Inventaire d'archives : Inventaire de la série F : fonds Laloy

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Nous ne saurions mieux retracer l'histoire du fonds Laloy qu'en reproduisant ce qu'écrivait mon regretté prédécesseur Pierre Gautier, dans son rapport au Préfet de 1911, au lendemain du jour où ces documents entrèrent aux Archives de la Haute-Marne : ce rapport a été reproduit dans le Bibliographe moderne, année 1912 - 1913, pages 139 et suivantes.
Conservées au château de Massilly (Saône-et-Loire), chez la petite nièce de Laloy, et données par elle aux Archives, grâce aux bons offices du secrétaire de la Société d'Archéologie de Chaumont, M. l'abbé Lorain, sous la double condition qu'elles formeraient un fonds spécial portant le nom de "Fonds Laloy" et qu'un inventaire en serait dressé le plus tôt possible, ces collections présentent un intérêt considérable pour l'histoire de ce département, tant par le nombre des documents qui n'est certainement pas inférieur à 12 000, que par leur origine et leur valeur historique. Pierre Antoine Laloy, né à Doulevant (Haute-Marne) en 1749, mort à Chaumont en 1846, fut successivement avocat, procureur-syndic de la commune de Chaumont, administrateur du Département, membre de l'Assemblée Législative et de la Convention, des Comités de Salut Public et de Sûreté générale, président de la Convention, du Conseil des Cinq Cents et des Anciens, membre du Tribunal puis du Conseil des Prises; rien donc de surprenant que les papiers qu'il a laissés contiennent de nombreux documents se rapportant à ces diverses fonctions.
On y trouve, en effet, un certain nombre de dossiers de procédure et de titres de famille qu'il pouvait détenir comme avocat,ainsi que de curieux recueils manuscrits de plaidoirie datant du XVIIème siècle. Chargé des affaires de l'ordre de Malte devant la bailliage de Chaumont avant 1789, il possédait aussi de ce chef bon nombre de titres et de documents anciens provenant des Commanderies de Thors et d'Esnouveaux ; enfin, désigné par l'historiographe Moreau pour collaborer au Dépôt des Chartes, il avait sans doute été autorisé par diverses maisons religieuses à emporter chez lui, pour les copier, quelques titres de leurs archives. Un inventaire des meubles de l'abbaye de Longuay, en 1790, conservé dans la série Q des Archives Départementales, mentionne une layette des archives de cette maison comme se trouvant à cette date de 1790 "chez M. Laloy, avocat à Chaumont". Laloy joua un rôle important au début de la Révolution à Chaumont : son frère, Jean-Nicolas, fut député du Tiers de ce bailliage à l'Assemblée Constituante ; parmi les documents remis aux Archives, rien d'étonnant que figurent bon nombre de pièces manuscrites ou imprimées relatives à l'Assemblée des Trois Etats du bailliage et à la rédaction des cahiers : parmi elles, l'original du cahier des avocats de Chaumont, celui du Tiers Etat du bailliage et d'un certain nombre de paroisses ainsi que l'acte de la communauté de Bar-sur-Aube nommant Beugnot son député. Enfin tous les papiers et le registre des délibérations du Comité permanent constitué à Chaumont le 30 juillet 1789 pour s'organiser contre les brigands. De nombreux documents sur la formation du département et particulièrement des notes de séances du Comité de division de l'Assemblée Constituante, proviennent certainement de son frère Jean-Nicolas ; d'autres viennent de la Commission chargée de la conversation des immeubles de la Liste civile et de la Commission de révision des Jugements criminels en l'an VI, dont Laloy fut un des membres.
