Inventaire d'archives : 1Num32 - Papiers du Père Bulteau (1901-1951)

Contenu :

Le fonds rend compte de l'activité d'un Père missionnaire, Joseph Bulteau, originaire des Brouzils, et parti, à deux reprises, en mission en Corée où il meurt en captivité en 1951. Après un premier article de présentation du fonds, les pièces des articles 2 à 12, principalement des lettres et des sermons, sont classées chronologiquement suivant les différentes périodes de la vie du Père Bulteau. Les articles 13 à 21 constituent un dossier iconographique de photographies et de cartes postales.

Cote :

1 Num 32 1-21

Publication :

Archives de la Vendée
2008

Informations sur le producteur :

En 1923, Joseph Bulteau, élève au séminaire de Luçon, prend la décision de devenir prêtre missionnaire. Le 12 septembre 1924, il intègre le séminaire des Missions étrangères (rue du Bac à Paris et maison de vacances de Meudon), date à partir de laquelle il entretient une correspondance soutenue avec sa famille. Ordonné prêtre en juin 1927, sa destination de mission sera la Corée, territoire sous domination japonaise depuis 1910. Ses préparatifs de départ, notamment l'obtention d'un passeport se font à Paris en compagnie de sa soeur Agnès, venue spécialement pour l'occasion. Quittant la capitale le 18 septembre, le Père Bulteau embarque le 23, à Marseille, sur un paquebot de la compagnie des Messageries maritimes, Le Sphinx.

Sa correspondance comme missionnaire débute par le récit de son voyage ponctué d'escales (Port-Saïd, Djibouti, Colombo, Singapour, Saïgon, Hong Kong, Changhaï, Kobé). Il atteint sa terre de mission le 11 novembre 1927, date de sa première lettre de Corée, nous en comptons 69 jusqu'en 1938. Son courrier parvient désormais en France par la voie du transsibérien, comme l'attestent cinq enveloppes portant le cachet " via Sibéria ". Après un séjour de plusieurs mois à Taïkou (aujourd'hui Taegu, Corée du Sud), notamment pour apprendre le coréen, le Père Bulteau rejoint son poste de Fusan où il s'attache aussitôt à la construction d'une école. Une nouvelle église consacrée en 1936 sera également bâtie. Au cours des années, ses lettres se font plus rares, il faut dire que ses responsabilités s'accroissent et que la visite à ses fidèles le tient souvent éloigné, plusieurs semaines durant, de Fusan.

En 1938, après plus de dix années de mission, il obtient un congé de quelques mois. Cependant le déclenchement de la seconde guerre mondiale l'oblige à un séjour prolongé en France jusqu'en 1950. Il assure alors la charge de curé de paroisses successivement à Jard-sur-Mer, Château-Guibert et Saint-Vincent-sur-Graon, les sermons rédigés pendant cette période en sont le témoignage. Toutefois les Missions étrangères le rappellent à Paris, en 1949, afin de préparer son prochain départ pour la Corée du Sud. En effet, à la suite de la défaite japonaise de 1945, la Corée est désormais partagée en deux zones d'occupation, soviétique au nord, américaine au sud, de part et d'autre du 38e parallèle. En 1948, la création de deux États est effective. Voyageant à bord de La Marseillaise, le Père Bulteau atteint la Corée du Sud le 14 mars 1950. Dans le diocèse de Taïtjen, il prend en charge le district de Kong-Sei-Ri où il ouvre aussitôt un dispensaire. Sa dernière lettre parvenue en France et adressée à sa mère est datée du 12 mai 1950, quelques semaines avant le déclenchement de la guerre qui devait durer trois ans. Le 25 juin, les troupes nord-coréennes envahissent en effet la Corée du Sud, le dispensaire du Père Bulteau est pillé et lui-même est arrêté au mois de juillet. La famille Bulteau restera sans nouvelle jusqu'à la fin de la guerre.

Le sort du Père Bulteau nous est désormais connu par les témoignages de ses compagnons de captivité, le Père Coyos, également des Missions étrangères, et Soeur Eugénie de Saint-Paul de Chartres. Seuls rescapés parmi les religieux arrêtés au début de la guerre, ils seront libérés au printemps 1953 et regagneront Paris via Moscou et Berlin. Les récits de leurs trois années de captivité ainsi que leurs lettres adressées à la famille Bulteau permettent de reconstituer les derniers mois de la vie du Père Bulteau, mort le 6 janvier 1951 dans le camp de Ha-Tiang-Ri en Corée du Nord. Le Père Coyos viendra lui-même aux Brouzils rencontrer la famille Bulteau avant de retourner en Corée du Sud en 1955.

Informations sur l'acquisition :

Prêt pour numérisation, 2001

Conditions d'accès :

Sur autorisation du déposant
Publiable sur internet

Description physique :

Document d'archives
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 21 descriptions

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Vendée

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD085_1NUM32

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