), 95 volumes classés par départements (Ain à Yonne). 1910-1950.
  • 14AS/183/4/A-F. Papiers divers et périodiques isolés. 1907-1958.

Cote :

14AS/183/1/A-14AS/183/4/F

Publication :

Archives nationales (France)
2020
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

Hélène Brion (Hélène, Rose, Louise) est née le 27 janvier 1882 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), d'un père officier. Sa famille est originaire des Ardennes où elle passe son enfance, auprès d'une grand-mère paternelle.
Elle fait ses études à Paris, débute comme institutrice en 1905 et adhére au syndicat des instituteurs dès sa formation, ainsi qu'au Parti socialiste. Elle est surtout une militante féministe et milite plus tard en faveur du socialisme et du syndicalisme révolutionnaire. Elle appartient aux organisations suivantes : « Le suffrage des femmes », « l'Union fraternelle des femmes », « La Fédération féminine universitaire », « la Ligue pour le droit des femmes », « l'Union française pour le suffrage des femmes », « la Ligue nationale du vote ».
En 1912, après le congrès de Chambéry, la répression s'abat sur le syndicat des Instituteurs, Hélène Brion contribue à combler les défections au Conseil fédéral par des militants décidés à résister au pouvoir : c'est alors qu'elle y fait son entrée. Elle est également déléguée de la Fédération de l'Enseignement au comité confédéral de la CGT. Après la démission de Joly (1913), secrétaire général de la fédération, Cottet le remplaçe et Hélène Brion est nommée au secrétariat adjoint (janvier 1914) qui en devient secrétaire général par intérim, et Loriot, trésorier. Ni l'une, féministe, ni l'autre, socialiste, ne sont des militants de formation syndicaliste.
Hélène Brion exprime des idées pacifistes, le 30 juillet 1914, dans un article de la : « Aux féministes, aux femmes », elle rallie, avec Loriot, sans hésiter, les positions majoritaires SFIO et confédérales sur la « Guerre du droit ». puis n'a aucune activité jusqu'en juin 1915. Au cours d'une réunion de dirigeants à Tours (Indre-et-Loire), le 13 juin 1915, elle y affirme l'opposition du bureau fédéral à la propagande pacifiste. Mais, au congrès fédéral réuni à la Grange-aux-Belles (Paris Xe) le 14 août suivant, Hélène Brion et Loriot se rallient aux thèses minoritaires de Mayoux, de Bouet et de Fontaine.Bataille syndicaliste
Le congrès décide de développer la propagande pacifiste en liaison avec Monatte, Merrheim et la fédération des Métaux ; Hélène Brion s'y consacre, ainsi qu'à la reconstruction de l'Internationale. Elle vote désormais avec la minorité du comité confédéral ; au congrès fédéral de Paris (14-15 juillet 1916), elle regrette publiquement son attitude passée. Elle envoie à Merrheim, en octobre 1916, une « Adresse féministe pour la reprise des relations internationales » dont la première phrase est la suivante : « Nous qui n'avons rien pu pour empêcher la guerre puisque nous ne possédons aucun droit civil ni politique, nous sommes de coeur avec vous pour en vouloir la fin ». Elle fait alors partie du comité pour la reprise des relations internationales et du comité intersyndical d'action contre l'exploitation de la femme. Au congrès national SFIO (décembre 1915), et dès janvier 1916, elle a la joie d'écrire à Bourderon qu'elle gagne la section socialiste de Pantin aux thèses minoritaires.
En 1917, elle diffuse des brochures zimmerwaldiennes [pacifistes ou défaitistes], et des tracts ou des papillons politiques. En conséquence elle est inculpée et suspendue sans traitement, fin juillet 1917, puis arrêtée le 17 novembre suivant. Hélène Brion comparait devant le premier conseil de guerre en mars 1918, sous l'inculpation de propagande défaitiste par la diffusion de tracts et brochures.
A son procès, elle se défend devant un tribunal bien disposé à son égard. Dans une longue déclaration elle se refère à son féminisme constant, pour justifier son pacifisme présent, assumant sa condition de femme et le sentiment contre la barbarie, contestant aussi le droit de la juger pour délit politique. Elle admet l'envoi des brochures du Comité pour la reprise des relations internationales, ainsi reconnait-elle les faits, en les minimisant, remarquant que ses propres articles n'ont jamais été poursuivis et désavoue toute violence. De nombreux collègues et habitants de Pantin témoignent en sa faveur, dont le député Dalbiez, les féministes Nelly Roussel, Séverine et Marguerite Durand, les membres de la CAP Socialiste, Verfeuil et Jean Longuet, et des syndicalistes. Après un réquisitoire presque élogieux et une plaidoirie médiocre, elle est condamnée à trois ans de prison avec sursis. Libérée par le jugement, Hélène Brion est révoquée, avec effet du 17 novembre 1917.
Elle s'adonne alors de nouveau à la propagande féministe, entreprend une « Encyclopédie féministe », et édite un hebdomadaire . En janvier 1925, elle est réintégrée dans ses fonctions d'institutrice par le Cartel des Gauches. Après la dernière guerre, Hélène Brion préside encore l'association « Femmes de la libération humaine ». De plus, elle rédige de nombreux articles ou collabore à divers périodiques : , et également dans la presse féministe. Hélène Brion décède à Ennery (Val-d'Oise) en août 1962 à l'âge de 80 ans.La lutte féministeLa Bataille syndicaliste, la Vague, le Journal du Peuple, l'École Émancipée, la Révolution prolétarienne
(résumé de l'article biographique « Legs Hélène Brion », par H. Dubief publié dans , n° 44, juillet-septembre 1963).Le Mouvement Social
 