Un certain nombre d'autres liasses ont encore sur leur couverture des analyses de la main de Peuchot, premier archiviste de la Haute-Marne ; elles ont certainement fait partie jadis du dépôt départemental. Ainsi, une liasse de correspondance entre l'administration centrale du département et le district de Bourmont durant l'an III ; d'autres, très curieuses, relatives à la Police et Sûreté générale pour le même district et aux maisons d'arrêt du district de Saint-Dizier de 1792 à l'an III ; enfin des procès-verbaux des assemblées primaires d'un certain nombre de cantons pour les élections de l'an VI.
Exilé comme régicide en 1814, Laloy occupa les dernières années de sa vie, de 1830 à 1846, à préparer un grand dictionnaire historique de la Haute-Marne. Il ne put le faire paraître. Ce fut son secrétaire, Emile Jolibois, qui, ayant eu entre les mains la plupart des papiers de Laloy, publia l'ouvrage en 1858. Toutes les communes du département se trouvaient représentées dans ses cartons par un dossier contenant, soit des notes de Laloy, soit le plus souvent une série de documents authentiques empruntés à des collections publiques. Ainsi les papiers Laloy comprenaient une grosse liase de documents sur le Couvent des Minimes de Bracancourt, et parmi ces pièces, un cartulaire ou Recueil des titres de cette maison, du milieu du XVIème siècle, débutant par un récit de sa fondation, des procès-verbaux de sa destruction par Viard, capitaine du château de Blaise en 1567, et du sac qu'elle avait subi en 1563 sur l'ordre de la comtesse de Porcien, différents titres mentionnant des épisodes intéressants des guerres de religion et l'incendie allumé par les Calvinistes en 1629 ; une notice sur le sépulcre de l'église de Bracancourt et les sépultures que l'on y voyait en 1597, enfin un inventaire des titres du couvent daté de 1707. Le dernier historien de Bracancourt a bien entendu complètement ignoré la plupart de ces documents.
De même les fonds du chapitre de Langres et du chapitre de Chaumont, avaient été explorés avec discernement . On retrouve provenant du premier de ces chartiers, un cartulaire sur papier du XVème siècle comprenant la copie de 50 actes datés de 1159 à 1337, un important pouillé du diocèse du XVIIIème siècle, un compte du chapitre de 1398, plusieurs rouleaux d'enquêtes du XIVème siècle relatives à des déprédations commises sur les terres du Chapitre par des seigneurs de la Comté , une très curieuse lettre de menaces de l'un deux , Jean d'Igny, datée de 1340 ; des copies authentiques et quelques-unes anciennes, de tous les diplômes carolingiens conservés jadis aux Archives du chapitre, les procès-verbaux d'élection de l'évêque Claude de Longwy en 1529, le testament de cet evêque en 1553, les testaments des évêques Gui Bernard (1481) et Michel Boudet (1529), plusieurs pièces relatives aux démêlés de l'évêque Louis de Poitiers avec le chapitre en 1319, parmi lesquels une lettre du chapitre Notre-Dame de Paris (1321); une pancarte d'Heraclius, archevêque de Lyon, de 1157, le procès-verbal de l'entrée à Langres de l'évêque Jean d'Amboise en 1497, un certain nombre de documents sur la Ligue dans l'évêché de Langres, l'aveu et le dénombrement des terres de l'évêché en 1464, un dossier sur la Pragmatique Sanction de Bourges, les Cahiers de doléances du clergé de Langres aux Etats Généraux de 1588 et 1649, plusieurs discours autographes de l'évêque de la Luzerne et son diplôme de bachelier en théologie, le procès-verbal d'établissement des Jésuites au collège de Langres en 1630.
Du chapitre de Chaumont vient un cartulaire sur parchemin de la chapelle Saint-Nicolas du début du XVème siècle, une lettre autographe du fondateur du chapitre, Jean de Montmirel, évêque de Vaison (1478), un compte de 1533, le plan du choeur de l'église par J-B Bouchardon.
