Inventaire d'archives : Répertoire numérique détaillé du fonds Yvon Delbos64 J

Contenu :

Présentation du contenu
Le fonds d'archives comprend trois grands ensemble, provenant essentiellement de l'activité publique d'Yvon Delbos, les affaires personnelles d'Yvon Delbos, qui figurent en tête du classement, étant peu nombreuses.
La première partie est consacrée à la vie personnelle. Un premier ensemble regroupe les papiers privés composés de correspondances avec sa famille et son entourage, mais aussi de factures ; un second composé de correspondance et de dons littéraires reçus de personnalités politiques françaises mais aussi étrangères ; le dernier regroupe les souscriptions et la correspondance avec des associations sportives, des revues ou des journaux.
La vie publique et l'exercice de ses fonctions en tant qu'homme politique fait l'objet de la seconde partie du fonds . Elle concerne les actions menées en tant que ministre des affaires étrangères mais aussi en tant que député de la Dordogne.
Les documents regroupés sous l'appellation « cabinet du ministre » représentent plus de la moitié du fonds d'archives. Il s'agit essentiellement de dossiers d'interventions personnelles classés par ordre alphabétique. On y trouve également des demandes d'interventions non classées ainsi que de la correspondance reçue et envoyée avec différents organismes mais aussi des particuliers. L'importance de ces dossiers n'est pas négligeable car dans les diverses demandes adressées au ministre, on trouve de nombreuses lettres qui montrent une détresse profonde, reflet exact de la situation sociale pour laquelle le Front Populaire a été élu.

Cote :

64 J 1-62

Publication :

Archives départementales de la Dordogne
2015
Périgueux

Informations sur le producteur :

