Ce versement se compose uniquement des documents de synthèse proposés par les concurrents au concours d'architecture sur esquisse à un seul degré de l'opéra Bastille. Le règlement du concours préconise de fournir un document de synthèse qui reprend, en plus du rapport expliquant le parti pris architectural, urbanistique, fonctionnel et technique, les planches graphiques en format réduit par rapport aux planches originales conservées dans le versement 19920275. Pour obtenir plus de détails sur la composition des documents graphiques il faut se référer à l'introduction de l'instrument de recherche afférant.

Dans un communiqué présidentiel en date du 8 mars 1982, François Mitterrand impulse sa politique de Grands Travaux comprennant notamment la « réalisation sur le site de l’ancienne gare de Bastille d’un opéra moderne et populaire ». L’Association pour l’Étude et la Réalisation du Nouvel Opéra de la Bastille (APERNOB), aussi appelée Mission Opéra Bastille (MOB), est créée afin d’élaborer le projet technique et culturel du nouveau bâtiment puis de piloter l’organisation d’un concours international d’architecture. Elle préfigure également l’Établissement Public de l’Opéra Bastille (EPOB), maître d’ouvrage pour le ministère de la Culture, chargé de superviser la réalisation des travaux. Un appel à candidatures international est lancé et de novembre 1982 à janvier 1983, 1650 candidats y répondent. En définitive, 775 projets sont réceptionnés dont environ 2300 plans. 775 agences d'architecture ont concouru. Pour assurer le bon déroulé du concours, les projets ont été anonymisés et le nom des agences remplacé par un numéro.

Selon le règlement, le rapport, illustré des schémas et croquis indispensable à la compréhension, notamment des principaux niveaux du bâtiment, et des croquis traduisant les éventuelles idées du candidat sur le remodelage de la place de la Bastille et sur l'utilisation de la place pour l'exposition universelle ne doit pas dépasser 10 pages et mesurer 29,7 cm x 42 cm. Il s'accompagne de la réduction des 3 planches graphiques (A, B, C), au format 29,7 cm x 42 cm. Le document expédié avec les plans roulés en tube a été réceptionné par une équipe spécialement dédié à la mise à plat des plans, à leur anonymisation et leur photographie. Chaque prise de vue regroupe en un cliché l’ensemble des planches-projets envoyées par un candidat, soit 3 ou 4 planches. L’identification des négatifs, des plans et des documents de synthèse du présent versement se fait au moyen du même numéro d’immatriculation. Le système de numérotation s’articule ainsi : les 2 premiers numéros, de 1 à 16, permettent de répartir un à un les projets entre les 16 cellules d’analyse préalable. Les 2 seconds numéros, de 1 à 48, identifient chacun des 48 projets analysés par cellule. En annexe de l’instrument de recherche, une copie d’une liste de concordance entre les agences d’architecture concourantes et leur immatriculation (original conservé dans l’article 19920273/5).

La commission technique est constituée de 37 architectes et 5 esperts (acousticiens, scénographes structure, etc.). Elle se divise en 16 cellules techniques de 2 architectes. Les 5 architectes supplémentaires forment avec les 5 experts un collège d'encadrants. Conformément au mandat assigné par le jury au cours d'une réunion préparatoire, la commission doit vérifier le respect du règlement pour chacun des projets et procéder à leur analyse de manière strictement objective par référence au programme et aux règles d'urbanisme qui avaient été formulées en plein accord avec la ville de Paris. Pendant 30 jours, la commission a établi une fiche pour chacun des projets examinés. La fiche est blanche pour les projets réguliers et bleue pour les projets où des irrégularités ont été repérées. Les fiches destinées à servir aux membres du jury ont été utilisées lors des délibérations et des votes où les membres de la commission technique ont assisté, sans droit de vote, pour être à la disposition des membres du jury et commenter les fiches.

Le jury s'est réuni dans la Gare de la Bastille du dimanche 26 juin au 3 juillet 1983. Il compte 20 membres titulaires et 3 suppléants parmi lesquels plusieurs personnalités comme Pierre Boulez, Maurice Fleuret, Jean Nouvel et Alain Sarfati. Patrice Chéreau, initialement membre titulaire, n'a pu participer aux votes. Durant les trois premières journées, les jurés ont examinés tous les projets par petits groupes. Un vote quotidien, tous les soirs, a permis de faire une première sélection. Tous les projets qui avaient obtenu au moins 4 voix sur 20 ont été retenus, c'est-à-dire 54. À partir du 4e jour, certaines demandes ont été repêchées et de nouveau examinés. Le nombre total a ainsi été porté à 65 projets retenus et le jury a procédé à un débat contradictoire et approfondi à leur propos aboutissant à la sélection de 6 lauréats, 11 primés et 25 mentionnés.

Consulter les documents annexes ci-joint