Inventaire d'archives : Sabathier (Lucien), ingénieur chez Clément-Bayard-Renault.

Contenu :

Les archives, témoins des activités professionnelles de Lucien Sabathier, rassemblent, essentiellement, des notes sur ses travaux à l'usine Clément Bayard de 1907 à 1921 et aux usines Renault de 1909-1940. On y retrouve des exemplaires de la revue l'Aéronautique, de très nombreuses coupures de presse, des études sur les moteurs d'avion, les carburants, d'automobiles, des albums photographiques, des photographies et des cartes postales de dirigeables ainsi que des médailles commémoratives, mais également des documents retraçant sa scolarité et sa vie personnelle.

Cote :

2000 4 1 à 69

Publication :

Archives nationales du monde du travail
complété en 2008

Informations sur le producteur :

Sabathier (Lucien), ingénieur chez Clément-Bayard-Renault
Né le 30 janvier 1876 au Havre, Lucien Sabathier fait ses études au Lycée de Versailles, puis il entre à l’Ecole centrale. Diplômé en 1901, il obtient le titre d’ingénieur civil des Arts et Manufactures et de 1905 à 1906, il travaille après des établissements Panhard Levassoir automobiles où il collabore à la fabrication des moteurs et des dirigeables.
Ce n’est qu’en 1907 qu’il entre dans les établissements de Clément-Bayard comme directeur technique. Il participe, pour la première fois en France, à la réalisation du premier type de moteur à distribution à l’occasion de la voiture de course circuit de 1908 qui, par la suite, se généralise. Il s’intéresse à l’aérostation et à l’aviation. Il construit d’ailleurs avec Clément Bayard la première nacelle du célèbre dirigeable « Patrie », et conçoit la fabrication des ballons dirigeables de toute cette période. En 1909, il reçoit le premier prix au concours de projet de dirigeables institué par le ministère de la guerre. Instructeur du premier appareil aérien qui relie Paris Londres en 1910, le dirigeable français Clément-Bayard est le premier à traverser la Manche en parcourant 380 km en 6 heures. Il est, également, le premier dirigeable de fabrication française à avoir autant de succès dans plusieurs pays du monde. Produit en deux versions, la première est de construction légère pouvant atteindre une vitesse élevée, elle comporte une nacelle en tube d’acier mesurant ainsi 28,50 mètres avec un gouvernail de direction de type biplan. L’appareil se rend célèbre par le raid réussi de Sartrouville-Compiègne sur un parcours de 200 kilomètres.
En 1910, il réalise des hélices à poids variables de marche avant et arrière et répandue dans l’aviation actuelle. Mais avec l’arrivée de la Première Guerre Mondiale, ces ballons captifs d’observation deviennent plus gros et plus légers, allant jusqu'à dépasser les 200 mètres de longueur, puisque durant les quatre années de guerre, ils ont une tout autre vocation celle militaire. Dans les années 20 et 30, les Allemands, Américains, Italiens, et Anglais se lancent dans la construction d’engins de taille spectaculaire servant au prestige national, mais plusieurs catastrophes dues aux conditions climatiques, vont marquer l’histoire de ces dirigeables.
Pendant les deux premières années de guerre, les dirigeables construits tels que «  l’Adjudant-Vincenot », « Dupuy de Lôme », «  Montgolfière », « Condor » sont voués à un usage militaire et ils entrent en action, spécialement, pour des opérations nocturnes, notamment pour des reconnaissances et des bombardements sur les fronts français et russes. Leur fabrication fait de l’usine Clément-Bayard, le fournisseur officiel du Ministère des Armées, puis du Ministère de la Défense.
Lucien Sabathier finit sa carrière en tant qu’ingénieur conseil attaché du département des moteurs d’aviation et directeur commercial du département des moteurs d’aviation de Renault. En 1922, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur et en est promu officier en 1932. Il obtient aussi la grande médaille de la Société de France de navigation aérienne en 1930.

Informations sur l'acquisition :

