Nous avons intégré à ce fonds les photographies qui :

1- étaient conditionnées dans trois caisses en bois sur lesquelles figurait l’inscription : « Diapositives Salle d’astronomie – Univers stellaire – fragile – glace moyenne / DAG ».

2- ont été retrouvées à proximité immédiate des trois caisses en bois, à savoir les six photographies de Lune 80 x 100 cm. Elles présentaient en effet des étiquettes de type « écolier » exactement similaires à celles des clichés vus dans les caisses. On distingue deux types d’étiquettes : les premières, octogonales et ornées d’une frise de pois blancs, se retrouvent sur la plupart des clichés stellaires, sur quelques clichés de la Lune 50 x 60 cm et sur un cliché de la Lune 80 x 100 cm. Les secondes, aux bords arrondis, sont seulement présentes sur les clichés de la Lune, de format 50 x 60 cm comme 80 x 100 cm, et sur la photographie de comète.

3- étaient de même format et présentaient de grandes similitudes dans leur matérialité.

Progressivement, les liens qui semblaient unir toutes ces plaques entre elles et à l’Exposition Universelle de 1937 se sont renforcés. Les recherches ont effectivement permis d’identifier plusieurs clichés, dont certains sont désormais attribuables à Marcel de Kérolyr (1879-1962). Or, cet astrophotographe rattaché à la Station d'Astrophysique de l'Observatoire de Paris à Forcalquier est l’un des principaux astronomes à avoir contribué à la section « Astronomie » de l’Exposition. L’une des plaques semble d’ailleurs légendée « (de ?) (K?)eroly M. 84 ».

Par ailleurs, les clichés stellaires sont couverts au revers d’un film adhésif bleu certainement employé pour servir la muséographie. L’article intitulé « Astronomy at the Palace of Discovery in Paris » publié par Robert Lencement en 1940 semble donner une explication : « The light for each object was studied with care and especially arranged in each room in order to obtain the best effects. Thus, the stellar universe room is in a general darkness where photographs under a slightly bluish light stand out. The whole gives an impression of night ». Il explique également que « These reproductions were all brought to the same density in order to obtain a homogeneous group ».

Si les plaques proviennent bel et bien du Palais de la découverte, quelques doutes subsistent encore du côté de leur datation. Il se peut qu’il s’agisse des photographies exposées dès 1937 pour l’exposition internationale mais aussi d’ajouts postérieurs, des années 1950-60, le parcours du Palais de la découverte ayant été réactualisé après-guerre. Parmi les photographies de grand format, il semblerait notamment qu’il figure un agrandissement sur support souple d’un cliché pris à l’Observatoire du Pic-du-Midi par l’équipe de Bernard Lyot en 1944. Il s’agit d’ailleurs d’une des rares photographies du fonds qui ne présente pas d’étiquette bleue. Dans un compte-rendu de la réunion des membres de la section d’Astronomie du Palais de la découverte datant du 26 janvier 1960, il est question que « Pour la salle de la Lune, Monsieur Dollfus a été en mesure de remettre plusieurs documents » (voir 08 AO 225).

Enfin, il se peut que des photographies bien antérieures à l’Exposition Universelle de 1937 aient été choisies pour être intégrées au parcours. Les photographies de la Lune présentées sous ses différentes phases rappellent les clichés de la Lune obtenus par Moritz Loewy (1833-1907) et Pierre-Henri Puiseux (1855-1928) assistés de Charles Le Morvan au Grand Equatorial Coudé de l’Observatoire de Paris. Si ces agrandissements ont pu être produits à partir de clichés anciens, ils ont très certainement été tirés spécialement pour l’Exposition Universelle de 1937, ou bien plus tard lors des évolutions du parcours de la section d’Astronomie du Palais de la découverte. De même, les clichés reçus des observatoires étrangers ont-ils été agrandis en France ? Les altérations de la couche image visibles sous le verre de doublage de certaines plaques semble attester d’une vie antérieure.