Inventaire d'archives : Fonds Jean Héritier. Répertoire numérique détaillé.

Contenu :

Présentation du contenu
Ce fonds permet d'illustrer l'état d'esprit d'un intellectuel d'une période bouleversée sur le plan moral et politique. Au-delà des documents familiaux strictement privés, au demeurant assez maigres, la correspondance constitue la majeure partie du fonds et permet d'identifier le réseau d'intellectuels auquel Jean Héritier appartient. On retrouve ainsi des échanges avec différents milieux culturels (journalistes, écrivains, dramaturges, cinéastes, anciens élèves...) et certains noms sont passés à la postérité comme Georges Valois, Jules Bois ou Pierre Maudru. Cette correspondance permet de saisir les tensions qui traversent le monde intellectuel et le positionnement, parfois évolutif, de certains par rapport à l'actualité. Par ailleurs, la correspondance permet aussi d'avoir son regard au jour le jour sur les événements marquants de la période (les deux guerres mondiales notamment).
Les critiques qu'il rédige ou qui portent sur lui constituent un apport intéressant pour comprendre sa façon de penser et sa rhétorique en tant que critique littéraire, historien et militant d'extrême-droite. Elles peuvent être mises en parallèle avec les brouillons de ses publications.
Plus ponctuellement, on trouve des dossiers d'affaires dans lesquelles il a été mis en cause : l'affaire Moussinet-Duc, au cours de laquelle on lui reproche de faire l'apologie de la monarchie et du catholicisme dans son enseignement, suscitant l'intervention du sous-préfet de Nogent-le-Rotrou, et l'affaire Tabard pour collaboration. A noter cependant que les documents relatifs à la collaboration de Jean Héritier avec les autorités d'occupation restent marginaux et qu'elle n'est évoquée que de façon très ponctuelle dans le dossier lié à la levée du séquestre de ses biens.

Publication :

Archives départementales d'Eure-et-Loir
2020
Chartres

Informations sur le producteur :

Origine:
Héritier, Jean
Biographie ou histoire
Jean Héritier, né au Vésinet le 19 janvier 1892, devient professeur de philosophie et de grec à Nogent-le-Rotrou après avoir obtenu une licence ès lettres auprès de l'université de Paris et été admissible deux fois au concours de l'agrégation. En parallèle, il est pleinement ancré dans le milieu intellectuel de son temps en tant qu'écrivain et critique. Profondément monarchiste et catholique, théoricien antisémite, il fait passer le christianisme européen avant son nationalisme, ce qui le pousse à cautionner le Reich allemand dans sa dimension pan-européenne. Ses thèmes de recherche de prédilection portent sur la monarchie, l'histoire religieuse et les rapports entre la troisième République, les catholiques et la papauté. Son ouvrage sur Marie Stuart a été récompensé par l'Académie française en 1935 (prix Thérouanne), et ses travaux sur la Troisième République connurent de même un certain retentissement critique.
A la suite de ses publications, parues dans de nombreux journaux (et notamment d'extrême droite, comme "La Gerbe", "Je suis partout", "L'Action française", "Courrier royal") Jean Héritier est présent dans les réseaux d'extrême-droite comme le Rassemblement national populaire, l'Action française, l'Oeillet blanc ou encore l'Union française pour la défense de la race. Pendant la Deuxième guerre mondiale, il soutient l'Occupation et va jusqu'à dénoncer Fernand et Claude Tabart, qui furent déportés en 1943. Claude Tabart, 18 ans, décède à Auschwitz-Birkenau. A la Libération, il fuit avec les Allemands et rejoint la France vichyste à Sigmaringen. Il est arrêté par les forces alliées en 1945, jugé et condamné à mort par contumace avec confiscation de ses biens pour intelligence avec l'ennemi. Interné à l'asile public d'aliénés du département de la Seine à Villejuif en raison de son état physique et moral, un second procès ne peut avoir lieu. En 1955, ses biens sont mis sous séquestre sous la responsabilité du greffier Henri Thomas. Sa bibliothèque, riche d'environ 10 000 ouvrages, est partagée entre les bibliothèques municipales de Nogent-le-Rotrou (4000 ouvrages) et Chartres (6000). En 1963, ses ayant-droits demandent la levée du séquestre et la restitution des ouvrages. Jean Héritier meurt à Versailles le 3 mars 1969.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Fonds entré en même temps qu'un versement du tribunal d'instance de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) en 2009.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Ces documents ont été retrouvés dans les locaux du tribunal d'instance de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

Description :

Critères de sélection :
Informations sur l'évaluation
Quelques éliminations de documents sans intérêt (doubles, enveloppes vides...).

Conditions d'accès :

Statut juridique Archives privées
Communicabilité
Fonds librement communicable.

Langues :

Langue des unités documentaires: Français

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 15 boîtes.
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 1,64

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires
Sources internes
85 W 48 : inspection académique, dossiers de personnel.
1175 W 1 : cour d'assises d'Eure-et-Loir, registre d'arrêts, jugement de Jean Héritier en date du 15 janvier 1946 (n°172).
Versements du cabinet du préfet : procès-verbaux de gendarmerie pour dépôt de plainte par Jean Héritier en 1943.

Localisation physique :

Localisation physique: Chartres

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales d'Eure-et-Loir

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD028_00000051J

Personnes :

Héritier, Jean

Type de document :

Document d'archives

Où consulter le document :

Archives départementales d'Eure-et-Loir

Archives départementales d'Eure-et-Loir

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