Les archives du Cabinet de Napoléon Ier et de la Secrétairerie d'État impériale doivent leur richesse à cette centralisation organisée qui faisait venir à l'Empereur une information très diverse sur toutes les affaires de la France des cent trente départements et qui lui laissait, dans les domaines les plus divers, le soin de la décision. Rares sont, dans notre histoire, les moments où, comme sous le Premier Empire, les archives du chef de l'État reflètent à la fois les grandes orientations de la politique nationale et la vie quotidienne des Français.

On doit donc se réjouir de voir avancer le travail, commencé de longue date, d'un inventaire analytique de la sous-série AF/IV. Il convient de complimenter les auteurs de ce nouveau volume, Mesdames Ségolène de Dainville-Barbiche, Geneviève Le Moël et Monique Pouliquen. La précision de leur travail et la sûreté de leur érudition sont la garantie du service que rendra à la recherche un pareil volume.

Jean FAVIER, .Membre de l'Institut, Directeur général des Archives de France

Dans l' publié en 1867, le groupe AF/IV/1287-1589 de la sous-série AF/IV, destinée aux archives de la Secrétairerie d'État impériale, est déjà constitué et désigné ainsi : "Rapports, projets, mémoires, pièces diverses des différents départements ministériels" [, Paris, 1867, colonnes 364-367]. Cette analyse a été reprise dans l' de 1891 et dans l' en 1978. Au premier abord, il est vrai, les termes "pièces diverses" s'imposent pour qualifier cette masse de papiers qui remplit 300 cartons. À l'examen, elle se subdivise aisément en différentes parties.Inventaire général sommaire des Archives de l'EmpireInventaire général sommaire des Archives de l'EmpireÉtat sommaire par séries des documents conservés aux Archives nationalesÉtat général des fonds

La première partie du fonds, AF/IV/1287-1326/A, comprend en majorité des rapports ministériels avec les pièces qui y étaient jointes classés par ministères, administrations centrales ou organes de Gouvernement.

Au contraire, le groupe AF/IV/1326/B-1419 se compose principalement de pièces disjointes des rapports ou des décrets.

Les articles AF/IV/1420-1442 représentent les archives des élections (listes d'éligibilité et de notabilité).

Dans AF/IV/1443-1453 figurent les adresses à Napoléon, tandis que la suite, AF/IV/1454-1468, contient les pétitions.

La collection des bulletins et rapports de police destinés à Napoléon remplit les articles AF/IV/1470-1563.

Enfin dans AF/IV/1469 et AF/IV/1564-1589 se trouvent les traductions de journaux étrangers.

Pour une présentation plus détaillée, on se reportera ci-après aux introductions particulières qui figurent en tête de l'inventaire de chacune des sept parties ainsi délimitées.

Issue du secrétariat du Directoire organisé par Lagarde, la Secrétairerie d'État était devenue dès le Consulat le rouage principal du gouvernement napoléonien. Comme dépositaire des actes du pouvoir exécutif, elle voyait aboutir dans ses bureaux le travail des ministres avec Napoléon, c'est-à-dire les rapports et les minutes des décrets auxquels ceux-ci avaient donné lieu. C'était, comme l'a qualifié Fain, l'un de ses archivistes, le "greffe central" du Gouvernement (Baron Fain, ... publiés par P. Fain, p. 167 et suivantes. - Agathon Jean François Fain, chef de la division des archives à la Secrétairerie d'État, puis à partir de 1806 secrétaire-archiviste du Cabinet de Napoléon). Ses deux chefs, Maret et Daru, ont joué en outre un rôle essentiel de coordination entre les ministres et l'Empereur, souvent fort éloigné de Paris, pour la présentation des affaires rapportées et la transmission des décisions prises (Hugues Bernard Maret, duc de Bassano, secrétaire d'État du 4 nivôse an VIII à avril 1811, de novembre 1813 à mars 1814 et pendant les Cent-Jours ; Pierre Daru, secrétaire d'État d'avril 1811 à novembre 1813). Installée à l'hôtel d'Elbeuf, place du Carrousel, depuis 1807 environ, la Secrétairerie d'État conservait ses archives dans la galerie du Louvre, sous la garde d'Agasse à la fin de l'Empire (Archives nationales, AB/V/D/2, procès-verbal d'apposition des scellés aux archives du Louvre, 4 avril 1814. Ancien chef de la division de correspondance à la Secrétairerie d'État, Agasse était passé chef des archives de la Secrétairerie d'État).Mémoires

