Inventaire d'archives : Fonds du père Jean-Baptiste Rauzan, des Missionnaires de France et de la congrégation de la Miséricorde (1705-1971)

Contenu :

Les archives de la Miséricorde qui nous sont parvenues sont, en fait, les archives de la Maison-mère de Paris et ne reflètent que la vie matérielle et juridique de la Congrégation après la mort du père Rauzan.
Les rares dossiers personnels, évidement incomplets, et les pièces concernant l’action apostolique des pères sont pratiquement absents de ces documents qui semblent avoir échappé avec peine à la dispersion qui suivit les lois de 1882 et de 1905. Des recherches poursuivies en Belgique, où se trouvait le noviciat, à Rome et aux Etats-Unis, ainsi qu’auprès des familles des derniers religieux permettraient sans doute des découvertes fructueuses analogue à la mission réalisée naguère par le père Arcibal auprès des pères d’Amérique et de la famille Cadiergues.
Il n’en reste pas moins que les trois cartons consacrés aux Pères de la Miséricorde après 1847 permettent de retracer avec exactitude l’évolution de leur statut juridique et l’histoire de leurs propriétés parisiennes depuis 1830 en même temps que de nombreux documents y soulignant la continuité qui existe entre la Miséricorde et les Missionnaires de France, eux-même soucieux de se rattacher à la compagnie fondée en 1808 par le cardinal Fesch.
C’est plus particulièrement dans le cadre des continuités que l’on saisira le rapport étroit qui existe entre les papiers Rauzan et deux autres fonds importants d’archives privées ecclésiastiques dont le classement est actuellement en cours : les Archives de la Congrégation fémine de Sainte-Clotilde, fondée elle aussi par le père Rauzan, qui forment un tout organique, et les papiers de Charles de Forbin-Janson, fondateur de la Sainte-Enfance à qui l’on doit d’avoir favorisé l’Implantation des pères aux Etats-Unis après avoir été de 1815 à 1830 et même après la cheville ouvrière du Mont-Valérien.
Le dernier carton du fonds résume à lui seul l’ensemble des archives Rauzan puisqu’il contient, en même temps que les notes et souvenirs rassemblés par le père Baudouin, la pièce qui est sans doute la plus précieuse de cette collection : le registre des délibérations des Missionnaires (1814-1830), lacéré lors des Trois-Glorieuses, reconstitué, puis continué par les religieux de la Miséricorde jusqu’en 1885.
C’est à partir de ces documents qu’ont travaillé les rares historiens qui ont tenté de retracer l’étonnante aventure des Missions sous la Restauration, avec ses succès romantiques, ses échecs et ses ambigüités politiques.
Certains l’ont fait en vue d’écrire la vie des fondateurs ou l’histoire de la Congrégation, un seul, le chanoine Sévrin, aidé du père Arcibal qui est un véritable sauveur de ce fonds original et peu connu, à tenté l’approche du sujet à la lumière des méthodes historiques modernes : son œuvre malheureusement restée inachevée peut-être consultée utilement pour qui voudra situer dans le cadre de leur époque les existences à la fois si différentes et si complémentaires de Jean-Baptiste Rauzan et de ses compagnons.
Nous espérons que le classement et l’inventaire méthodique de ces documents y apportera sa contribution.
Sommaire :
  • 536MI/1. [413AP/1]. Le père Jean-Baptiste Rauzan (1757-1847). 1714-1971.
  • 536MI/2. [413AP/2]. Les Missionnaires de France (1814-1831). 1755-1903.
  • 536MI/3-536MI/11. [413AP/3-413AP/8]. Les pères de la Miséricorde. 1713-1949.
  • 536MI/12. [413AP/9]. Divers. 1705-1970.

Cote :

413AP/1-413AP/9, 536MI/1-536MI/12

Publication :

Archives nationales (France)
2020
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