De l'abbaye de Saint-Urbain, un important inventaire des titres de cette abbaye de la main de Peuchot, premier archiviste de la Haute-Marne et datant de la fin du XVIIIème siècle ; divers documents relatifs aux démélés de l'abbaye avec Jean de Joinville, le chroniqueur, une superbe pancarte de Guillaume, évêque de Châlons, datée de 1132, un mandatement de Charles VII relatif aux ravages des Anglais (1437).
Deux grosses liasses de documents proviennent de l'abbaye de Montier-en-Der, parmi lesquels un cartulaire du XVIIIème siècle pour le prieuré de Perthes (titres du XIème au XIVème siècle), un inventaire des titres de l'abbaye du XVIIIème siècle,des procès-verbaux des chapitres généraux de 1514 à 1541, un nécrologe du XVIIIème siècle, le procès-verbal de la Réforme en 1659, un acte mentionnant les ravages des Allemands en 1366.
Les archives du prieuré de Vignory ont été elles aussi, l'objet de nombreux emprunts ; presque tous les documents signalés comme perdus par M. d'Arbaumont, dans son édition du Cartulaire de Vignory, se retrouvent dans ces dossiers, parmi lesquels la charte des survenus donnée par Jean, sire de Saint-Dizier, en 1351, et un terrier du prieuré en 1375.
Les Archives de La Crête ont donné une suite de chartes des ducs de Lorraine, Simon (1181) et Mathieu (1235) et de la duchesse Berthe (1184) ; l'abbaye de Poulangy, deux fortes liasses de titres du XIIème et XIIIème siècle ; la commanderie de Thors la plus ancienne charte en langue vulgaire connue pour la région (1324) et des documents fort curieux sur la maison du Temple de Wassy (XIIIème siècle) ; les Archives municipales de Chaumont, un terrier de 1623, toute une série de statuts de corporations (XVème - XVIIème siècle) et une copie des lettres patentes instituant le douaire de Marie Stuart ; la commanderie d'Esnouveaux sa charte de fondation (1187). On y trouve encore une liasse de procès-verbaux de visite des hermitages du diocèse au XVIIIème siècle ; un cartulaire de l'abbaye de Septfontaines du XVIIème siècle contenant des titres depuis 1123 ; une liasse de titres anciens depuis 1216 pour l'abbaye du Val-des-Ecoliers, une histoire de cette abbaye du XVIIème siècle et un fragment important de l'inventaire des titres conservé aux Archives ; une liasse de pièces provenant du couvent des Minimes de Méchineix ; une information sur la mort et les miracles du Père Honoré, capucin de Chaumont ; des cartulaires municipaux du XVIIème siècle pour Chaumont et Joinville (1561 - 1679) ; diverses chartes de franchises, l'édit de création du présidial de Langres par Henri III (1578) ; de nombreuses chartes des évêques de Langres depuis 1101 (3 chartes de 1101 provenant du prieuré de Saint-Didier de Langres) et des évêques de Toul depuis 1162, des évêques de Troyes, Meaux. Huit chartes des comtes et comtesses de Champagne de 1216 à 1261 ; treize chartes de seigneurs de la maison de Joinville dont cinq émanées de Jean le Chroniqueur de 1132 à 1311 ; une autre de Gauthier de Brienne, duc d'Athènes (1321) ; un terrier de Clairvaux du XVIème siècle; un pouillé du diocèse de Troyes de 1407, un petit cartulaire en rouleau du début du XIIème siècle pour le prieuré clunisien de Vendeuvre (Aube), et plus de quarante lettres patentes ou mandatements émanés des rois Philippe III, Philippe IV, Louis X, Philippe V, Charles IV, Philippe VI, Jean II, Charles VI, Charles VII, Charles VIII et Louis XII.
Enfin la série C, intendance de Champagne, a fourni une série de dossiers relatifs à la confirmation des privilèges de la ville de Langres et d'un certain nombre de communautés à l'avènement de Louis XVI, à des magasins de grains établis à Langres à la fin du XVIIIème siècle, à la culture de la vigne dans la généralité de 1751 à 1780, ainsi qu'au bureau intermédiaire de l'élection de Joinville en 1788.