Distinct de la Secrétairerie d'État, le Cabinet de Napoléon se composait de ses secrétaires particuliers, entre autres Bourrienne jusqu'en 1802, puis Méneval, plus tard secrétaire des commandements de Marie-Louise, et surtout Fain. Ils étaient chargés de la correspondance de l'Empereur, écrivant sous sa dictée, puis expédiant les lettres ainsi rédigées. Depuis sa nomination au Cabinet en 1806, Fain en était l'archiviste : les papiers du Cabinet étaient conservés au Louvre dans les mêmes locaux que ceux de la Secrétairerie d'État. Cabinet et Secrétairerie d'État étaient cependant deux "établissements distincts et indépendants" aux dires de Bary, un ancien employé de la Secrétairerie d'État devenu commis archiviste du Cabinet en 1810 (Archives nationales, AB/V/D/2, note de Bary du 19 avril 1814. - Louis François Bary, employé au secrétariat du Directoire, puis à la Secrétairerie d'État, commis archiviste du Cabinet, 30 janvier 1810). Celui-ci allait d'ailleurs jouer un rôle essentiel dans la conservation des archives déposées au Louvre. En attendant, comme Fain suivait Napoléon dans ses campagnes, Bary le suppléait pour le soin des archives du Cabinet.

Au moment de l'entrée des alliés dans Paris en 1814, ce fut précisément Bary qui reçut ordre de l'impératrice Marie-Louise, transmis verbalement par Méneval, d'épurer les archives du Cabinet. Bary brûla donc le 29 mars 1814 des papiers relatifs à la famille et à la maison de l'Empereur, des dossiers de la police secrète concernant les royalistes, les anarchistes, les affaires du 3 nivôse an IX et de Cadoudal, etc. Parmi les dossiers conservés, il cacha les plus importants dans une partie inhabitée de la galerie du Louvre (Archives nationales, AB/V/D/2, interrogatoire de Bary par la préfecture de police et note de Bary, avril 1814). Cependant, la Restauration maintint Bary en place : dès mai 1814 il était officiellement proposé à la garde des archives conservées au Louvre, devenues "archives du Roi". Écarté en 1815 pendant les Cent-Jours en raison de son ralliement à Louis XVIII l'année précédente, Bary retrouva ses fonctions de chef des archives du Louvre à la seconde Restauration ; il devait les conserver jusqu'à sa retraite le 31 mars 1848 (Archives nationales, BB/29/680). En 1815, il fut placé sous la tutelle du ministère de la Maison du roi, puis par ordonnance du 21 mai 1817 sous celle du ministère de la Justice, tout en restant au Louvre (Archives nationales, AB/V/D/2, dossier Archives de la Secrétairerie d'État, 1817-1848). C'est à cette époque qu'il réunit ensemble les archives du Cabinet de Napoléon et celle de la Secrétairerie d'État (Archives nationales, BB/30/522, dossier 2, rapport de Bary sur son travail, adressé au comte de Pradel, directeur général de la Maison du roi, 24 janvier 1817).

Précisons en outre que les archives de gouvernement conservées au Louvre ne se limitaient pas à celles de la période napoléonienne, mais comprenaient aussi celles des régimes qui l'avaient précédée, c'est-à-dire les papiers de divers comités des assemblées révolutionnaires, notamment ceux du comité de Salut public, et les papiers du Directoire exécutif.

En même temps qu'il fusionnait les archives du Gouvernement impérial, Bary extrayait de celles-ci, et de celles du Directoire notamment, des correspondances militaires et diplomatiques sur lesquelles les ministères des Affaires étrangères et de la Guerre avaient émis des prétentions. Ainsi, de 1819 à 1836, Bary fit-il sept versements au dépôt d'archives de la Guerre, entre autres les papiers de Desaix et de Moreau, les correspondances relatives aux armées d'Italie et d'Allemagne pendant la période consulaire et impériale (Archives nationales, AB/XII/5 et N. Gotteri, , Paris, 1988, p. 10). De même en 1816, il entreprit de verser au ministère des Affaires étrangères les archives du Cabinet du roi de Hollande, Louis Bonaparte, que Napoléon avait confisquées et gardées avec celles de son propre Cabinet en 1810 après l'abdication de son frère ; mais ce projet n'eut pas de suite et les archives concernées restèrent au Louvre (S. de Dainville-Barbiche, , Paris, 1984, p. 16-17).Secrétairerie d'État impériale : Guerre (an VIII-1814). Inventaire des articles AF/IV/1590 à 1670Archives du Cabinet de Louis Bonaparte, roi de Hollande (1806-1810). Inventaire des articles AF/IV/1719 à 1832

