Inventaire d'archives : Répertoire numérique des archives de Marie-Marthe Tamisier

Contenu :

Le fonds de Mlle Tamisier permet de mieux connaître l’initiatrice des Congrès eucharistiques internationaux puisqu’il est constitué à la fois de ces documents personnelles et familiaux, de sa correspondance et de ses notes manuscrites. Sa correspondance, passive comme active, permet de retracer ses démarches et ses échanges avec les grandes figures des Congrès, comme le Père Eymard, Nathalie Blanchet, le Père Chevalier, Mgr de Ségur, M. de Benque, etc. Mais elle met également en évidence ses relations familiales et ses difficultés personnelles qui lui ont permis de mettre en mouvement l’oeuvre eucharistique. On y trouve également des manuscrits rédigés par elle-même, mais pas uniquement, qui retracent la création des Congrès eucharistiques internationaux, ainsi que des brochures et des ouvrages sur la réalisation de certains d’entre eux.
Ce fonds ne s’arrête pas avec le décès de Mlle Tamisier puisqu’on y trouve également de la correspondance plus tardive au sujet de son départ, ainsi que des notes et des articles publiés afin de lui rendre hommage.

Cote :

19IR1-32

Publication :

Centre national des archives de l'Église de France
Le 12/01/2022
35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Informations sur le producteur :

producteur:
Marie-Marthe Tamisier

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Dépôt par le Père Gérard Blattman de la Maison provinciale des Missionnaires du Sacré-Coeur de Paris le 19 août 2009. Son successeur, le Père Daniel Auguié, en fait don le 22 juin 2018
Historique de conservation :
Initialement conservées à la Maison provinciale des Missionnaires du Sacré-Coeur de Paris, les archives y auraient été déposées par le Père Vaudon.

Description :

Mise en forme :
Le fonds a visiblement fait l’objet d’études et d’une tentative d’inventaire comme en témoigne la numération de la majorité des documents et la présence de notes et de carnets. Il y a eu une tentative de classement également notamment en ce qui concerne la correspondance : regroupement des lettres d’un même destinataire ou d’un même émetteur, ce qui a été respecté. De manière général, au sein des articles, le classement chronologique a été privilégié. Après traitement, les documents ont été reconditionnés dans des chemises et des sous-chemises neutres puis conditionnés dans des boîtes d’archives. L’ensemble des épingles ont été retirées, exception faite de l’article 19 IR 14 où elles ont été conservées afin d’assurer le respect de la mise en page d’extraits de journaux.

Conditions d'accès :

Les années de libre communicabilité sont indiquées pour chaque article dans la dernière colonne du répertoire. Pour les articles dont le délai de communicabilité n’est pas échu, il est possible de déposer une demande de dérogation ; un formulaire est à demander auprès de la présidence de salle.
Les délais de libre communicabilité suivent le règlement de communicabilité s’appliquant aux fonds propres de la CEF ; soit un délai général de 30 ans à partir de la date de clôture des dossiers, allongé à 50 ans pour les documents relatifs à la gouvernance de l’Église de France, et à 75 ans pour les dossiers contenant des informations relatives à la vie privée des personnes.

Conditions d'utilisation :

La communication des archives n'entraîne aucun droit systématique à leur reproduction. Avant toute reproduction, quelle que soit sa nature (photocopies, prises de vue argentiques ou numériques), le chercheur est invité à venir consulter la présidence de salle, qui donne ou non son accord conformément aux règles de reproduction des documents en vigueur au CNAEF.
Les documents librement communicables par nature (publications, périodiques) et ceux des fonds propres de la CEF (versements et dons) dont le délai réglementaire de communicabilité est échu sont librement reproductibles.
La reproduction de documents pour un usage privé (photocopie, appareil photographique, argentique ou numérique, utilisé sans flash) est autorisée et garantie par le règlement de la salle de lecture. Dans le cas d'une prise de vue ayant pour but la rediffusion et/ou l'usage commercial du document, une licence de réutilisation des données, soumise à l’accord de l’Union des associations diocésaines de France (UADF) doit être préalablement souscrite par le demandeur ; ces licences sont à demander à l'archiviste responsable de la salle de lecture.

