Origine:

Rattachements successifs du parc

Le parc des alcools de Longuefuye est un lieu de stockage d'alcool. Lors de sa création, il dépend du Service des poudres du ministère des Armées. Dès 1941, ce service étant supprimé, le parc de Longuefuye est rattaché au Service des alcools du ministère des Finances (service fondé en 1935, et organisé sous forme d'une régie commerciale). D'autres lieux de stockage lui sont attachés, tel le parc de Gièvres dans le Loir-et-Cher ou encore de Ris-Orangis dans l'Essonne. En 1985, le Service des alcools est supprimé. Ses activités sont transférées au ministère de l'Agriculture et sont réparties entre le Fonds d'intervention et de régularisation du marché agricole du sucre (FIRS) et l'Office national interprofessionnel des vins (ONIVINS). En 2005, cet office fusionne avec Oniflhor (Office National Interprofessionnel des Fruits, Légumes, Horticulture) et devient Viniflhor (Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture). Le 1er avril 2009, l'office est intégré à l'établissement public national FranceAgrimer placé sous la tutelle des ministères chargés de l'agriculture et du budget. FranceAgrimer lance en 2010 un appel d'offres pour la vente du parc des alcools de Longuefuye. L'activité du parc cesse le 31 décembre 2010. Il est racheté par une entreprise privée en 2011.

Construction du parc

Les travaux de construction du site ont débuté en novembre 1939. En juin 1940, l'autorité militaire allemande décide l'arrêt des travaux et occupe le parc. Après une reprise partielle en juin 1942, le chantier est à nouveau suspendu en décembre de cette même année. Les travaux ne reprennent qu'en septembre 1944 et s'achèvent en 1950.

Le projet de départ, établi en 1939, est modifié lors de la reprise des travaux en 1944. Les réservoirs dispersés dans les bois sont regroupés. Certains des réservoirs bombardés par les alliés en 1944 sont ainsi reconstruits.

Les travaux consistent en la construction d'un parc de stockage d'alcool d'une capacité totale de 520 000 hl (20 réservoirs de 2500 m3 chacun, et 2 réservoirs de 1000 m3), d'une station de pompage d'alcool et d'un embranchement particulier de voie ferrée. Les travaux sont exécutés par 3 entreprises. La Société générale d'entreprises est chargée : du génie civil, de l'exécution des terrassements, des fondations des réservoirs, des merlons de protection autour des réservoirs, des routes de circulation (dans le parc et à l'extérieur du parc depuis le bourg de Longuefuye), de la construction de l'embranchement particulier et de la station de pompage. La Société des Forges et Ateliers de construction de Jeumont est chargée quant à elle de la fourniture et du montage des 22 réservoirs métalliques. Enfin, la Société parisienne pour l'industrie électrique se voit confier l'installation du pipe-line reliant les réservoirs à la station de pompage ainsi que l'installation intérieure de la station de pompage.

De décembre 1939 à juin 1940 des centaines d'étrangers (austro-allemands et espagnols notamment), internés au camp de Meslay-du-Maine, travaillent pour les différentes entreprises chargées de la construction du site. Lors de la reprise du chantier, en 1945, des prisonniers de guerre allemands intègrent le chantier.

Après la mise en exploitation du parc en 1950, les bâtiments techniques, administratifs et les logements pour le chef de l'entrepôt et le gardien sont construits.

Lexique

Attachement : COMPTAB. (concernant différents domaines : archit., bât., comm., industr., trav. publ.; souvent empl. au plur.). Relevé généralement quotidien, dans différentes entreprises (construction, usine de produits fabriqués), des travaux effectués, notamment quand ils doivent ensuite être cachés, et des dépenses qui en découlent (matériaux, machines, main-d'œuvre employés), liant ainsi patron et subordonnés.

Travaux par attachement : Travaux dont les dépenses sont payées à partir de ces relevés quotidiens réunis en un document souvent appelé bon d'attachement

Épalement : synonyme de jaugeage

Gazogène : véhicule équipé d'un moteur gazogène c'est-à-dire qui permet de produire un gaz combustible à partir de matières solides et combustibles tels que bois, charbon de bois, coke ou anthracite, permettant d'alimenter des moteurs spéciaux, dits à gaz pauvres, des moteurs à explosion classiques ou bien des chaudières.

Flegme : DISTILL. Produit, souvent toxique, obtenu au début de la distillation d'un liquide alcoolique (sirop fermenté, jus de betteraves ou de grains).

Merlons : Levée de terre destinée à servir de protection contre la chaleur, les projections ou les ondes de choc.

Archives départementales de la Mayenne