Inventaire d'archives : BANCQUART, Jean, élève puis ouvrier textile à Saint-Quentin

Contenu :

Ce fonds comporte des cahiers manuscrits des cours suivis par Jean Bancquart à l'école de tissage de Saint-Quentin, ainsi que documents datant de la période où il était ouvrier à La Cotonnière : des fiches techniques avec des échantillons de tissus, et quelques photographies des appareils de tissage.

Cote :

200 J 1 à 4

Publication :

Archives départementales de l'Aisne
Parc Foch - Avenue du Maréchal Foch
02000 - LAON

Informations sur le producteur :

BANCQUART, Jean
Histoire du textile
Le tissage est un procédé de production de tissu dans laquelle deux ensembles distincts de fils sont entrelacés à angle droit pour former l'étoffe. La méthode par laquelle ces fils sont tissés ensemble influe sur les caractéristiques de la toile. En général, le tissage implique l'utilisation d'un métier à tisser pour entrelacer deux ensembles de fils perpendiculairement.
Des ateliers de tissages sont attestés dès l’Antiquité, en Mésopotamie puis en Grèce.
Au Moyen Âge, en Europe, la technique du tissage est couramment pratiquée au sein d'une variété croissante de techniques de travail du textile. La production artisanale textile est très développée et intégrée à un commerce avec des pays lointains. Le tissage connaît des améliorations techniques entre le X e et le XIV e siècle.
A partir du XVIII e siècle, les tisserands européens travaillent sur des métiers à tisser de plus en plus complexes. En France, plusieurs étapes importantes dans l'amélioration du métier à tisser sont marquées par les inventions de Basile Bouchon en 1725, Jean-Baptiste Falcon en 1728 et Jacques Vaucanson en 1740.
C'est cependant au tout début du XIX e siècle que le domaine du tissage connaît un bouleversement technique décisif avec l'invention du métier Jacquard par Joseph Marie Jacquard à Lyon en 1801. Le métier Jacquard permet d'automatiser entièrement la production de textiles, y compris des motifs complexes, grâce à un système de cartes perforées. L'automatisation de la production met au chômage de nombreux ouvriers, amenant par exemple en France à la révolte des canuts de 1831.
L’activité textile à Saint-Quentin
Dans l’Aisne, l'activité autour du textile est présente à Saint-Quentin depuis le Moyen Âge. Au XVIII e siècle, la filature et le tissage sont réalisés dans les villages autour de Péronne, Chauny, La Fère, Marle, Guise et Vervins. Une soixantaine de maisons de commerce sont présentes à Saint-Quentin pour assurer la vente et l'exportation de marchandises dans toute l'Europe.
Jusqu’au XIX e siècle, la ville est surtout une place de commerce de produits textiles en raison de sa situation géographique privilégiée entre la Flandre, le Bassin parisien, l'Angleterre et la Champagne.
Le XIX e siècle constitue un changement radical : les productions sont désormais concentrées en ville dans des usines de tissage et de filature. Celles-ci s’installent d'abord au faubourg d'Isle (à partir de 1860) puis dans les faubourgs Saint-Martin et Saint-Jean et enfin dans le quartier de Remicourt (à partir de 1880).
La Cotonnière
La Cotonnière fait partie des plus grosses usines de la ville. Sa construction commence en 1887. Elle est située à l’angle des rues de Mulhouse et Richard-Lenoir. Il s’agit d’une des cinq usines de guipure (étoffe réticulaire imitant la dentelle et dont l’utilisation principale est la confection des rideaux et stores d’ameublement) installées à Saint-Quentin entre 1881 et 1896. Le nom « La Cotonnière de Saint-Quentin » sera donné en 1919 après la fusion de plusieurs sociétés textiles de la ville.
En 1960, la Cotonnière est la plus grosse entreprise textile de l'Aisne au point de vue des effectifs, regroupant 2 300 salariés répartis dans 7 usines, dont un millier employé dans le secteur de la confection. L’usine prospère jusqu’en 1962, date à laquelle elle est dissoute. Son activé est ensuite reprise par la société Cotariel, jusqu'au milieu des années 1970.
Jean Bancquart
Jean Bancquart est né à Saint-Quentin le 5 août 1922 dans le foyer de Théophile Gaston et Emilienne Bancquart. Son père était un artiste peintre doté d'une certaine notoriété. Il fait ses études de tisseur à l'école de tissage de Saint-Quentin et travaille ensuite à la Cotonnière. Celle-ci l'envoie travailler quelques années à Roanne puis il revient à la Cotonnière où il travaille jusqu'à sa fermeture. Le 14 novembre 1949, il épouse Jeannine Ferdinande Clère à Saint-Quentin mais n'eut pas d'enfant. Il termine ensuite sa carrière à l'usine de textile Waendendries, rue de Guise à Saint-Quentin. Il décède le 3 juin 1981, à 58 ans, à l'hôpital du Plessis-Robinson.

