Inventaire d'archives : Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Correspondants locaux pour la Vienne

Contenu :

La plupart des documents sont relatifs à l'activité de Gaston Racault et de Roger Picard au sein du CHDGM proprement dit. Les documents relatifs à l'activité de Joseph Salvini et François Villard pour le compte de la CHOLF constituent quasi exclusivement les articles 12 J 1 à 4. Enfin, les documents touchant l'activité de Roger Picard en tant que correspondant de l'IHTP forment les articles 12 J 32 à 37.
Parmi les documents antérieurs à la création du CHDGM se détachent les dossiers, établis sur un plan-type en 1947, visant à faire établir l'historique de chacun des maquis actifs dans la Vienne par ses responsables. Les dossiers ainsi constitués, rassemblés par Joseph Salvini, sont conservés sous la cote 12 J 2. Ils ont fait en 1974 l'objet d'une synthèse publiée par le Service historique de l'armée de terre (Hugues de La Barre de Nanteuil, Historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944). Vienne, 303 p. et cartes hors texte, conservé aux Archives départementales de la Vienne sous la cote in-4°93).
Les documents postérieurs permettent avant tout de suivre Henri Huyard, Gaston Racault et Roger Picard dans leurs recherches. Ainsi :
- pour la statistique de la déportation et l'élaboration de la « carte de la souffrance », on se reportera aux articles 12 J 13 à 15, et 20 ;
- pour la carte de la Résistance, on se reportera aux articles 12 J 19 et 20 ;
- pour l'enquête sur la répression à la Libération, on se reportera au articles 12 J 8 et 9 ;
- pour l'enquête sur les mouvements de collaboration, on se reportera à l'article 12 J 5 ;
- pour l'enquête sur le STO et les questions de main-d'œuvre en général, on se reportera à l'article 12 J 6 ;
- pour l'enquête sur les entreprises et la vie économique en général, on se reportera aux articles 12 J 7, 28 et 33.
La documentation la plus abondante concerne l'étude de la Résistance dans le département, à travers la chronologie, qui en constitue l'un des aboutissements, sous les cotes 12 J 16 et 17, mais aussi à travers les nombreux témoignages de résistants réunis peu à peu, sous les cotes 12 J 4, et 23 à 25. S'y ajoutent des ensembles de documents relatifs à certaines organisations en particulier, le groupe Liège (12 J 12) ou le réseau La Chouette (12 J 11, et 12 J 50 à 53), notamment, eux-mêmes complétés par la documentation réunie à propos des opérations du Special Operations Executive (SOE) et du Special Air Service (SAS), sous les cotes 12 J 22, 12 J 81 et 12 J 86.
Enfin, pour une approche plus institutionnelle du fonctionnement de la CHOLF, du CHDGM puis de l'IHTP, et notamment des relations entre l'instance centrale et ses correspondants locaux, on consultera les articles 12 J 3, 26, 36 et 37.

Cote :

12 J 1-86

Publication :

Archives départementales de la Vienne
2021
Poitiers

Informations sur le producteur :

