Inventaire d'archives : Fonds Paul SIMON

Contenu :

Le fonds est assez succinct et lacunaire. Il se compose exclusivement de quelques archives sur la carrière et des travaux scientifiques menés par Paul SIMON sur le site de Meudon de l’Observatoire de Paris. On trouvera principalement des documents sur l’étude des origines solaires et de l'activité géomagnétique, ainsi que des archives relatives à la gestion du Centre des prévisions et des données de l’activité solaire de Meudon.

Cote :

03 AO 001-016

Publication :

Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur
2017

Informations sur le producteur :

Paul SIMON (1921-2008)
Paul Albert SIMON est né à Saumur le 7 février 1921.
Vie ecclésiastique et carrière scientifique
Engagé très jeune dans le scoutisme et le mouvement Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), Paul SIMON souhaite dès l’âge de 17 ans, en 1938, entrer au séminaire. Sur le conseil de son père, il choisit le séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Son entrée est cependant retardée à cause de la Seconde Guerre Mondiale, durant laquelle il est réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire (STO). Il entre finalement au séminaire en 1942, et est ordonné prêtre le 20 avril 1946 à Notre Dame de Paris.
Ses premières années de prêtrise sont consacrées à l’enseignement. Après des études à la faculté des sciences de l’Université Catholique de l’Ouest (UCO), il est nommé professeur à l’institution Saint-Julien d’Angers en 1949, puis devient chargé de cours à la faculté des sciences de l’UCO.
Il s’initie ensuite à la recherche scientifique et à l’enseignement universitaire en intégrant l’Ecole Normale Supérieur en 1952. Il devient chercheur à temps plein à l’Observatoire de Meudon en 1956, tout en continuant à donner des cours à l’UCO. A la demande de l’évêque d’Angers, il abandonnera temporairement ses activités de recherche de 1961 à 1964, pour assurer la direction du collège Saint-Martin d’Angers, poste qu’il quittera pour raisons de santé.
Réintégré en 1964 au sein du CNRS, Paul SIMON revient à l’Observatoire de Meudon reprendre ses travaux de recherche en radioastronomie. Il est ensuite nommé directeur du Centre de prévision de l’activité solaire, fonction qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1986.
Il consacre alors le reste de sa vie à la paroisse Sainte Bernadette de Vélizy/Chaville, où il anime plusieurs équipes d'approfondissement de la foi ou encore de lecture de la bible sur la paroisse. Surnommé « Père Soleil » par certains paroissiens, il décède le 20 janvier 2008 à Versailles puis est inhumé à Vélizy/Chaville le 25 janvier 2008.
Travaux de recherche scientifique à l’Observatoire de Paris
Titulaire d’une double licence en Mathématique et en Physique et Chimie, Paul SIMON intègre en 1952, au sein du laboratoire de physique de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), la première équipe de radioastronomie française lancée par Yves ROCARD, avec Jean-Louis STEINBERG, Emile BLUM, Emile LEROUX et André BOISCHOT. Très vite, il se spécialise dans l’astronomie solaire, en particulier dans les relations Soleil-Terre.
Après le déménagement de l’équipe à l’Observatoire de Meudon en 1956, il rejoint l’équipe autour du projet du grand interféromètre de Nançay en participant aux observations solaire, et au programme de recherche sur les sources solaires de l’activité magnétique. Toute l’équipe apporte sa contribution à la construction de l’instrument. Ainsi, Paul SIMON propose les services d’un de ses cousins architecte, G. CHEVENOT, choisit par Yves ROCCARD pour la construction d’un laboratoire d’étude et de fabrication d’armes atomiques1. A la mise en service du radiohéliographe, Paul SIMON était chargé avec Yvette d’AVIGNON de dépouiller les observations, et de les publier dans le bulletin « Quaterly Bulletin of Solar Activity ». Il appelait ces bulletins les « yvettogrammes ». Un jour, il fit remarquer à Jean-François DENISSE que les sources solaires n’étaient pas identiques : seules les plus intenses, consécutives à des éruptions, faisaient apparaître tous les lobes du systèmes d’antennes. Ces sources intenses étudiées par Monique PICK et André BOISCHOT sont devenues les « sursauts de types IV » qui ont fait la réputation internationale du groupe.
Sous la direction de Jean-François DENISSE, Paul SIMON prépare également sa thèse en poursuivant le travail commencé par Jean-François DENISSE sur les sources solaires de l’activité géomagnétique. Il la soutient en 1956 sur le sujet des centres solaires radio-émissifs et non émissifs aux longueurs d’ondes métriques. Il participe aussi à l’étude des corrélations entre le passage des taches solaires au méridien central, les émissions radio et les indices d’activité géomagnétique. Les observations de Nançay permettent d’étudier systématiquement les phénomènes qui prennent naissance dans la structure coronale des centres d’activité du Soleil. Avec ces nouvelles données, il décide de reprendre sa thèse à partir de 1978 avec l’aide de Jean-Pierre LEGRAND, physicien au CNRS et membre de la Société Astronomique de France. De 1981 à 1995, ils publient ensemble une série d’articles sur les activités solaires, notamment pour la communauté scientifique solaire dans la revue « Solar Physics », « Astronomy and Astrophysics » et plus spécifiquement à l’attention dans les « Annales Geophysicae ». Pour ces travaux de recherche, Jean-Pierre LEGRAND et Paul SIMON reçoivent en 1993 le prix Charles-Louis de Saulces de Freycinet de l’Académie des Sciences récompensant leur « contribution essentielle à la compréhension de certains mécanismes du cycle solaire ».