Ce procès-verbal de reconnaissance sommaire est pour nous particulièrement précieux. Il constituait une préface, une introduction au classement dont Pierre Gautier laissait la suite à son successeur.Mais il ne portait pas sur la totalité du fonds, car en 1912, un second lot de documents entrait aux Archives de la Haute-Marne, comprenant en majorité des documents de l'époque révolutionnaire et accessoirement des titres de famille ou pièces généalogiques, enfin quelques pièces à ajouter à la série topographique déjà répertoriée en 1911-1912. Le tout n'avait pu faire l'objet en 1913 que d'un travail de reconnaissance sommaire et fut placé, sans être enliassé, à côté des 80 portefeuilles répertoriés.
Voici ce que disait Pierre Gautier, dans son rapport, du supplément versé en 1913 :
Parmi ces derniers documents, qui sont au nombre de plusieurs milliers, il convient de citer une liasse de pièces de correspondance provenant du Directoire du District de Chaumont et de l'Administration centrale du département en 1792 et 1793 ; des papiers de la Commission nommée par la Convention le 25 juillet 1793 pour préparer la vente des meubles et immeubles de la Liste civile ; l'inventaire des papiers trouvés aux Tuileries après le 10 août 1792 ; le procès-verbal de l'Assemblée électorale du Département de la Haute-Marne en mai 1790 ; le procès-verbal de l'Assemblée du Bureau intermédiaire de l'élection de Chaumont en octobre 1788 ; la collection des brevets des officiers et sous-officiers du premier bataillon de volontaires de la Haute-Marne en août 1791; une liasse de titres sur la famille d'Audemars, seigneurs de Saint-Martin-lès-Juzennecourt ; le manuscrit de la statistique du Département en l'an X, et toute une série de titres relatifs aux communes de : Arc-en-Barrois (1837); Augeville (1332, charte de Jean le Bon vidimant un acte de Charles IV le Bel en faveur de Pierre de Baufremont) : Aulnay (Aube, XVIIIème siècle) ; Autreville (1474) ; Blessonville (XIXème siècle) ; Chaumont (livre des anniversaires de l'église Saint-Jean Baptiste XVème siècle, copies des cartulaires municipaux de Chaumont) ; Froncles (XVIIIème siècle) ; Germainvilliers (1669) ; Giey-sur-Aujon (1556). Lettres patentes de Henri III pour Antoine de Vienne) ; Hortes (1630) ; Joinville (1771 : donation de bourses d'apprentissage) ; Luzy (1737 - 1771) ; Meuvy (franchises accordées par Gui de Choiseul en 1394) ; Medonville (1478) ; Montsaon (XVIème siècle - 1802 ; titres d'un terrage ayant appartenu aux familles Dillon, Fagotin et Thomassin) ; Pars (Aube ; XVIIIème siècle) ; Plancy (charte de Philippe V le Long, de janvier 1310) ; Poissons (1596) ; Reclancourt (1252 - 1668) ; Rouvres (1627 - 1631) ; Sacey (Aube) (XVIIIème siècle) ; Saint-Urbain (1613) ; Sarrey (1638) ; Soncourt (XVème siècle ) ; Vaudrémont (1216 - 1305) ; Vignory (1504 : dénombrement du comté de Vignory pour l'évêque Jean d'Amboise) ; Villiers-le-Sec (1549), et la Ville-aux-Bois (XIXème siècle).
L'ensemble du fonds Laloy avait donc besoin en 1914 d'un récolement et d'une refonte. C'est au cours de ce travail que nous envisageâmes la rédaction d'un répertoire, puis d'un véritable inventaire.
Voici d'abord les résultats du récolement : nous ne sommes pas certains d'avoir vu et cité toutes les pièces signalées par Pierre Gautier dans les deux rapports ci-dessus. Il reste même à retrouver les cahiers de doléances des deux paroisses d'Aulnay et Lachapelle-en-Blézy et une partie de la collection des pouillés du diocèse de Langres, que Pierre Gautier avait fait figurer dans son Catalogue des Manuscrits des Archives départementales de la Haute-Marne, adressé à la Direction des Archives en 1913, mais non publié. Quant au mode de classement , voici les quatre subdivisions :
