Constant Jean Baptiste de Suzannet est né au château de la Chardière à Chavagnes-en-Paillers le 13 février 1772. Fils de Pierre Alexandre Gabriel, baron de Suzannet, et de Louise Charlotte Angélique de Caumont d’Ade, il a pour parrain son oncle, Jean Baptiste François, chevalier de Suzannet, et pour marraine sa tante, Lucie Constance Bonne de Caumont d'Ade, marquise de La Rochejaquelein. Il est de ce fait le cousin germain d’Henri, Louis et Auguste de La Rochejaquelein.

Elève au collège de Sorèze, il entre à l’Ecole royale militaire de Paris. À sortie en 1788, il devient enseigne surnuméraire au régiment des Gardes-françaises.
En 1792, il émigre en Angleterre avec ses parents. Partisan du retour des Bourbons, il participe à la campagne des Princes en intégrant le corps constitué des anciens officiers du Régiment des Gardes la même année. En 1795, il est nommé lieutenant dans le régiment d’Hervilly et participe à l’expédition de Quiberon qui se solde par la déroute de l’armée des émigrés. Il échappe de justesse à la mort en regagnant la flotte anglaise à la nage. En juillet de la même année, il est débarqué sur les côtes vendéennes et rallie les troupes de Charette qui le rattache à son état-major et le nomme chef de division. En janvier 1796, Charette le renvoie en Angleterre afin d’obtenir l’appui du comte d’Artois et du gouvernement britannique. À son retour en France, il rencontre le général Lazare Hoche et tente de le convaincre de rallier la cause royaliste sans succès. De retour à Londres, il embarque le 10 mars 1796 avec un certain nombre d’émigrés pour la Vendée mais, avec la capture et le mort de Stofflet et de Charette, la guerre prend fin. Il s’enfuit en Suisse puis regagne Londres en 1797.

En 1799, le coup d’état du 18 brumaire relance les hostilités et Suzannet est nommé à la tête de l'Armée du Bas-Poitou et du Pays de Retz. Ayant pour objectif la prise de Montaigu, il est grièvement blessé en novembre de la même année. La paix est signée en janvier 1800. Perçu comme une menace par le Consulat, il est arrêté le 2 décembre 1800 et conduit à la prison du Temple. Il est ensuite successivement transféré au château de Dijon le 7 juillet, au fort de Saint-André à Salins-les-Bains le 10 juillet, puis au fort de Joux à La Cluse-et-Mijoux le 15 août.

Captif pendant 2 ans, il parvient à s’évader en compagnie de d’Andigné dans la nuit du 14 au 15 août 1802. Constant de Suzannet se cache temporairement à Fontainebleau avant de se fixer dans le midi, à Valence, avec autorisation du Premier Consul sous réserve qu’il ne regagne pas les départements de l’Ouest.

Il est de nouveau inquiété en 1804 après la découverte du complot royaliste de Cadoudal. Soupçonné de complicité, il s’enfuit au mois d’août et s’exile plusieurs années à Frankfort, Leipzig puis Dresde. Il n’est autorisé à revenir séjourner à Paris qu’en 1806 puis retourne dans ses terres de la Chardière. C’est à cette époque qu’il rencontre Charlotte Pierre Esther de Loynes d’Autroche des Marais avec qui il se marie le 25 mars 1811, un an après leur rencontre. De cette union naissent Félicie-Marie-Gabrielle en 1811 et Louis Constant Alexandre en 1814.

À la Restauration, Louis XVIII le nomme commissaire extraordinaire dans les départements de Loire-Inférieure [Atlantique] et de Vendée afin d’y garantir la paix et la stabilité. Le retour de Napoléon durant les Cent-Jours relance la guerre, et la Vendée se soulève de nouveau le 15 mai 1815. Suzannet reprend alors son rôle de général au sein de l’Armée catholique et royale. Il tombe mortellement blessé le 20 juin à la bataille de Rocheservière et décède à l’aube du 21 juin 1815.