Inventaire d'archives : 61 Ci - Fonds Rataud

Contenu :

Le présent inventaire dévoile une sélection de 26 films réalisés par Cléophas Rataud entre 1970 et 1996. Tourné en Super 8 ou en VHS, cet ensemble représente environ 12 heures d’images originales retenues pour leur intérêt local et patrimonial. Le plan de classement montre la variété des centres d’intérêt de Cléophas Rataud puisque ses films illustrent aussi bien sa curiosité personnelle pour l’histoire et le folklore vendéen que sa volonté de raconter les évolutions récentes de son département. Ont été exclus de cette sélection : les films relatant les multiples voyages à l’étranger du cinéaste amateur (années 1970-1990) ainsi que les nombreuses copies de films professionnels sur la Vendée collectées au fil des années par ce dernier.

Consacrée à l’entreprise familiale d’assainissement et de vidange établie dans les années 1970 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la première partie de l’inventaire démontre la volonté de Cléophas Rataud de documenter sa pratique professionnelle. Officiant habituellement en Vendée (voir 61 Ci 10 à Talmont), il arrive cependant à la société de sortir du département, comme en 1978 à l’occasion du naufrage du pétrolier de l’Amoco Cadiz au large du Finistère. Comme de nombreux confrères, l’entreprise Rataud est alors appelée en renfort pour nettoyer les plages bretonnes. Cléophas Rataud conçoit ici un intéressant documentaire (61 Ci 47) d’une trentaine de minutes permettant de se rendre compte de l’ampleur des dégâts et des moyens employés à l’époque pour gérer cette catastrophe écologique.
La seconde partie de l’inventaire est dédiée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, ville de résidence de la famille Rataud. Elle représente plus de 4 h 45 min de films tournées entre 1970 et 1996. Cinéaste tout terrain, le réalisateur n’hésite pas à embarquer à bord d’un hélicoptère (61 Ci 21 et 61 Ci 64), d’un voilier (61 Ci 40), d’un train (61 Ci 64) ou de sa voiture personnelle (61 Ci 34-2 et 61 Ci 64) pour nous faire découvrir la station balnéaire sous ses multiples facettes. A travers ses promenades filmées et commentées, il livre notamment d’intéressantes images du port de pêche et de ses conserveries dans les années 1970 (61 Ci 21) ou d’une partie de pêche en mer et de la criée dans les années 1980 (61 Ci 40). Les manifestations sportives gillocruciennes ne sont pas oubliées : course de hors-bord et concours de pétanque en 1976 (61 Ci 57), étape du Tour de France à la voile en 1979 (61 Ci 16), Premier Grand Prix de France d’ULM en 1983 (61 Ci 15) ou 10e challenge de billard français des jeunes des Pays de la Loire en 1996 (61 Ci 90). Avec le film 61 Ci 57, le réalisateur prend également soin de présenter la foire aux oignons d’août 1976, organisée par l’Union des commerçants industriels et des artisans du Havre de Vie, évènement devenu incontournable pour bien des touristes en villégiature à Saint-Gilles-Croix-de-Vie dans les années 1970.
La troisième partie évoque les traditions populaires vendéennes dans les années 1970. Cléophas Rataud s’attarde dans le marais breton vendéen où il filme les battages d’Apremont en 1974 (61 Ci 3), la reconstitution d’une noce maraîchine à Soullans en 1976 (61 Ci 6) ou encore la fête du marais au Perrier en 1978 (61 Ci 7). A ceci s’ajoutent les images du 61 Ci 8, film ayant remporté le premier prix du concours de films amateurs « Retrouvons la mémoire » organisé par la Cinémathèque de Vendée en 1995. Ce documentaire est une intéressante reconstitution en costume de la fabrication du bousat (bouse de vache séchée utilisée comme combustible pour se chauffer). Ailleurs en Vendée, le réalisateur filme et commente avec pédagogie le festival des moissons et des battages à Saint-Mars-la-Réorthe en 1975 (61 Ci 5) ou, dans les mêmes années, la tradition de l’abattage et de la préparation du cochon (61 Ci 1).
La quatrième partie illustre la Vendée touristique des années 1970. Poursuivant son entreprise cinématographique et pédagogique, Cléophas Rataud n’hésite pas à se mettre en scène, tel un professeur d’université attablé avec des ouvrages d’histoire, pour exposer « La Vendée des origines à nos jours » (61 Ci 48). Au fil des images, on ressent l’attachement de l’auteur pour son département ainsi que sa volonté de partager et de faire connaitre son riche patrimoine aux «touristes d’un jour, vacanciers d’un été ou visiteurs d’un week-end ». En deux parties, le film « La Vendée touristique » (61 Ci 11 et 12) sillonne également les routes du littoral vendéen, caméra embarquée à l’avant de la voiture, filant de Beauvoir-sur-Mer aux Sables-d’Olonne, en passant par l’île de Noirmoutier, Saint-Jean-de-Monts et bien-sûr Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
La cinquième et dernière partie de l’instrument de recherche revient sur les autres thématiques abordées dans les films de Cléophas Rataud. En Vendée, il nous entraîne ainsi à la découverte de divers événements comme les Floralies à La Tranche-sur-Mer dans les années 1970 (61 Ci 35-2) ou le départ de la seconde édition du Vendée Globe aux Sables-d’Olonne en 1992 (61 Ci 67). Des images tournées en VHS à l’occasion du meeting « Sauvons l’Europe, non à Maastricht » organisé par Philippe de Villiers (alors député et président du Conseil général de la Vendée) dans la salle des Oudairies de La Roche-sur-Yon le 11 septembre 1992 témoignent également de l’intérêt du réalisateur pour la politique. Elles constituent une illustration de la teneur des débats nationaux de l’époque à l’occasion du référendum sur le traité européen de Maastricht. A signaler la présence sur ce film de plusieurs personnalités politiques de l’époque (sénateur et/ou conseillers généraux) dont Jacques Oudin, Philippe Darniche, Bruno Retailleau, Joël Sarlot, Louis Moinard et Marcel Albert. Enfin, les visites hors du département de Cléophas Rataud démontrent son intérêt pour les ouvrages d’art et d’architecture, comme dans les films 61 Ci 34-1 et 61 Ci 2 évoquant respectivement la construction du pont de Saint-Nazaire (1972-1975) et le pont suspendu de Tancarville en 1974.

