Les deux atlas décrits dans le présent inventaire contiennent 49 plans classés dans l'ordre des 12 arrondissements anciens de Paris – chacun des 48 quartiers fait l'objet d'un plan, hormis le quartier des Invalides divisé en deux. Ils ont été exécutés entre 1807 et 1821 dans le cadre du cadastre parcellaire, dit « Cadastre napoléonien », ordonné par la loi de Finances du 15 septembre 1807.

Le premier atlas, coté CP/F/31/1, contient les plans du 1er au 6e arrondissement. Le second atlas, coté CP/F/31/2, contient les plans du 7e au 12e arrondissement.

Un rapport de la Direction générale des contributions directes, rédigé en 1900 par l’un de ses administrateurs, M. Arnoux, précise la méthode adoptée pour la capitale :

« Par mesure d'économie, il fut décidé, sur la proposition de l'administration des Contributions directes, qu'on ne procéderait pas à un lever général. On possédait un plan récent de Paris qui présentait une grande exactitude, car il avait été appuyé sur une triangulation soigneusement établie. Ce plan est celui de Verniquet. Entrepris en 1774, il avait été achevé en 1791 ; […] On agrandit, à cet effet le plan Verniquet et on dressa, pour chaque quartier de la ville (elle en comptait alors quarante-huit), une feuille de plan à l'échelle 1 / 2 000 e. Les feuilles ont été divisées en îlots, formés par les rues, boulevards, chemins, etc. ; ces îlots ont été numérotés par quartier et les limites des maisons ont été amorcées sur la voie publique. La partie intérieure des îlots a été coloriée en carmin ; les terres cultivées ont été désignées par des couleurs appropriées. Une légende accompagnait chaque feuille de quartier ; elle indiquait le numéro des îlots, leur superficie, les numéros du parcellaire (pour les propriétés non bâties seulement), la contenance de ces dernières propriétés et leur nature. Tous ces plans, au nombre de quarante-neuf (le quartier des Invalides comptait exceptionnellement deux feuilles), ont été réunion dans un atlas relié, de 1m40 de largeur sur une hauteur de 1m. [...] » (cité par Ernest COYECQUE dans « Les plans cadastraux de la ville de Paris », dans , 35e année, 1908, p. 242-243)Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l'Île-de-France

Concernant le code couleur employé, nous retranscrivons ici la légende explicative la plus complète (CP/F/31/1, pl.2) :

« Explication pour l'intelligence du plan :

1.L'intérieur des îlots bâtis ou masse de maisons est coloré d'une teinte pâle de carmin.

2.Les jardins ou marais sont levés d'une couleur rougeâtre mélangé de vert pomme.

3. Les terres sont dessinées par une couleur analogue à leur nature.

4. Les friches ou terres incultes ont reçu une teinte de vert inanimé.

5. Les gazons sont teints de couleur prairie.

6.Les changements qui doivent s'opérer successivement par le nouvel allignement [sic] des rues, sont tracés et liserés à l'encre de chine pâle.

7.Ceux des bâtiments ou édifices faits depuis la confection du plan de Me Verniquet sont lavés de la même couleur, mais en teinte plate.

8. Tous les objets soit de démolition soit de suppression réunis à la voie publique sont lavés en jaune. »

Malgré leur grande qualité, ces plans cadastraux se révèlent rapidement être trop sommaires pour une évaluation fiscale efficace. Suite à l'arrêté préfectoral du 25 avril 1809, des plans plus détaillés sont exécutés sous la conduite de Philibert Vasserot : jusqu'en 1854 sont levés près de 25 000 plans, une feuille par immeuble, pour les douze arrondissements anciens de Paris (AN, CP/F/31/3 à 72). Ces feuilles d’immeubles sont ensuite regroupées par îlot en vingt-quatre atlas (AN, CP/F/31/73 à 96).