Origine:
Vienne. Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale (Poitiers, Vienne)
Instances centrales
Le CHDGM a été créé par le décret n°51-1447 du 17 décembre 1951. Il était rattaché hiérarchiquement à la Présidence du Conseil (puis aux Services du Premier ministre à compter de 1958) et fonctionnellement au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il était « chargé de procéder à toutes recherches, études ou publications relatives à la Seconde Guerre mondiale » (art. 3 du décret du 17 décembre 1951). Il était chargé aussi de publier une Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
Cette création était en fait le résultat de la fusion de deux structures antérieures (voire trois : dans le bilan des travaux dressé en 1970 par le CHDGM pour son 25e anniversaire, une Commission d'histoire de la libération de Paris est également mentionnée ; cf. Bulletin du CHDGM, hors-série, avril 1970, p. 1). La première, la Commission d'histoire de l'Occupation et de la Libération de la France (CHOLF), avait été mise sur pied par arrêté du ministère de l'Education nationale du 22 novembre 1944, et placée sous l'autorité de ce même ministère. Son objectif était de « préparer à l'usage des futurs narrateurs de l'histoire contemporaine de la France un ensemble de sources abondantes et contrôlées auxquelles ils pourront puiser. La recherche et la réunion des témoignages dignes de confiance, figurés ou oraux, constituent la tâche première et essentielle de la Commission » (extrait d'une note du ministère de l'Education nationale du 26 mars 1945, dont un exemplaire figure sous la cote 12 J 3). On voit apparaître dès ce moment-là une attention forte à l'histoire orale, qui sera aussi un des traits majeurs des méthodes adoptées ensuite par le CHDGM.
La seconde, le Comité d'histoire de la guerre, avait été créée par le décret n°45-1189 du 6 juin 1945 et placée, déjà, sous l'autorité de la présidence du Gouvernement provisoire de la République française. Son objectif était double (art. 1er du décret du 6 juin 1945) :
- « coordonner les programmes des travaux entrepris dans les divers départements ministériels sur l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale ; »
- « centraliser les informations relatives à l'activité des services chargés, dans les différents pays alliés ou unis, de travaux analogues. »
Le CHDGM en a effectivement été l'héritier sous ce double aspect, en matière de coordination bien sûr avec le rôle déterminant joué par les correspondants locaux, mais aussi en matière internationale avec la création le 11 mai 1967 d'un Comité international d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
Placé initialement sous la présidence de Lucien Febvre, le CHDGM a poursuivi ensuite ses activités jusqu'en 1980 (le CHDGM a été supprimé officiellement au 31 décembre 1980). Il était structuré autour d'un secrétariat général, longtemps dirigé, et ce dès l'origine, par Henri Michel : résistant et historien, Henri Michel (1907-1986) fut la cheville ouvrière du CHDGM, non seulement parce qu'il fut dès l'origine et longtemps son secrétaire général, mais aussi parce qu'il l'a ensuite présidé jusqu'à sa suppression en 1980, et qu'il fut par ailleurs l'un des initiateurs et le secrétaire général du Comité international d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Autour de ce secrétariat général gravitaient plusieurs commissions spécialisées dans certains secteurs de recherche : leur nombre a varié au fil du temps et des orientations données à la recherche ; les plus anciennes étaient celles consacrées à l'histoire de la Résistance, d'une part, et à celle de la déportation, d'autre part.
Le secrétariat général a par ailleurs mis sur pied rapidement, dès la création du CHDGM, un réseau de correspondants locaux, dans chaque département : dès avril 1952, des correspondants avaient été trouvés dans la plupart des départements (à cette date, seuls 18 départements en étaient dépourvus ; cf. Bulletin du CHDGM, n°2, avril 1952).
Dans ce cadre ont été lancées de vastes enquêtes collectives coordonnées par les différentes commissions et menées sur le terrain par les correspondants locaux : statistique de la déportation, chronologie de la Résistance, répression à la Libération, groupements de collaboration, notamment.