D’autre part, Paul SIMON consacre une grande partie de sa carrière au Service International des Ursigrammes et Jours Mondiaux (IUWDS). Soutenu par Raymond MICHARD pour sa réintégration au CNRS en 1964, ce dernier lui confie la direction du centre français de prévision de l’IUWDS en 1965. Paul SIMON transfère rapidement les activités de ce service, basé alors à Bagneux, à l’Observatoire de Meudon. L’IUWDS est née en 1959, d’une collaboration entre chercheurs travaillant sur l’activité solaires afin de pouvoir communiquer rapidement les données solaires. Cette collaboration commence en 1928, lorsque le Général FERRIE utilise un émetteur radio situé au sommet de la Tour Eiffel pour diffuser rapidement aux opérateurs radio les données solaires, géophysiques et ionosphériques fournies par les différentes communautés scientifiques françaises. Il établit ainsi une collaboration en « temps réel », et fédère ces services nationaux en un service international, lorsqu’il devient président de l’Union Radio-Scientifique Internationale (URSI). Les messages envoyés sont appelés des ursigrammes.
Plusieurs programmes de prévisions solaires sont ainsi développés dans les années 1960. En 1962, l’IUWDS, suivant l’exemple de l’organisation européenne SPARMO (Solar Particles And Radiations Monitoring Organization) en 1961, adopte son premier programme de prévisions des phénomènes géophysiques, les GEOALERT, et les phénomènes solaires, les SOLALERT. En 1963 pour l’Année du Soleil Calme (IQSY), Raymond MICHARD, avec d’autres scientifiques, prend en charge le programme SOLFROC de prévision d’activité solaire. En 1966 au sein de l’UAI, est adopté un programme solaire ambitieux « Proton Fale Project » qui propose l’observation coordonnée par tous les moyens existants des éruptions à protons. Pour ce programme, c’est Paul SIMON qui est chargé d’organiser la coopération entre les observateurs et d’effectuer depuis Meudon, la prévision de ces « évènements à protons ». S’inscrivant dans ces programmes de prévisions, le centre de prévision et de données de l’activité solaire de Meudon commence à émettre à partir de l’été 1968, une prévision quotidienne d’activité pour chacun des groupes de tâches présent sur le disque en les classant dans l’une des catégories suivantes : QUIET, ERUPTIVE, ACTIVE et PROTON. Cette grille de prévisions est toujours en vigueur à ce jour.
Paul SIMON participe à deux autres programmes internationaux : celui du CINOF en 1972 pour l’observation « intégrale » d’une éruption et, pour la nouvelle année du Maximum Solaire en 1980-1981, un vaste programme d’observations au sol coordonné avec les programmes purement solaires exécutés du satellite SMM (Solar Maximum Mission). Pour ce dernier programme, Paul SIMON est intégré dans les équipes d’expérimentateurs et il coordonne les programmes d’observations.
A la fin de sa carrière, Paul SIMON devient directeur du Département d’Astronomie Solaire et Planétaire (DASOP) de l’Observatoire de Paris de 1982 à 1984.
Président de la Société Astronomique de France (SAF)
Membre de la SAF en 1974, il en devient président de 1984 à 1987. C’est un président très actif, notamment lors de sa dernière année, en 1987, lors de la préparation des célébrations du centenaire de la Société, avec l’aide d’André CHENEVEZ. Un important colloque de l’Union Astronomique Internationale (UAI) est organisé du 20 au 24 juin sur le thème « La contribution des astronomes amateurs à l’astronomie », qui rassemble plus de 250 participants de 26 pays différents et des chercheurs renommés tels qu’Hubert REEVES ou encore Patrick MORRE. Plusieurs associations se joignent à la SAF pour organiser ce colloque, qui le premier à rassembler des professionnels et des amateurs (qui représentaient les ¾ des participants). Paul SIMON organise également le premier salon international d’astronomie amateur, au premier étage de la Tour Eiffel.
Après sa présidence, il assure la fonction de bibliothécaire au sein de la Société jusqu’en 1996. En plus d’accueillir les lecteurs, il a à coeur de moderniser la bibliothèque avec l’aide d’André CHEVENEZ ce qui permet après son départ, de procéder à une informatisation des fonds et des collections conservés.
Son implication et ses actions menées au sein de la SAF lors de sa présidence et au sein de la Bibliothèque, sont récompensées en 1997 par le prix Gabrielle et Camille FLAMMARION qu’il reçoit avec André CHEVENEZ.
Distinctions honorifiques
Prix des Dames (1984)
Prix Charles-Louis de Saulces de Freycinet (1993)
Prix Gabrielle et Camille Flammarion (1997)

