Origine:

Né en 1964, Jérôme Bel entre au Centre national de danse contemporaine d'Angers (CNDC) à l'âge de 20 ans pour une année, après avoir suivi ses premiers cours de danse au lycée puis à Bordeaux.

Il se lance rapidement dans une carrière d'interprète qui lui permet de travailler auprès de chorégraphes tels qu'Angelin Preljocaj, Joëlle Bouvier, Régis Obadia, Daniel Larrieu, Caterina Sagna ou plus tard Myriam Goufink. C'est à partir de son expérience avec Caterina Sagna qu'il découvre l'importance du rapport entre le texte et la danse : « Caterina travaillait sur "Lenz" de Büchner et pour la première fois, j'ai fait un lien direct entre le mouvement et le texte. Toute la chorégraphie est basée sur le langage et aucun mouvement n'était arbitraire. » (Pierre Hivernat, « C'est Jérôme », Les Inrockuptibles, Montpellier Danse 1999, p. 12).

Après une expérience de mise en scène auprès de Philippe Découflé dont il est l'assistant lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'Albertville en 1992, Jérôme Bel découvre l'intérêt de se trouver du côté de la conception artistique. C'est en 1994 qu'il crée sa première pièce intitulée « Nom donné par l'auteur ». D'autres créations suivront, pour la plupart diffusées pendant plusieurs années : « Jérôme Bel » (1995), « Shirtologie » (1997), « Le Dernier Spectacle » (1998), « Xavier Le Roy »(2000), « The Show must go on » (2001), « The Show must go on 2 » (2004). Jérôme Bel interroge dans ses œuvres les fondements du spectacle vivant. Il accorde notamment une grande importance à l'échange avec le public qui « parachève le travail » (Fabienne Arvers, « Crypter/décrypter : entretien avec Jérôme Bel », Les Inrockuptibles, n°466, 3 novembre 2004). Nourri par la pensée de Roland Barthes, auquel il se réfère volontiers (au point de désigner sa compagnie des initiales R.B.), Jérôme Bel estime que c'est moins l'œuvre elle-même qui importe que le processus de fabrication du sens. Ainsi une écriture minimaliste, un jeu récurrent sur le texte et des emprunts poétiques et humoristiques à la culture de masse caractérisent ses pièces.

À partir de 2004, Jérôme Bel amorce une sorte de tournant « ethnologique » en se confrontant à des danseurs issus d'un tout autre univers que le sien et à leur vision de la danse. C'est ainsi qu'avec « Véronique Doisneau » présenté en septembre 2004 à l'Opéra national de Paris, il se focalise entièrement sur la figure et la personnalité d'une danseuse classique, tandis que dans « Pichet Klunchun and myself » (2005), il dialogue avec un danseur traditionnel thaïlandais.

Centre national de la danse - Département Patrimoine, audiovisuel et éditions