Inventaire d'archives : Archives du baron Antoine-Jean-Baptiste Auget de Montyon

Contenu :

Le fonds Montyon se compose de trois ensembles distincts : d'une part, toute la documentation accumulée pour écrire ses essais d'histoire politique et institutionnelle ; d'autre part les papiers de famille et les titres de propriété ; en troisième lieu viennent les archives liées à la succession et l'exécution du testament du baron Montyon, y compris les comptes de la fondation. La première partie comprend beaucoup de copies de manuscrits de la Bibliothèque du Roi, de notes informelles, d'ébauches d'ouvrages sur l'ensemble des sujets qui intéressaient Montyon rédigés de sa petite écriture fine caractéristique ou recopiés par d'autres... la plupart des documents étant non datés : en ce cas, on a opté pour une datation "2e moitié du XVIIIe s.", préférable à "sans date". Dans la 2e partie au contraire, en raison de leur valeur probante essentielle, les documents sont presque tous datés : on trouve parmi eux de nombreux parchemins originaux, dont quelques-uns en latin et portant encore une trace de scellement. La transmission de ces titres au gré des successions explique que le fonds commence à la fin du XIIIe siècle, même si la plus grosse partie date des XVIIe et XVIIIe siècles. Quant à la partie relative à l'exécution testamentaire de Montyon, elle se concentre tout naturellement sur le XIXe siècle.
On a opté pour la forme "Montyon" pour désigner les membres de la famille, conformément à la notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France. En revanche, on a adopté la graphie "Monthyon" lorsque le terme désigne un lieu géographique, selon la graphie actuelle retenue par la nomenclature de l'INSEE.

Publication :

Archives de l’AP-HP

Informations sur le producteur :

Fosseyeux
Antoine-Jean-Baptiste-Robert Auget de Montyon (1733-1820), administrateur et économiste du siècle des Lumières, est issu d'une famille de la noblesse de robe dont l'ascension sociale s'est effectuée à partir de la 2e moitié du XVIIe siècle. Né d'un père maître ordinaire de la chambre des comptes du roi, il embrasse à son tour la carrière de la magistrature en débutant comme avocat au Châtelet de Paris (1755), puis maître des requêtes. Il est nommé intendant d'Auvergne (1767-1771), de Provence (1771-1773), de La Rochelle (1773-1775), ce qui lui permet de rencontrer les physiocrates et les réformateurs (Maupeou, Turgot) qui marquent le début du règne de Louis XVI. Écarté des intendances provinciales par le nouveau souverain, il intègre le Conseil d'État (1776) avant d'être nommé chancelier du comte d'Artois, 2e frère du roi. Il émigre au début de la Révolution (1791 ou 1792) et ne rentre en France qu'à la fin de l'Empire, sous la première Restauration (1814) et finit sa vie à Paris.
Jouissant d'un réseau de relations à travers toute l'Europe, il consacre une part importante de son temps à collecter de la documentation qui nourrit les nombreux traités qu'il envisage de publier sur l'histoire des institutions monarchiques de la France d'Ancien Régime et leur comparaison avec celles des autres États européens. Bénéficiant d'une immense fortune résultant de legs familiaux, il multiplie les libéralités, souvent sous couvert d'anonymat. On raconte que lui-même, demeuré célibataire, vivait chichement. Ayant hérité des seigneuries de Monthyon, Chambry et Claye-Souilly de son père, il les dote largement. Le château de Monthyon (Seine-et-Marne) témoigne encore aujourd'hui de sa mémoire en ces lieux.
Il lègue à sa mort tous ses biens à l'Institut de France et à l'Administration générale des hôpitaux hospices et secours de Paris - ancêtre de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à charge pour eux de les redistribuer sous forme de fondations de prix annuels en numéraire (Académie française et Académie des sciences) ou de dons aux indigents reçus dans les hôpitaux et hospices parisiens. C'est à cette fin que l'Administration générale des hôpitaux et hospices crée la fondation Montyon.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
À la mort de Montyon, son exécuteur testamentaire a fait inventorier l'ensemble de la succession, y compris les titres et papiers justificatifs de sa fortune. Ceux-ci ont été classés dans des chemises en papier épais grisé ou bleuté portant la cote, et les pièces à l'intérieur de chaque cote ont été numérotées de 1 à n. Par ailleurs l'exécution du legs a donné lieu à un lot de registres comptables tenus par l'Administration générale des hospices, y compris ceux de la Fondation. On ignore quand ces documents ont rejoint les archives de l'AP-HP, mais les entrées semblent s'être faites en plusieurs temps. Dans son Catalogue des manuscrits des archives de l'Assistance publique (1913), l'archiviste Marcel Fosseyeux ne signale que 10 registres du legs Montyon (cotés 101FOSS), ne faisant aucune mention des papiers personnels du baron, qui ont dû rejoindre les Archives de l'AP-HP dans les années 1930, voire les années 1950. Quatre registres de compte supplémentaires (408FOSS et 409FOSS) ont rejoint le fonds, vraisemblablement à la même époque.
Le fonds a été manipulé à plusieurs reprises par les archivistes, ne serait-ce que pour répondre aux demandes de l'Administration. Le bel ordonnancement initial a ainsi subi de nombreuses atteintes au fil des ans : les administrateurs de la fortune du philanthrope ont été amenés à extraire des pièces dans le cadre de leur gestion - en prenant soin, du moins dans les premiers temps, de le mentionner. Par la suite, le fonds a visiblement fait l'objet de plusieurs campagnes de reclassement et de reconditionnement : en 1967, Claude Hohl, archiviste-paléographe, a rédigé un premier inventaire de l'ensemble du fonds coté 101FOSS, alors composé de 59 cartons et 10 registres. Dans les années 2000, les cartons ont été reconditionnés et leur nombre ramené à 51, ce qui obligeait à établir une concordance entre la cotation physique et la cotation intellectuelle établie par Cl. Hohl. Aujourd'hui, on peine à retrouver certaines pièces dont l'existence était pourtant mentionnée il y a un demi-siècle... Quant aux quatre registres de compte supplémentaires cotés 408FOSS et 409FOSS, ils n'avaient jamais été intégrés au fonds jusqu'à présent.
 

