Inventaire d'archives : 235J - Fonds de la Fédération nationale des syndicats des ouvriers de la chapellerie française

Contenu :

Le fonds de la Fédération nationale de la chapellerie présente une collection importante de documents provenant de cinq organisations syndicales différentes. Bien que le fonds puisse présenter des lacunes et une grande disparité dans les types de documents, il revêt une grande importance historique en tant que témoignage de l'activité des ouvriers chapeliers de France au cours des 19e et 20e siècles.
 
L'existence de ce fonds lacunaire suggère que certaines parties de l'histoire des ouvriers chapeliers pourraient ne pas être entièrement documentées, mais les documents restants offrent tout de même des informations précieuses sur leur vie, leurs luttes, et leur contribution à l'industrie de la chapellerie. Ces vestiges peuvent inclure des lettres, des procès-verbaux de réunions, des revendications syndicales, des contrats de travail, ou d'autres types de documents qui donnent un aperçu de la vie quotidienne, des conditions de travail et des évolutions de l'industrie chapelière.
L'exploration de ce fonds peut permettre aux chercheurs, historiens et passionnés de mieux comprendre les défis auxquels les ouvriers chapeliers ont été confrontés, les mouvements syndicaux qu'ils ont organisés, et l'évolution de leur métier au fil du temps. Les lacunes dans le fonds peuvent également susciter des questions et encourager davantage de recherches pour combler ces vides et reconstruire une image plus complète de l'histoire de la chapellerie en France.

Cote :

235 J/1-62

Publication :

Département de la Seine-Saint-Denis / Direction des services d'archives
2024
54 avenue du Président Salvador-Allende
93000 BOBIGNY

Informations sur le producteur :

