L'intérêt de la carte postale réside dans sa valeur documentaire et artistique. C'est pourquoi il convient de l'étudier de manière globale : créateur, éditeur, l'image au recto et texte de l'expéditeur au verso.

Pour ces différentes raisons, les Archives départementales des Hautes-Pyrénées ont mis en place une politique de collecte des cartes postales depuis le début des années 2000 et qui perdure encore aujourd'hui.

Le contenu de la collection des cartes postales est très hétérogène à la fois de par leur datation et leur contenu. La collection couvre ainsi une large période allant de début de la décennie 1900 jusqu'à la fin du XXe siècle.

Cette collection regroupe un ensemble riche et vaste d'images. On y trouve principalement des paysages, des portraits, des monuments ou des sites culturels et touristiques, mais aussi des illustrations de la vie agro-pastorale et industrielle dans le département des Hautes-Pyrénées.

La carte postale nait en France le 20 septembre 1870 par un décret qui officialise le Carton postal. Mais avant cette date, certains documents circulaient déjà avec une correspondance à découvert. Ils sont considérés comme des « précurseurs » de la carte postale. Ce sont par exemple des cartes à jouer, des billets de visite, des cartes en porcelaine. Parmi ces documents, il faut donner une place particulière aux cartes-poste qui ont emprunté les services de l'administration postale à partir de 1856. Puis en janvier 1873, l'État français émet les premières cartes postales officielles pour le service postal.

Il est ensuite possible de distinguer différentes périodes successives dans la production de cartes postales.

• Les premières émissions officielles des cartes postales apparaissent à la fin du 19e siècle. Cette période marque également les débuts de l'industrie privée, tant en lithographies qu'en reproductions de photographies, puisque l'état ouvre son monopole en autorisant l'édition des cartes postales par des imprimeurs. Les producteurs adoptent ainsi un format standard de cartes postales : 9 x 14 cm.

• Le premier âge d'or de la carte postale s'étend de 1900 à 1918. Au début, la carte postale est encore d'une grande sobriété puisque les épistoliers rédigent le texte au recto de la carte et l'adresse au verso. L'utilisation de la carte postale est ainsi codifiée.

• La carte postale illustrée acquiert ensuite ses lettres de noblesse lors de l'exposition universelle de 1889 puis connait un engouement après l'exposition universelle de 1900. C'est durant cette période que naît l'ancêtre de nos cartes touristiques actuelle. "La Libonis" reproduisant la Tour Eiffel illustrée sur une partie du recto de la carte à côté du texte, le verso étant toujours exclusivement réservé à l'adresse.

Au cours de cette période, de nombreuses maisons commerciales fleurissent en France. Elles développent l'impression et la vente des cartes postales. Mises sans cesse au goût du jour les cartes postales jouissent d'un effet de mode sans précédent. À partir de 1891, nait le concept des cartes postales tel que nous le connaissons aujourd'hui. Des cartes postales qui donnent à voir les monuments, les paysages, les actualités, les personnalités, les reproductions florales, la ménagerie domestique et sauvage des territoires ciblés. Elles descendent dans le domaine des usages courants et deviennent un véritable support de correspondance et de valorisation des régions en France.

Au cours du temps, la place de l'écriture au recto se réduit pour laisser la dominante à l'image. C'est ainsi qu'en 1904, la moitié gauche du verso est libérée de moitié pour accueillir une partie de la correspondance en même temps que l'adresse du destinataire. L'image conquiert donc la totalité du recto.

• Vient ensuite une période semi-moderne qui court jusqu'en 1975. L'ancien format habituel des cartes postales est progressivement remplacé par le format 10.5 x 15 cm à partir de 1950. En revanche, cette période se caractérise souvent par la chute de la valeur documentaire ou artistique des productions de masse des cartes postales.

• Une nouvelle période sous le nom "renouveau moderne" s'ouvre à partir de 1975. Les cartes postales sont dites "modernes" ou "contemporaines". À cette date sonne la parution des premiers annuaires de cotation (Neudin en 1974, I.P.M. en 1975), la création de salons, du décuplement des amateurs, des initiatives prises en matière de production, d'inventaire et de recherches sociologiques ou culturelles.

La phototypie est le premier procédé de tirage des cartes postales, puis la photogravure. Ces deux techniques procèdent de la reproduction d'une vue sur un cliché phototypique ou photogravé (via une plaque au collodion, cuivre…), destinée à multiplier la vue par un tirage à l'encre.

L'apparition des procédés photomécaniques au bromure deviennent ensuite le tirage photographique par excellence. Dans ce cas, le négatif photographique agit directement sur le papier sensible. Son tirage diffère des deux procédés précédents par une meilleure qualité d'image (utilisation de bromure et d'un papier fort, baryté) et l'emploi de la machinerie.