Inventaire d'archives : Couvent des Ursulines de Pertuis

Cote :

104 H 1-14

Publication :

Archives départementales de Vaucluse
2016
Avignon

Informations sur le producteur :

Éléments historiques
A la première page du "Raportoire des papiers des archives" conservé dans le fonds des Ursulines de Pertuis, est donné ce récit des débuts de leur fondation :
"Jésus Maria Joseph
Notre monastère a été établit en simple congrégation dans cette ville l'an mil six cent vingt huit. Nous n'avons pas eu des lettres patentes du roy mais en l'année 1655 sa Majesté nous établit et assura dans notre monastère et dans la possessions [sic] de nos revenus par la quittance du trésor royal pour les droits d'amortissement, vérifiées par la cour du parlement suivant l'arrest du premier octobre 1663.
En l'année 1645 notre St Père le pape donna une bulle pour notre établissement en religion régulière. La révérende mère Séraphique de Labia et la mère des Sts Innocents de Gui vinrent d'Avignon du couvent des Ursulines royales pour recevoir en religion touttes [sic] nos mères et sœurs congrégées qui firent leurs vœux de pauvreté, chasteté et obéissance sous la règle de St Augustin et des constitutions bien approuvées qui nous obligent à l'éducation des jeunes filles et de demeurer en cloture y vivre en communauté régulière sous l'authorité et obéissance de nos seigneurs les archevêques d'Aix."
Le 15 octobre 1628, le conseil de ville de Pertuis délibérait d'établir une maison de la congrégation des vierges sœurs de Sainte-Ursule. Le même jour, les sœurs Sibylle de Vincent, Catherine de Veteris et Antoinette de Marguerit de la congrégation des vierges de Sainte-Ursule d'Aix, placée sous la direction de l'Oratoire de Jésus, prenaient en location une maison, située quartier de Lambert pour une durée de trois ans. La nouvelle congrégation, dans la dépendance des maisons de l'Oratoire d'Aix et de Pertuis, était aussitôt mise sous la conduite de la mère Catherine de Veteris du Revest.
En 1635, sous la pression de l'évêque, la maison d'Aix passa sous le régime de la clôture avec l'assistance des Jésuites. Catherine de Veteris et Anne de Joannis, sorties de cette maison pour fonder celle de Pertuis prirent les dispositions nécessaires à la restitution de leurs dots pour demeurer à la tête de la seconde maison restant sous la direction spirituelle des prêtres de l'ordre de l'Oratoire. De l'inventaire des papiers cité plus haut, on peut déduire que le couvent de Saint-Sébastien d'Aix tenta d'entrainer la congrégation de Pertuis sur la voie de la réforme régulière que celle-ci n'adopta pourtant qu'en 1645, aidée par le couvent des Ursulines royales d'Avignon dont elle adopta les règles et prit le titre de "la Présentation Notre-Dame". Plusieurs réceptions illustrent en 1636 une préférence accordée à la forme congrégée par les familles, telle la sœur de Cariolis quittant la maison d'Aix, où elle avait été reçue en 1631, pour celle de Pertuis et deux jeunes filles originaires d'Aix entrant directement dans cet établissement.
Au premier numéro du même registre un document, aujourd'hui perdu, est enregistré sous cet intitulé narratif : « L'an 1640 les religieuses se réfugièrent à Cucuron à cause de la peste qui désoloit la ville de Pertuis, c'étoit le 12 mai .»
Au terme des trois années de location au quartier Saint-Lambert, au mois d'août 1631, les sœurs de Sainte-Ursule achètent, à la bourgade, au sud de la ville, une première maison avec cour, jardin et passage, autour de laquelle elles vont, de proche en proche étendre leur propriété, construire leur mur d'enceinte et les bâtiments de leur couvent.
Dans la décennie 1630, les travaux se concentrent sur la clôture et des aménagements succincts ; les sœurs s'assemblent régulièrement "à la tribune de l'église et même au "réfectoire ou tribune de l'église servant de parloir".
Après l'épidémie de peste, les premiers actes concernent les achats de matériaux en lien avec la construction de la fontaine. L'adduction de l'eau depuis la source de Saint-Clair vers le monastère opposera les Ursulines aux Capucins dans le dernier quart du XVIIe siècle et aux consuls de la ville dans le premier quart du siècle suivant..
Le 12 mai 1643, la pose de la première pierre de l'église ouvre le grand chantier du couvent.
L'église paroissiale Saint-Nicolas de Pertuis conserve un tableau de Jean Daret, daté de 1648, réputé être la Présentation commandée par les Ursulines de Pertuis à l'occasion de leur claustration.
Le reste du décor et du mobilier de l'église sont mis en œuvre dans la décennie 1660. Au centre du plafond ou lambris donné à prix-fait au menuisier Armedy le 3 septembre 1663, le peintre Honoré Gourret s'engage à réaliser trois tableaux, par contrat du 22 septembre suivant. Un tableau ovale représentant en perspective l'Assomption de la Vierge entourée d'anges avec les apôtres autour de son tombeau. De part et d'autre de cette première toile, deux tableaux ronds, le plus proche de l'autel figurant la Nativité de Notre Seigneur, le second du côté de la porte représentant une Annonciation de la Vierge avec le Père Éternel et l'Esprit Saint dans une nuée. Un saint Augustin et une sainte Ursule seront également peints pour être posés sur les portes, de part et d'autre de l'autel. Des œuvres de ce peintre aixois sont connues ou documentées dans les églises de Cucuron et de la Tour d'Aigues.
Le tabernacle de bois de noyer commandé à la même époque à Joseph Bertrand, sculpteur de Pertuis, fut doré par Jean Gacon qui en signa le contrat le 15 avril 1665.
Le couvent des Ursulines de Pertuis, au diocèse d'Aix, dans le royaume de France, répond à l'enquête diligentée par la Commission des secours instituée par un arrêt du Conseil du 19 avril 1727, à la demande de l'assemblée du clergé de 1725. Sa mission est d'examiner la situation morale et financière des communautés religieuses féminines et de proposer au roi des mesures arrêtées au Conseil des dépêches. L'état dressé à l'occasion révèle une communauté composée de trente-deux religieuses professes, deux novices,deux postulantes, cinq converses et deux tourières, qui emploie deux servantes à gages et un jardinier et qui veille à l'éducation de quatorze pensionnaires.
La vie de ce monastère prospère s'achève avec la Révolution française. Il compte encore treize religieuses de chœur, deux sœurs converses et une tourière qui, le 31 janvier 1791, déclarent toute vouloir demeurer dans leur couvent. Leurs biens saisis sont mis en vente en 1792. Le 28 janvier 1793, l'ensemble des bâtiments du couvent et ses dépendances, estimé à la somme de seize mille livres est finalement adjugé à un groupement de sept acquéreurs au prix de vingt-trois mille livres.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Séquestre révolutionnaire