Description physique :

Importance_matérielle:
Importance matérielle :
1,82 mètres linéaires
32 articles
Tris et éliminations pratiquées
Les documents qui ont été éliminés sont des doublons de brochures et de publications.
Le volume des éliminations s’élève à 0,02 mètres linéaires. Il s’agit de doublons de brochures et de publications.

Ressources complémentaires :

Conservés au CNAEF
-3 LA : fonds du comité permanent des Congrès eucharistiques internationaux (1883-1936)

Références bibliographiques :

CHASSAT (Sophie)Eduquer et punir : la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray (1895-1937), PUR, 2015, 284 p.
GIGON (Paul)Marie Marthe Tamisier 1834-1910 L'Initiatrice des Congrès Eucharistiques Internationaux. Notice historique, conservé au CNAEF sous la cote 19 IR 14, 140 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Note :

Fille de Jean-Baptiste Tamisier et de Marie Emilie Tamisier, née Goubeau, Marie-Marthe est née le premier novembre 1834 alors qu’ils habitaient à Tours. Six mois après sa naissance, M. Tamisier décède, la laissant elle et sa soeur ainée, Marie Emilie Françoise dite Fanny, au bon soin de leur mère. Celle-ci va leur donner une éducation chrétienne qui se concrétisera le 22 mai 1845 avec la première communion de Mlle Tamisier puis avec son entrée à l’école du Sacré-Coeur de Tours en 1847. Elle y restera quatre années, durant lesquelles elle va continuer à développer sa piété et son dévouement pour Jésus-Hostie. Elle quittera l’école en 1851 alors qu’elle redouble sa seconde et intègrera en automne 1857 la Résidence de Blois, orphelinat géré par des religieuses. Elle va y rester plusieurs années en tant que novice, jusqu’au décès de la Mère Supérieure. Peu de temps après, elle intègre les Dames du Sacré-Coeur à Conflans en tant que postulante, mais rapidement elle retourne au domicile familial où elle restera durant deux années.
En 1863, lors de la fête de Saint Martin à Tours, elle fait la rencontre du Père Pierre-Julien Eymard, fondateur des pères et des servantes du Saint-Sacrement. Mlle Tamisier rejoint ces dernières en décembre en tant que postulante, le 20 mai 1864 elle revêt l’habit religieux et le 24 mai 1864 les religieuses sont transférées sur Angers où elle prononcera ses voeux début novembre de l’année 1865, prenant alors le nom de Soeur Emilienne du Très Saint-Sacrement. Un mois plus tard, le Père Eymard crée un nouveau Cénacle sur Nemours qu’elle va aussitôt intégrer. L’objectif n’était plus alors de former des religieuses mais des adoratrices du Saint-Sacrement : Soeur Emilienne semblait enfin avoir trouvé sa place. Cependant, en septembre 1866, Mme Tamisier décède, puis en août 1867, le Cénacle de Nemours ferme suite à des querelles entre la bienfaitrice qui logeait la communauté et la Supérieure. L’évêque d’Angers demande alors aux religieuses de rentrer sur Angers rapidement, ce que refuse de faire Mlle Tamisier, renonçant ainsi à ses voeux.
Dans les années qui suivent, elle va faire la rencontre de Mme Melent qui souhaite fonder une maison de Religieuses adoratrices, et toutes deux vont entreprendre un voyage à Rome dans ce but. Bien que cela soit un échec, c’est là l’occasion pour Mlle Tamisier de développer son réseau au sein du monde de l’Eglise. En octobre 1871, elle s’installe à Ars près du tombeau du Saint Curé. Elle y réalisera une réflexion sur la vocation eucharistique et sur l’adoration paroissiale comme réparation sociale et prônera l’exposition du Saint-Sacrement. Elle y rencontrera Nathalie Blanchet, qui sera pour la suite un véritable atout grâce à son réseau épiscopal et ecclésial. Elle entendra également parler du Père Antoine Chevrier, fondateur du Prado à Lyon, et prendra contact avec lui afin d’obtenir sa direction spirituelle. En 1872, il l’incite à quitter la vie contemplative et à entrer dans la vie active. Suite à cela, elle se confiera à Nathalie Blanchet sur son désir de réaliser de grandes manifestations d’adoration et de réparation de la Sainte Eucharistie, projet soutenu par Mgr Richard et par le Père Chevrier.