Dans les années 1970, les recherches universitaires sur cette période ont connu un développement important, et le cadre juridique d'exercice de ces recherches a été profondément modifié par la loi n°79-18 du 3 janvier 1979 sur les archives, qui a clarifié les modalités d'accès aux archives publiques. Ce contexte nouveau rendait obsolète la structure du CHDGM, et il est apparu nécessaire de mettre en place un pôle de recherches en histoire contemporaine. Cela fut fait en 1978 avec la création au sein du CNRS d'un Institut d'histoire du temps présent (IHTP).
Finalement, à compter du 1er janvier 1981, l'IHTP, désormais dépendant du seul CNRS, a officiellement succédé au CHDGM et a hérité de l'ensemble de sa documentation. Nommé par arrêté du 1er août 1979 directeur du CHDGM, François Bédarida, qui dirigeait déjà l'IHTP depuis sa création, était explicitement chargé d'organiser la transition de l'une à l'autre structure. Désormais, l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, si elle reste un champ de recherche majeur pour l'IHTP, n'est plus l'unique centre d'intérêt du nouvel organisme, lequel se voit plus largement chargé d'accompagner le développement des recherches sur l'histoire très contemporaine.
Correspondants dans la Vienne (on trouvera en annexe une liste chronologique des correspondants locaux de la CHOLF, du CHDGM et de l'IHTP)
Si le CHDGM a pu constituer si rapidement un réseau de correspondants, c'est en partie parce que la CHOLF, durant ses quelques années d'existence, en avait largement ébauché la réalisation. Le ministère de l'Education nationale avait en effet prévu que soient désignés dans chaque département un ou plusieurs correspondants locaux. Ceux-ci devaient être accompagnés, toujours dans chaque département, d'un comité de patronage constitué autour de l'inspecteur d'académie et de l'archiviste départemental, et dont l'objet était de faciliter l'accès du ou des correspondants aux lieux et aux personnes idoines pour la poursuite des recherches.
Sollicité pour aider à la mise en place d'une telle structure, le Conseil Général de la Vienne octroie une subvention à cet effet par une délibération du 30 septembre 1947. Au cours de sa séance inaugurale, le 27 novembre suivant, le comité de patronage désigne Joseph Salvini, archiviste départemental, pour assurer les fonctions de correspondant départemental de la CHOLF. Cette fonction est ensuite renouvelée et confirmée par un arrêté préfectoral du 27 octobre 1950.
L'activité de Joseph Salvini est marquée par la diffusion d'un questionnaire auprès des maires du département, ainsi que par la constitution de dossiers consacrés à chacun des maquis ayant été actifs dans la Vienne, sur la base d'une trame commune.
Joseph Salvini quitte ses fonctions à la tête des Archives départementales de la Vienne en 1951, l'année même où le CHDGM succède à la CHOLF. C'est sans doute pour cette raison notamment que la Vienne figure en avril 1952 parmi les 18 départements encore dépourvus de correspondants locaux du CHDGM. C'est finalement en décembre 1952 que François Villard, qui avait succédé à Joseph Salvini à la direction des Archives départementales, prend sa suite également en tant que correspondant du CHDGM (lettre d'Henri Michel à François Villard, du 29 décembre 1952, le remerciant d'accepter cette fonction et lui exposant son rôle à ce titre, sous la cote 12 J 1 ; sa désignation est annoncée ensuite dans le Bulletin du CHDGM, n°12, janvier 1953, p. 2). Plus précisément, il se trouve alors correspondant local, au sein du CHDGM, de la commission d'histoire de la déportation. Il le reste jusqu'au 29 novembre 1958, date à laquelle il informe le secrétariat général de sa volonté de quitter cette fonction (réponse, le 1er décembre 1958, d'Henri Michel à François Villard à la lettre de démission de ce dernier, sous la cote 12 J 9).
Les contacts pris par François Villard durant ces quelques années pour l'établissement de statistiques de la déportation dans la Vienne ont notamment permis de faire entrer aux Archives départementales les archives du Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR) de la Vienne : l'entrée de ce fonds est mentionnée au Bulletin du CHDGM, n°30, février 1955, p. 3. Il constitue aujourd'hui la sous-série 105 W..