FEDERATION NATIONALE DES SYNDICATS DES OUVRIERS DE LA CHAPELLERIE FRANCAISE
Le fonds des archives des ouvriers chapeliers est constitué de petits fonds d'archives produites par 5 organisations syndicales différentes :
La Société de secours mutuels des ouvriers chapeliers de Paris.
La Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières de Paris réunis.
Le Syndicat ouvrier de la chapellerie parisienne.
La Chambre syndicale des ouvriers casquettiers de Paris.
La Fédération de la chapellerie.
Nous avons groupé ces fonds d'archives parce que la chapellerie constitue dans le mouvement syndical français une exception intéressante. En effet, dans cette corporation il existe des traditions très fortes de mutualisme. Alors que le mouvement syndical français, d'une façon générale, en se constituant se sépare du mutualisme, dans la chapellerie perdure l'esprit mutualiste.
Le chercheur pourra suivre ainsi le cheminement du mouvement ouvrier français qui, après la loi Le Chapelier (1791), crée d'abord des Sociétés de secours mutuels qui prennent souvent le caractère de sociétés de résistance, comme celle des chapeliers, puis se transforment en Chambres syndicales, le plus souvent sur la base du métier, qui se regroupent ensuite pour former des Fédérations.
1. La société de secours mutuels des ouvriers chapeliers de Paris, 1820-1941.
Les approprieurs - chapeliers de Paris fondent, le 15 mars 1820, une société de prévoyance appelée : Bourse auxiliaire de prévoyance des approprieurs - chapeliers de Paris. Cette Société fait suite à une société déjà existante dont nous avons le répertoire des adhérents (cote 235J/3). Elle change de nom en 1826 et devient la Société de secours mutuels des approprieurs - chapeliers de Paris. L'Assemblée générale du 26 mars 1849 élargit la Société à toutes les catégories et devient la Société générale des chapeliers de Paris.
La Société est dissoute par le Préfet de police le 31 mai 1853 pour avoir soutenu financièrement une grève. Elle se reconstitue en 1855 avec un nouveau titre : Société de secours mutuels des ouvriers chapeliers de Paris.
L'Assemblée générale du 25 avril 1864 adopte un nouveau règlement qui regroupe plusieurs Sociétés de secours mutuels existant dans la chapellerie parisienne. Du fait qu'elle regroupe une large majorité des chapeliers de Paris - 1 100 sociétaires sur 1 500 chapeliers - elle peut imposer à la Chambre syndicale de la chapellerie un tarif [barème des salaires] pour les différentes catégories de chapeliers. Elle soutiendra toutes les grèves dans les entreprises pour l'application du tarif ce qui lui vaudra d'être inquiétée.
Dans un rapport du Préfet de police de janvier 1874, on peut lire notamment sur cette Société : "Les membres de la Société, qui presque tous professent des idées socialistes et s'occupent activement de politique, sont en rapports suivis avec les ouvriers chapeliers de province et ceux de Londres et tout porte à croire qu'ils sont affiliés à l'Internationale".
L'Assemblée générale du 9 mai 1881 nomme une Commission qui se réunit à partir du 8 juin 1881 qui proposera de créer à côté de la Société une Chambre syndicale dont le titre sera : Chambre syndicale des ouvriers chapeliers de Paris.
2. La chambre syndicale des ouvriers chapeliers de Paris, 1881-1944.
C'est le plus ancien fonds syndical que le Centre confédéral d'archives de la CGT possède.
Un règlement est mis en place au cours de l'assemblée générale réuni en octobre 1882, il reprend les buts de la Société de secours mutuels concernant les secours accordés aux sociétaires mais la loi interdisant la création de syndicats la Société est maintenue. Elle sera dissoute après la loi de 1884 sur les syndicats.
En 1886, avec la crise économique le chômage se développe. La situation financière de la Chambre syndicale se dégrade l'amenant à réduire les secours et à augmenter la cotisation. Ces décisions conduisent à une scission en 1887, les ouvriers chapeliers de la soie formant leur propre organisation syndicale.
Une période difficile commence qui durera jusqu'au début du XXe siècle bien qu'en 1892, une fusion s'opère entre plusieurs syndicats de la chapellerie qui constituent la Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières de Paris réunis.
A partir de 1902 la situation s'améliore. A la veille de la Première Guerre mondiale 95% des chapeliers sont syndiqués. Pendant la guerre, la Chambre syndicale maintient des liens avec les mobilisés et on peut suivre avec intérêt, au travers de la correspondance, l'évolution de l'état d'esprit des soldats par rapport à la guerre.
La scission de la CGT entre CGT et CGT unitaire (CGTU) en 1921 n'affecte pas de manière sensible la Chambre syndicale qui demeure à la CGT.
Après 1922 peu d'archives nous permettent de suivre l'historique de ce syndicat.
3. Le Syndicat ouvrier de la chapellerie parisienne, 1902-1962.
L'histoire de ce syndicat est étroitement liée à celle de la Fédération nationale de la chapellerie dont il fournit une partie importante des forces organisées.
4. La Chambre syndicale des ouvriers casquettiers, 1881-1953. 
Une particularité de ce fonds, mais aussi témoignage de la diversité des communautés qui composaient le mouvement ouvrier en France depuis ses origines, c'est le registre des assemblées générales du Syndicat des casquettiers de Paris qui date de 1917 et s'étend jusqu'à 1936 (cote 235J/37).
Les artisans ouvriers casquettiers de Paris avaient créé le 20 juillet 1896 un syndicat afin de protéger leur métier et défendre leurs intérêts. En 1900, le Syndicat entre à la Bourse du travail de Paris. La majorité des militants qui composait le Syndicat des casquettiers était issue de l'immigration juive de langue yiddish. Cette immigration de Russes juifs vers la France avait commencé dès 1881 avec les pogromes survenus à la suite de l'assassinat du tsar Alexandre II. Elle s'intensifia en 1905 après le pogrom de Kichinev et la répression tsariste qui suit la Révolution russe de 1905. La plupart de ces immigrés étaient des petits artisans d'ateliers et des ouvriers qui avaient une forte conscience de leur appartenance à la classe ouvrière, mais ils n'étaient pas bien perçus par les juifs francophones. Ils étaient installés essentiellement dans le quartier du Marais.
5. La Fédération nationale de la chapellerie, 18791955.
La Fédération a été créée en 1879 avec pour titre Société générale des ouvriers chapeliers de France. Elle a commencé à fonctionner le 25 janvier 1880. C'est la première fédération nationale de métier constituée en France. En 1900, elle prend le titre de Fédération des syndicats ouvriers de la chapellerie française.
Son histoire est étroitement liée à celle de la Chambre syndicale des chapeliers de Paris dont elle fournit une partie importante des forces organisées. Mais à la différence de cette dernière, elle sera très affectée par la scission de 1921, des syndicats choisissant la CGTU, tel celui par exemple des casquettiers, tandis que d'autres disparaissent.
La réunification intervient en janvier 1936. Les effectifs quadruplent mais dès 1938 ils chutent de 30% du fait non seulement de la situation générale mais également de la disparition de la fabrication de certains chapeaux, disparition liée à des phénomènes de mode.
En 1944, son secrétaire général, Pierre Milan, qui appartenait à la tendance de René Belin au sein de la direction confédérale, sera exclu à vie de toute organisation syndicale pour collaboration avec le régime de Vichy.
Peu après la Libération, la Fédération fusionnera avec celle de l'habillement.
Henri Sinno [1]
Institut CGT d'histoire sociale
[1] Henri Sinno, militant de la CGT a travaillé bénévolement sur les archives de la confédération dans le cadre de l'IHS, il est décédé en mars 2002.
 
