Inventaire d'archives : 35J - Fédération nationale des travailleurs de l'agriculture CGT (FNTA CGT)

Contenu :

Le fonds couvre la période de 1900 à 1981. Il est structuré en quatre sections thématiques.
La première regroupe les documents de congrès et les comptes rendus de réunions du bureau et du secrétariat fédéral de 1920 à 1972 (35J/1-5).
La deuxième présente les publications fédérales, notamment Le Paysan, hebdomadaire fédéral dont le premier numéro est édité le 24 août 1936. Paraissant tout d'abord le vendredi, il est publié tous les dimanches de 1946 à 1966. Il change ensuite de titre pour devenir La Tribune de 1967 à 1981 (35J/6-39).
 
La troisième concerne les activités fédérales de 1900 à 1980 (35J/40-59).
Les documents sont relatifs aux mouvements de grèves, aux négociations des conventions collectives, à la correspondance fédérale, aux élections professionnelles, aux activités de syndicats régionaux, aux relations de la fédération avec des organismes agricoles, à l'Union internationale des syndicats des travailleurs agricoles et forestiers, à la gestion des adhérents.
La quatrième comprend les livres des comptes de la fédération de 1947 à 1979 (35J/60-64).
La cinquième porte sur la formation syndicale et son organisation au sein de l'école d'éducation syndicale. Elle contient les textes et les programmes des cours, les livres comptables de l'école (35J/65-96).
Dans le deuxième dépôt (coté 563J), des dossiers constituent un complément de moindre importance matérielle sur les activités de la Fédération.

Cote :

35J/1-96 et 563J/1-5

Publication :

Département de la Seine-Saint-Denis / Direction des services d'archives
2022
54 avenue du Président Salvador-Allende
93000 BOBIGNY

Informations sur le producteur :

FEDERATION NATIONALE DES TRAVAILLEURS DE L'AGRICULTURE CGT
La Fédération nationale des travailleurs de l'agriculture CGT (FNTA-CGT) tient son premier congrès en avril 1920 à Limoges. À l'origine de sa création se trouvent une multitude d'organisations ouvrières agricoles formées par secteur professionnel. Des syndicats agricoles se constituent puis disparaissent, remodelés par les diverses mutations auxquelles est confronté le monde rural. L'organisation syndicale des ouvriers agricoles remonte à la fin du XIXème siècle. Elle coïncide avec le développement industriel et le début d'une dépression profonde du monde rural. Le mouvement ouvrier agricole est alors multiple et disparate. La promulgation de la loi Waldeck-Rousseau (1884) autorisant la constitution des syndicats facilite l'émergence d'organisations fondées par des salariés et des métayers.
Le premier mouvement de mécontentement s'observe dans le Centre chez les bûcherons et ouvriers viticoles. Journaliers, paysans sans terre ou petits propriétaires, ils sont à l'origine de la création de la première Fédération nationale des bûcherons à la bourse du travail de Bourges. Les premiers syndicats de bûcherons sont issus des grèves des années 1890 et 1891. Ils protestent contre une baisse des rémunérations liée à un affaiblissement de la vente du bois[1]. Le 27 mai 1892, est tenu à Meillant (Cher) un congrès des bûcherons et ouvriers agricoles. Un autre congrès, tenu le 5 juin 1892, regroupe cette fois des syndiqués du Cher et de la Nièvre. Les syndicats de bûcherons disparaissent puis se reconstituent en 1897, puis disparaissent à nouveau. Ils se reconstituent en 1899. À partir de 1900, l'action syndicale est plus structurée. Lors du congrès de Bourges du 29 juin 1902, les bûcherons créent la Fédération nationale des syndicats de bûcherons de France et des colonies. Deux ans plus tard, encore à Bourges (1904) mais cette fois dans un congrès de la CGT et hors séance du congrès, fut décidée la création de l'Union fédérative terrienne, entérinée par le congrès confédéral. Le 1er octobre 1905, une nouvelle tentative fut engagée par trois fédérations : travailleurs agricoles, bûcherons et jardiniers se réunirent à Orléans et formèrent ainsi un comité interfédéral qui donne deux ans plus tard (1907) un nouveau souffle, avec l'aide de la CGT, à la tenue du congrès unitaire de Saint-Fargeau (Yonne). À ce congrès, seuls les délégués des ouvriers agricoles du Midi se prononcèrent pour l'unité globale ; les jardiniers marquèrent des réserves et les bûcherons proposèrent le maintien du comité interfédéral.
De leur côté, les feuillardiers[2] du Limousin s'organisent en syndicats en 1900. Les liens s'intensifient entre différents ouvriers. En dépit du particularisme régional, l'idée d'une unification du mouvement syndical agricole prend de l'ampleur. L'Union syndicale des feuillardiers du Centre est créée en 1910. En 1947, la Fédération des feuillardiers adhère à la FNTA-CGT.
Dans le Bassin parisien, est créée le 12 août 1877 la première Chambre syndicale des ouvriers jardiniers de la Seine. En décembre 1904, est créée une Fédération horticole regroupant des ouvriers jardiniers, maraîchers, champignonnistes et le personnel des cimetières de la Seine. Elle disparaîtra avec la Première Guerre mondiale en 1914. En novembre 1913 les vignerons de la Marne tiennent leur premier congrès durant lequel ils décident leur adhésion à la CGT.
Dans le Midi, les premiers syndicats d'ouvriers viticoles se forment dans les régions côtières en 1890. En 1898, ils projettent de créer une fédération départementale, mais ce n'est qu'en 1900 qu'ils réussirent la création de la Fédération régionale des travailleurs agricoles des Pyrénées-Orientales. La Fédération de l'Hérault puis celle de l'Aude furent créées en 1902 et en 1903, ainsi que le syndicat des ouvriers de la ferme d'Arles-sur-Rhône. Au congrès de Béziers de 1903, ils unifient leurs efforts pour fonder la Fédération générale des travailleurs agricoles et parties similaires de la région du Midi. Acquise aux thèses du syndicalisme révolutionnaire, elle rassemble 15.000 membres[3] et se maintiendra jusqu'en 1914.
Les fédérations existantes deviennent une section départementale. Pour illustrer le climat de la crise du monde rural viticole du Midi en ce début du XXème siècle, il faut rappeler la révolte des « Gueux » languedociens de 1907. Initié par Marcelin Albert, petit exploitant et cafetier, le soulèvement du Languedoc Roussillon se termine dans une répression sanglante.
Le mouvement syndical des gemmeurs[4] de la forêt de Gascogne se développe en 1906. Les syndicats de la Gironde se rapprochent de ceux des Landes le 20 septembre 1921 et créent la Fédération des syndicats des gemmeurs du Sud-Ouest. Le congrès de Saint-Symphorien décide l'adhésion à la CGT en 1937.
Dans le Nord, c'est en 1906 qu'apparaissent les premières organisations syndicales. Au congrès de Melun, le 6 janvier 1907, se décide la constitution de la Fédération des agricoles de la région du Nord. Elle connaît de grandes difficultés et finit par fusionner le 1er janvier 1911 avec la Fédération agricole et horticole.
De 1907 à 1912, la question de l'unité terrienne tombe dans l'oubli. Le congrès confédéral de 1912 au Havre relance la question de l'unité. Un rapport adopté par la commission de délimitation de la CGT conclut à l'organisation d'un congrès que la guerre de 1914 empêche de tenir. Les conditions nécessaires à la consécration de la fusion définitive des organisations syndicales des ouvriers agricoles sont enfin réunies au congrès de la CGT de 1920 à Limoges.
En 1936, les ouvriers agricoles de la Fédération nationale des travailleurs de l'agriculture (FNTA) affiliés à la CGT réunifiée s'emploient à demander la réduction du temps de travail à 9 heures par jour, un réajustement des salaires, la reconnaissance du droit syndical, les congés payés. Ils se dotent d'un journal, Le Paysan (août 1936), et luttent pour obtenir des conventions collectives.
Après la Seconde Guerre mondiale, la France entre dans une nouvelle ère politique et économique. Le monde rural est alors bouleversé par un développement rapide des techniques agricoles. Ses activités traditionnelles disparaissent pour faire place à de nouveaux secteurs.
En juin 1981, la FNTA-CGT fusionne avec la Fédération de l'alimentation pour créer la nouvelle Fédération de l'agro-alimentaire.
 