Le 23 avril 1956 se tient au CHDGM à Paris la réunion constitutive de la commission d'histoire de la Résistance (Bulletin du CHDGM, n°43, mai 1956, p. 2), qui s'ajoute à celle déjà existante consacrée à l'histoire de la déportation. M. Boulard, professeur au lycée de Poitiers, devient le correspondant de cette nouvelle commission en 1960 (il ne semble pas avoir eu de prédécesseur entre 1956 et 1960). La même année, Henri Huyard, lui-même ancien déporté, devient pour sa part correspondant de la commission d'histoire de la Déportation. Ces deux désignations sont signalées dans le Bulletin du CHDGM, n°86, avril 1960, respectivement p. 3 et 7.
M. Boulard reste en fonction jusqu'à sa nomination à la tête du CRDP Pays de la Loire, à Nantes, en 1966. Henri Michel demande alors à l'universitaire poitevin Jean Tarrade d'assurer la succession. Celui-ci en effet, dès 1946, alors qu'il était encore étudiant, avait consacré son mémoire de DES d'histoire à l'étude du maquis D2 Bayard, dont il avait fait partie quelques mois seulement plus tôt. Il s'agissait alors du tout premier travail historique consacré en France à une organisation résistante (publié sous le titre La Résistance et la Libération de Civray. Maquis D2 Bayard, chez l'auteur, 1946, 214 p., conservé aux Arch. dép. Vienne sous la cote 8°E 649). Ainsi missionné, Jean Tarrade se rapproche de François Villard pour aller solliciter ensemble Gaston Racault, professeur de lettres, qui accepte. Celui-ci, après une année probatoire durant laquelle il accompagne Jean Tarrade aux réunions du CHDGM à Paris, devient correspondant titulaire pour la Vienne en 1967, chargé de constituer le fichier chronologique de la Résistance dans le département (informations fournies par M. Roger Picard).
Henri Huyard reste pour sa part correspondant de la commission d'histoire de la déportation : c'est à la fin de l'année 1966 que ce dernier adresse à Paris la statistique de la déportation qu'il a établie pour le département de la Vienne (Bulletin du CHDGM, n°159, janvier 1967, p. 20). Le partage des tâches entre les deux correspondants locaux se révèle pragmatique, sans cloisonnement excessif entre les deux commissions : on relève ainsi, en août 1967, une participation de Gaston Racault à l'enquête sur les camps d'internement menée par la commission d'histoire de la déportation (Bulletin du CHDGM, n°166, août-septembre 1967, p. 16).
Henri Huyard est mentionné activement pour la dernière fois dans le Bulletin du CHDGM en mars 1968 (n°171, p. 4), comme ayant participé en novembre 1967 à une réunion de correspondants locaux aux côtés de Gaston Racault. Il est encore mentionné dans la liste complète de tous les correspondants départementaux publiée dans le hors-série du 25e anniversaire du CHDGM (avril 1970, p. 34), aux côtés de Gaston Racault et Roger Picard, mais n'apparaît plus du tout au titre de l'avancement des travaux d'enquête. Dans ce même numéro de mars 1968 (p. 2), il est signalé que « M. Racault va être aidé par un ancien élève licencié d'histoire qui commence l'étude d'un réseau et poursuit une enquête sur place sous la direction de M. Castellan ».
Ce n'est pourtant pas cet étudiant anonyme qui est appelé à travailler par la suite aux côtés de Gaston Racault. En effet, en 1967, lors d'une réunion à Paris de l'Association des professeurs d'histoire et de géographie, Jean Tarrade présente à nouveau à Henri Michel un enseignant poitevin. Il s'agit cette fois de Roger Picard, alors secrétaire de cette association pour la région Poitou-Charentes. Son intégration parmi les correspondants locaux, aux côtés de Gaston Racault, obtint ensuite l'aval de François Villard, qui avait, malgré sa démission, continué à gérer les archives du comité. Dans les faits, c'est donc à François Villard que Roger Picard succédait (informations communiquées par M. Roger Picard). Lui aussi est titularisé au terme d'une année probatoire, en 1968, ce dont le Bulletin du CHDGM se fait l'écho (n°177, novembre 1968, p. 3).
