Inventaire d'archives : Fonds Francine Lancelot

Contenu :

Lorsqu’en 2001 Francine Lancelot organise les documents qu'elle a produits au cours de sa carrière de chercheuse en vue de leur archivage, elle prévoit leur dépôt dans différents centres d’archive à travers la France, en fonction des attaches géographiques de ses thèmes de recherche. Intéressée par la démarche d'ouverture de la phonothèque de la MMSH, elle décide d'y déposer la documentation collectée et produite pour la réalisation de sa thèse de doctorat, qui portait sur les sociétés de farandole en Provence et Languedoc. En ce qui concerne ses films, seules des copies ont été déposées à la phonothèque, les originaux ayant été déposés au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). Son travail met en évidence les particularités de cette danse enseignée par des maîtres de danse brevetés en Provence et en Languedoc. Soucieuse de contextualiser le fonds et sa démarche de collecte et de recherche, l'équipe de la phonothèque a réalisé un entretien avec Francine Lancelot quelques mois après son dépôt (enq. 1170 , en ligne). Au cours de cet entretien, accordé à Céline Della Savia le 4 février 2003, elle insiste sur le fait que ni elle ni ses témoins ne se considèrent comme les propriétaires de ces archives. Ainsi, lors de ses rencontres avec les danseurs et les chanteurs, elle s’est rendue compte qu’ils ne se considéraient pas comme les auteurs de l’œuvre qu’ils produisaient, mais plutôt comme les transmetteurs d’une tradition et d'un savoir. C’est pour cela qu’elle a souhaité mettre ses archives à disposition du public de façon libre et gratuite et d’en permettre la réutilisation, à quelque fin que ce soit. Une partie de ces documents se présente sous la forme d’enregistrements audio et vidéo produits sur le terrain, auprès d’informateurs des départements du Gard, de l’Hérault, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Var. Ces enquêtes sont complétées par les notes et carnets de terrain de la chercheuse. Outre les enquêtes de terrain, les documents iconographiques et textuels collectés sur le terrain représentent une source très importante pour la réalisation de sa thèse. Il s'agit de livrets manuscrits de Maîtres de danse, de brevets de danse, de partitions musicales, de correspondance, de cartes postales et photographies, de programmes et affiches de spectacles, de coupures de presse.
Les documents avaient déposés dans un carton sans classement apparent, puis ont été classés par support au moment de la numérisation. Les corpus sont ainsi organisés en fonction des supports documentaires au sein de trois collections principales : enregistrements de terrain ; archives papier ; sources iconographiques. (En cours de traitement)

Informations sur le producteur :

Francine Lancelot
Après une enfance à Montpellier et à Die, Francine Lancelot (1929-2003) prend ses premiers cours de danse à Paris à l’âge de quinze ans et décide rapidement de faire de la danse son métier. Outre la danse classique et contemporaine, elle apprend théâtre, le mime et l'acrobatie. Au fil des rencontres, notamment celle avec un groupe yougoslave de danses traditionnelles de passage à Saint-Etienne où elle travaillait alors, elle en vient à s’intéresser plus particulièrement à la recherche et à la chorégraphie.
De 1964 à 1977, au Musée des Arts et Traditions Populaires, elle travaille à la collecte des danses traditionnelles (Aubrac, Provence/Languedoc, Vendée, Haute Bretagne, Béarn, rondeaux du Gers et des Landes) pour le CNRS, sous la direction de l’ethnologue Jean-Marie Guilcher. Elle s’intéresse alors passerelles entre danse populaire et danse savante et souhaite poursuivre la recherche dans ce domaine. Après la lecture d’un article de Jean-Noël Clamon, tambourinaïre à Villeneuve-lès-Avignon, elle oriente ses recherches sur l’apprentissage de la farandole. C’est ainsi qu’elle rédige une maîtrise à l'École Pratique des Hautes Études sur « Le système Feuillet » (1969), puis sa thèse de doctorat de 3e cycle en ethnologie historique sur Les sociétés de farandole en Provence et Languedoc   (1973) sous la direction de Algirdas Julien Greimas et avec les conseils de Maurice Agulhon qui présidera son jury de soutenance. Elle enseigne ensuite les danses traditionnelles, puis est invitée à présenter son travail à l’Opéra de Paris, marquant ainsi le début de l’intérêt pour les danses historiques dans la profession. Elle collabore avec Philippe Beaussant (fondateur de l'Institut de musique et de danses anciennes, IMDA). Francine Lancelot s’intéresse également au concept de “baroque” et fonde en 1980 la compagnie Ris et Danceries, qui donnera naissance à des spectacles chorégraphiques, des opéras et des comédies-ballets. De 1981 à 1986, elle enseigne la danse Renaissance et la danse Baroque dans le cadre du cursus Danse de l'université Sorbonne-Paris IV, avant d’être nommée en 1986 Maître de conférence en danse à l'université de Nice (département Art-Communication-Langage), poste qu'elle occupera jusqu’en 1988. Dans les années 1980 et 1990, elle publie des ouvrages et des enregistrements à destination des chorégraphes, professeurs et interprètes. En 2001, elle fonde l'Association pour un Centre de Recherche sur les Arts du Spectacle aux XVIIe et XVIIIe siècles (ACRAS ), dont l’objectif est de soutenir la recherche en danse ancienne.
Cette fiche biographique a été rédigée grâce à l’entretien mené par l'archiviste Céline Della Savia auprès de Francine Lancelot en 2003 (enq. 1170 , en ligne) et aux informations en ligne sur le site de l'ACRAS.

Informations sur l'acquisition :

En 2001, Francine Lancelot dépose à la MMSH la documentation collectée pour la réalisation de sa thèse de doctorat (papiers, livres et ses bandes originales). La phonothèque est en charge du traitement des archives sonores et des papiers de terrain, tandis que la bibliothèque a intégré les livres dans son catalogue.
Un contrat a été signé avec Francine Lancelot dès le dépôt et prévoit la diffusion en libre accès de ses archives.

Description physique :

Information matérielles :
Enregistrements audio et vidéo, documentation manuscrite, tapuscrite et iconographique : 19 brevets de danse, 19 programmes et affiches de représentation, 39 photographies et 104 cartes postales (numérisés en 296 fichiers TIFF) ; 10 carnets de notes, 29 carnets de danse et notes relatives aux représentations dansées, 27 revues et coupures de presse, 21 fiches d’information sur les sociétés de farandoles, 13 lettres, 33 partitions musicales, 13 comptes-rendus et notes relatifs à des enquêtes de terrain, 14 documents administratifs et de réglementation, 5 annuaires des groupes folkloriques français. (159 fichiers PDF) ;19 bandes magnétiques (numérisées en trente-et-un fichiers WAVE 44.1 kHz 16 bits), 12 cassettes vidéo (numérisées en douze fichiers MP4). La totalité du fonds est numérisé

Ressources complémentaires :

Les enregistrements sonores produits par Francine Lancelot dans le cadre du Musée national des arts et traditions populaires (MNATP) sont catalogués en ligne sur la base de données de la phonothèque de la MMSH, Ganoub, au sein du corpus Les sociétés de farandole en Provence et en Languedoc.
En marge de ce corpus, un entretien mené par Céline Della Savia auprès de Francine Lancelot à Paris en 2003 est catalogué sur Ganoub dans le corpus Produire, publier et archiver les données de la recherche (enq. 1170 ).
Des cartes postales issues du fonds et représentant des danses folkloriques ont été numérisées et sont accessibles sur l'archive ouverte de photographies et d'images scientifiques du CCSD, MédiHAL .

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

MMSH

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_130019801_MMSH_FL

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Liens