Origine:

L'industrie de la conserve a permis de faire de grandes avancées dans le domaine de la nutrition. En 1784, Nicolas Appert, confiseur, cherche un nouveau procédé de conservation : chauffer au bain-marie un récipient fermé hermétiquement. Joseph Colin, confiseur nantais, applique ce procédé avec succès. Cependant, il faut attendre 1824 pour qu'une manufacture puisse fabriquer des boîtes de conserves en masse. Suite à ce succès, d'autres conserveurs suivent le mouvement et un grand nombre de conserveries se multiplient sur les côtes de la Bretagne et de la Vendée grâce à la proximité des ports de pêches.

Au début du XIXème siècle, Douarnenez est un port sardinier à l'activité importante et attire des fabricants de conserve « étrangers ». Le procédé de conserve industriel connait un fort développement en raison de l'arrivée, en 1863, du chemin de fer à Quimper et de la libéralisation des échanges entre la France et la Grande-Bretagne qui ouvre les marchés.

À Camaret, à partir des années 1840, l'industrie de la conserve s'implante progressivement. Entre 1874 et 1880, cinq conserveries s'installent dans le port de la presqu'île. Ces installations sont tardives par rapport au mouvement général en Bretagne méridionale. À Douarnenez, les premières usines apparaissent dès la fin de l'année 1840. Après la faillite de l'établissement d'Alfred Caradec, en 1883, le nombre d'usines va se stabiliser à quatre jusqu'au début du XXème siècle. Puis, au début des années 1910, il n'y en a plus que trois ; ensuite deux au milieu des années 1920. Pour finir, il ne restera qu'une seule conserverie au début des années 1950 : la conserverie de sardines Béziers.

René Béziers, industriel douarneniste, demande l'autorisation de construire sa première usine à Douarnenez. Puis, il étend son entreprise et achète un immeuble servant à la fabrication des conserves de sardines à l'usinier Garrec en 1888. L'entreprise Béziers possède plusieurs conserveries dans plusieurs communes du Finistère et du Morbihan : Doëlan, Audierne, Camaret-sur-Mer, Ile Tudy, Ile d'Yeu, Lorient, Saint-Guénolé-Penmarch. Durant la Première Guerre mondiale, certains bâtiments de Béziers servent de caserne pour les soldats et de dépôts pour le matériel et les chargements des navires naufragés. Face aux difficultés économiques et à la concurrence d'autres pays comme l'Espagne, René Béziers ouvre une usine à Setúbal au Portugal. En 1917, les ouvriers se mettent en grève et détruisent les machines suite à l'installation des sertisseuses automatiques. L'ensemble des usines Béziers reste en activité longtemps jusqu'au milieu des années 1950-1960. L'usine Béziers, installée à Douarnenez, est ensuite reprise par Saupiquet et ferme en 1972. Aujourd'hui, les différents établissements de la conserverie Béziers sont reconvertis en commerces et/ou démolis comme c'est le cas à Camaret-sur-Mer.

Langue des unités documentaires: Français

Localisation physique: 504

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales du Finistère