Inventaire d'archives : Intérieur. Direction générale de la sûreté nationale. Photographies de nomades (1908-1909)

Contenu :

Les clichés photographiques présentés ici sont des photographies face-profil, de format 9x12 cm, d'hommes, de femmes, parfois d'adolescents ou d'enfants photographiés en même temps que leurs parents.
Sur les clichés, sont reportés le nom de la personne ainsi que la date de la prise de vue.
Il apparaît significatif de rappeler que le début du fichage photographique est strictement contemporain à la création du service photographique du ministère. En 1907, la circulaire du président du Conseil et ministre de l'Intérieur relative aux attributions et au fonctionnement des brigades régionales de police mobile précise que celles-ci « » (F/7/12847).adresseront au Contrôle général au moyen des notices individuelles visées dans les circulaires des 4 avril et 27 juillet 1907, les renseignements concernant les malfaiteurs de profession qui ont l'habitude de se déplacer […]. Ils photographieront et identifieront chaque fois qu'ils en auront la possibilité les vagabonds, nomades et romanichels circulant isolément ou voyageant en troupes et enverront au contrôle général établies selon la méthode anthropométrique, photographies et notices d'identification
La date des clichés et le fait que des familles entières soient fichées (couple et enfants portant le même nom et photographiés le même jour) laissent supposer qu'il s'agit de clichés réalisés dans le cadre de la mise en place de la recension des nomades.
Cette hypothèse tend à être confirmée par des travaux récents d'historiens sur les patromymes de ce corpus.

Cote :

F/7/16319-F/7/16325

Publication :

Archives nationales
2019
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

France. Ministère de l'Intérieur. Service central photographique et d'identité
Le présent fonds résulte des activités du service central photographique du ministère de l'Intérieur. Administrativement le service photographique est rattaché au cabinet du directeur général de la Sûreté nationale.
L'identité judiciaire est historiquement associée aux travaux d'Alphonse Bertillon à la préfecture de Police de Paris. Entre 1883 et 1892, Bertillon y élabore un système d'identification criminelle reposant sur le signalement descriptif (portrait parlé) bientôt associé à la photographie face-profil. Au sein du ministère de l'Intérieur, la Sûreté nationale se dote d'un service identique en 1907 soit plus de 20 ans après la préfecture de Police de Paris. La Sûreté fait alors appel à Alphonse Bertillon pour guider la mise en place du service photographique. Les archives administratives ou iconographiques contemporaines de l'activité de Bertillon sont quasi-inexistantes et rendent impossible l'étude de l'installation du laboratoire photographique de la rue Cambacérès.
La création de ce service s'inscrit dans un ensemble de réformes initiées par Georges Clemenceau, président du Conseil et ministre de l'Intérieur, et confiées au directeur de la Sûreté Célestin Hennion dans le but de renforcer et de moderniser les services de la Police nationale. En quelques mois sont mis en place : un contrôle général des services de recherches (décret du 4 mars 1907), 12 brigades de police mobile (décret du 30 décembre 1907), un service des Voyages officiels, un service central des Archives (ancêtre du Fichier central préfiguré en 1934), un bulletin hebdomadaire de police criminelle, un service du Recensement général et du Contrôle des étrangers et enfin le service central photographique (SCP). Dès l'origine, des services photographiques sont également implantés à Lille, Lyon, Marseille et Toulouse, future localisation des laboratoires de police scientifique institutionnalisés pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'organisation de ce service a globalement été peu remaniée au cours du siècle. Seule son appellation connaît quelque transformation.

Informations sur l'acquisition :

Versement aux Archives nationales en 1975.
Historique de conservation :
Longtemps stocké dans les caves du ministère de l'Intérieur, ce fonds photographique est entré aux Archives nationales à la fin des années 1970 en trois versements successifs du service central d'Identité judiciaire (SCIJ).
La production technique du service photographique telle qu'elle a été versée aux Archives nationales formait un ensemble de 408 dimabs à l'intérieur desquels étaient entassées plus de 3 000 boîtes de négatifs sur plaques de verre provenant de la société Guilleminot et quelques 250 boîtes de papiers photographiques pour reflectographie provenant de la société Lumière. L'ensemble représentait environ 30 000 négatifs sur négatifs sur plaques de verre, accompagnés parfois de contacts, et 12 500 négatifs sur papier ou film souple sur une période allant de 1907 à 1963.
Le volume et le support inhabituel de ces documents, au regard de ceux généralement traités par les archivistes, ont longtemps retardé le traitement du fonds. Ce n'est qu'en 2004 qu'un récolement boîte à boîte est réalisé qui permet de mettre en évidence et de reconstituer plusieurs séries documentaires établies par le service.
Les informations, directement liées à la production et au stockage des prises de vue du laboratoire photographique, se trouvaient uniquement portées sur les boîtes de conditionnement d'origine. Dans la plupart des cas, des mentions alphanumériques étaient portées sur la tranche des boîtes de plaques ou de papier. Elles comportaient une lettre parlante, initiale du titre de la série se référant lui-même au type de contenu, suivie des numéros extrêmes des plaques. Les photographies face-profil ici réprésentées composaient une série de production nommée "Pies" par le service (probablement pour photographies). Les 42 boîtes d'origine formait une seule numérotation allant de 46 à 988 pour des plaques produites de juin 1908 à avril 1909. Ce sont les plus anciens clichés conservés dans le fonds, datant de la création du service photographique du ministère de l'Intérieur.

Conditions d'accès :

Communication des originaux sur demande de consultation exceptionnelle en raison de l'état matériel des documents (fragilité du support verre) et de la mise à disposition en ligne sur internet des images numérisées.

Conditions d'utilisation :

Reproduction selon le règlement en vigueur aux Archives nationales.

Description physique :

Importance matérielle :
567 négatifs sur plaque de verre
Dimensions :
format 9x12 cm

Ressources complémentaires :

: Aux Archives nationales
  • F/7/16312 à F/7/17006, Fonds photographique du service central photographique et d'identité du ministère de l'intérieur, Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, 2011.
  • F/7/16958-F/7/16979, F/7/16998-F/7/17002, 19940276/1, 19940276/5, 4AG/445, 4AG/448-4AG/451, AG//SPH/1-AG//SPH/16, Reportages photographiques autour des chefs de l'État et des présidents de la République (1938-1959), Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, 2016.

Références bibliographiques :

Dion (Nicolas), , blog Laboratoire des Archives, Archives nationales, 2018, consultable en ligne.Nomades ? La numérisation de plaques de verre provenant du fonds photographique du Ministère de l’Intérieur
About (Ilsen), Pernot (Mathieu) et Sutre (Adèle),, co-édition du Musée national de l’histoire de l’immigration et des Editions Actes Sud, mars 2018. Mondes tsiganes. Une histoire photographique, 1860-1980

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_058389

Archives nationales

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