Inventaire d'archives : 32 F - Fonds Vogüé (Hôtel rue de la Chouette à Dijon)

Contenu :

Présentation du contenu
Les familles dont les papiers se trouvent ainsi rassemblés ont eu, à deux exceptions près, des destinées exclusivement bourguignonnes : leurs membres ont été avocats, ont fait carrière au Parlement et à la Chambre des Comptes, ou bien se sont consacrés à la gestion de leurs biens. Deux d'entre eux ont toutefois joué un rôle éminent : ce sont Jean IV Bouhier, premier évêque de Dijon, évêque de Saint-Claude, abbé de Saint-Germain d'Auxerre, doyen de la Sainte-Chapelle de Dijon et élu du Clergé, et Jacques-Joseph-François de Vogüé, évêque de Dijon et abbé de Fontenay. Pour tous deux, il subsiste quelques titres sur l'organisation du diocèse (en particulier deux lettres de Fleury et sur le jansénisme populaire (cf. F. VIGNIER, Le Jansénisme populaire à Dijon : une intervention de Fleury auprès de l'évêque en 1731, dans Annales de Bourgogne, t. XXXVI, 1964, p. 122-124), et de nombreuses pièces sur la gestion des domaines et les bâtiments épiscopaux à Saint-Étienne et Saint-Bénigne, leurs successions ayant donné lieu à de longues contestations. Il existe en outre, quelques dossiers relatifs à l'exercice par Jean Bouhier, des fonctions d'élu du clergé.
C'est sur le plan domanial que réside surtout l'intérêt de ce fonds. À côté de documents épars sur Dijon (Place Saint-Michel, rue du Petit-Potet, rue des Crais, ancien mur du castrum, près de la porte au Lion, chapelles dans les différentes églises de la ville, hôtel de la rue de la Chouette, hôpital Saint-Jacques, etc… (cf. F. VIGNIER, Localisation de la Porte-aux-Lions, dans Mémoires de la commission des Antiquités de la Côte-d'Or, t. XXVI, p. 106 ; La Place Saint-Michel au XVIe siècle, dans id., p. 132 ; Le 16 rue du Petit-Potet, dans Mémoires de la commission des Antiquités de la Côte-d'Or, t. XXVIII, p. 237-242). Il convient de noter le fonds des domaines de Chevigny et Port de Palleau, qui comprend une série de terriers et manuels de 1494 à 1697, et la série des registres des jours de la seigneurie de 1466 à 1597, complémentaire de celle conservée dans la série B II des Archives départementales (cf. B II/517-518 ; 1719-1790), celui de Sassenay, dans lequel existent des comptes établis pour Étienne et Guigonne de Salins à partir de 1445 par des comptables de la Chambre des Comptes des ducs de Bourgogne, et surtout celui de Feillens et des domaines en dépendant dont la série des terriers remonte à 1319.

Cote :

32 F 1-2370

Publication :