La « planète Vendée » (pour reprendre l’expression de Cléophas Rataud dans son film 61 Ci 48) mise en lumière dans le fonds 61 Ci apparaît au tournant des années 1970 à 1990 comme un territoire aux visages multiples. Entre tradition et modernité, l’auteur des images y affiche à la fois son souhait de participer à la sauvegarde de coutumes menacées et son désir d’illustrer le dynamisme d’un département alors en pleine mutation.

Cote :

61 Ci

Publication :

Archives de la Vendée
2022

Informations sur le producteur :

Né le 4 juin 1917 à Fontenay-le-Comte, Cléophas Camille Felix Rataud est à la tête d’une entreprise d’assainissement et de vidange établie à Saint-Gilles-Croix-de-Vie dans les années 1970-1980. Père de quatre enfants très investi dans la vie locale, il devient photographe puis cinéaste amateur à la retraite.
Autodidacte, il acquiert petit à petit du matériel et apprend seul les techniques de réalisation, allant jusqu’à aménager un petit studio de montage dans l’une des pièces de sa maison. Ses films réalisés en Super 8 puis en VHS dans les années 1970, 1980 et 1990 illustrent son attachement à la région de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et plus largement son intérêt pour l’histoire, le patrimoine et le folklore vendéen.
En 1995, son documentaire reconstituant la fabrication traditionnelle du bousat dans le marais breton vendéen (61 Ci 8) remporte le premier prix du concours de films amateurs « Retrouvons la mémoire » organisé par la Cinémathèque de Vendée au cinéma de Chantonnay.
A sa mort à Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 8 avril 2001, Cléophas Rataud laisse une collection d’une centaine de films et de vidéos. Ce riche ensemble est déposé à partir de 2006 puis officiellement donné en 2020-2021 aux Archives départementales de la Vendée par le fils du réalisateur Cléo Rataud, lui-même décédé en mars 2022.

Informations sur l'acquisition :

Don Rataud, 2020-2021

Conditions d'accès :

Archives privée. Archives privées.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

gestion des droits par la Cinémathèque de Vendée

Description physique :

Importance matérielle :
26 films, 11 h 53 min 23 s

Ressources complémentaires :

Le fonds Rataud a fait l'objet de plusieurs émissions "La Bobine du Jour" sur TV Vendée du 23 octobre au 6 novembre 2013, puis le 17 janvier 2023 en ligne sur le site internet de la Cinémathèque de Vendée.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Vendée

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD085_61CI

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