La situation demeura en l'état, jusqu'à ce que, à la faveur du départ en retraite de Bary en mars 1848 et de la Révolution, le Gouvernement réunît les archives du Louvre aux Archives nationales par décret du 10 août 1848 (Archives nationales, AB/V/D/2, dossier "Versement des archives de l'ancienne Secrétairerie d'État"). Le déménagement effectif au palais Soubise eut lieu du 30 juillet au 4 août 1849, soigneusement préparé par le successeur de Bary, l'archiviste Jules Goschler (AB/V/D/2, dossier "Versement des archives de l'ancienne Secrétairerie d'État"). Il répertoria liasses et registres avant le transport, en leur affectant une numérotation continue (Répertoire sommaire des archives du Louvre, manuscrit, inventaire n° 739). C'était l'aboutissement de plusieurs tentatives d'expulsion du Louvre de ces encombrantes archives (, tome IV, Paris, 1947, introduction de G. Bourgin, pages XLIII et XLIV).État sommaire des versements faits aux Archives nationales par les ministères... (série BB Justice)

Mais les tribulations des ex-archives du Louvre n'étaient pas terminées ; vers 1850, on entreprit aux Archives nationales d'en extraire les documents qu'on présumait alors avoir composé le Cabinet de Napoléon et on leur donna de nouveaux numéros. Des archives qui devaient constituer par la suite le groupe AF/IV/1287-1589, furent ainsi extraites les futures liasses AF/IV/1287-1329, 1337, 1340, 1348 à 1358 et 1383 à 1387/A, censées provenir du Cabinet. Force est de constater l'arbitraire de cette reconstitution de fonds pour la partie qui nous concerne. Nous avons, en effet, la preuve que les rapports ministériels et pièces jointes conservés sous les cotes actuelles AF/IV/1287-1291/A, 1292-1300/A, 1301-1306, 1308-1310 proviennent en réalité du bureau de Vergniaud, chef adjoint de la division d'expédition de la Secrétairerie d'État. Leur classement par ministère et, à l'intérieur de chacun de ceux-ci, en dossiers numérotés a été effectué à la Secrétairerie d'État même, conjointement avec la rédaction d'une table (voir dans AB/V/D/2 un petit dossier intitulé "Travail particulier commencé par Hurpoil" qui comprend une pièce relative au "classement des archives de la Division d'expédition" (1812-1813). Hurpoil était précisément un employé de ce bureau (cf. AB/V/D/2, procès-verbal d'apposition des scellés aux archives du Louvre et à la Secrétairerie d'État, 4 avril 1814). Sur ces travaux d'archivage faits à la Secrétairerie d'État, voir ci-après le paragraphe "Inventaires anciens" et p. 27 l'introduction particulière au groupe AF/IV/1287-1326/A] Au contraire, les bulletins et rapports de police du groupe AF/IV/1470-1563, non extraits en 1850, étaient conservés assurément au moins en partie par le Cabinet (AB/V/D/4, ordre de classement des archives du Cabinet de l'Empereur, sans date [Premier Empire]).

Archives du Cabinet ? archives de la Secrétairerie d'État ? la distinction n'était-elle pas au demeurant un peu fallacieuse ? Bary insiste sur leur complémentarité pour justifier son travail de fusion : rapports ministériels et projets de décrets, par exemple, passaient sous les yeux de Napoléon avant leur transmission aux bureaux de la Secrétairerie d'État (AB/V/D/2, note de Bary en 1834).

Les archivistes des Archives nationales le comprirent assez vite ; dès 1867, comme nous l'avons vu, la sous-série AF/IV apparaît constituée sous le titre "Secrétairerie d'État impériale : Consulat et Empire", ainsi que le groupe AF/IV/1287-1589 (). Il n'était plus question de distinguer les archives du Cabinet de Napoléon réunies, définitivement cette fois, à celles de la Secrétairerie d'État. On tombait même dans l'erreur inverse en supprimant le mot "Cabinet", alors qu'en 1814 celui-ci représentait bien un organisme distinct avec ses archives propres. La comparaison avec les archives du Cabinet du roi Louis de Hollande, dont l'inventaire a été récemment publié, fait bien comprendre ce dualisme (S. de Dainville-Barbiche, , Paris, 1984, Introduction, p. 14. Cabinet et Secrétairerie d'État, puis Secrétairerie royale, étaient bien distincts aussi dans le royaume de Hollande ; seules les archives du Cabinet de Louis furent saisies en 1810 et réunies à celles du Cabinet de Napoléon, alors que les archives de la Secrétairerie royale sont restées aux Pays-Bas).Inventaire général sommaire des Archives de l'EmpireArchives du Cabinet de Louis Bonaparte, roi de Hollande (1806-1810). Inventaire des articles AF/IV/1719 à 1832

