Inventaire d'archives : Fonds Maurice Bouladoux

Contenu :

Le fonds Maurice Bouladoux est constitué des dossiers traités durant ses mandats à la CFTC, puis à la CFDT. Ces dossiers font principalement état des relations de la Confédération avec les organisations syndicales étrangères (Chine, Allemagne, Maroc, Tunisie). On retrouve également les documents qu'il a constitué lors de son passage dans des organisations internationales, plus particulièrement l'Organisation internationale du travail (OIT) et à la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC). Par conséquent, le classement s'est fait en fonction de ses liens avec ces différentes organisations.

Cote :

CP/2/1-CP/2/23

Publication :

CFDT
2015

Informations sur le producteur :

Maurice Bouladoux
Maurice Bouladoux nait le 16 juillet 1907 à Parthenay dans les Deux-Sèvres. Très tôt plongé dans le monde du travail, il travaille dès l'âge de 15 ans en tant qu'aide comptable dans une usine textile. Son engagement syndical débute dès 1922 avec son adhésion au syndicat des Employés. Il enchaîne l'année suivante en devenant secrétaire de section CFTC dans son entreprise. Très actif, il participe en 1925 à la fondation des Jeunesses syndicalistes chrétiennes (JSC). Au même moment il est nommé secrétaire de Gaston Tessier: il gère ses dossiers et l'accompagne dans ses déplacements. Il se forme ainsi sur le terrain et rencontre de nombreux responsables syndicaux, ce qui l'amène à enrichir sa formation syndicale. En 1929, il assure la présidence de la section parisienne des JSC et se trouve désigné secrétaire de liaison pour l'ensemble de la France. En parallèle, il travaille au sein d'une maison d'édition et de propagande en tant que secrétaire administratif et commercial. On le retrouve également à la fondation du quotidien L'Aube en 1932, où il est en charge de la chronique syndicale. Son activité journalistique ne s'arrête pas là puisqu'il collabore occasionnellement à La Vie Catholique, Sept ou encore Temps Présent.
Sous le Front Populaire, il travaille en collaboration avec Jules Zirnheld (principal rédacteur du plan de la CFTC) à qui il communique des comptes rendus des différentes grèves en région parisienne. En effet, Maurice Bouladoux en cette période mouvementée craint qu'un afflux massif et brutal d'adhésions n'affecte la structure de la Confédération. Cependant, ne faisant pas partie des instances de formation, il ne peut prendre part à la réorganisation de la centrale chrétienne qui a lieu à partir de 1937. Il se concentre dès lors sur les tâches administratives: responsable de la publication Syndicalisme, chargé des questions économiques, il gère toutes les situations inhérentes à l'organisation interne. En 1937, il est nommé secrétaire général adjoint de la CFTC, et s'oppose au fils de Jules Zirnheld qui souhaite que la centrale se recentre sur elle-même dans une optique purement corporatiste. Il est par ailleurs un des membres fondateurs de la Maison des travailleurs chrétiens (MTC).
En 1940, la promulgation du gouvernement de Vichy s'accompagne de l'interdiction de toutes les organisations syndicales françaises. Pour Maurice Bouladoux, il s'agit d'une atteinte grave à la liberté et aux institutions républicaines; il décide donc de signer le Manifeste des Douze, au même titre que Gaston Tessier, Jules Zirnheld et neuf responsables de la Confédération générale du travail (CGT). Dans ce texte, le groupe défend le principe d'un syndicalisme français autonome face aux pouvoirs politiques et luttant contre le capitalisme au profit d'une économieplanifiée au service du plus grand nombre. Cet acte militant est un des premiers signes de participation à la résistance syndicale de Maurice Bouladoux. Entre 1940 et 1945, il participe au Comité d'études économiques et sociales, organisme clandestin où travaillent en collaboration des militants CFTC et CGT, tout en travaillant comme chef de service des achats et conditionnements chez l'Oréal.
Au moment de la Libération et de la renaissance des syndicats français, il participe avec Gaston Tessier à la réorganisation de la CFTC et reprend son poste de secrétaire général adjoint. Responsable du secteur Formation, il est ensuite responsable du secteur Economique et, à ce titre, en charge du groupe des travailleurs CFTC entre 1945 et 1959. A ce titre, il refuse en 1945 l'intégration de la CFTC à la Fédération syndicale mondiale (FSM). Très attaché à l'indépendance de la Confédération, il est également hostile à une fusion de la CFTC et de la CGT alors dominée par la mouvance communiste. Par la suite, il se refuse à une fusion avec Force ouvrière. Toutefois, il accepte une adaptation des références doctrinales de la CFTC, afin qu'elle reste en phase avec les enjeux de son époque. En 1948, il prend la place de Gaston Tessier à la tête de la CFTC et ce jusqu'en 1953. Il est ensuite président (1953-1961) puis président honoraire. Durant son mandat, il a la lourde tâche de temporiser les débats sur la déconfessionnalisation de l'organisation ainsi que la position à adopter face à la crise algérienne. Maurice Bouladoux s'efforce avant tout de maintenir l'unité mais aussi la cohésion de la Confédération. Il fait donc partie, en 1962, des partisans du changement de sigle et prononce le discours de clôture du congrès actant la naissance de la CFDT. De 1961 à 1968, il est également président de la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC, aujourd'hui Confédération mondial du travail), et est amené à siéger dans plusieurs instances internationales, dont le Comité économique et social de la Communauté européenne et le Bureau international du travail (BIT). De plus, il fait une courte carrière politique, puisqu'il est élu maire de Saint-Leu-la-Forêt (Val d'Oise) en 1946-1947, ville où il avait déjà été conseiller municipal entre 1934 et 1946, et surtout conseiller d'Etat en service extraordinaire en 1964.
Maurice Bouladoux s'attache, tout au long de sa carrière militante, à mettre la CFDT sur le devant de la scène syndicale française. Qualifié par André Jeanson de «patron du syndicalisme français», il s'éteint le 8 novembre 1977 à Saint-Leu-la-Forêt.