Pères de la Miséricorde (France ; 1808-....)
Rauzan, Jean-Baptiste (1757-1847)
, né à Bordeaux en 1757, était fils d’un notaire. Après de bonnes études au collège des jésuites et à la faculté de droit de sa ville natale, il s’orienta vers le sacerdoce, suivit les cours du séminaire et de la faculté de théologie et fut nommé à l’âge de 25 ans, vicaire de la paroisse Saint-Jacques.Jean-Baptiste Rauzan
Surpris par la Révolution et refusant le serment constitutionnel, l’abbé Rauzan émigra, comme d’ailleurs plusieurs membres de sa famille, passa en Belgique et se trouvait à Berlin où il exerçait son ministère auprès des catholiques allemands et français en 1797.
Rentré en France après le 18 brumaire il se forma à la prédication et s’attacha dès 1806 au cardinal Fesch qui forma en 1808 le projet de constituer dans l’ancien couvent des Chartreux de Lyon une congrégation de prêtres consacrés à l’étude et à la prédication des missions intérieures. Compagnon du cardinal Fesch lors du concile de 1811, il infléchit ses décisions en faveur des libertés de l’Église.
C’est de cette période, semble-t-il, que date la rencontre de l’abbé Rauzan, nommé chapelain de l’Empereur en janvier 1810 et de Charles de Forbin-Janson, jeune auditeur au Conseil d’État entré à Saint-Sulpice trois ans auparavant.
La dipersion des premiers Missionnaires de France, prononcée par Napoléon en même temps que celle des Trappistes à la suite de l’échec du concile, puis la disgrâce de Fesch et les revers subis par les armées napoléoniennes devaient rapprocher le père Rauzan de l’opposition royaliste dont les thèses étaient plus proches des idées reçues à Bordeaux avant 1789 que des thèses gallicanes en honneur à la Cour impériale.
Dès le retour de Louis XVIII, le 26 décembre 1814, le père Rauzan se voyait nommé chapelain du roi et doté d’une pension. Moins d’un mois plus tard il sollicitait l’approbation de la compagnie des de l’archevêque de Paris et obtenait sa reconnaissance officielle par le ministre de l’intérieur. Missionnaires de France
En 1816, en même temps qu’il entreprenait ses premières missions dans les plus grandes villes de France, ses missionnaires se voyaient confier le service de l’ancien pélerinage du Mont-Valérien à charge d’en entretenir et d’en achever les bâtiments abandonnés depuis 1814. C’est vaisemblablement à la demande de l’abbé de Forbin-Janson, dont la famille habitait les environs du Calvaire, que les Missionnaires obtinrent cette faveur qui comportait toutefois de lourdes charges. L’abbé de Forbin-Janson, qui devait devenir en 1824 évêque de Nancy, était officiellement nommé premier assistant du père Rauzan et chargé de gérer le pélerinage.
À la même époque, les missionnaires dont la maison occupait l’ancien collège des Grassins desservaient (depuis 1818) l’église Sainte-Geneviève, redevenu Panthéon en 1830, et assuraient le service liturgique du chapitre épiscopal de Saint-Denis et la formation des jeunes clercs de la Basilique. En 1825 les pères, à qui s’était jointe la majeure partie des compagnons de M. Liautard, fondateur du Collège Stanislas, s’installaient rue des Fossés-Saint-Jacques puis dans l’ancien hôtel de Montmorency-Laval, rua de Varennes où la Révolution de Juillet les atteint et les dispersa.
De Rome, où il s’était réfugié de 1831 à 1833, le père Rauzan reforma sa congrégation sous le nom de et la dota de nouveaux statuts inspirés des anciens puis révisés à plusieurs reprises jusqu’en 1928 date de leur dernière rédaction.Pères de la Miséricorde
Uniquement orientés vers les missions intérieures et possédant des maisons à Bordeaux, Orléans et Paris, les Pères de la Miséricorde, indemnisés de leur expulsion du Calvaire par Louis-Philippe, ne devaient jamais vraiment se remettre de la suppression légale du 25 décembre 1830 et, par conséquence lointaine, des lois sur les Congrégations de la IIIe République.
Peu nombreux et éprouvant des difficultés de recrutement ils purent cependant sur les instances de Charles de Forbin-Janson, fonder une paroisse française à New-York (1839-1946) et créer une province d’Amérique qui survécut tant bien que mal aux événements jusqu’à nos jours.
En 1847, âgé et malade, le père Rauzan mourait après que ses disciples aient obtenu sa quasi-démission en lui choisissant un coadjuteur. Avec lui s’éteignait la phase brillante de l’existence des Missionnaires de la Miséricorde qui, malgré leur statut de religieux de droit pontifical et leur organisation internationale faisaient plus figure de missionnaires diocésains mis à la disposition des évêques par leurs supérieurs et rassemblés sous des statuts communs.

Informations sur l'acquisition :

Prêt pour microfilmage par la maison-mère des pères de la Miséricorde à Paris (archives conservées 101, rue de Reuilly, 75571 Paris cédex 12), 1973-1978. Les documents originaux ne sont pas conservés aux Archives nationales.

Conditions d'accès :

Communication libre, selon les modalités en vigueur aux Archives nationales.

Conditions d'utilisation :

Reproduction autorisée, selon les modalités en vigueur aux Archives nationales.

Description physique :

Importance matérielle :
12 bobines de microfilms (536MI/1-536MI/12).

Références bibliographiques :

Lajarte (Nathalie de), « Sainte-Clotilde de Paris », in , Daniel-Odon Hurel (dir.), Turnhout, Brepols, Bibliothèque de l’École des hautes études, section des sciences religieuses, n° 111, 2001, p. 389-390 (mention des archives des pères de la Miséricorde).Guide pour l’histoire des ordres et des congrégations religieuses. France (XVIe-XXe siècles)

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales (France)

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_004948

Archives nationales

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