Le plus ancien travail d'archivage portant sur une partie de l'actuel groupe AF/IV/1287-1589, dont nous ayons conservé le résultat, est celui qui a été effectué à la Secrétairerie d'État par l'employé Hurpoil sur les papiers de la division d'expédition vers 1812-1813. Les pièces ont été réparties par ministères ou grandes rubriques matières et classées à l'intérieur de chacune de ces divisions dans des chemises numérotées comportant une analyse sommaire des pièces y incluses. La chronologie, discontinue, reflète le moment d'arrivée des pièces dans les bureaux de la Secrétairerie d'État. Ces opérations ont été consignées sur une feuille qui nous est parvenue et que nous résumons, dans l'ordre où elle se présente, par le tableau de concordance ci-dessous (AB/V/D /, sous-dossier "Travail particulier commencé par Hurpoil", pièce intitulée "Classement des archives de la Division d'expédition", bureau de Vergniaud, chef de division adjoint, 1812-1813. Ce travail s'étant poursuivi les années suivantes quelques numéros ont été ajoutés aux différentes rubriques).

- Travail de Hurpoil : Justice, n° 1 à 91 / Cotes actuelles : AF/IV/1287, dossier 2

- Travail de Hurpoil : Relations extérieures, n° 1 à 23 / Cotes actuelles : AF/IV/1287, dossier 1

- Travail de Hurpoil : Intérieur, n° 1 à 279 / Cotes actuelles : AF/IV/1288-1291/A

- Travail de Hurpoil : Commerce et manufactures, n° 1 à 22 / Cotes actuelles : AF/IV/1292, dossier 1

- Travail de Hurpoil : Finances, n° 1 à 179 / Cotes actuelles : AF/IV/1292, dossier 2, à AF/IV/1294

- Travail de Hurpoil : Administration de la Guerre, n° 1 à 161 / Cotes actuelles : AF/IV/1299, 1300/A

- Travail de Hurpoil : Trésor, n° 1 à 140 / Cotes actuelles : AF/IV/1296

- Travail de Hurpoil : Marine, n° 1 à 64 / Cotes actuelles : AF/IV/1301

- Travail de Hurpoil : Guerre, n° 1 à 153 / Cotes actuelles : AF/IV/1297, 1298

- Travail de Hurpoil : Police générale, n° 1 à 70 / Cotes actuelles : AF/IV/1302bis

- Travail de Hurpoil : Cultes, n° 1 à 74 / Cotes actuelles : AF/IV/1303, dossier 4

- Travail de Hurpoil : Conseil d'État, n° 1 à 125 / Cotes actuelles : AF/IV/1304-1305

- Travail de Hurpoil : Séquestres, n° 1 à 64 / Cotes actuelles : AF/IV/1295

- Travail de Hurpoil : Cabinet du secrétaire d'État, "non bulletinés" / Cotes actuelles : AF/IV/1306, dossier 2

- Travail de Hurpoil : Légion d'honneur, n° 1 à 25 Autres ordres, 3 chemises / Cotes actuelles : AF/IV/1306, dossier 1

- Travail de Hurpoil : Pièces relatives aux départements, 18 dossiers départementaux / Cotes actuelles : AF/IV/1307-1308(?)

- Travail de Hurpoil : Collections de décrets impériaux, 1810-1813 / Cotes actuelles : Vraisemblablement reclassés dans AF/IV

- Travail de Hurpoil : Objets divers, n° 1 à 47 / Cotes actuelles : AF/IV/1308

- Travail de Hurpoil : Corps législatif (pas de numéro) / Cotes actuelles : AF/IV/1309

- Travail de Hurpoil : Sénat conservateur / Cotes actuelles : AF/IV/1310, dossier 1

- Travail de Hurpoil : Maison de l'Empereur : domaine privé, domaine de la Couronne, provinces réservées / Cotes actuelles : AF/IV/1303 en partie et 1221

- Travail de Hurpoil : Archichancelier, Conseil du sceau des titres, n° 1 à 38 / Cotes actuelles : AF/IV/1310, dossier 2