Informations sur l'acquisition :

Ces documents ont été donnés aux Archives départementales de l'Aisne par Michèle Emery, la nièce de Jean Bancquart, le 26 septembre 2023.

Conditions d'accès :

Ce fonds est librement communicable.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

De manière similaire aux archives publiques, la réutilisation des documents extraits de ce fonds privé est autorisée dans les conditions prévues par la licence Etalab 2.0.

Description physique :

2
Importance matérielle :
0.16

Ressources complémentaires :

Archives départementales de l'Aisne : Dossiers de dommages de guerre : 15 R 1158 La Cotonnière de Saint-Quentin (1919-1920) ; 968 W 10600 Société "La Cotonnière" (1944-1955) ; 968 W 14834 Société "La Cotonnière" (1940-1941). Banque de France, succursale de Saint-Quentin (1441 W) : 1441 W 107 Etablissement COTARIEL à Saint-Quentin (1929-1971). Dossiers d'Installations classées pour la Protection de l'Environnement : SC 21365 : Société "la Cotonnière"(1950). Établissements Touron, filature Saint-Quentinoise (55 J) : 55 J 35 Etablissements affiliés. Correspondance, bilans, coupures de presse, demande d’accord de réescompte, statuts, fiche de renseignements, répartition du capital, historique, brochure de la « Cotonnière de Saint-Quentin » (ancien nom de Cotariel), ouverture d’un compte courant, fiche synthétique établie par la Banque de France, rapport de la caisse nationale des marchés de l’Etat (1929-1971). Archives municipales de Saint-Quentin : Série F 7 F 12. Conseil des Prudhommes - Liste des électeurs : patrons et ouvriers, 1883 à 1886 ; 7 F 16 et 17. Conseil des Prudhommes - Listes électorales : Patrons, 1908 à 1927.
Série G 1 G 24 à 93. Matrices des contributions personnelles et des patentes. 1864-1914 ; 1 G 62. Déclarations des constructions nouvelles, reconstructions, etc - [1891-1898].
Série O 3 O 20. Estimation approximative des unités de vapeur installées dans les usines de Saint-Quentin - [vers 1910].

Références bibliographiques :

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Picardie, Panorama des industries de Picardie, Amiens, imprimerie Evrard, 1971 ; Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Aisne, Qui fabrique quoi ? Répertoire des industriels et producteurs de l'Aisne, Saint-Quentin, CCI de l'Aisne, 1973 ; D’Hont (Anne-Sophie), La reconstruction des industries textiles dans l’arrondissement de Saint-Quentin après la Première Guerre mondiale, 2002 ; Pillet (Frédéric), Saint-Quentin : histoire et patrimoine industriel, Saint-Quentin, Vif-Argent, 2009 ; Parent (Jean), Notes sur la production, l’utilisation des fibres textiles par nos ancêtres, la filature, le tissage, la teinture en région de Picardie, 2004 ; La Cotonnière de Saint-Quentin. Paris, Ed. Synergie, s.d.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD002_200_J

Personnes :

BANCQUART, Jean

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