La première étape de son oeuvre, avec l’aide principalement de Nathalie Blanchet, Mgr Richard et du Comte de Cissey, fut d’organiser et promouvoir l’idée des pèlerinages au Saint-Sacrement : pèlerinages sur les lieux de miracles eucharistiques, en commençant par la chapelle des Pénitents Gris d’Avignon. C’est dans ce contexte que Mlle Blanchet contacta notamment Cyrille de Mont de Benque et Mgr Gaston de Ségur, qui se joignirent à leur projet. Au début de l’année 1874, l’oeuvre eucharistique prend de la vigueur et elles gagnent à leurs causes bon nombre d’archevêques et d’évêques. En mars, Mlle Blanchet lancera l’idée de créer un comité sur Paris, soutenue par M. de Benque, par l’abbé Bridet, le Comte de Cissey, Mgr Mermillod, l’abbé Parrod, etc. Toutes ces démarches aboutissent au premier pèlerinage eucharistique à Avignon le 30 juillet 1874. Il est suivi de plusieurs mouvements eucharistiques régionaux regroupant pèlerinages, adoration réparatrice, adoration perpétuelle et adoration nocturne. En 1878 se déroule le pèlerinage de Faverney suivi d’un Congrès eucharistique où se sont réunis des membres provenant de Paris, de Franche-Comté, d’Avignon, de Paray et d’Espagne. Suite à ces deux évènements, l’adoration nocturne prend de l’ampleur et en décembre 1878, Mlle Tamisier crée une oeuvre d’adoration nocturne assurée par des femmes à Lyon, où elle habite depuis 1875.
Début 1880, puisque le gouvernement français ne permet pas les rassemblements religieux de grandes ampleurs, il lui vient l’idée de faire appel à une nation voisine pour réaliser le premier Congrès eucharistique international. Avec l’aide de P. de Pèlerin et de Mgr de Ségur, elle entame différentes démarches auprès du cardinal Deschamps en Belgique. Celui-ci approuve la réalisation du projet à Liège, mais pour plus tard. Elle se tourne donc vers la Hollande où l’on émet l’hypothèse de réaliser le premier Congrès à Amsterdam, projet qui n’est finalement pas soutenu par l’évêque de Harlem. De retour à Bruxelles, elle rencontre une nouvelle fois le cardinal Deschamps qui rentre avec le soutien et la bénédiction du pape Léon XIII pour la réalisation des Congrès eucharistiques internationaux : Liège est à nouveau envisagé. En janvier 1881, M. de Benque propose l’élaboration d’un programme pour le Congrès eucharistique international, dont il souhaiterait que le président soit Mgr de Ségur et le vice-président le Père Verbèke, jésuite belge. Ainsi le premier comité provisoire se réunit le 17 janvier 1881 au 39 rue du Bac. Toutefois, début février ils apprennent que l’état de santé de l’évêque de Liège, Msg Doutreloux, ne va pas permettre la réalisation du Congrès dans sa ville. Fin mars, le comte de Nicolaï, membre du comité provisoire, évoque l’idée de le faire à Lille, ville habituée à organiser des Congrès, ce qui se concrétisera du 28 au 30 juin 1881 à Lille. Bien que celui-ci a été annoncé de manière internationale, sa nouveauté n’a pas permis d’obtenir des adhésions d’origines variées, toutefois il a le mérite de lancer le mouvement.