Informations sur l'acquisition :

Les archives ont été déposées par Paul SIMON à la bibliothèque de l’Observatoire de Paris en 1998.
Historique de conservation :
A leur entrée à la bibliothèque de l’Observatoire de Paris, les archives ont alors été cotées en Ms 1073 et ont fait l’objet d’un inventaire succinct. En 2017, le fonds a été classé et recoté en AO. Le présent instrument de recherche en est le résultat.

Description :

Évolutions :
Les possibilités d’accroissement du fonds sont faibles.
Critères de sélection :
Aucune élimination n’a été effectuée sur ce fonds.
Mise en forme :
Le classement thématique initial du producteur, par activité, a été respecté.
Le fonds est structuré est deux parties :
- Déroulement de carrière de Paul SIMON
- Travaux de recherche

Conditions d'accès :

Conformément au Code du patrimoine, l’ensemble du fonds est librement communicable.

Description physique :

Le fonds fait 0.1 ml

Ressources complémentaires :

Voir la version pdf  du présent répertoire
Observatoire de Paris :
Archives
- 17 AO : Fonds Raymond MICHARD. Comprend des archives comportant le nom de Paul SIMON notamment dans les dossiers sur l’Année Internationale du Soleil Calme/International Quiet Sun Year (IQSY) (17 AO 165-199) ; sur le Centre Régional de Prévisions de Meudon (17 AO 200-201) et sur la diffusion des ursigrammes (17 AO 202-204).
D’autres archives sont susceptibles d’être trouvées dans les fonds d’archives de chercheurs avec lesquels il a travaillé à l’Observatoire de Paris (sur les sites de Meudon et de Nançay).
Bibliothèque
Des publications de Paul SIMON sont consultables à la bibliothèque, le lecteur est invité à consulter le catalogue de la bibliothèque 

Références bibliographiques :

Afin de ne pas alourdir la bibliographie avec des ouvrages généraux sur l’histoire de l’astronomie, ou encore l’histoire de l’Observatoire de Paris, nous avons fait le choix de n’indiquer ci-dessous que quelques articles et ouvrages sur la vie et la carrière scientifique de Paul SIMON.
Pour obtenir la bibliographie scientifique de Paul SIMON, le lecteur est invité à effectuer une recherche sur le site internet d’ADS (Astrophysics Data System) .
Ouvrages :
BOURGOIS G., GERARD E., PICK M., STEINBERG J.-L., Histoire du centre de radioastronomie de Nançay, 1989, 32 p.
LE COCGUEN Régis, Les observations optiques du Soleil à Meudon. Histoire et développements instrumentaux, Mémoire destiné à l’obtention du Diplôme Universitaire de l’Observatoire de Paris « Structuration de l’Univers », 2008, 123 p.
MICHARD Raymond, Le Soleil 1966, 128 p.
Observations des émissions radioélectriques solaires à l'aide des appareils sinistrés de la station de radioastronomie de Nançay, 1989, 10 p.
Revues :
MEIN Nicole, « Paul SIMON (1921-2008) », dans l'Astronomie, mars 2008, p.65.
SAUVAL J., « Grand succès pour le colloque de Paris de juin 1987 : La contribution des astronomes amateurs à l’astronomie », dans Ciel et Terre, volume 104, 1988, p.2-4.
de WOILLEMONT Hugues, « Paul SIMON », L’Eglise d’Anjou, janvier 1997, p.22.
Webographie :

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Observatoire de Paris
61, avenue de l'Observatoire
75014 PARIS
Tel : 01.40.51.21.41
mission.archives@obspm.fr
la.bibliotheque@obspm.fr
Site web :
www.bibli.obspm.fr/ 

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR-920489801_maao_scient_simon

Où consulter le document :

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

Liens