Le présent inventaire a pour but de décrire le fonds du bureau du Mobilier national et des Manufactures nationales de l'administration des Beaux-Arts, essentiellement depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à la fin des années 1960, lorsque le bureau en tant que tel disparaît pour devenir le bureau des Affaires générales, dont les compétences sont plus larges au sein du service de la Création artistique du ministère des Affaires culturelles.

Du point de vue de l’histoire, l’étude de ce fonds permettra d’éclaircir le rôle et les actions du bureau du Mobilier national et des Manufactures nationales. Malgré une amplitude qui a varié au fil du temps, ce bureau a pratiquement toujours eu pour missions fondamentales d’administrer et de contrôler les services qui incombent au Mobilier national et aux manufactures nationales, d’entretenir le mobilier, les tapisseries et objets ayant un caractère artistique, de meubler et décorer les résidences présidentielles, les hôtels ministériels et les hôtels diplomatiques, de gérer les travaux divers d’installations mobilières pour les cérémonies et réceptions officielles, ainsi que les mises en dépôt et prêts de tapisseries, de meubles, d’objets de Sèvres pour les expositions ou attributions à divers organismes ou institutions.

L’un des intérêts principaux du fonds est la présence des trois grandes manufactures nationales que sont Beauvais, les Gobelins et Sèvres, auxquelles s’ajoute l’atelier-école et l’École nationale d’art décoratif d’Aubusson. Leurs spécificités et leurs missions ne sont pas tout à fait similaires. Cependant ces manufactures concourent toutes à la création et à la préservation d’œuvres d’art d’excellence, que ce soient des tentures, des tapisseries ou des porcelaines. À cela s’ajoute le Mobilier national, garant de l’ameublement et de la décoration des résidences présidentielles, des hôtels ministériels et des hôtels diplomatiques à l’étranger, également bien représenté dans le fonds.

Ainsi les nombreux dossiers de personnel, les dossiers d’attribution ou de dépôt d’objets d’art à diverses institutions ou administrations, ou encore les relations et la correspondance que ces manufactures entretenaient avec l’échelon central permettent de dégager de nombreuses pistes de recherche, d’un point de vue historique (le fonctionnement des manufactures pendant les guerres, le panorama des sociétés et associations parisiennes de l’entre-deux-guerres, l’histoire des collections et des mises en dépôt dans les différentes institutions...), géo-politique (les relations avec l’étranger via les attributions d’objets à des personnalités, établissements et États…) ou encore socio-économique (les différents corps de métier et rétributions existant dans les manufactures, les budgets alloués, la question de l’autonomie des établissements…).