Gaston Racault avait déjà bien engagé seul la réalisation de la chronologie de la Résistance dans la Vienne : 600 fiches étaient déjà réalisées en octobre 1967 (Bulletin du CHDGM, n°167, octobre-novembre 1967, p. 3). Ensemble, les deux correspondants entament parallèlement des recherches dans le cadre de l'enquête sur la répression à la Libération (120 dossiers de la Cour de justice avaient été dépouillés en novembre 1968 : cf. Bulletin du CHDGM, n°177, novembre 1968, p. 4), réunissent la documentation nécessaire à l'établissement d'une carte de la Résistance dans la Vienne (même numéro, p. 3) et poursuivent le travail déjà réalisé par Henri Huyard qui a demandé à un dessinateur de faire la maquette d'une « carte de la souffrance » pour le département (Bulletin du CHDGM, n°179, janvier-février 1969, p. 6). A partir de 1973, ils entament pour la Vienne une participation à l'enquête sur la main-d'œuvre (Bulletin du CHDGM, n°203, janvier-février 1973, p. 24).
Il ne semble plus y avoir désormais le moindre cloisonnement dans le travail des deux correspondants, qui travaillent conjointement pour l'une ou l'autre des commissions du CHDGM. A propos de l'enquête sur la répression à la Libération, le Bulletin du CHDGM (Bulletin du CHDGM, n°203, janvier-février 1973, p. 9) signale même que « la collaboration des deux correspondants de la Vienne a été bénéfique car ils se sont spécialisés l'un dans le dépouillement, l'autre dans la rédaction des fiches (260 établies) ».
La « carte de la souffrance » est signalée en avril 1970 comme déjà achevée pour la Vienne, comme dans une cinquantaine d'autres départements au même moment (Bulletin du CHDGM, hors-série, avril 1970, p. 28). Celle de la Résistance est annoncée en septembre 1971 comme allant être « prochainement diffusée » (Bulletin du CHDGM, n°195, septembre-octobre 1971, p. 21). La statistique de la répression à la Libération dans la Vienne fait ensuite l'objet, en mai 1973, d'une publication dans le Bulletin du CHDGM (n°205, mai-juin 1973, p. 39 à 43). Celle des mouvements de collaboration y est publiée pour sa part en mars 1975 (n°215, mars-avril 1975, p. 21 à 26).
Les résultats de ces recherches intensives sont portés à la connaissance du grand public par une exposition présentée à l'Hôtel de Ville de Poitiers puis au Centre régional de documentation pédagogique (CRDP), à l'occasion du 30e anniversaire de la Libération de la France, dans le courant de l'année 1974 (Bulletin du CHDGM, n°214, janvier-février 1975, p. 18-19), et rapidement complétée par un dossier pédagogique publié par le CRDP (Bulletin du CHDGM, n°215, mars-avril 1975, p. 19).
Par ailleurs, à partir de 1969, Gaston Racault et Roger Picard interviennent dans les classes pour présenter leurs travaux, dans le cadre du concours de la Résistance et de la déportation, proposé aux élèves des collèges et lycées. Parallèlement, dans le même ordre d'idées, Jean Tarrade les invite chaque année à l'université de Poitiers afin d'inciter les étudiants de licence ou de maîtrise à travailler sur la Seconde Guerre mondiale. Une forme de consécration est finalement acquise en 1974, lors du colloque international sur la Seconde Guerre mondiale à la Maison de la chimie à Paris : l'entrée y est encadrée par deux exemplaires de la carte de la Résistance dans la Vienne (informations communiquées par M. Roger Picard).
Dans les dernières années d'activités du CHDGM, Gaston Racault et Roger Picard entament une participation à l'enquête sur les entreprises : ils commencent à rassembler de la documentation à la fin de 1976 (Bulletin du CHDGM, n°224, janvier-février 1977, p. 40), et leur travail aboutit à la publication d'une étude en mai 1979 (Bulletin du CHDGM, n°236, mai-juillet 1979, p. 14). Cette étude accentue l'orientation économique et sociale de leurs recherches puisque, parallèlement, ils poursuivent leur participation à l'enquête sur la main-d'œuvre, dont les résultats sont publiés dans l'avant-dernier numéro du Bulletin du CHDGM (n°242, août-octobre 1980, p. 29 à 31).
Gaston Racault cesse son activité en tant que correspondant en même temps que le CHDGM lui-même. Roger Picard reste pour sa part correspondant de l'IHTP jusqu'en 2003. Il le fut d'abord seul jusqu'en 1987, puis conjointement avec Elisabeth Helfer, fille de Raymond et Lucie Aubrac, et qui enseignait alors au lycée professionnel de Poitiers. Sollicité par Roger Picard, Jean-Henri Calmon succéda à Elisabeth Helfer en 1989 puis, finalement, à Roger Picard lui-même en 2003. Marie-Claude Albert devint alors à son tour correspondante de l'IHTP aux côtés de Jean-Henri Calmon. Ces derniers éléments de chronologie ont été communiqués par M. Roger Picard. Chaque nomination est suivie, comme du temps du CHDGM, d'une année probatoire avant titularisation.