1°) Une collection, je dirais même un fonds correspondant aux fonctions des frères Laloy et aux dates de leur vie (F. 1 à F. 100). La disparition de Jean-Nicolas, l'aîné et le moins connu des deux frères, mort comme Conseiller de Préfecture de la Haute-Marne dès 1804, n'interrompt pas la formation du fonds qui continue à s'aligner aux deux sources bien distinctes déjà signalées par Pierre Gautier : les dossiers de l'Administration départementale de la Haute-Marne, d'une part, les dossiers des Commissions des Assemblées législatives à Paris de l'autre. Pierre Gautier n'avait eu le temps que de les examiner, mais non de les classer. Nous avons vivement regretté à ce propos la perte de feu l'abbé Lorain qui les avait étudiés en grand détail et qui n'eût pas manqué de nous donner de précieuses indications.
Nous n'avons pu utiliser que la première et la moins importante des deux biographies rédigées par ce dernier, celle de J-N. Laloy, publiée en 1913 dans les mémoires de la Société des Lettres de Saint-Dizier. Quant à la biographie de P.A Laloy, le manuscrit est resté entre les mains de l'éditeur. Faute de celle-ci, faute également de tout répertoire de la Série L du département de la Haute-Marne et de toute publication extraite de celle-ci, nous avons cru ne devoir donner à cette première partie que le caractère d'un simple répertoire.
2°) Parmi les collections où P-A. Laloy a fait oeuvre d'historien, la plus importante est sans conteste celle qu'il a consacrée à Chaumont (F. 101 à F. 269). Les analyses dont il accompagne la plupart des pièces sont plus précises qu'ailleurs, le choix fait avec beaucoup plus de méthode et de compétence, surtout en ce qui concerne la partie finale (bailliage de Chaumont, offices municipaux, topographie). C'est d'après leurs souvenirs d'avocats ou d'après des traditions très précises que les deux frères ont choisi les curieuses pièces des liasses F. 170 et suivantes. J'ai remarqué que Emile Jolibois, dans son histoire de Chaumont avait complètement négligé d'utiliser cette documentation pittoresque.
J'ai suivi dans l'Inventaire, en le développant parfois de façon considérable, le répertoire que Pierre Gautier avait donné dans son rapport de 1913, et que je n'ai pas reproduit ci-dessus. J'ai continué également, mais non sans hésitation, à répartir par matières une liasse de minutes notariées, véritable série de pièces justificatives des délibérations de la ville de Chaumont. Leur publication dans l'ordre chronologique eût complété les "Délibérations des Esluz de Chaumont" proprement dites qu'à publiées le docteur Forgeot :"Annales de la Société d'Histoire, d'Archéologie et des Beaux-Arts de Chaumont, 1907 à 1913". Sur la collection de minutes notariées, voyez la note placée sous la cote F. 117. Mais là encore le travail était trop avancé, beaucoup de pièces avaient déjà été analysées et classées par P.A Laloy. Sans parler des pièces peu lisibles, mises au rebut, fort peu restaient ficelées comme elles l'avaient été jadis, à la façon des minutes des anciennes juridictions.
3°) La collection la plus riche en originaux des XIIème et XIIIème siècles est la collection dite des localités de la Haute-Marne et de la région (F.270 et suivantes). Pierre Gautier l'avait déjà classée dans l'ordre alphabétique de celle-ci. Il n'avait fait d'ailleurs qu'achever le travail commencé par P-A Laloy lui-même, sur le plan d'un Dictionnaire Historique de la Haute-Marne à la rédaction duquel elle devait servir. On a vu dans son rapport de 1911 ci-dessus comment cette oeuvre ne fut achevée et publiée qu'en 1858 par Emile Jolibois son secrétaire. Je rappelle que ce dernier forma, à cette occasion, une seconde collection, moins importante, empruntée elle aussi, aux Archives départementales, et qui se trouve, depuis sa mort, à la Bibliothèque de la Ville de Chaumont : inventaire très sommaire publié dans le tome XXI du Catalogue des Manuscrits des Bibliothèques publiques de France