Par la suite, M. de Benque annonce la première réunion du comité permanent de l’oeuvre des Congrès eucharistiques internationaux le 29 janvier 1882 sous la présidence de Mgr de la Bouillerie suite à laquelle le lieu et la date du second Congrès ont été annoncés : Avignon du 14 au 17 septembre 1882. Celui-ci voit notamment l’adhésion de la Turquie, de la Grèce, des Antilles anglaises, de Malte, de l’Angleterre, de l’Allemagne, etc. Pour le troisième, qui a lieu à Liège du 5 au 10 juin 1883, on voit l’adhésion de Melbourne, New-York, Syracuse, du Venezuela, de l’Irlande, d’Erythrée, de Hongrie, etc. Le quatrième Congrès a du mal à se mettre en place, et il faut attendre l’année 1885 pour qu’il ait lieu à Fribourg du 9 au 13 septembre. Durant l’année 1886, la persécution du gouvernement sur l’Eglise de France s’amplifie, c’est pourquoi le cinquième Congrès qui a lieu à Toulouse n’a pas autant de succès que les précédents. Pendant ce temps, Mlle Tamisier est de retour à Tours où elle est alitée à cause de la maladie. Une fois remise, elle part à nouveau pour la Belgique avec pour but de donner un aspect eucharistique aux retraites sociales : cela va entraîner l’organisation de plusieurs retraites professionnelles dans la région parisienne.
En 1887, les conditions en Europe ne permettent pas la réalisation d’un nouveau Congrès international, toutefois, l’oeuvre des Congrès eucharistiques en profite pour enregistrer le règlement définitif qui avait été établi avec Mgr Mermillod lors du Congrès de Fribourg. En 1888, le Congrès eucharistique international se tient à Paris du 2 au 6 juillet. A nouveau, en 1889, aucun Congrès n’est tenu à cause des persécutions contre l’Église. En 1890, du 16 au 21 août, se déroule avec succès le septième Congrès eucharistique international à Anvers.
En avril 1891, Mlle Tamisier s’installe à Issoudun où elle ne participera au mouvement eucharistique plus que par correspondance à cause de sa santé trop fragile. Les Congrès vont continuer à se succéder (Jérusalem en 1893, Reims en 1894, Paray-Le-Monial en 1897, Bruxelles en 1898, Lourdes en 1899, Angers en 1901, Namur en 1902, Angoulême en 1904, Rome en 1905, Tournai en 1906, Metz en 1907, Westminster en 1908, Cologne en 19096) alors qu’elle est affaiblie. Elle va tout de même pouvoir assister, anonymement, en 1897 et en 1899 aux discours de M. de Pèlerin et du chanoine Jean Vaudon sur l’origine des Congrès eucharistiques et sur la direction spirituelle donnée par M. de Pèlerin à "l’Initiatrice" de l’oeuvre. Dans les années 1900-1901, elle témoignera pour la cause de béatification du Père Eymard et du Père Chevrier.
A partir de 1906, Mlle Tamisier souhaite faire de la messe une prière nationale. Pour ce nouveau projet, elle va recevoir l’aide de Louis Cazeaux, avocat à Paris et président de l’adoration nocturne à la suite du décès de M. de Benque. Durant la même année, sa soeur décède et elle retourne vivre dans la maison familiale de Tours. En 1910, on annonce la tenue en septembre du Congrès eucharistique à Montréal, premier Congrès organisé dans le nouveau monde, mais Mlle Tamisier n’aura pas le plaisir d’en connaître le déroulement : le 12 juin elle se retrouve paralyser avant de décéder le 20 juin.
Durant toute sa vie, Mlle Tamisier a travaillé pour le triomphe de l’eucharistie dans le plus grand anonymat. Il faudra attendre son décès pour que l’identité de l’Initiatrice soit enfin révélée publiquement.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRCNAEF_19IR

Personnes :

Marie-Marthe Tamisier

Où consulter le document :

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

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