Inventaire d'archives : Service déminage du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) en Moselle

Contenu :

Le présent versement est constitué de deux ensembles comprenant, pour le premier, les dossiers individuels d'employés du service de déminage (secrétaires, comptables, terrassiers, chauffeurs, démineurs) et, pour le second, ceux des gardes de prisonniers de guerre de l'Axe (PGA). Les dossiers traités concernent la période de 1944 à 1979 et ont été versés aux archives départementales de la Moselle par la Direction départementale des Territoires en 2011.

Publication :

ARCHIVES DEPARTEMENTALES de la MOSELLE
14/03/2022 à 16:45

Informations sur le producteur :

Les prémisses des actions de déminage commencent au lendemain de la Première Guerre mondiale afin de dépolluer les champs de batailles. Les opérations n'étaient pas coordonnées de manière structurée. En 1939, beaucoup d'ingénieurs du Génie rural issus du ministère de l'Agriculture ont été embauchés par l'armée pour gérer l'utilisation de la poudre et des explosifs.

En août 1944, une première compagnie de six sections de volontaires français est créée dans les troupes alliées pour assurer les premières opérations de désobusage et de débombage. Les premiers démineurs sont instruits à l'école anglaise de Bayeux, par des instructeurs anglais. Le matériel et les équipements nécessaires sont également fournis par l'armée britannique. En septembre 1945, l'instruction est confiée au Génie américain, alors au repos.

A la fin de l'hiver 1944, les ingénieurs du Génie rural prennent en charge les opérations de déminage hors terrains militaires et zones d'urgence, gérés par les démineurs militaires.

Après la Seconde Guerre mondiale, en 1944, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme est créé pour gérer les missions de restructuration et de gestion des dommages de guerre. Par l'ordonnance 45-271 du 21 février 1945, une direction centrale du déminage est créée au 6 rue de Trémoille à Paris, ainsi que 6 représentations régionales. Ces dernières ont pour mission de coordonner les autorités militaires et civiles. Progressivement, elles laissent place à 25 délégations départementales ayant pour missions de planifier et de cartographier les opérations de déminage et de coordonner les effectifs et les moyens mis en oeuvre.

Metz est le siège de la délégation de l'Est dirigée par le Colonel Bourgoin entre le 1er avril 1945 et le 16 novembre 1945, puis remplacé par Monsieur Causse, représentant régional du déminage pour la région Alsace-Lorraine et dont la compétence s'étend alors aux départements anciennement sous l'autorité du colonel Bourgoin.

Ces opérations entraînent d'abord des pertes humaines, conséquence de la méconnaissance technique en la matière. Les premiers efforts en matière de formation sont réalisés grâce à l'armée britannique, qui a acquis l'expertise nécessaire aux opérations de déminage et de désobusage, après les nombreux bombardements allemands pendant la Bataille d'Angleterre.

Les premiers instructeurs sont issus de l'école de Bayeux, gérée par l'armée britannique. En août 1945, l'école de Septeuil, proche de Paris, ouvre ses portes pour former les nouveaux instructeurs. Ces derniers sont ensuite affectés à l'un des centres régionaux de formation des démineurs, qui accompliront ensuite ces missions auprès des différentes délégations du territoire. L'un des centres régionaux se situe à Neuf-Brisach (Haut-Rhin). Trois niveaux de formations sont dispensés en France allant de 5 à 15 jours de cours théoriques. Ces formations peuvent se compléter par des exercices pratiques.

Le déminage est une activité dangereuse, pour laquelle la convention de Genève interdit l'emploi de prisonniers de guerre. Le ministre de la Reconstruction, Raoul Dautry, et Raymond Daubrac, inspecteur général et responsable des opérations de déminage, montrent alors du doigt les pratiques allemandes de minage du territoire français en dehors des lignes et fortifications militaires, également interdites par la convention de Genève, pour obtenir du Général de Gaulle et des Alliés des prisonniers de guerre de l'Axe (PGA) pour le déminage du territoire. Les Alliés accordent finalement à la France d'employer aux activités de déminage une partie du contingent de PGA assignés aux travaux d'intérêt public.

Dans un premier temps, les prisonniers conservent leur statut de prisonnier avant de pouvoir être embauchés en tant que travailleurs libres. Des kommandos sont ainsi créés qui justifient la présence de gardes auprès des équipes de déminage. Les prisonniers sont formés par des démineurs-instructeurs sur les sites et parlant allemand.

A compter du 1er octobre 1946, le service de déminage prend également en charge le désobusage et le débombage.

D'importants résultats sont obtenus grâce aux opérations de déminage et de désobusage effectués sur le territoire. En effet, 475 000 hectares ont été déminés à la fin de l'année 1947. Le gouvernement prend ainsi la décision de liquider le service de déminage entre le 1er octobre et le mois de décembre 1947. Ainsi, la direction du déminage disparaît en mars 1948 pour devenir le service de déminage, transféré au ministère de l'Intérieur, sous la dénomination de « Service national de la protection civile ».
Ces missions ont progressivement évolué en intégrant la menace terroriste dans les années 1960. En 2006, le Service de déminage est rattaché à la Police Nationale.

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée : Versement de la direction départementale des Territoires en 2011.

Observations :

SERVICES ET ETABLISSEMENTS PUBLICS DE L'ETAT A COMPETENCE DEPARTEMENTALE OU LOCALE

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD057_2452W_deminage_mru

Archives départementales de la Moselle

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