Inventaire d'archives : Fonds Suzanne Arlet

Contenu :

Le fonds rassemble les documents relatifs aux activités militantes et littéraires de Suzanne Arlet. Des documents concernent son engagement dans les mouvements pacifistes liés au PCF dans le contexte des guerres de décolonisation des années 1950-1960, tels que le Mouvement de la paix, ou les Mouvements de la jeunesse communiste. Le fonds contient également des dossiers que Suzanne Arlet constituait autour de personnalités littéraires des années 1950-1970, activité largement dominée par l'intérêt qu'elle portait au couple Louis Aragon et Elsa Triolet. Parmi ces dossiers, on trouve des documents concernant ses propres activités littéraires en tant qu'écrivaine, poétesse et traductrice du polonais.
Le fonds rassemble également des documents de Gustave Durup, mari de Susanne Arlet, membre des J.E.U.N.E.S (Jeunes équipes unies pour la nouvelle économie sociale) dans l'entre-deux-guerres, résistant dans les réseaux du Collège de France, puis militant auprès des syndicats de l'enseignement supérieur
Les boîtes 1 à 3 contiennent les documents relatifs aux engagements militants de Suzanne Arlet.
Les boîtes 4 à 9 contiennent des documents relatifs à ses activités littéraires.
Dans les boîtes 10 à 12 sont regroupées les documents de Gustave Durup.

Cote :

Paris1 CHS SA

Publication :

Agence bibliographique de l'Enseignement supérieur
2016

Informations sur le producteur :

Arlet, Suzanne (1895-1988)
ARLET, Suzanne, pseudonyme d’Emilie Russmann, née le 20 octobre 1895 à Lwow en Pologne (aujourd'hui Lviv, Ukraine), décédée le 26 mars 1988 à Paris des suites d'un accident vasculaire cérébral ; bibliothécaire, professeure d'allemand, écrivaine, poétesse, traductrice, féministe, déléguée du Mouvement de la paix, chroniqueuse de théâtre.
Née dans une famille juive laïcisée depuis plusieurs générations, Suzanne Arlet est élevée par son oncle suite à la mort de ses deux parents. Elle effectue ses études secondaires au Lycée arménien de Lwow, avant de poursuivre des études supérieures à Vienne, où elle apprend l’allemand. Passionnée de lectures et d’érudition dès son plus jeune âge, elle s’initie à la philosophie de Kant et à la théorie de la relativité. C’est au cours de cette période qu’elle compose son pseudonyme : alors que la Première guerre mondiale est déclenchée, elle écrit depuis Vienne, un poème pacifiste, « Eux », publié dans un journal de Cracovie, qu’elle signe du prénom de sa mère défunte, Zofia, et d‘un nom à consonance polonaise et allemande, "Arlt". Après son installation en France dans la seconde moitié des années 1920, elle francise son pseudonyme en y ajoutant un « e », Arlet. Plus tard, elle décrira sa surprise ( dans Ma route est ma demeure, impr. Maury, Millau, 1967) de découvrir que les lettres de son pseudonyme composaient le début et la fin des noms des deux auteurs qui allaient profondément influencer sa vie et son œuvre, Louis Aragon et Elsa Triolet.
Alors qu'en Pologne, elle exerce le métier de bibliothécaire, à son arrivée en France, elle enseigne l'allemand. C'est ainsi qu’elle rencontre Gustave Durup celui qui deviendra le père de ses enfants et qu'elle épousera par la suite. Leur premier enfant, Henri, nait à Paris le 29 août 1930, le second, Jean, le 8 juillet 1932. Suzanne Arlet obtient la nationalité française le 4 avril 1937. Pendant l'occupation allemande, du fait de ses origines juives, elle doit se cacher avec ses enfants pour éviter les rafles. Elle se marie avec Gustave Durup le 5 mars 1957. Installés à Paris, ils vivent au 1, rue Monticelli, dans le 14ème arrondissement. C'est là que Suzanne Arlet exerce son activité de femme de lettres, depuis la Libération jusqu'à sa mort. Sa rencontre avec Elsa Triolet, compagne de Louis Aragon, est décisive pour son activité littéraire : c'est elle qui l'encourage à publier sa première nouvelle aux Lettres Françaises, en 1949. Entre 1949 et 1979, plus d’une vingtaine de romans, essais littéraires, nouvelles et pièces de théâtre voient le jour, souvent autoédités, mais parfois trouvant leur place chez de petits éditeurs de province.
Passionnée également par le théâtre, elle fait partie du Syndicat professionnel de la critique dramatique, entre 1962 et 1974. Elle écrit à ce titre des critiques théâtrales dans la rubrique culturelle de la revue Ariane, entre 1953 et 1973.
En outre, elle traduit des auteurs et poètes polonais qu’elle contribue à faire connaître en France.
Influencée par les activités littéraires et militantes du couple Aragon/Triolet, elle participe aux mouvements pacifistes et de la jeunesse communiste de l’après-guerre dans l’entourage du PCF. Elle est déléguée du 14eme arrondissement de Paris auprès du Conseil national du Mouvement de la paix, entre 1951 et 1955 et participe à ce titre à différents congrès du Mouvement de la paix sur la question du réarmement allemand. Elle est impliquée dans différents comités nationaux d’action et de soutien, pour les prisonniers politiques et pour la défense des libertés dans les années 1950-1960. Avec Gustave Durup, elle se mobilise en 1953, dans la campagne du PCF, autour du cas Henri Martin, devenue une affaire symbolique de la lutte contre la guerre d’Indochine.
D’autre part, à la même époque, elle fréquente les mouvements des droits des femmes. Elle suit les activités de l’Union des femmes françaises, ainsi que du Mouvement national pour la défense de l’enfance.
Suzanne Arlet se définissait comme une femme de lettres. Elle a consacré les trente dernières années de sa vie, jusqu’à sa mort en 1888, à écrire. Néanmoins, elle a rencontré des difficultés pour trouver une audience. La quête d’une visibilité dans le monde littéraire de l’époque, dans l’entourage des Lettres Françaises et du couple Aragon/Triolet, animait la plupart de ses écrits. L’angoisse de ne pas parvenir à écrire une oeuvre majeure avant sa disparition et de ne pas obtenir de reconnaissance liée à ses créations littéraires l'occupait de manière parfois désespérée : « Je travaille lentement. Je ne publie qu’avec mille difficulté, je n’ai pas de moyens financiers. J’ai des tirages si faibles et si peu de don à organiser une diffusion quelconque de mes modestes livres que je ne puis faire exister ma "production littéraire" qu’en la distribuant à ceux en qui, professionnellement, se prolonge et se classe la littérature : critiques, écrivains, revues, quelques amateurs », écrivait-elle entre 1959 et 1966 dans un essai de journal intime, Ma route est ma demeure, impr. Maury, Millau, 1967.
En 1983, cinq ans avant sa mort, elle fait don de ses archives au CHS.