Les archives de Lucien Sabathier relatives à ses activités professionnelles sont entrées au Centre des archives du monde du travail en 2000 et ont reçu la cote 2000 4. Avant classement, elle se présentaient sous la forme de six cartons de vrac.
Historique de conservation :
Le fonds des familles Roussan et Sabathier avait été étudié entre 1884 et 1905 par deux membres de la famille : Théophile Roussan, conducteur des ponts et chaussées à Rennes et son fils Georges, étudiant en médecine, qui avaient entrepris des recherches généalogiques, notamment sur le rameau provençal des Roussan de Thorenc.
Il été déposé aux Archives nationales (site de Paris) en juin 1956, par l'intermédiaire de Maître Haumont, représentant de Mlle Jeanne Roussan (décédée en 1953), dernière descendante de la famille Roussan. Il a alors reçu la cote 347AP.
Alors qu'un premier classement relativement succinct avait été réalisé en 1974 et avait abouti à un répertoire numérique par Michel Guillot, sous-archiviste, un 2e classement de l'ensemble a été entrepris en 2000 par la Section des Archives privées du Centre historique des Archives nationales (CHAN). C'est à cette occasion que deux parties ont été distinguées au sein du fonds :
  • d'un côté, des documents d'intérêt généalogique relatifs à la famille Roussan de Thorenc et des papiers concernant la famille Sabathier, famille maternelle de Jeanne Roussan et de la famille de l'ingénieur Lucien Sabathier ;
  • de l'autre, des documents provenant de Lucien Sabathier, ingénieur chez Clément-Bayard, puis Renault.
Décision a été prise en 2000 d'attribuer au Centre des archives du monde du travail (Roubaix) cette 2e partie du fonds consacrée aux activités strictement professionnelles de Lucien Sabathier, tandis que les documents d'ordre familial sont eux restés aux Archives nationales (site de Paris puis de Pierrefitte-sur-Seine), où ils sont toujours conservés sous leur cote initiale 347AP. 

Description :

Mise en forme :
Le détail des photographies, cartes postales et dessins contenus dans le fonds a été établi systématiquement. À l'occasion de la rétroconversion de l'instrument de recherche en 2020, la description de ces éléments iconographiques a été reprise à la suite de la description "générale" de l'article auquel ils appartiennent. Ce détail est repérable aisément car suivi de la numérotation à la pièce entre parenthèses.

Conditions d'accès :

Archives privées.
Fonds communicable et reproductible suivant les délais légaux prévus par le Code du patrimoine pour les archives publiques.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

69 unités documentaires, 7 cartons CAUCHARD
Importance matérielle :
1,11

Ressources complémentaires :

Archives nationales du monde du travail (Roubaix) :
  • 99 AQ, Société nationale des constructions aéronautiques,
  • 1998 14, Bezet (Jean-Louis), ouvrier de Renault véhicules industriels (V I) à Vénissieux (Rhône),
  • 2006 30 M, Renault, construction automobile.
Voir aux Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) l'entrée 347 AP, fonds Roussan et Sabathier.
 

Références bibliographiques :

  • BOTTING (Douglas) et BABAUD (Philippe), Les dirigeables, La conquête du ciel, Ed Time-Life : Amsterdam, 1981.
  • De Syon (Guillaume), Zeppelin ! : Germany and the airship, 1900-1939, Ed Johns Hopkins University Press : Baltimore, 2001.
  • Dolfus (Charles) et Bouché (Henri), Histoire de l'aéronautique, Ed l'illustration, Paris, 1942.
  • Dupuy de Lôme(M), Note sur l'aérostat à hélice : construit pour le compte de l'état / sur les plans et sous la direction de Dupuy de Lôme, Ed Gauthier - Villars : Paris, 1872.
  • Facon (Patrik) et Debaeker (Jean-Pierre), Ballons et dirigeables, L'aventure des transports, Ed proxima : France, 2001.
  • Fridenson (Patrick), Histoire des usines Renault. Naissance de la grande entreprise 1898-1939, Ed du Seuil, Paris, 1998.
  • Nicolaou (Stéphane), Les premiers dirigeables français, Envols, Ed ETAI ; Le Bourget : Musée de l'air et de l'espace : Boulogne-Billancourt, 1997.
  • Noetinger (Jacques), L'aviation : une révolution du XXe siècle, Nouvelles éditions latines, Paris, 2005.
  • Robène (Luc), L'homme à la conquête de l'air : des aristocrates éclairés aux sportifs bourgeois. Tome 1, Le règne des aéronautes XVIIIe et XIXe siècle, Ed l'Harmattan : Paris, Montréal (Québec), 1998.
  • Robène (Luc), L'homme à la conquête de l'air : des aristocrates éclairés aux sportifs bourgeois. Tome 2, L'aventure aéronautique et sportive XIXe et XXe siècles, Ed l'Harmattan : Paris, Montréal (Québec), 1998.
  • Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation, Moteurs d'aviation : colloque international : en commémoration des 100 ans de moteurs d'aviation, 1895-1995 et des 50 ans de SNECMA, 1945-1995, Ed SNECMA : CHAE : Paris, 1996.
  • Von Schiller (Hans) et Karfeld (Kurt Peter), Zeppelinbuch, Bibliographisches Institut Ag. : Leipzig, 1938.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales du monde du travail

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRANMT_IR_2000_4

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Archives nationales du monde du travail - ANMT

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