Inventaire d'archives : Le Saut-du-Tarn, entreprise de métallurgie à Saint-Juéry (1817-1982) 63 J 1-2073

Contenu :

Présentation du contenu
Les archives balaient la période d'existence de cette grande entreprise de métallurgie, soit plus de 150 années depuis 1823. Six registres journaux appartiennent à la "Société Garrigou et compagnie" installée à Toulouse, où Marie-Josèph Garrigou exploitait les forges du Bazacle avant de s'intéresser au site du Saut-du-Sabot à Saint-Juéry. En 1834-1835, trois beaux grands plans aquarellés sur papier, signés de l'architecte Delor aîné, de Toulouse, rendent compte du projet de construction d'une grande usine pour les faux, les limes et aciers au lieu-dit Saint-Georges dans la commune de Saint-Juéry, par Messieurs Garrigou, Massenet et Cie. Un plan général représente les diverses usines et constructions au bord du Tarn.
C'est un fonds très homogène bien représenté dans toutes ses parties. On se reportera au plan de classement, fichier lié à cet inventaire, pour connaître le contenu de ce fonds. Mentionnons ici l'existence d'une belle suite de plans sur calques, environ 500 pièces, encore non classées à ce jour : produits de fabrication, construction de fours, etc., et d'une bannière de l'Harmonie Saint-Eloi des Aciéries du Saut-du-Tarn, brodée en 1879 (63 J 2073).

Cote :

63 J 1-2094

Publication :

Archives départementales du Tarn
1990, 2004
Albi

Informations sur le producteur :

Producteur:
Hauts fourneaux, forges et aciéries du Saut-du-Tarn (Saint-Juéry, Tarn)
Histoire du producteur
La société de métallurgie du Saut-du-Tarn fut installée sur la commune de Saint-Juéry en 1865, par transfert depuis Toulouse où elle était auparavant implantée, pour utiliser les ressources locales à savoir le charbon extrait des mines de Carmaux et le minerai de fer extrait sur la commune du Fraysse. Elle fut spécialisée dans la fabrication d'outils à main (limes en particulier) puis la fabrication d'acier spéciaux et le moulage de grosses pièces.
Marie-Joseph Garrigou et Alexis Massenet (le frère du compositeur Jules Massenet) avaient acheté les terrains de Saint-Juéry en 1824 et les droits d'eau. Ils vont rester à la tête de l'usine jusqu'en 1832. Il réalisent les travaux de construction au moyen d'une société de commandite dénommée "Garrigou, Massenet et compagnie" avec l'appui du maréchal Soult, enfant du pays, qui achète trois actions de 300 000 francs chacune.
Joseph Léon Talabot, industriel réputé, devient le gérant de l'entreprise, de 1831 à 1864, puis il est remplacé par son frère Jules jusqu'en 1867. L'entreprise est alors dénommée "Léon Talabot et compagnie".
En janvier 1870, une nouvelle société, la "Société des Aciéries du Saut-du-Tarn" est créée. Elle est dirigée par Charles Vissac jusqu'en 1876. Il est remplacé par un jeune ingénieur de Firminy, Adolphe Espinasse, à la tête de l'usine qui emploie désormais 460 ouvriers. Les produits fabriqués au Saut-du-Tarn sont remarqués lors de l'exposition internationale de 1878, et obtiennent la médaille d'or pour la perfection de leur fabrication. Parallèlement, Adolphe Espinasse obtient la médaille de bronze pour sa politique de modernisation.
Le début du XXe siècle est marqué par l'arrivée de l'électricité. En 1898, une première centrale hydroélectrique a été mise en service, suivie d'une deuxième en 1906. Dès 1902, le Saut-du-Tarn dispose donc d'une nouvelle force motrice pour ses ateliers modernes. En 1903, Eugène Espinasse prend la succession de son père. Mais, le poste de directeur général ayant été supprimé, il n'est que directeur technique, et on lui adjoint un directeur administratif et commercial : Victor Gallas. En
1911, le Saut-du-Tarn emploie 1300 personnes. En 1914, participant à l'effort de guerre, le Saut-du-Tarn doit s'adapter à la fabrication d'obus en acier et en fonte. Cette période va permettre un développement encore plus important de l'aciérie. En effet, deux nouveaux fours Martin sont installés pour répondre aux commandes du ministère de la Guerre.
La crise industrielle de l'après-guerre touche quand même l'usine, dont l'effectif baisse de 30 %. Cependant, la diversité des productions et la fidélité de la clientèle atténuent les effets de cette crise. La fonderie d'Albi reprend la fabrication des instruments agricoles. La crise de 1929 va avoir des répercussions sur le Saut-du-Tarn dès les premiers mois de 1930. La crue dévastatrice de cette même année ralentit encore les travaux. Les salaires diminuent, et en 1934, les effectifs passent sous la barre des 1500. À partir de 1936, l'entreprise subit le contrecoup des accords de Matignon : adaptation des ateliers et des productions à la semaine de 40 heures, augmentation des salaires, hausse des taxes et impôts divers nécessaires à la mise en application des lois sociales. C'est le début d'un lent déclin.
Après la seconde guerre mondiale, le Saut-du-Tarn s'oriente vers de nouvelles fabrications : les productions traditionnelles (outils, faux…) font place aux machines à commandes numériques et aux machines-outils (fraiseuse, aléseuses, perceuses…). En 1947, la société prend le nom de "Société anonyme des hauts-fourneaux, forges et aciéries du Saut-du-Tarn". À partir de 1959, une nouvelle production, les vannes à boisseaux sphériques, intensifie les activités, et devient rapidement une spécialité de l'usine. Dès avril 1968, l'usine d'Albi a été vendue au profit du groupe pétrolier Stela. En décembre 1968, la société des forges et aciéries du Saut-du-Tarn est déclarée en état de règlement judiciaire ; 1500 personnes sont licenciées. Dans le but de maintenir l'emploi, et avec le soutien de l'État, la "Société nouvelle du Saut-du-Tarn" est créée à la fin de l'année. Elle va réembaucher 1380 personnes. L'espoir renaît. La société nouvelle renforce sa situation dans les activités sidérurgiques et l'outillage, et aborde de nouvelles activités, tels les sécateurs et les perforatrices. Mais le domaine qui connaît le plus fort développement est celui des vannes. L'entreprise réalise d'énormes commandes pour l'URSS, et parallèlement, développe un secteur des vannes pour les sous-marins nucléaires. Cet essor entraîne une progression de l'effectif, qui repasse à 2000 en 1976. Mais la fin du Saut-du-Tarn est annoncée en mars 1983, et sa liquidation est terminée dès avril 1984. (Historique réalisé d'après source Wikipédia)