Informations sur l'acquisition :

Dépôt de l'IFHS (2012).
Historique de conservation :
Fonds conservé sur le site de Paris avant son transfert, en janvier 2013, au nouveau site des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine.

Conditions d'accès :

Communication soumise à l’autorisation de l'IFHS.

Conditions d'utilisation :

Reproduction soumise à l’autorisation de l'IFHS.

Description physique :

Importance matérielle :
27 cartons (14AS/183/1/A-14AS/184/4/F) ; 4 mètres linéaires.

Ressources complémentaires :

ARCHIVES NATIONALES : (site de Pierrefitte sauf exception).
  • 334AP/2. Fonds Bluet. Premier conseil de guerre permanent de Paris : Hélène Brion. Mars 1918.
  • F/7/15935/3. Dosssier Hélène Brion (police générale). Intérieur ; Direction de la Sûreté générale. Fichier central : dossiers du coffre dit fonds Panthéon. 1916-1923.
  • 19800464/358-359 (ex 14ASP 337-338). Périodiques de même provenance (site de Paris) :
L'Action féministe ; Le Combat féministe ; Le Cri des Femmes ; L'Équité ; Le Féminisme intégral ; La Femme Affranchie ; La Française ; La Fronde ; L'Humanité ; Le Journal ; Le Journal du Peuple ; La Lutte Féministe ; L'Œuvre ; Le Relèvement social ; La République intégrale ; La Tribune des Femmes socialistes ; La Vérité. 1871-1939.
  • 19800464/1766 (ex 14ASP 1427). Don de Charles Sowerwine (site de Paris).
Collection de « La Femme Socialiste », en fascicules reliés [nota : collection complète de 1912 à 1931 puis lacunaire de 1932 à 1935 et 1940]. 1912-1940.
AUTRES ORGANISMES :
  • Fonds Hélène Brion. Bibliothèque Marguerite Durand (BMD), Paris XIIIe.
  • Dossier du procès Brion. Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes. 1918.

Références bibliographiques :

Avrane (Colette), article « Hélène Brion, une institutrice féministe », bulletin , n°5, juin 2003 (consultable en ligne).Archives du Féminisne
Brion (Hélène), , Épône, Société d'édition et de librairie de l'Avenir social, 1919.Flora Tristan : la vraie fondatrice de l'Internationale
Flamant (Daniel), , Dijon, Éditions Raison et passions, 2018.1918 Hélène Brion, une institutrice féministe devant le Conseil de guerre
DICTIONNAIRE :
« Maitron », article Hélène Brion, pp. 295-296 (tome XX), 4e partie, 1914-1939.Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_058848

Archives nationales

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