Origine:

André Fasquel est né à Dijon le 27 mai 1925 et est élevé dans cette ville. Passionné d'aviation, il souhaite devenir pilote de chasse. La Deuxième Guerre mondiale le contraint à modifier ses projets.

Intégré volontairement et bénévolement à un réseau de la Résistance locale (SSMF-TR) entre le 1er février 1942 et 1945, il participe d'une manière active à la recherche de renseignements notamment militaires, achemine le courrier clandestin du réseau, assure le passage en zone libre de centaines de prisonniers évadés. En 1946, il reçoit la Croix de guerre à ce titre.

Il rencontre alors Maurice Alvo, un radiotechnicien passionné de photographie. Ils travaillent ensemble dans une mansarde au 10 de la rue Audra, juste au-dessus de l'Epicerie Fasquel, tenue par les parents d'André. Maurice Alvo se met au service de son don visuel et lui fabrique un agrandisseur. Parallèlement, il est embauché par la Maison Darbois (rue du Chapeau Rouge, à Dijon) spécialisée dans la quincaillerie et la photographie. Il y intègre le département "Photo" où il s'initie au développement. Il se fait rapidement connaître et apprécier lors d'un concours de portraits d'enfants, organisé lors d'une fête de Noël.

Cette manifestation lui assurant un succès certain, il s'installe, en 1947, dans un appartement à Dijon (79 avenue Victor Hugo). Il s'inscrit à la Chambre de métiers et se consacre désormais à la photographie. A partir des années 50 et sans discontinuité, il perfectionne sa formation de base en Suisse (Ecole des arts et métiers de Vevey en 1951), en Belgique (Ecole d'Anvers), effectue plusieurs stages, notamment au sein de l'entreprise Kodak. Il fait alors des prises de vue noir et blanc et couleur en industrie, publicité et portrait. Il réalise des brochures, affiches, press-books, livres, plusieurs panneaux décoratifs à Dijon (salle du conseil municipal, palais des expositions, hôtel Central). Participant à une exposition de cinq photographes avec Kodak à Mâcon, Chambéry, Annemasse, Chalon-sur-Saône et Dijon, ses photos sont sélectionnées par le GNPP (Groupement national de la photographie professionnelle) pour le Salon de Paris et par Kodak pour la Photokina à Cologne.

Soucieux de la transmission, André Fasquel est chargé, 10 ans durant, de cours de technologie photo à la Chambre des métiers. Il en profite pour réorganiser un CAP correct et de valeur. Il anime des journées d'initiation dans les écoles à Colmar, Beaune (Ecole des beaux-arts) et se fait conférencier pour des séminaires Kodak à Bourges, Saintes, Colmar et Dijon. Parallèlement, il forme de nombreux photographes professionnels, recevant et accueillant de nombreux stagiaires, apprentis en travaux pratiques, ainsi que des photographes déjà installés en vue d'un perfectionnement.

Récompensé par de nombreux prix des métiers d'art, André Fasquel crée également son Studio, rue Jean Renaud - passage Darcy.

Il décède à Dijon le 19 février 2007, laissant le souvenir d'un être passionné et passionnant, d'un perfectionniste ne supportant pas la médiocrité, d'un homme sincère, direct, à la droiture exemplaire, en recherche permanente, désireux de transmettre son savoir. Personnalité généreuse, d'une grande humilité, il manifeste jusqu'à la fin de sa vie beaucoup d'attention et d'intérêt pour le travail des autres, sachant rester fidèle tant à sa passion qu'à ses amis. Un personnage également façonné par son humour et son sens de la dérision.

Archives départementales de la Côte-d'Or