Archives départementales de la Côte-d'Or
2010
Dijon

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Historique de la conservation
Au moment de céder à la ville de Dijon le très bel hôtel de la rue de la Chouette, M. le Comte Georges de Vogüé a voulu assurer la sauvegarde des importantes archives qu'il abritait en en effectuant le dépôt aux Archives départementales en 1958.
Ces archives sont celles de la branche de la famille Bouhier, que l'on désignait à la fin de l'ancien régime sous le nom de Bouhier de Versailleux ou Bouhier de Chevigny. Elle était issue, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, de Jean Bouhier, Conseiller au Parlement, et de Claudine Bernardon (voir tableau généalogique). Elle s'éteignit en 1783 en la personne de Catherine Louise Bouhier, qui de son mariage avec Cérice-François-Melchior de Vogüé, eut deux fils dont l'un, Charles Elzéar est la souche de tous les Vogüé actuellement vivants et l'arrière grand-père de M. le Comte Georges de Vogüé, dernier représentant de la branche cadette, dite de Commarin. Ces archives se trouvaient en 1958 dans un désordre complet, en dépit d'une tentative partielle de classement de A. Roserot en 1908. Il est probable que l'anarchie qui régnait parmi les dossiers remontait à la période de la mise sous séquestre des biens de Cérice-François-Melchior de Vogüé en 1793. En effet, lorsque les tuteurs des enfants mineurs dudit Cérice-François-Melchior de Vogüé eurent, par arrêté du 17 messidor an V, obtenu la mainlevée du séquestre, ils attendirent près de quatre ans pour récupérer les archives déposées. La demande fut présentée au Préfet le 12 pluviôse an IX (cf. ADCO, Q 1139) et l'enlèvement effectué le 22 ventôse de la même année (cf. ADCO, Q 695, fol. 413-421) : la description qui en fut alors donnée fait état de « tas » et de « brassées » dont le contenu exact, en l'absence de tout inventaire, ne put être précisé. L'archiviste a même noté à propos de certaines liasses : « les papiers sont intéressants et bons à mettre en ordre moiennant le temps ».
Il semble, d'autre part, que tous les documents n'aient pas été saisis : la décharge concerne uniquement des sacs et liasses, mais aucun terrier ni aucun registre, alors que le fonds, tel qu'il nous est parvenu, en comporte un nombre important.
Enfin, il apparaît que tout ne fut pas restitué car un certain nombre de terriers de Feillens et des pièces isolées relatives aux domaines bressans et à Morelet furent confondus avec les titres de la famille Bouhier de Lanthenay et classés sous les cotes E 253 à E 273 des Archives départementales de la Côte-d'Or.

Description :