[1]  Fernand Braudel et Ernest Labrouste, Histoire économique et sociale de la France, T. IV, p. 377.
[2] Ouvrier qui fabrique des cercles en lattes de châtaigniers pour entourer les tonneaux. Il travaille en forêt à l'exploitation de taillis de châtaigniers.
[3] Idem, p. 385.
[4] Ouvrier qui opère une incision de l'écorce des pins pour récolter la résine.
 
 

Informations sur l'acquisition :

Dépôt dans le cadre d'une convention passée ente le Département de la Seine-Saint-Denis et l'Institut CGT d'histoire sociale.
Historique de conservation :
Le fonds d'archives de la Fédération nationale des travailleurs de l'agriculture CGT a été déposé aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis en novembre 1994.
Dans un dépôt postérieur d'un ensemble de reliquats de divers fonds d'organisations CGT figurait un complément de ces archives. Conservé sous la cote 563J, il est signalé à la fin de cet instrument de recherche.

Conditions d'accès :

Communication libre après un délai de 25 ans, sauf pour les documents contenant des informations personnelles qui sont soumis à un délai de 50 ans.

Conditions d'utilisation :

Sur autorisation du déposant.

Langues :

Français.

Description physique :

13 ml

Références bibliographiques :

Braudel (Fernand) et Labrouste (Ernest), Histoire économique et sociale de la France, Presses universitaires de France, 1979, tome IV, 583 p.
Robin (Pierre) et Vigreux (Jean), Renaud Jean, La voix rouge des paysans, Actes du colloque de Marmande (22 et 23 octobre 2011) à l'occasion du cinquantenaire de sa mort. Éditions d'Albret et Association des amis de Renaud Jean, 2012, 550 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Département de la Seine-Saint-Denis / Direction des services d'archives

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD093_008350

Où consulter le document :

Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

Liens