Informations sur l'acquisition :

Don, M. Roger Picard, 18 juin 2008.
Historique de conservation :
Quand François Villard quitte ses fonctions de correspondant local du CHDGM en 1958, il est le second et dernier directeur des Archives départementales de la Vienne à avoir occupé cette fonction. Les Archives départementales restent néanmoins fortement liées à l'activité du CHDGM, ne serait-ce que par l'accueil périodique de certaines des réunions interdépartementales des correspondants locaux : ainsi le 7 mai 1961 (compte-rendu de réunion aux Archives départementales de la Vienne, autour d'Henri Michel, des correspondants de Dordogne, Charente, Charente-Maritime, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres et Vienne, sous la cote 12 J 14), le 12 novembre 1967 (pour les correspondants de Charente, Haute-Vienne, Charente-Maritime, Maine-et-Loire, Vendée, Deux-Sèvres et Vienne, réunion rapportée au Bulletin du CHDGM, n°171, mars 1968, p. 3 à 7) ou le 17 novembre 1974 (pour les correspondants de Haute-Vienne, Corrèze, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Vendée, Gironde, Maine-et-Loire, Loir-et-Cher et Vienne, réunion rapportée au Bulletin du CHDGM, n°214, janvier-février 1975, p. 5 et 6). Les réunions à Paris des correspondants connurent pour leur part une évolution en 1971 : une réunion par an était décentralisée, ce qui permettait d'aborder plus facilement les questions liées à des départements limitrophes.
Si les Archives départementales occupent une place particulière, c'est bien sûr aussi parce que de nombreuses sources utiles aux recherches des correspondants locaux s'y trouvent peu à peu rassemblées : outre les archives du COSOR, déjà mentionnées, on signalera l'entrée en 1967 des archives de la Cour de justice de Poitiers, fondamentales pour l'enquête sur la répression à la Libération, aujourd'hui conservées sous les cotes 111 W et 1523 W.
Les documents conservés dans le présent fonds sont entrés pour la plupart au début des années 1980, peu après la suppression du CHDGM. Ils ont alors été remis par MM. Racault et Picard sous forme d'un dépôt, formalisé par un contrat signé le 15 décembre 1986 et accompagné d'un instrument de recherche succinct. Ce dépôt initial a ultérieurement été complété peu à peu par M. Roger Picard, notamment par des ensembles de documents relatifs à son activité de correspondant de l'IHTP.
En 2007, après avoir procédé à la cotation du fonds sous la cote 12 J, il est apparu utile de préciser l'instrument de recherche disponible, et de le compléter, dans la mesure où les documents entrés après le dépôt initial de 1986 n'étaient pas décrits du tout. L'ensemble a abouti à une première version du répertoire actuel, couvrant les articles 12 J 1 à 12 J 73 inclus. Parallèlement, le dépôt de 1986 est devenu en 2008 un don par M. Picard au Département de la Vienne de l'ensemble des documents concernés.
En juin 2011, après le décès de M. Picard, survenu au début du mois de janvier, un dernier ensemble de documents est entré aux Archives départementales : classé dans les mois qui ont suivi, il est constitué des articles 12 J 74 à 12 J 84 inclus. Parallèlement avait été engagée la numérisation des photographies et des affiches : cette opération a permis, d'une part de préciser l'inventaire réalisé pour ces documents, d'autre part d'inventorier plusieurs dizaines de photographies qui ne l'avaient pas été initialement (elles forment l'article 12 J 85). Enfin, une carte de l'opération Bullbasket, laissée de côté lors des classements antérieurs, s'est vue attribuer en novembre 2014 la cote 12 J 86 ; les dossiers correspondants portaient déjà les cotes 12 J 22 et 12 J 81.