Description :

Mise en forme :
Montyon avait organisé ses dossiers de travaux historiques de manière thématique. Quant aux papiers de famille, ils ont été inventoriés dans le cadre de la succession. Cet ordre a été à peu près respecté par Cl. Hohl dans son inventaire de 1967, et conservé ici, à quelques exceptions près. De même, la structuration proposée par Hohl a été conservée dans la mesure du possible : on a cependant rapproché des dossiers portant sur un même thème, par souci de cohérence, rompant avec l'ordre numérique des cotes. Le travail mené pour cet inventaire a consisté à structurer l'organisation générale du fonds, conformément aux normes internationales de description archivistique, et à affiner les analyses faites initialement au carton en descendant au niveau des dossiers. Ceux-ci ont été constitués soit en reprenant le découpage proposé par Cl. Hohl dans son tapuscrit (numérotation interne ou création de paragraphes à l'intérieur de ses notices par carton), soit en créant ce découpage pour alléger des analyses s'étendant sur plusieurs pages pour un seul carton. La cote indique, pour chaque article, le numéro du carton repris de l'inventaire Hohl, suivi du numéro de dossier à l'intérieur de ce carton, d'où une cotation à 4 éléments (ex. : 101FOSS/7/4, qui désigne le 4e dossier constitué dans le carton 7).

Conditions d'accès :

Publiable sur internet

Langues :

Les documents sont majoritairement en français, mais certains sont en latin, en anglais, en italien.

Description physique :

53 boîtes et 14 registres, représentant 9,8 ml.

Ressources complémentaires :

Le fonds a été répertorié par Marcel Fosseyeux dans son Catalogue des manuscrits des Archives de l'Assistance publique, 1913, p. 21-22. Il a fait l'objet d'un inventaire analytique par Claude Ohl en 1967 (89 p., dactyl.), complété par une table des noms de personne et des lieux, par Nicole Mandroux en 1970 (Usuel, salle de lecture). Cet inventaire décrit les 59 cartons d'origine, ainsi que les 10 registres cotés 101FOSS.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAPHP075_000926

Où consulter le document :

Département des patrimoines culturels - Archives et Musées de l'AP-HP

Liens