Informations sur l'acquisition :

Le fonds d'archives a été donné à la Bibliothèque du Centre d'Histoire Sociale du XXe siècle en 1983 par Suzanne Arlet

Description :

Mise en forme :
Le fonds a été donné au CHS par Suzanne Arlet, en 1983. En dehors des boîtes annotées et des dossiers constitués par l'auteure, aucun classement n’avait été effectué jusqu'à présent. Le Centre d’histoire sociale du XXe siècle a donc procédé, en 2015, à un classement complet et à la rédaction d’un inventaire. Le fonds était initialement constitué de 15 boîtes, organisées par dossiers constitués par Suzanne Arlet. Ces dossiers ont été généralement conservés.
Le travail de classement a consisté à distinguer les documents concernant Suzanne Arlet des documents de Gustave Durup, et à donner un ordre de priorité aux thématiques : dans un premier temps, les dossiers relatifs à l’engagement militant de Suzanne Arlet, puis ses intérêts et activités littéraires en tant qu’écrivaine, poétesse et admiratrice du couple Louis Aragon/Elsa Triolet, et enfin, les documents de Gustave Durup.
L'ensemble du fonds a été reconditionné en 12 boîtes, pour un métrage linéaire total de 1,32 mètres et a fait l'objet d'une nouvelle cotation à l'article.

Conditions d'accès :

Les archives liées à sa vie professionnelle sont librement consultables. Les archives liées à sa vie personnelle sont soumises à autorisation.

Conditions d'utilisation :

Les photographies sans flash sont autorisées.Les photocopies sont interdites.