Yvon Delbos
Biographie ou histoire
Enfance et formation
Pierre Stanislas Yvon Delbos est né le 7 mai 1885 à Thonac (petit village situé à quelques kilomètres de Montignac) en Dordogne dans l'arrondissement de Sarlat, où son père, Pierre Delbos, était instituteur. Yvon Delbos a passé son enfance à Thonac où il fréquente l'école communale et il a pour maîtres ses parents. Issu du monde paysan, Yvon Delbos naît dans une famille d'instituteurs (son père comme sa mère, son grand-père, ainsi que ses tantes et oncles) où l'instruction a permis dès le milieu du siècle l'ascension sociale. Très tôt, le jeune Delbos a conscience des bienfaits de l'école. Cet environnement a certainement joué un rôle décisif dans la formation et la vocation du futur professeur et dans l'intérêt qu'il porte pour l'enseignement, notamment quand il est ministre de l'Education nationale.
Le temps des études
En 1896, à onze ans, il entre au lycée de Périgueux en 6e classique comme boursier et interne. Il obtient pendant toute sa scolarité de brillants résultats comme en témoignent les palmarès de distribution des prix à la fin de chaque année. Il reste au lycée de Périgueux jusqu'en 1903.
Après le lycée, Yvon Delbos entre en hypokhâgne à Poitiers et à la fin de sa première année, il décide de s'inscrire au concours d'entrée de l'Ecole normale supérieure mais ne s'y présente pas. Il finit par entrer au lycée Henri IV en 1904 comme élève boursier pour une deuxième année de première supérieure. Delbos y fait d'ailleurs la connaissance de plusieurs de ses futurs condisciples de la rue d'Ulm, c'est le cas d'Emile Bouvier, Roger Devigné, Raoul Anglès et d'André François-Poncet. En 1905, il s'inscrit une deuxième fois au concours de l'ENS (Ecole normale supérieure) et il s'y présente pour la première fois. Malgré ses excellentes connaissances il échoue. Il tente alors sa chance une troisième fois à la fin de l'année mais il est une nouvelle fois recalé à l'écrit.
Après ce nouvel échec, Yvon Delbos estime le temps venu d'effectuer son service militaire. Notons par ailleurs qu'à cette époque, il était compliqué d'entrer à l'Ecole normale supérieure sans avoir rempli ses obligations militaires. Delbos, classe 1905, devance l'appel comme dispensé au titre de l'article 23 de la loi de 1873. En tant qu'« engagé volontaire », il souscrit un engagement conditionnel de trois ans, réductible à onze mois de service actif s'il obtient sa licence. Il est incorporé au 126e régiment d'infanterie, à Toulouse, à la caserne Saint-Agne. Cela le rapproche de sa passion sportive qu'est le rugby. Malgré ses obligations sportives et militaires, il réussit à décrocher sa licence de lettres à la faculté de Toulouse et surtout à réussir en 1907 le concours d'entrée à l'ENS.
Enfin admis à l'Ecole normale supérieure, Yvon Delbos en devient effectivement élève le 1er novembre 1907, en tant qu'interne. Les années passées rue d'Ulm ne sont pas seulement studieuses et consacrées à la préparation de l'agrégation. En effet, le normalien reste ce qu'il s'est révélé être au temps de la khâgne : un étudiant engagé à l'extrême-gauche, un épicurien et un vrai littéraire. Delbos a choisi son camp très tôt et s'y engage activement et passionnément. Notons que la Sorbonne est le premier établissement touché par l'activisme politique de l'Action française au printemps 1908. L'engagement politique de Delbos dépasse le simple « coup de poing » dans la cour de la Sorbonne car dès 1907 il appartient au groupe des étudiants socialistes, dirigé par Jean Texier. En cette année 1908, le parti tout entier était absorbé par les querelles de tendances : c'était l'année du congrès de Toulouse où s'opposaient divers courants : jauressistes, guesdistes, syndicalistes…
En dehors de la politique, Delbos aime la vie et se montre un parfait épicurien. Comme tout Périgourdin, il aime les plaisirs de la table. D'ailleurs sa première campagne électorale qui eut lieu à l'ENS fut placée sous le signe de la gastronomie. Parallèlement à son goût pour la politique et les plaisirs de la vie, durant les années 1907-1910, s'affirme chez Delbos le tempérament littéraire. Il fréquente même un groupe animé par son ami Roger Devigné et il se passionne pour le théâtre, la poésie et les lettres en général, s'intéressant plus particulièrement à la première moitié du XIXe siècle et au romantisme. Il présente par ailleurs à l'Ecole des hautes études en sciences sociales des exposés sur le journalisme au temps de la Restauration. En 1908, il choisit, sous la direction de Gustave Lanson, « Désiré Nisard et le romantisme 1828-1844 » comme sujet de diplôme d'études supérieures et soutient le 1er juin 1909. Malgré le bon résultat obtenu avec le mémoire sur Nisard et malgré son assiduité, Delbos échoue à l'agrégation en 1910. Une quatrième année d'études, en qualité d'élève externe non boursier lui permet de décrocher l'agrégation en novembre 1910.
L'heure des choix, le journalisme et le radicalisme
L'agrégation des lettres couronne une formation à la Herriot ou à la Daladier. Delbos n'a toutefois jamais enseigné. Au lendemain de l'agrégation, par la grâce des réseaux normaliens, c'est le début d'une carrière journalistique et politique que seule la mort interrompt. Delbos écrit avant 1914 au Radical, et après la première guerre mondiale à L'Ere nouvelle (quotidien lancé en novembre 1919 par des radicaux de gauche), puis à La France de Bordeaux et du Sud-Ouest et enfin à La Dépêche.
Delbos est élu député de la Dordogne de 1924 à 1955 et sénateur de 1955 à 1956. S'il ne parvient pas à s'assurer de la maîtrise durable d'un département qui s'offre le luxe de posséder un second leader radical d'envergure nationale (Georges Bonnet), il est néanmoins le maître du Sarladais dont il défend les noix, le tabac et l'écrivain Eugène Le Roy. Sa passion pour le rugby et la gastronomie régionale ainsi que sa participation au réseau des Périgourdins de Paris, complètent le tableau d'un bon député de province.
La carrière politique
Delbos est ministre à plusieurs reprises, notamment à l'Instruction publique en 1925 mais aussi du 26 juillet 1948 au 2 juillet 1950. Il est choisi par Blum pour être ministre des Affaires étrangères le 4 juin 1936. Delbos s'est intéressé d'abord à l'Allemagne et à la SDN (Société des Nations), puis à l'URSS qui le fascine. Il effectue d'ailleurs en 1932 un voyage d'études en URSS qui lui permet d'écrire un livre L'expérience rouge (1933), qui présente un tableau critique mais nuancé du communisme et invite à nouer des rapports plus étroits entre la France et l'URSS.
Au cours des vingt-deux mois passés au Quai d'Orsay, Delbos doit faire face à la dégradation de la situation internationale et ce dès juillet 1936. La guerre d'Espagne éclate et ses conséquences extérieures constituent une préoccupation constante des années 1936-1938. Cette guerre constitue sa première difficulté en tant que ministre et Delbos se fait rapidement et durablement connaître comme le défenseur d'une politique de non-intervention. Pour lui, la coopération étroite et confiante entre la France et la Grande-Bretagne, est la garantie essentielle de la paix en Europe, avec le soutien de la démocratie américaine.
La dérive pacifiste l'a touché moins que d'autres: l'ancien combattant blessé dès septembre 1914 se range en 1938 dans le camp des antimunichois et en juin 1940 dans celui des partisans d'une poursuite de la guerre. Il embarque sur le « Massilia » avec Daladier, Pierre Mendès-France et Jean Zay. Arrêté par les Allemands au moment où il songe à rejoindre De Gaulle il est déporté à Oranienburg en 1943.
Son retour en politique le verra s'engager en faveur de la cause européenne, il ne parvient pas à se maintenir sur le devant de la scène. Sa candidature à l'Elysée en 1953 échoue, comme son projet de réforme de l'enseignement secondaire en 1949. Il perd même le leadership radical en Dordogne. Durant toute sa carrière politique il a été défenseur de l'école publique et un adepte de la construction de l'Europe. Il meurt le 15 novembre 1956 quelques mois avant la naissance des Communautés Européennes.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don des Archives nationales

