Les Haras nationaux sont créés au XVIIe siècle, à l'instigation de Louis XIV et de Colbert. En effet, à cette époque, la France ne dispose plus de suffisamment de chevaux et doit en importer. Le cheval étant un animal de première importance pour l'armée, Louis XIV s'inquiète de cette situation et charge Colbert d'organiser des haras. Ils sont créés par l'arrêt du Conseil du Roi du 17 octobre 1665 avec l'objectif de répondre aux besoins de l'armée. Par le décret du 29 janvier 1790, l'institution des haras est supprimée ainsi que la réglementation relative à l'élevage des équidés. Restaurés par le décret impérial du 4 juillet 1806, ils sont placés sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. En 1881, le ministère de l'Agriculture est créé et les Haras nationaux placés sous sa tutelle.

Au début des années 1990, dans un contexte de mutation du monde équin (création des Sociétés mères et du Groupement d'intérêt économique du Pari mutuel urbain (GIE PMU), le devenir du statut des haras est remis en question. Initialement, le projet d'un établissement public à caractère industriel (EPIC) dénommé « Office du cheval et des haras » est inscrit dans le projet de loi d'orientation pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt (1995-1997). Interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale de 1997, ce projet est repris sous la forme d'un programme de création d'un établissement public administratif qui aboutit à la création par le décret n° 99-556 du 2 juillet 1999 de l'établissement « Les Haras nationaux », né de la fusion du Service des haras du ministère chargé de l'agriculture avec l'Institut du cheval (IDC). Ce nouvel établissement public est placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et plus particulièrement de la sous-direction du cheval au sein de la Direction de l'espace rural et de la forêt (DERF).

Ses missions consistent à promouvoir et développer l'élevage des équidés et les activités liées au cheval en partenariat notamment avec les organisations socioprofessionnelles, les collectivités locales et les associations. Ses deux domaines d'intervention principaux deviennent ainsi l'identification et l'étalonnage public.

Ces missions sont réaffirmées lors du discours interministériel du Haras du Pin du 29 juillet 2003 qui définit « une nouvelle politique du cheval », et développées par l'élaboration du contrat d'objectifs entre l'Etat et les Haras nationaux pour la période 2004-2008. En effet, en plus de ses missions traditionnelles, l'établissement public se voit confier la structuration de la filière équine, son développement économique ainsi que l'insertion du cheval dans les politiques locales.

Ce fonds permet d'étudier la création de l'établissement public « Les Haras nationaux » et sa mise en place, d'apprécier la réforme des haras à travers ses aspects organisationnels, de gestion des ressources humaines et des questions budgétaires. Il apporte aussi, de façon plus générale, un éclairage sur la création d'un établissement public administratif, sa restructuration et son fonctionnement. De plus, il renseigne sur les défis, les enjeux et les objectifs auxquels le monde équin est confronté en cette période de transition entre la gestion par une administration centrale et un établissement public.