Inventaire d'archives : 28 J - David et Henri Peyrot (syndicalistes). (1853-1988)

Contenu :

Ce fonds rassemble les papiers légués à cet institut par Henri Peyrot (1911-1989). Il réunit les notes, la correspondance ainsi que la documentation assemblée par Henri Peyrot au cours d’une longue vie de militant syndical dans laquelle des responsabilités nombreuses furent exercées dans des domaines divers, particulièrement dans l’administration de la santé et de la sécurité sociale. Dans ce fonds se trouvent également les papiers de David Peyrot (1890-1958), père d’Henri, lui-même militant syndical et politique ayant exercé de nombreuses responsabilités dans ces deux domaines depuis les années 1920 notamment dans la municipalité Cristofol, maire de Marseille en 1946-1947. Ce second fonds, pour ainsi dire inséré dans le premier, est très réduit par sa taille mais contient des informations tout à fait intéressantes sur la vie politique et syndicale à Marseille des années 1920 aux années 1950. A signaler particulièrement les papiers concernant l’internement de David Peyrot entre 1940 et 1943. Les papiers émanant d’Henri Peyrot s’ordonnent en deux grands ensembles : d’une part ce qui concerne la santé et la Sécurité sociale, d’autre part l’activité syndicale et en partie la vie politique mais de manière marginale puisque Henri Peyrot n’a jamais exercé de responsabilités dans le domaine politique. Enfin un dernier ensemble, minime, est composé des papiers personnels et familiaux. Le fonds est composé en grande partie de documentation rassemblée autour de sujets qui constituaient les centres d’intérêts d’un responsable syndical important. Les archives au sens strict du terme représentent peu de choses. Cependant ce fonds constitue un témoignage tout à fait intéressant sur l’activité des responsables syndicaux d’obédience communiste sur la perception qu’ils pouvaient avoir des problèmes généraux dans une période qui couvre le Front populaire, la guerre, l’occupation, la Libération et les années de guerre froide. Etant donné la pauvreté des sources syndicales « officielles » ces papiers représentent un complément digne d’intérêt aux sources d’archives publiques et constituent un apport substantiel aux sources de l’histoire du mouvement ouvrier dans les Bouches-du-Rhône.

Cote :

28 J

Informations sur le producteur :

Peyrot, David Peyrot, Henri
David Peyrot (Né à Marseille en 1890, mort à Marseille en 1958) commence à travailler dès l’âge de 13 ans et rejoint la CGT des camionneurs en 1906. Démobilisé en 1919 et titulaire d’une pension en raison d’une blessure reçue au front, il trouve un emploi de traminot à la Compagnie des tramways de Marseille. Syndiqué depuis 1906, il reprend après-guerre son activité syndicale et devient rapidement délégué au dépôt des Chartreux. Opposé à la ligne réformiste proposée par Joblin, secrétaire du syndicat CGT des traminots marseillais, il représente au conseil et au bureau du syndicat en 1923 une ligne minoritaire qu’il défend dans un bulletin syndical : la Tribune des tramways. Parallèlement il adhère au Parti communiste et devient secrétaire de la cellule des Chartreux en 1924, puis membre du bureau du rayon communiste de Marseille. Licencié par la Compagnie des tramways, il devient secrétaire permanent l’Union locale unitaire de Marseille, et secrétaire adjoint de la 8 Union régionale unitaire et membre du bureau du rayon communiste de Marseille. Il est condamné à plusieurs reprises pour entrave au travail, violence et rébellion à agents ou bagarres à la suite de ses participations à des grèves dans la métallurgie, les docks, l’industrie pétrolière, parmi les travailleurs du Marché central, de la Verrerie, des boissons gazeuses ou plus largement contre la guerre en 1930. Il est également élu en novembre 1938 conseiller prud’homme. Membre du bureau régional du Parti communiste, David Peyrot se présente aux élections législatives de 1928, 1932 et 1936 dans la 6 circonscription qui inclut les Chartreux. Il est aussi candidat lors des élections conseil d’arrondissement en 1931 puis 1934. Il conduit également la liste municipale du PC en 1924 puis en 1935 contre Sabiani et aux élections municipales partielles de 1939.   David Peyrot s’engage également en faveur des républicains espagnols et participe à la première délégation syndicale qui se rend de Marseille en Espagne avec un convoi de vivres. Mobilisé puis réformé en août 1939, David Peyrot se retrouve seul responsable communiste et syndicaliste important à Marseille, les autres ayant été mobilisés. Mais au début novembre, les communistes sont exclus de la CGT au début du mois de novembre, David Peyrot est donc écarté. Il est ensuite démis de sa fonction de conseiller prud’homme le 15 janvier 1940, en vertu du décret du 26 septembre 1939. Pour la police, après les arrestations de Billoux, Cristofol et Matton, c’est lui qui assure la direction de l’organisation, mais se sentant surveillé, il fait preuve de prudence. Il est ensuite arrêté 1 mars 1940 à Gémenos car il est considéré comme « un agitateur dangereux ». Il est alors déplacé dans différents camps : Chabanet, Saint-Anjeaux (Cantal), Carpiagne à Marseille, Chibron à Signes, (Var), puis à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en1941. Libéré le 3 mai 1943, David Peyrot organise sous divers pseudonymes (Lavallière, Rosette, l’Oncle) des actions de résistance au sein du Front national, notamment des grèves de protestation à Marseille en mars et en mai 1944. A la Libération, il reprend ses fonctions d’avant-guerre. Il représente la CGT dans la première délégation municipale spéciale présidée par Gaston Defferre. Réélu conseiller municipal en avril 1945 puis dans les scrutins suivants, il est 6e adjoint au maire en 1946-1947, puis siège dans l’opposition communiste à l’hôtel de ville jusqu’à sa mort. Il est également réélu conseiller prud’homme en 1944-1945 et devient président du conseil des prud’hommes en 1946. Il est également administrateur de la Caisse de Sécurité sociale des Bouches-du-Rhône et préside pendant une année la Caisse régionale vieillesse.   Son fils, Henri Peyrot (né à Marseille en1911- ?) est membre de la CGTU à partir de 1930 et du Parti communiste à partir de 1934. Il est également membre de la commission de contrôle de l’UD-CGT entre 1936 et 1939. Après-guerre, il assure la fonction d'administrateur à la sécurité sociale.

Informations sur l'acquisition :

Origine : Institut régional CGT d'histoire sociale (Provence-Alpes-Côte d'azur)

Conditions d'accès :

Archives privées.
Communicabilité réservée - archives privées
50
document
Avant l'échéance du délai de communicabilité, la communication est soumise à autorisation.
 Aux termes du contrat de dépôt du 26 novembre 1990 seuls les articles 28 J 158, 160, 291 et 292 ne seront communiqués qu'avec l'autorisation du déposant pendant un délai de 60 ans à compter de la date de clôture du dossier.
M. Jean-François Cecci, Bâtiment J, 34 la Citadelle, 13014 Marseille
Oui - Publiable sur internet

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD013_11386

Où consulter le document :

Archives départementales des Bouches-du-Rhône

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