Description :

Mise en forme :
Mode de classement
Le cadre de classement qui a été retenu est basé sur la vie politique d'Yvon Delbos pendant les années 1936-1938, durant lesquelles il a été ministre des affaires étrangères mais aussi député de la Dordogne.
Le classement premier et naturel de ce fonds est alphabétique. Cependant sept boîtes intitulées "divers" ont été mélangées à la fin du fonds, il s'agit de dossiers de même nature que les demandes d'interventions qui constituent l'ensemble du fonds. Des dossiers ont été réintégrés dans l'ordre alphabétique mais certains sont restés hors de cet ordre, soit parce qu'il n'a pas été possible de les identifier ou parce qu'ils laissaient apparaître des éléments importants retraçant l'histoire de la carrière politique d'Yvon Delbos ou encore l'histoire du Front Populaire.
Les dossiers ont été regroupés sous trois rubriques : affaires personnelles, affaires publiques d'Yvon Delbos et une rubrique nommé cabinet du ministre. La difficulté du classement de ce fonds a été l'établissment d'une frontière nette entre les affaires privées et les affaires publiques.

Conditions d'accès :

Statut juridiqueArchives privées

Langues :

Langue des unités documentaires: Français, anglais et allemand.

Description physique :

Document d'archives 37 boîtes.


Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 62
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 5,00

Ressources complémentaires :

Sources internes
Archives départementales de la Dordogne :
-série M pour les élections et la vie politique dans le département jusqu'en 1940
-série N pour les assemblées départementales
-série T pour l'instruction publique
-série Z pour la vie politique vue dans le cadre des sous-préfectures
Sources externes
-Archives de l'Assemblée nationale. Dossier Yvon Delbos
-Service historique de l'Armée de l'Air. Château de Vincennes : dossier des escadrilles côtières et des escadrilles du camp retranché de Paris durant la guerre de 1914-1918

Références bibliographiques :

Bibliographie
Bernard Lachaise, Documents d'histoire contemporaine : Le XXème siècle, Presses universitaires de Bordeaux, 2000
Sylvie Guillaume, Bernard Lachaise, Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Presse Universitaire de Bordeaux, 1998
John E. Dreifort, Yvon Delbos at the Quai d'Orsay, French foreign policy during the Popular Front 1936-1938, University Press of Kansas, 1973
Bernard Lachaise, Yvon Delbos 1885-1956 biographie, Editions Fanlac, Périgueux 1993

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Dordogne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD024_J_0064_J

Personnes :

Yvon Delbos

Type de document :

Document d'archives

Où consulter le document :

Archives départementales de la Dordogne

Archives départementales de la Dordogne

Liens