En 1949, Roger Hilaire rachète 50% des parts de la S.A.R.L Manufacture lorraine d’ameublement basée à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle). Il est imprégné d’une culture ébéniste, pour avoir travaillé avec son père Alfred, qui a fait ses gammes aux côtés de Majorelle, l’un des grands noms de l’Art Nouveau à Nancy. Roger Hilaire se lance immédiatement dans la fabrication de mobilier classique d’appartement : salles à manger, buffets de cuisine. En 1953, la manufacture prend le nom de MALORA, et deux plus tard, à l’automne 1955, l’entrepreneur en possède la totalité du capital ; elle devient une société anonyme privée.
L’année 1958 est consacrée à d’importants investissements de machines, pour réaliser des produits en placage et se lancer dans la sous-traitance. Les locaux de Tomblaine sont agrandis pour ce travail spécifique en 1959. En 1964, Roger Hilaire crée la société SIMEUBLE à Saulxures-les-Nancy (Meurthe-et-Moselle), où l’industriel fait construire un local d’une superficie de 7 000 m2. Après un important développement de l’activité de sous-traitance, la société rachète en 1969 les bâtiments de 20 000 m2 de l’ancienne filature BOUSSAC à Fraize (Vosges), pour y installer les machines de production de panneaux, puis vend l’usine de Tomblaine. En 1972, la production commence à Fraize après la restauration des locaux rachetés et la construction d’un nouveau bâtiment et de bureaux. Le siège social et les ateliers de finition se trouvent à Saulxures-les-Nancy.
En 1975, les trois fils de l’industriel, Alain, Jacques et Jean-Pierre Hilaire reprennent les deux entités de Fraize et de Saulxures-les-Nancy qu’ils fusionnent en une seule et qui prend le nom de Malora-Simeuble. En 1980, l’unité où se trouve le siège social s’agrandit de 1 700 m2, mais en 1982, une baisse significative du marché du meuble de grande diffusion se fait sentir, et une partie du personnel se trouve au chômage technique. En 1984, est conclu un important marché avec la société IKÉA qui concerne une gamme de meubles informatiques permettant à l’entreprise de respirer quelque peu. Au cours de l’année 1985, le marché des placards de rangement s’effondre, entrainant le dépôt de bilan de la société et une restructuration réduisant le personnel de 210 à 101 personnes. L’entreprise prend un virage important en 1986 en créant du mobilier de bureau. Elle retrouve une certaine stabilité en développant une politique commerciale agressive, doublée d’une réactivité et d’une flexibilité exigeantes, sur l’ensemble du territoire français. Elle collabore avec des cabinets d’architectes pour l’élaboration de nombreux projets, permettant aux clients de visualiser sur ordinateur des plans en 3D. Cette embellie se confirme jusqu’au début des années 2000, avec l’obtention du marché de tous les hôpitaux de Paris et de l’assistance publique pour l’aménagement de leurs bureaux en 2002. Les patrons souhaitent céder leur entreprise à Fabrice de Montgolfier en 2005. Cependant les employés refusent cette proposition, au motif que cet acquéreur potentiel aurait mauvaise réputation dans le domaine des reprises de sociétés. En 2006, la liquidation judiciaire est prononcée. Les employés se mettent immédiatement en grève, occupent l’usine pour dénoncer les conditions de cette fermeture et empêcher que les machines soient enlevées. Après 135 jours consécutifs d’occupation de l’usine de Saulxures-les-Nancy, la représentante de la C.G.T. (Confédération générale des travailleurs) remet officiellement les clés à Sylvain Cuny, le nouveau propriétaire, qui possède Venturini (entreprise de menuiserie générale, d’huisseries et de protections de rayons X). Il ferme définitivement l’usine de Fraize.
En 2007, une nouvelle entreprise est enregistrée sous le nom de Stanislas Nancy Mobilier à Saulxures-les-Nancy et redémarre l’activité avec une quinzaine d’anciens employés de Malora, se spécialisant dans les meubles médicaux et hospitaliers. L’effectif s’étoffe quelque peu entre 2008 et 2010. Malgré cette brève amélioration, tant au niveau des commandes qu’au niveau du personnel, l’année 2011 sonne le glas de cette entreprise vieille de 50 ans.  Leader lorrain dans son domaine, l’entité de Saulxures-les-Nancy ferme définitivement ses portes pour cause d’une concurrence trop agressive en matière de prix.