- Travail de Hurpoil : Objets ajournés, n° 1 à 5 / Cotes actuelles : AF/IV/1338

Comme on peut le constater, le travail de Hurpoil à la Secrétairerie d'État a été à peu près respecté par les archivistes ses successeurs sous les cotes AF/IV/1287-1310. Cependant, on a intercalé les articles AF/IV/1291/B et 1300/B, manifestement étrangers au fonds, vraisemblablement pour la seule raison qu'on ne savait pas où les rattacher. On a ajouté aussi quelques pièces et dossiers à la suite des chemises existantes, notamment dans AF/IV/1303 et 1306, au fur et à mesure des restitutions et des réintégrations (en particulier des pièces retrouvées dans la succession de Cambacérès en 1824). En outre, deux cartons cotés actuellement AF/IV/1221 et 1338 ont été disjoints du groupe initial.

Une table était rédigée au moment du classement à la Secrétaierie d'État. Elle est actuellement conservée dans les bureaux de la section moderne des Archives nationales sous l'appellation fautive : Table alphabétique, par noms de personnes, de lieux et de matières, pour les pièces ministérielles conservées aujourd'hui dans les carton AF/IV/1302 à 1306, 1308, 1310 (Inventaire n° 771, , Paris, 1935, p. 118, n° 767).État des inventaires des Archives nationales au 1er janvier 1935

En réalité, cette table concerne AF/IV/1221, 1287-1291/A, 1292-1300/A, 1301-1306, 1308 et 1310, c'est-à-dire les dossiers numérotés (pour partie seulement en ce qui concerne AF/IV/1303, 1306 et 1308).

Les fiches reprennent les rubriques énumérées dans le tableau de concordance ci-dessus et renvoient aux numéros des chemises. Par exemple, la fiche qui comporte la mention "Intérieur n° 123", renvoie actuellement à l'article AF/IV/1290, chemise n° 123, pièces 23-25. Munie d'un tableau de concordance rédigé par nos soins, cette table peut encore rendre quelques services ; toutefois l'index du présent inventaire en diminue l'utilité.

La section moderne conserve aussi une table alphabétique du personnel du Conseil d'État établie vers 1811 (non signalée dans l' de 1935).État des inventaires

Plus complète pour les auditeurs que pour les conseillers d'État et les maîtres des requêtes, elle peut encore servir aux recherches dans AF/IV/1335 dont elle reprend d'ailleurs en partie les indications figurant notamment dans le dossier 1. Les fiches renvoient à des dates de décrets.

Le premier répertoire numérique complet des archives du Louvre est celui de l'archiviste Goschler, rédigé en janvier-juin 1849 avant le déménagement aux Archives nationales : - Répertoire sommaire des archives du Louvre, Secrétairerie d'État et Cabinet de l'Empereur Napoléon I, inventaire n° 739. Par la suite, on y a ajouté la concordance avec les cotes actuelles des articles, et, en 1888, une note préliminaire due à Bonnassieux (sur les conditions dans lesquelles cet inventaire a été rédigé, voir aussi dans AB/V/D/2, le dossier relatif au versement des archives du Louvre aux Archives nationales).er

Cartons et registres mélangés y sont numérotés en une série continue depuis le régime constitutionnel. Les archives de la Secrétairerie d'État et du Cabinet de Napoléon portent les numéros 1681 à 5129.

Comme nous l'avons vu, après l'entrée aux Archives nationales des archives du Louvre, on voulut reconstituer celles du Cabinet de Napoléon. Vers 1862, à l'occasion des travaux de la commission de publication de la correspondance de Napoléon I, fut dressé par Auguste Prost un inventaire des articles ainsi extraits : Inventaire des documents présumés avoir composé le Cabinet de l'Empereur (inventaire n° 766). Les articles y sont numérotés de 909 à 1431. Ce travail fut complété par une table alphabétique rédigée en même temps (., p. 117-118, n 762 et 763. - Voir aussi dans AB/XII/5 le rapport de Prost du 7 octobre 1862 sur son inventaire et cette table.erÉtat des inventaires... 1935, op. citos