 
 
 
 
[1] Henri Sinno, militant de la CGT a travaillé bénévolement sur les archives de la confédération dans le cadre de l'IHS, il est décédé en mars 2002.

Informations sur l'acquisition :

Dépôt dans le cadre de la convention cadre renouvelée en 2018 entre l'Institut CGT d'histoire sociale et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
Historique de conservation :
Le fonds des ouvriers chapeliers est entré aux Archives départementales en 2003. Il a été classé par Monsieur Henri Sinno, l'archiviste de l'Institut CGT d'Histoire sociale au siège de la Confédération générale du travail.

Description :

Mise en forme :
Organique.

Conditions d'accès :

Les documents sont librement communicables après un délai de 25 ans, sauf les documents contenant des informations mettant en cause la vie privée des personnes pour lesquels le délai est fixé à 50 ans.
Toute exception à ces dispositions suppose l'obtention préalable d'une dérogation auprès du déposant.

Conditions d'utilisation :

Sur autorisation écrite du déposant.

Langues :

Français.

Description physique :

Importance matérielle :
10

Ressources complémentaires :

Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
43J 2e dépôt du fonds de la Fédération nationale du textile, habillement et cuirs et peaux.
48J Fédération nationale des cuirs et peaux CGT.
200J Fédération nationale des travailleurs de l'habillement CGT.
493J Union régionale CGT d'Île-de-France, 2e dépôt. Dossiers 493J/118-137 Archives de la Fédération des cuirs et peaux CGT.
Documents audio-visuels (Conférences, tables rondes et colloques organisés par l'IHS CGT).
1AV/24376
1AV/24809
1AV/24190
2AV/3619-3622
4AV/943
4AV/2545
4AV/1444
4AV/943
 
Documents iconographiques (Affiches, photographies).
103FI/85 105
83FI/ ; B.218 3/3
83FI/2846
83FI/5129
83FI/137 44
83FI/137 49
83FI/137 178
97FI/612160 A2 ; 99-13/61 2160 0884.
97FI/532122 B1-B4/ C1-C4/ D1-D3/ E1-E/ F1-F2.
129FI/595.
129FI/568
129FI/189
450J Fédération syndicale mondiale (FSM) - Dossiers de l'Union internationale syndicale (UIS) du Textile, habillement, cuirs et peaux.
 
 
 

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Département de la Seine-Saint-Denis / Direction des services d'archives

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD093_008573

Où consulter le document :

Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

Liens