Entre 1906 et 1925, la France est passée du 5ème au 2ème rang mondial des pays les plus touchés par la tuberculose, qui sévit surtout dans les grandes agglomérations françaises et plus précisément dans les zones industrielles et populaires. Devant l'alarmante contagion de la maladie parmi les soldats de la Grande Guerre, les pouvoirs publics prennent conscience des dangers qu'elle représente pour la défense nationale mais aussi pour l'économie du pays. C'est à la suite de cette prise de conscience que la loi Léon Bourgeois, du 15 avril 1916, impose, sur l'ensemble du territoire, la création de dispensaires d'hygiène sociale. 800 dispensaires résultant de cette loi sont recensés en 1936. Les dispensaires anti-tuberculeux se doivent de répondre à deux missions essentielles : l'accueil des patients et les visites à domicile par des infirmières-visiteuses. En effet, le rôle du dispensaire est de reconnaître la tuberculose, de classer les tuberculeux, de déterminer ceux qui sont curables et les modalités de la cure hygiénodiététique. Les infirmières surveillent les malades en dehors du dispensaire et veillent à l'application des mesures de prophylaxies. L'auscultation double par un examen radioscopique mettant en évidence les anomalies pulmonaires à un stade très précoce permet au dispensaire de devenir l'organe central de la lutte contre la tuberculose à la fin des années 30.

Au sein des dispensaires existe un service des maladies antivénériennes. Au XIXème siècle, avec la promiscuité et la pauvreté résultant de l'urbanisation et de l'industialisation croissante, la syphilis représente en Europe un fléau social d'une ampleur rarement égalée. A cette époque, 10% de la population est atteinte en Europe de l'Ouest. La syphilis est une maladie sexuellement transmissible due à une bactérie. L'usage de la pénicilline, découverte par Fléming en 1928, constitue le premier traitement réellement efficace de la maladie. Il se généralise à partir de 1943.

Dans les années 1990, la syphilis a quasiment disparu des infections sexuellement transmissibles (IST) des pays développés, grâce à la pénicilline. Cependant, elle fait un retour tonitruant au début des années 2000. 1089 cas sont notifiés à l'Institut de veille sanitaire en juin 2004. C'est probablement une sous-notification car la syphilis n'est plus une maladie à déclaration obligatoire.

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