L'intérêt de ces travaux dont nous avons montré d'ailleurs l'arbitraire, est surtout rétrospectif, puisque, dès 1867, l'ensemble des archives du Louvre était reclassé en cinq sous-séries suivant les différents régimes politiques. La sous-séries AF/IV regroupa alors les archives du Cabinet de Napoléon I et de la Secrétairerie d'État à nouveau - et définitivement - fusionnées. Le répertoire numérique de la sous-série établi en 1879 la fixa dans l'état et la numérotation où elle est actuellement : voir, Auguste Prost et Félix Rocquain, Répertoire numérique manuscrit des sous-séries AF/IV et AF/V, 1879 (inventaire n° 763). Il a été simplement résumé dans l' de 1891 et dans l' de 1978 précités.erÉtat sommaireÉtat général des fonds

"" :Tableau de concordance entre les cotes actuelles et les cotes anciennes desPièces diversesd'AF/IV

Le tableau qui précède résume les vicissitudes de cotation des "Pièces diverses" du Cabinet de Napoléon I et de la Secrétairerie d'État depuis leur entrée aux Archives nationales avec les archives du Louvre.er

À partir de 1935 environ, les Archives nationales entreprirent la rédaction d'un inventaire analytique de la sous-série AF/IV considérée comme l'un de ses plus beaux fleurons. Le groupe des "pièces diverses" fut confié successivement à trois conservateurs : M. Sarotte-Pouliquen pour l'inventaire des articles AF/IV/1387/B à 1442, terminé en 1958 ; G. Le Moël-Malavialle pour celui des articles AF/IV/1329, 1443-1589, terminé en 1974 (G. Le Moël a complété son inventaire des pétitions (AF/IV/1454-1468) par un fichier des pétitionnaires). S. de Dainville-Barbiche pour celui des articles AF/IV/1287-1328, 1333-1387/A, terminé en 1976. L'ensemble de ces travaux fut dactylographié en un inventaire unique en 1977 : "Secrétairerie d'État impériale : inventaire des pièces diverses (AF/IV/1287 à 1589), par S. de Dainville-Barbiche, G. Le Moël-Malavialle, M. Sarotte-Pouliquen, 1977, dactyl., non paginé (environ 400 p.).

S'il n'était pas possible de publier celui-ci en l'état, il n'était pas question non plus de le refaire. S. de Dainville-Barbiche a préparé le texte pour l'impression à partir de la dactylographie de 1977 en condensant certaines parties très développées et en rédigeant l'introduction générale, les sources complémentaires, une bibliographie sommaire, la table thématique des documents figurés et l'indispensable index. Ce nouvel instrument de recherche, mis à la disposition des historiens quelques années avant le bicentenaire, représente donc la situation des pièces et des dossiers, telle qu'elle existait aux dates où les inventaires ont été effectués. Des déclassements et des disparitions de documents ont malheureusement pu se produire depuis, conséquences d'une consultation-consommation peu respectueuse d'un patrimoine... qui appartient aussi à nos descendants.

L'expression "pièces diverses", fourre-tout commode de ce qu'il est difficile d'analyser brièvement, mélange, en effet, haute politique à détails d'administration, affaires d'intérêt général aux intérêts particuliers minimes, à l'image d'ailleurs de l'ensemble du fonds. S'il nous est impossible ici de rendre compte de la richesse des "Pièces diverses", signalons cependant l'utilité des articles relatifs aux licences de commerce (AF/IV/1340-1347/B) pour l'étude du commerce maritime à l'époque du blocus. Des travaux récents montrent l'importance des statistiques et états de situation de toutes sortes présentés périodiquement à l'Empereur (dans AF/IV/1348-1387/A notamment), celle des listes d'éligibilité et de notabilité (AF/IV/1420 à 1442), pour la connaissance de l'émergence de l'Administration et de la Société modernes (voir par exemple , notices de biographie sociale publiées sous la direction de Louis Bergeron et de Guy Chaussinand-Nogaret, par départements, 20 fascicules parus depuis 1978, éditions du CNRS).Grands notables du Premier Empire

Enfin, l'introduction de G. Le Moël à l'inventaire des bulletins et rapports de police (AF/IV/1470-1563) soulignent l'intérêt de cette collection, provenant du Cabinet, par comparaison avec les autres collections conservées.

Complément indispensable de nombreux fonds d'archives de l'Empire, reflet du centralisme napoléonien, les "Pièces diverses" méritaient bien de sortir de l'anonymat.

Au terme de cette introduction, qu'il nous soit permis de remercier Madame Aline Vallée, conservateur général chargé de la section moderne, et Madame Élisabeth Houriez, conservateur général chargé du service des publications, qui ont relu le texte destiné à l'impression avec toute la compétence et la vigilance de leur longue expérience.

S. DE DAINVILLE-BARBICHE.