Description :

Critères de sélection :
Aucune élimination n'a été pratiquée. En revanche, un ensemble de documents provenant de plusieurs Comités locaux de Libération (CLL) a été retiré du fonds pour être conservé avec les archives du Comité départemental de Libération, sous la cote 112 W, où l'on trouve déjà des archives d'autres CLL. Cela concerne les CLL d'Avanton, Ayron, Bellefonds, Benassay, Dangé, Latillé, Marnay, Mirebeau, Mouterre-sur-Blourde, Saint-Cyr, Sossay et Vouneuil-sur-Vienne. Ces archives ont en effet été versées lors d'une campagne lancée par les Archives départementales de la Vienne en septembre 1948. Dans sa circulaire du 15 septembre 1948 aux présidents des CLL, Joseph Salvini se prévaut à la fois de sa qualité de directeur des Archives départementales et de correspondant départemental de la CHOLF. La présence de ces documents dans la sous-série 12 J s'explique donc aisément ; il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'archives publiques, qui en ont été extraites pour cette raison même.
Mise en forme :
Le travail réalisé pour aboutir au présent répertoire ne visait qu'en partie, à proprement parler, à classer le fonds : d'autres documents étant encore susceptibles d'être déposés ultérieurement, un plan de classement trop rigide aurait compliqué leur intégration ultérieure. On a seulement procédé au rapprochement des dossiers relevant soit de la CHOLF, soit du CHDGM, soit de l'IHTP. En revanche, au sein des trois ensembles ainsi constitués, il n'a pas été procédé à un classement plus détaillé.
L'effort a en fait surtout porté sur la précision de la description des documents. Les articles 12 J 1 à 26 sont ceux qui étaient déjà décrits dans l'instrument de recherche de 1986. Du fait des quelques regroupements opérés, il n'y a pas d'équivalence stricte entre leur ancienne cote et leur cote actuelle : une table en annexe assure la concordance entre les anciennes et les nouvelles cotes.
Par contre, les articles 12 J 27 à 86 n'étaient, antérieurement, pas décrits du tout. Ils n'apparaissent donc pas dans la table de concordance. Parmi ces articles, plusieurs séries, qui constituent un quatrième ensemble rassemblé sous l'intitulé « Documentation » (ouvrages et brochures, photographies concernant la Vienne, affiches) ont fait l'objet d'une description pièce à pièce. Certains de ces documents (photographies, affiches, microfilms) ont par ailleurs été numérisés, ce qui permet, dans le cas des affiches et des photographies, d'associer chaque image ou groupe d'images à sa description.
L'instrument de recherche procès donc de deux catégories distinctes :
- un répertoire numérique, établi dossier par dossier (donc sans détail approfondi sur le contenu de chaque dossier) pour les articles 12 J 1 à 37, 73 à 83 ;
- un inventaire analytique, établi pièce à pièce pour les articles 12 J 38 à 72, 84 à 86.
Parmi les photographies, certaines se trouvaient en plusieurs exemplaires à l'intérieur du fonds : un seul exemplaire est consultable et est décrit dans l'inventaire analytique. Les autres ont été rassemblés à part ; ils ne sont pas consultables et ne sont pas décrits individuellement. Quelques-unes de ces photographies se retrouvaient déjà au sein de la sous-série 6 Fi, déjà consultable (en salle de lecture uniquement) sous forme numérisée depuis 2006.
Par ailleurs, conformément aux dispositions prises par le donateur, plusieurs documents originaux ont été remplacés dans l'article 12 J 23 par des photocopies, afin de garantir leur préservation. Les originaux de ces pièces portent la cote 12 J 73, et ne sont communicables que sur l'autorisation du donateur.