p.37-39. Pierre Gautier avait également remarqué, bien avant 1911, l'absence régulière, dans les séries anciennes de la Haute-Marne, de presque tous les documents cités dans le dictionnaire de Jolibois et dans ses autres ouvrages : voyez sa brochure extraite de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes : notes sur les archives de la Haute-Marne. Paris 1906 in-8°. Aussi se hâta-t-il, dès la solution de cette énigme et la découverte du Fonds Laloy, de publier une longue liste des localités intéressées, avec les dates extrêmes des pièces. Nous n'avons pas cru devoir la reproduire ci-dessus à la suite du rapport de 1911, puisque nous n'avons fait que la développer.
Il y a donc de bonnes raisons, en fait, de ne pas regretter un classement plus rationnel consistant, par exemple, à placer toutes les pièces dans l'ordre des fonds des séries G et H ou des autres séries dont elles proviennent. La plupart des chemises étaient déjà constituées par P-A Laloy ; beaucoup portaient de sa main des analyses très détaillées. On verra ci-dessous, avant la liasse F 270, comment nous avons essayé de suppléer à l'absence de ce classement rationnel. On y trouve également quelques détails sur le mode de classement et l'inventaire de cette série.
J'ai traité à part, et en dehors du classement par localités, la collection concernant Langres (Deuxième partie, chapitre III). Celle-ci n'avait pourtant, à l'origine, aucun cadre de classement propre et ne se faisait remarquer que par son abondance.Son inventaire est devenu aussi détaillée que celui de la collection concernant Chaumont. J'ai voulu la faire servir à compléter l'inventaire imprimé du fonds de l'Evêché de Langres et le futur répertoire du fonds du Chapitre de Langres dont le hasard seul l'a séparée. Reste à se demander si les emprunts ont été faits uniquement aux fonds ecclésiastiques de Langres. P-A Laloy qui séjournait peu à Langres, a-t-il exploré les archives municipales de cette ville comme il a exploré celles de Chaumont ? On pourrait examiner en détail, à ce point de vue, les très curieux mémoires, sentences et procédures des XVème, XVIème siècles qui résument l'histoire des conflits de la commune avec ses voisins et avec le Roi. Aussi riches qu'aient été les fonds du chapitre et de l'évêché en procédures de ce genre , il me semble difficile de croire qu'ils aient suffi à former à eux seuls toute la seconde partie de la collection concernant Langres. De toute façon celle-ci compense dans une certaine mesure la perte des archives municipales de Langres brûlées en 1892.
Les quelques subdivisions de la partie finale du Fonds Laloy concernant différentes familles de la région, l'histoire de l'ordre de Malte, l'administration des biens de la famille d'Orléans aux environs de Chaumont et d'Arc-en-Barrois, au début du XXème siècle. Sauf la première, elles n'ont qu'un caractère tout à fait accessoire. De même l'amas final des notes bibliographiques, de fiches, de coupures, de journaux faites au jour depuis 1830 environ sur les sujets les plus inattendus. Leur seul intérêt est de montrer avec quelques soins P-A Laloy exilé suivait les évènements politiques de cette époque ; entre autres, la transmission des cendres de Napoléon en 1840. Sur ses opinions, sur le choix des livres de sa bibliothèque, d'ailleurs perdue, nous ne savons à peu près rien ; sans doute l'abbé Lorain, plus heureux que nous, aura-t-il pu donner dans sa biographie quelques indications.