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée aux Archives départementales du Tarn
Dépôts en 1974 et 1982

Description :

Mise en forme :
Informations sur le classement
Le plan de classement utilisé est celui des archives industrielles, proposé par Bertrand Gille en 1957.

Conditions d'accès :

Statut juridique Archives privées
Communicabilité
Libre, sous réserve que l'état des documents le permette.
Quelques cotes sont toutefois encore non communicables, soit pour protéger la vie privée des personnes (délai réglementaire de 50 ans à compter de la clôture du dossier) ou le secret médical (120 ans à compter de la date de naissance).

Description physique :

Description physique: Archives papier, plans sur calque (non cotés) et papier, tirages photos, cartes postales, négatifs, plaques de verre, gravure sur métal, objets (tampons).
Nombre de fiches de description
Nombre de fiches de description: 2532
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 190,90

Ressources complémentaires :

Autre instrument de recherche
Inventaires anciens :
- Inventaire partiel des documents regroupés dans la série H, comptabilité des archives industrielles : journaux, grands livres, grands livres comptes clients et livres auxilliaires, journaux de caisse, etc., par Maurice Greslé-Bouignol, 1974, dactylogramme, 13 pages.
- Les documents figurés ont fait l'objet d'un catalogue très sommaire par M. Vergely en 1984, 3 p. manuscrites
Sources complémentaires
Sources complémentaires dans le service
- Enregistrements sonores : témoignages d'anciens employés du Saut-du-Tarn, paysages sonores (9 AV 1 à 5).
- Un enregistrement de M. Yves Benazech ancien employé racontant la période de guerre 1938-1942 au Saut-du-Tarn, a été réalisé en 2008 (9 AV 5)
- Liasse de documents provenant du Saut-du-Tarn, entrée en 1997, non classée (1 J 1212/1).
- Affiche publicitaire pour le Saut-du-Tarn et la moissonneuse-faucheuse Talabot (10 FI 12).
- Archives syndicales du Saut-du-Tarn (1 J 1398/7 à 9).
- Catalogues de fabrication du Saut-du-Tarn, années 1970 (1 J 1398/1 à 4)
Sources complémentaires hors du service
En 1995, le musée du Saut-du-Tarn a ouvert ses portes, sur l'initiative d'anciens employés regroupés en association depuis 1989. Installé dans l'ancienne centrale hydroélectrique n°1, il retrace les 160 ans de l'histoire du Saut-du-Tarn, et accueille environ 10 000 visiteurs par an.

Références bibliographiques :

Bibliographie
Mandement, Véronique, De l'archéologie industrielle à la Culture, Le Saut-du-Tarn, mémoire de DEA, 1993.
Bonhôte, Jérôme, Le site métallurgique du Saut-du-Tarn à Saint-Juéry, collection Itinéraires du Patrimoine n°107, APAMP, Toulouse, 1996.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales du Tarn

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD081_Serie_J_63J

Liens