Informations sur l'acquisition :

Ce fonds est constitué des dossiers que Maurice Bouladoux a laissés à la Confédération au moment de son départ en 1961. Ces archives ont ensuite été verséesaux archives confédérales de la CFDT, lors de la création du service en 1985. L'article CP/2/23, issu d'un vrac d'archives identifié à Maurice Bouladoux, a été reconstitué et intégré au présent inventaire en date du 29 juillet 2020.
Historique de conservation :
Ce fonds est conservé aux Archives confédérales de la CFDT.

Description :

Évolutions :
Le fonds Maurice Bouladoux est clos. Aucun accroissement n'est à prévoir.

Conditions d'accès :

Communicable
Dans le cas de fonds personnels d'anciens responsables CFDT, c'est le contrat de don ou de dépôt, signé par le producteur et/ou le dépositaire, qui définit les règles de communication. Le fonds Maurice Bouladoux ne disposant pas de contrat signé, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.

Conditions d'utilisation :

La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales.

Langues :

Française.

Description physique :

Importance matérielle :
0.93

Ressources complémentaires :

Archives confédérales, CFDT :
  • CEB/1: fonds photographique. Responsables CFDT
  • CG/1: réunions statutaires (Congrès)
  • CH/2/1: activité du Secrétariat général sur la CFTC et syndicalisme chrétien
  • CH/4/61: relations avec la Confédération internationale des syndicats libres (CISL)
  • CH/4/84: sessions nationales de permanents CFTC
  • CH/5/2: activité du Secrétariat général de la CFTC
  • CH/5/6: procès de Gaston Tessier et représentation de la CFTC dans des organismes financiers
  • CH/5/89: activité des commissions confédérales femmes, jeunes, loisirs et propagande
  • CH/5/93: congrès d'Unions Départementales et Locales CFTC
  • CH/6/4: relations entre la CFTC et les institutions gouvernementales
  • CH/6/6: activité du Secrétariat général
  • CH/6/149: représentation confédérale à l'occasion des congrès de fédérations et unions départementales
  • CH/6/49-CH/6/54: correspondance de Maurice Bouladoux, président de la CFTC, et de Georges Levard, secrétaire général de la CFTC, avec des personnalités extérieures
  • CH/7/7-CH/7/8: correspondance de Maurice Bouladoux, président de la Confédération internationale des syndicats chrétiens
  • CH/8/42: décès le 8 novembre 1977 de Maurice Bouladoux, ancien président de la CFTC et de la CMT, et obsèques les 11-12 novembre 1977
Archives interfédérales, CFDT :
  • FU/1/9: 9e congrès de la Fédération française des syndicats d'ingénieurs et cadres
  • FU/1/13: 13e congrès de la Fédération française des syndicats d'ingénieurs et cadres
Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine :
  • 20040382: archives du Secrétariat général du Conseil d'État (1810-2002)
Archives confédérales de la CFDT, Paris.

Références bibliographiques :

  • BOULADOUX Maurice, La jeunesse syndicaliste chrétienne, J.S.C, 1933, 22 p.
  • BOULADOUX Maurice, la CFTC, espoir du monde des travailleurs, Paris : CFTC, 1957, 47 p.
  • BOULADOUX Maurice, La neutralité de la CGT, 1933, 12 p.
  • BOULADOUX Maurice, BRODIER Jean, Problèmes du syndicalisme ouvrier international, CFTC, 1945, 36 p.
  • CFTC, BOULADOUX Maurice, Rapport moral du XXVème congrès national 4, 5 et 6 juin1949, CFTC, 1949, 130 p.
  • CFTC, BOULADOUX Maurice, La CFTC face aux responsabilités du syndicalisme moderne XXVIIème congrès confédéral 23-24 mai 1953, CFTC, 1954, 77 p.
  • CFTC, BOULADOUX Maurice, Pour un syndicalisme moderne au service de l'homme (rapport d'orientation du XXVIIIème congrès national de 1955), CFTC, 1955, 90 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives CFDT, 47-49 avenue Simon Bolivar, 75019 Paris

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRCFDT_CP_2

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