Nous ne pouvons de même appécier sa valeur d'érudit et d'écrivain faute d'aucun fragment entièrement rédigé par lui, à moins toutefois d'aller relire ses rapports à la Convention. Mais déjà la rédaction de ses analyses et de ses fiches ne nous montre t-elle pas la précision et la sûreté de sa méthode de travail ? P-A Laloy était contemporain, à quelques années près, d'Augustin Thierry qu'il a dû connaître et nous aurions voulu savoir s'il pouvait entrer en comparaison avec lui. Une seule chose est certaine : il avait été désigné en 1788 pour collaborer à la collection de chartes formée par l'historiographe Moreau. C'est à lui que l'Histoire de Chaumont et le Dictionnaire historique de la Haute-Marne de Joilbois doivent d'être relativement très sobres et très nourris de faits.
Je tiens à remercier à la fin de cette préface la généreuse donatrice, Mme Guyot-Guillemot, petite nièce de P-A Laloy, qui s'est toujours montrée soucieuse de faire profiter le public des travaux et collections de ce dernier. Mais hélas, ses intentions ne sont qu'à moitié remplies. La perte de l'abbé Lorain, qui suivit de si près la perte de Pierre Gautier, nous prive encore d'un ouvrage détaillé qui espérons-le, sera le meilleur hommage à la mémoire de l'historien et du député de Chaumont.
Cet inventaire resté inachevé en décembre 1920, date de ma nomination aux Archives départementales des Ardennes , a été continué à Mézières en juillet-décembre 1922. Disposant de plus de temps, j'ai consacré aux dernières liasses concernant Chaumont (F.170 - 269) des analyses plus détaillées qui contrastent avec la brièveté de celles de la série "Localités de la Haute-Marne" (F. 270 et suivantes), et surtout avec elles de la première partie (époque révolutionnaire F.1 - 100). Je n'ai rien modifié à celles-ci vu le besoin urgent d'inventaires qui se fait sentir dans le dépôt de la Haute-Marne. J'ai seulement voulu prévenir mes successeurs que telle ou telle pièce importante de la série L ou des séries G et H était à rechercher dans le fonds Laloy. Il serait peut-être indiqué, dans l'avenir, au fur et à mesure de l'inventaire de ces séries, de reprendre en détail leur analyse dans chacune des liasses où elles figuraient jadis.
J'ai laissé à mon confrère M. Delessard et à M. Gény, son adjoint, un travail délicat de mise au point, de révision des dossiers, de correction d'épreuves et peut-être des notes et des explications à ajouter. Je tiens à les en remercier ici dès maintenenant. J. MASSIET DU BIEST (Mézières, 23 mars 1923).

Cote :

F 1-906

Publication :

Archives départementales de la Haute-Marne
1923
Chaumont

Informations sur le producteur :

Origine:
Famille Laloy, ayant rassemblé des documents administratifs et historiques
Biographie ou histoire
Famille Laloy. Voir présentation du contenu.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
don aux Archives de la Haute-Marne. Voir présentation du contenu.

Description :

Évolutions :
Accroissements
aucun
Critères de sélection :
Informations sur l'évaluation
aucun
Mise en forme :
Mode de classement
thématique

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Statut juridique Archives privées
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Libre

Conditions d'utilisation :

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La réutilisation des images dans un but commercial (publication sur tout type de support par exemple) est soumise à l'obtention de l'accord des Archives départementales de la Haute-Marne.

Langues :

Langue des unités documentaires: français, latin

Description physique :

Description physique: Papiers
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 906
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 11,70
Dimensions
Dimensions: toutes

Localisation physique :

Localisation physique: Archives départementales de la Haute-Marne

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Haute-Marne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD052_00000000F

Où consulter le document :

Archives départementales de la Haute-Marne

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