Description physique :

Importance matérielle :
12 boîtes
Dimensions :
1,32 mètres linéaires

Ressources complémentaires :

Inventaire disponible sous forme de fichier PDF

Références bibliographiques :

Oeuvres de Suzanne Arlet :
Monsieur Antoine n’a pas déposé d’enveloppe, Editeurs réunis, Paris, 1951.
Sources, Editions des Poètes, Paris, 1954.
Les silences chantent aussi,Caractères, Paris, 1956.
Terre à jamais : poèmes, Hautefeuille, Paris, 1957.
Voisinages : choix de poèmes sur la peinture et la sculpture, J. Millas-Martin, Paris, 1958.
Dialogue dans le crépuscule, les Nouveaux Cahiers, Paris, 1959.
Didier et les adolescentes, les Nouveaux Cahiers, Paris, 1960.
Réflexions sur la création littéraire : en marge d’un passage de « Expérience du drame » de Roger Vailland. Portrait de l’auteur par MerviJ. Grassin, Paris, 1961.
Mes mains vides : ou Adrien. Méditations écrites après la lecture des « Lettres » de la religieuse portugaise, Les Nouveaux cahiers, Paris, 1961.
Grand âge, nous voici, La revue moderne, Paris, 1964.
Le don suprême, choix de poèmes de commémoration, Imp. Maury, Millau, 1964.
Pain de la tendresse, Suberive, Rodez, 1966.
Ma route est ma demeure, Impr. Maury, Millau, 1967.
Le choix de Giulietta : comédie dramatique en 3 actes, Impr. Maury, Millau, 1968.
Le visage…, Le pavillon, Paris, 1970.
Rétrospective théâtrale 70-71. Les deux pôles : (remarques préliminaires pour un essai, « l’indicible au théâtre », Impr. L. Bourdeaux-Capelle, Dinant, 1972;
Pauline et le printemps, Suberive, Rodez, 1972.
Scènes parallèles : excellents spectacles, rétrospective 1972-1973, Cahiers Culturels, Millau, 1973.
Chronique du pain de tendresse, S. Arlet, Paris, 1974.
Tiré à part : pages… concernant une théorie erronée sur les origines paternelles d’Apollinaire, S. Arlet, Paris, 1976.
Sources encore : choix de poèmes lyriques, S. Arlet, Paris, 1977.
L"indicible au théâtre : pages de journal intime , S. Arlet, Paris, 1979.
Traductions :
SCHULZ Bruno (1892-1942), Traité des mannequins, traduit du polonais par Suzanne Arlet, Allan Kosko, Georges Lisowki, Julliard, Paris, 1961.
Vertige de bien vivre : essai d’anthologie de la jeune poésie polonaise, Textes choisis et traduits par Suzanne Arlet, Chambelland, 1962, « Le pont de l’épée », troisième trimestre numéro spécial, 1962.
FICOWSKI Jerzy (1924-2006), Cinq nus, poèmes, Wanda Ficowska, Gravures sur cuivre, traductions de Suzanne Arlet, imp. Dierville, Verneuil sur Avre, 1964.
HORDYNSKI Jerzy,Les retours inaccomplis : poèmestraduits du polonais par Suzanne Arlet, La Revue Moderne, Paris, 1964.
FICOWSKI Jerzy,Lettre à Marc ChagallTraduits du polonais par Suzanne Arlet, Eaux forts de Marc Chagall, A. Maeght, Paris, 1969.
SCHULZ Bruno (1892-1942),Le sanatorium au croque-mort : nouvellestraduites du polonais par Thérèse Douchy, Allan Kosko, Georges Sidre, Suzanne Arlet, Denoël, Paris, 1974.
BRYLL Ernest,Le remous de novembreTraduction libre du polonais par Suzanne Arlet, S. Arlet, Paris, 1975.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Humathèque Condorcet
10 cours des Humanités
93322 Aubervilliers Cedex
Téléphone : 33 (0)1 88 12 08 80
archives.humatheque@campus-condorcet.fr
Site web du Campus Condorcet 

Mises à jour :

5 novembre 2019
  • Mise à jour des informations lors du transfert des fonds du Centre d'histoire sociale des mondes contemporains vers le Grand équipement documentaire du Campus Condorcet
  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FR-930019801-Paris1-CHS-SA

    Où consulter le document :

    Humathèque Condorcet - Service des archives

    Liens