Mise en forme :
Mode de classement
L'importance du fonds, d'intérêt strictement bourguignon et bressan, est due à l'activité débordante déployée par le dernier représentant mâle de la famille, Philippe Bénigne (cf. J. DROGLAND, Un parlementaire dijonnais au XVIIIe s. : Philippe-Bénigne Bouhier (1712-1782), dans Cahier de la Bourgogne moderne, n° 2, 1973-1974, p. 35-37. (Il s'agit des positions d'un mémoire de maitrise soutenu en 1973 à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Dijon) pour rassembler entre ses mains le plus grand nombre d'héritages possible, fut-ce au prix d'interminables procès.
Philippe Bénigne avait épousé Marie-Bonaventure Bouquinet de Lanthes, descendante de marchands seurrois, qui lui avait apporté les domaines de Lanthes et Le Meix, acquis par son arrière-grand-mère. Le seul autre héritier des Bouquinet était le Président Quarré de Quintin, dont la veuve parvint à conserver les biens par des procédés dont la légitimité demeure douteuse.
Mais s'il échoua sur ce point, Philippe Bénigne vit ses efforts couronnés de succès dans deux cas qui lui valurent une énorme fortune foncière. Tout d'abord en 1745, il se fit accorder par testament la succession de Jeanne de Feillens dont il ne put cependant jouir paisiblement qu'en 1781, au terme d'un long procès.
Puis en 1751, par testament aussi, il se fit attribuer la succession de Jean Morelet, dernier représentant mâle de cette famille qui devait s'éteindre en 1761 en la personne de Marie Morelet, sœur du défunt, morte célibataire.
D'autre part, le patrimoine de ses enfants s'accrut après son décès : son frère, Jean-Marie, qui avait reçu en 1758, à la mort du Président Bernardon, l'ensemble des biens de cette famille, mourut sans descendant, laissant tout à ses neveux. Sur cette succession Bernardon Philippe Bénigne avait acquis Chambolle en 1769.
Enfin, un autre achat lui avait permis d'accroître ses possessions : celui en 1743, de la terre de Chevigny et Port de Palleau vendue par Philippe de la Mare.
Il a donc fallu distinguer à l'intérieur du fonds, plusieurs parties correspondant aux diverses origines des documents :
1°) En tête a été classé le fonds Bouhier proprement dit, (32 F 1 - 32 F 697) comprenant :
a) Les titres des familles Bouhier et Vogüé de 1575 à 1830. L'élément le plus important en est l'ensemble des papiers personnels de Philippe Bénigne Bouhier et de son homme d'affaires, Besy. S'y trouvent également : les papiers relatifs au fonctionnement de la tutelle des mineurs Vogüé, en particulier ceux de G. Lacoste, maître d'hôtel et homme d'affaires qui parvint à préserver les droits des deux enfants durant la période révolutionnaire.
b) Les titres de la famille Bouquinet (1621-1770) et des familles Moreau et Rémond qui lui furent alliées, ainsi que les dossiers de procédure de la succession Quarré de Quintin.
c) Les titres des chapelles et maisons de Dijon, dont l'origine n'a pu être toujours déterminée de façon certaine (1293-1792).
d) Les titres des domaines classés dans l'ordre alphabétique (1332-1815).
e) Des pièces isolées provenant de la famille Moreau et relatives à des biens situés en Bourgogne mais n'étant pas parvenus entre les mains des familles Bouhier et Bouquinet (1316-1782).
2°) Fonds Bernardon (32 F 698-815) comprenant :
a) Des titres isolés concernant les familles Bernardon et Moisson (1579-1756).
b) Les titres des domaines de Dijon et environs (1443-1770), Corcelles-lès-Cîteaux (1523-1775), et Renève (1303-1811). Ceux-ci avaient fait l'objet, en 1758, lors de la transmission à Jean-Marie Bouhier, d'inventaires détaillés dont l'ordre a été respecté, quelques pièces non inventoriées ayant été intercalées suivant l'ordre alphabétique des lieux. Parmi ces dernières figurent les titres des chapelles des Moisson et des Chambellan à Notre-Dame et à Saint-Jean-Baptiste de Dijon, qui ont été classés et munis d'un inventaire particulier en 1760.
3°) Fonds Feillens (32 F 816-1556)
Il a paru opportun de classer ici plutôt que parmi les abondants papiers personnels de Philippe-Bénigne Bouhier, les mémoires et pièces du procès intenté par ledit Philippe-Bénigne Bouhier aux héritiers Feillens pour obtenir l'exécution des clauses du testament de Jeanne de Feillens (1742-1790), procès qui est à l'origine de l'union au fonds Bouhier des titres de Feillens.
Le fonds proprement dit comprend :
a) Les titres de la famille de Feillens (1455-1775).
b) Les titres des familles alliées : famille de Carbonnet (1558-1787), famille de La Mare (1586-1710), famille Regnier de Montmoyen (1498-1753) et famille Tisserand (1549-1780). Parmi les papiers des La Mare, se trouvent cinquante dossiers d'affaires de tous ordres traités par Philibert V de La Mare.
c) Les titres des plus grands domaines bressans et de leurs dépendances, soit ceux de Feillens (1261-1814) et ceux de Montiernoz (1370-1793).
d) Les titres isolés de domaines bressans qui n'ont été rattachés ni à Feillens ni à Montiernoz.
e) Les titres de domaines bourguignons dont les plus importants se trouvent à Chalon-sur-Saône (1570-1773), Fauverney (1343-1760), Jambles (1562-1622), La Motte-Saint-Eusèbe et Tramailles (1401-1805), Montpatey (1541-1784), Nuits-Saint-Georges (1440-1787), Rully (1566-1626) et Sassenay (1436-1666).
4°) Fonds Morelet (32 F 1557-1743), comprenant :
a) Les titres des familles Morelet et Saumaise (1333-1780).
b) Les titres de l'Hôpital Saint-Jacques de Dijon dont les Morelet furent bienfaiteurs et administrateurs (1395-1759).
c) Les titres du domaine de Morelet (1655-1797), de la chapelle Saint-Thibault à Auxonne (1517-1750), des domaines sis à Chamboeuf (1636-1657), Couchey et Marsannay (1266-1732) et à Noiron-sur-Bèze (1530-1666).
À la fin du fonds ont été regroupés en quatre séries successives, des titres familiaux et domaniaux isolés, des recueils de copies et des imprimés concernant les États généraux, la Chambre des Comptes, le Parlement de Dijon et diverses autres institutions, enfin des documents divers tels que cahiers, plans de jardins, pamphlets, poèmes, recettes médicales et culinaires, etc…

Conditions d'accès :

Modalités d'accès
Sont exclus de la communication les articles : 32 F 100, 101 et 296.

Description physique :

Description physique: Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 2371

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Côte-d'Or

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD021_000001207

Type de document :

Document d'archives

Archives départementales de Côte d'Or

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