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 14 articles
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0,10

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires aux archives départementales de Vaucluse
1236 J 2374 Journal des illustres religieuses de l'Ordre de sainte Ursule, avec leurs maximes et pratiques spirituelles tiré des chroniques de l'ordre et autres mémoires de leur vie / composé par une religieuse du même ordre au monastère de Bourg-en-Bresse [Cambounet de La Mothe, Jeanne de (en religion Jeanne de Sainte-Ursule)]. – Bourg-en-Bresse : Joseph Ravoux, 1684.
11 L 397 Traitements et pensions ecclésiastiques : lettre de religieuses ursulines (8 messidor 1798).
2 L 113 Culte et établissements religieux : état nominatif et déclarations des religieuses, état des effets mobiliers immobiliers, revenus et charges du couvent (1790-1792).
Sources complémentaires hors archives départementales de Vaucluse
Archives comm. Pertuis
GG 41 : transaction entre la ville et les Ursulines sur les fontaines ( 26 mars 1705).
Archives dép. Bouches-du-Rhône
Visites pastorales
1 G 334 fol. 90 v° (12 novembre 1632).
1 G 335 fol. 112 (4 mai 1639).
1 G 338 fol. 12-13 (5 novembre 1656).
1 G 445 : passage à la clôture (1644-1645), documents relatifs au cas de la supérieure Catherine de Labia (1659), Petit bréviaire de l'Enfant Jésus, imp. (1660), ordonnance du vicaire général de l'archevêque d'Aix après la visite pastorale (14 juin 1715), catalogue des livres de la bibliothèque du couvent (22 août 1715), état des effectifs, des capitaux, revenus et charges (vers 1730), enquête sur l'inconduite des deux sœurs Vachenc et de la sœur Gabet (1742), exploration des novices et des professes (1739-1745).
Bibliothèque Méjanes d'Aix-en-Provence
Ms 333 Vie des pères de l'Oratoire provençaux par le père Bicais de l'Oratoire (XVIIIe siècle).
Est. B 59 Vue de Pertuis, côté du Midi, dessin aquarellé (fin XVIIIe siècle).
Musée Arbaud, Aix-en-Provence
Dossier 2552 B 6 : documents financiers (1789).
Bibliothèque de la Sorbonne, Paris
Ms 769 Nécrologe, p. 237-252 : notices nécrologiques de plusieurs Ursulines décédées jusqu'en 1684.
Archives générales des Ursulines de l'Union Romaine, Rome
Bc 131 : lettre envoyée au couvent de Rome (1773).

Références bibliographiques :

Bibliographie
Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France. Vaucluse. Pays d'Aygues, cantons de Cadenet et de Pertuis, Paris, Imprimerie nationale, 1981, p. 507, fig. 619-620.
Geraud (Marthe), sœur Marie du Saint-Esprit. Aux origines des Ursulines en France. Compte-rendu de recherches. Lyon, 1999-2000, cahiers avec bibliographie.
Gueudré, mère Marie de Chantal, Histoire de l'ordre des Ursulines en France, 2 vol., Paris, 1958-1960.
Sarre (Alain), Vivre sa soumission. L'exemple des Ursulines provençales et comtadines (1592-1792). Paris, 1997, 671 p.

Localisation physique :

Localisation: Archives départementales de Vaucluse

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD084_IR0001277

Archives départementales de Vaucluse

Liens