Conditions d'accès :

Archives privées
En application des dispositions fixées par le donateur, les documents du fonds coté 12 J sont librement communicables, sous réserve que l'état matériel des documents le permette.
Par exception cependant :
- Les articles 12 J 8, 12 J 9 et 12 J 10 ne peuvent être communiqués que sur autorisation du donateur tant qu'ils n'auront pas atteint le terme des délais prévus par la législation en vigueur pour des archives publiques équivalentes (documents relatifs à des procédures judiciaires).
- Les documents originaux rassemblés sous la cote 12 J 73 ne peuvent être communiqués que sur autorisation du donateur. Des copies de ces pièces ont été placées à leur place d'origine, dans l'article 12 J 23. Ces copies pour leur part peuvent être librement communiquées.
Depuis le décès de Roger Picard en 2011 et conformément aux dispositions prises par lui sur ce point lors du don en 2008, les autorisations évoquées ci-dessus sont désormais prononcées par les Archives départementales de la Vienne.

Conditions d'utilisation :

En application des dispositions fixées par le donateur, les documents du fonds coté 12 J peuvent être librement reproduits sous réserve que leur état matériel le permette et dans le respect, le cas échéant, des dispositions du Code de la propriété intellectuelle.
Par exception cependant :
- Les articles 12 J 8, 12 J 9 et 12 J 10 ne peuvent êtrereproduits que sur autorisation du donateur tant qu'ils n'auront pas atteint le terme des délais prévus par la législation en vigueur pour des archives publiques équivalentes (documents relatifs à des procédures judiciaires).
- La reproduction des témoignages (12 J 4, 23 à 25) est soumise à l'autorisation du donateur. Ils restent cependant librement communicables sous réserve que leur état matériel le permette.
- Les documents originaux rassemblés sous la cote 12 J 73 ne peuvent être reproduits que sur autorisation du donateur. Ainsi que cela a déjà été précisé plus haut en introduction, des copies de ces pièces ont été placées à leur place d'origine, dans l'article 12 J 23. Ces copies pour leur part peuvent être librement reproduites.
Depuis le décès de Roger Picard en 2011 et conformément aux dispositions prises par lui sur ce point lors du don en 2008, les autorisations évoquées ci-dessus sont désormais prononcées par les Archives départementales de la Vienne.

Description physique :

Description physique:

Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 788
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 16.57

Ressources complémentaires :

Les archives relatives à la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales de la Vienne sont pour la plupart inventoriées et les instruments de recherche correspondants sont disponibles en ligne : on se reportera à la rubrique Seconde Guerre mondiale de l'état général des fonds en ligne pour plus de détails.
On signale simplement ici les références des deux périodiques publiés par le CHDGM :
43 PH 1 à 9. Bulletin du CHDGM, 1951-1980.
Il s'agit d'un bulletin d'information interne diffusé avant tout aux membres du CHDGM et à ses correspondants locaux.
8°D 352 / 1 à 11. Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1950-1984.
Il s'agit d'une revue scientifique coordonnée par le CHDGM, puis l'IHTP, et destinée à accueillir des articles sur ce sujet.
Centre historique des Archives nationales (Paris)
72 AJ 1 à 27. Archives de la CHOLF et du Comité d'histoire de la guerre, 1939-1951.
72 AJ 28 à 1743. Archives du CHDGM et fonds annexes, 1951-1980.

Références bibliographiques :

Sur l'histoire du CHDGM, on consultera en particulier les actes du colloque suivant, où une attention toute particulière a été portée au travail de ses correspondants locaux :
Douzou (Laurent) dir., Faire l'histoire de la Résistance. Actes du colloque international (18-19 mars 2008), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, 341 p. (cote : in-8°2401).
La liste qui suit est pour sa part uniquement consacrée aux titres publiés par les correspondants locaux du CHDGM relatifs à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne. Les titres sont présentés dans l'ordre chronologique de publication.
Racault (G.) et Picard (R.), La Résistance dans la Vienne (1940-1944), CRDP de Poitiers, 1972, 21 p. (cote : Broch in-4°109).
Racault (G.) et Picard (R.), La Vienne pendant la Seconde Guerre mondiale, CRDP de Poitiers, 3 vol., 1976-1987 (cote : in-4°129) :
- I. L'invasion, 1976, paginé 1-104.
- II. L'Occupation. Les réseaux, 1979, paginé 105-382.
- III. Les maquis. La Libération, 1987, paginé 1-352.
Racault (G.) et Picard (R.), « La vie économique dans la Vienne (1940-1944 », Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n°119 (1980), p. 17-44 (cote dans la Revue : 8°D 352 / 10 ; cote en tiré à part : Broch in-8°775).
Picard (R.), La Vienne dans la guerre 1939/1945. La vie quotidienne sous l'Occupation, Horvath, 1984, 264 p. (in-8°850).
Picard (R.), Parti communiste 1938-1941. Le camp de Rouillé, slnd [vers 1985], 34 p. (cote : Broch in-4°139).
Picard (R.), Hommes et combats en Poitou, Martelle, 1994, 192 p. (cote : in-8°1586).
Picard (R.), La Vienne dans la guerre 1939-1945. La vie quotidienne sous l'Occupation, De Borée, 2001, 212 p. (cote : in-4°794).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Vienne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD086_12J

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