Inventaire d'archives : Vice-Rectorat des Comores. Organisation et dossiers de personnels (1975)

Contenu :

Territoire des Comores, vice-rectorat.
L'indépendance de l'archipel des Comores - l'Ile de Mayotte exceptée qui est demeurée Française - fut proclamée unilatéralement par le gouvernement de ce territoire d'outre-mer en juillet 1975. Elle fut suivie en novembre 1975 d'une rupture complète avec l'ancienne métropole : après quelques vaines tentatives de négociations (Sur la part prise dans ces négociations par un fonctionnaire en poste aux Comores, voir ci-dessous F. 17 bis 16607 : correspondance politique de M. Charpantier). Aucun accord de coopération ne fut signé, la discussion politique autour de Mayotte et de son sort n'ayant pas abouti. En conséquence, l'administration française se retira toute entière, aucun statut nouveau ne lui permettant plus de poursuivre ses activités. Avec les fonctionnaires, on rapatria les archives dont proviennent les documents ici inventoriés.
Il s'agit essentiellement des dossiers du personnel universitaire en service aux Comores entre 1965 et 1975 mais aussi, dans de rares cas, avant 1965 année qui paraît marquer le début d'un effort soutenu de scolarisation. Mais ces dossiers ne concernent pas les instituteurs du cadre territorial, c'est-à-dire d'un corps de fonctionnaires comoriens, géré, dès avant l'indépendance, par les autorités territoriales. Les documents ne regardent que des fonctionnaires recrutés en France par diverses voies ou, dans quelques cas, des Français d'origine métropolitaine pourvus d'un emploi universitaire par les autorités territoriales. Aussi malgré la mouvance française du territoire, ces dossiers donnent l'idée d'un personnel étranger.
Les Comores formaient une circonscription académique autonome, un vice-recto rat qui correspondait directement avec l'administration centrale du Ministère de l'Éducation. Mais ce vice-rectorat dépendait, pour une part précise ou à la fois, de l'Académie de Montpellier et de l'inspecteur général de l'Éducation Nationale chargé de la coordination dans les Départements et Territoires d'Outre-Mer. Aux Comores mêmes à Moroni capitale du territoire le Haut-Commissaire puis Délégué général de la République avait autorité. Le vice président du Conseil de gouvernement puis président du gouvernement territorial, assisté de son Ministre de l'Education. La situation administrative était donc complexe, ce qui n'allait pas sans conséquences. Elle l'était d'autant plus que le personnel universitaire, le cadre territorial comorien mis à part, était formé de fonctionnaires détachés dans le territoire pour six ans au plus et la règle était appliquée (F/17 bis 16 611) et la durée moyenne de séjour aux Comores paraît avoir été bien inférieure. C'était donc une troupe mouvante et composite où tous les grade toutes les catégories universitaires étaient représentées : du bachelier au docteur, de l'instituteur suppléant au professeur agrégé. Souvent ces fonctionnaires détachés occupaient une place supérieure à celle qui leur serait normalement revenue en métropole ; souvent aussi ils aspiraient à une promotion hiérarchique, une intégration dans un autre corps, une titularisation dans la Fonction Publique : cas d'agents de bureau, d'instituteurs auxiliaires, d'adjoints d'enseignements stagiaires. Nombreux étaient les instituteurs désireux d'être nommés professeur d'enseignement général de Collège - (PEGC) Il faut considérer en particulier les fonctionnaires " décisionnaires" selon l'expression usitée au Comores. C'étaient des agents recrutés sur place par décision des autorités territoriales. En fait ces agents étaient presque toujours des femmes de fonctionnai re s métropolitains désireuses de travailler ; leur engagement était aisé car, en général, on manquait de secrétaires comme de professeurs. Les "Volontaires de l'Aide Technique" (V. A. T.) accomplissaient eux le temps actif de leur service national dans des fonctions d'enseignement ; leur statut personnel était militaire : ils n'avaient pas de vacances mais des permissions non rémunérées. Parfois remuants, ces volontaires étaient possibles de parritions militaires.
Les services du vice- rectorat ne réglaient pas seulement les affaires propres aux fonctions d'enseignement. Ils étaient responsables du logement des fonctionnaires, ils les fournissaient meublés. Or il n'y avait jamais assez de logements, de "cases" ; d'où d'aigres plaintes, des séjours couteux à l'hôtel. Les logements étaient délabrés l'eau, l'électricité manquaient souvent ; le mobilier était parfois symbolique : les frigidaires - meuble indispensable pour qui veut manger à la façon européenne dans un pays tropical - tombaient en panne ; étaient mal remplacés.
L'administration autorisait les déplacements de ses agents d'ile à ile ou hors du territoire : c'étaient des excursions à Madagascar, à l'ile Maurice, à la Réunion, des safaris au Kenya ou en Tanzanie. Elle organisait les départs à la fin de l'année scolaire, répartissait les places d'avion que d'ailleurs elle payait, assignait à chacun son jour et son heure, permettait les exceptions dites voyages " par voit normale". Dans un archipel très démuni où un incident de santé sans gravité extrême pouvait obliger au départ - hospitalisation à Madagascar ou "rapatriement sanitaire" en France, dans plusieurs cas pour dépression nerveuse - elle autorisait l'un ou l'autre dans le second cas après avis d'un conseil de santé. D'ailleurs, chaque année, un exeman médical qui comportait, selon les possibilités du lieu, une radiographie pulmonaire, était imposée aux fonctionnaires.
L'administration était donc mélée de fort près à la vie de la collectivité universitaire d'origine européenne. Les dossiers conservent les traces atténuées d'incidents semi-professionnels ou vraiment privés qui furent l'occasion de vigoureuses actions administratives.
La vie scolaire est connue, à travers ces dossiers, par les rapports d'inspection : ils notent le manque de matériel, le dénuement des écoles aussi mentionné dans des appréciations personnelles ou des rapports sur l'enseignement proprement dit, on trouvera aussi des lettres personnelles précieuses qui éclaireront aussi sur les interventions politiques : elles touchaient à la fois le personnel universitaire et les élèves. Les difficultés extrêmes du lycée de Moroni avec les grèves d'élèves, les manifestations violentes, sont évoquées dans certains dossiers. Ils témoignent d'une vie politique active chez les élèves comme chez les professeurs comoriens : à ce propos on doit signaler les dossier des fonctionnaires d'origine comorienne mais du cadre métropolitain ayant eu, depuis l'indépendance, de hautes responsabilités.
Enfin, sur le Cours normal de Moroni, sorte d'école normale d'instituteurs institué par décret en 1966 mais fondé en 1969, seulement, on trouvera, à la cote F. 17 bis 16607, quelques textes significatifs.
Sommaire
Art 1-12 (F 17 bis 16607-16618) : Vice rectorat des Comores. Art 1 : Organisation administrative et activités : Textes officiels, notes, correspondance, 1968-1975. Art 2-12 : Dossiers de carrière du personnel administratif et enseignant de 1965 à 1975 : Classement alphabétique

Cote :

19770483/1-19770483/12

Publication :

Archives nationales
1977

Informations sur le producteur :

Ministère de l'Éducation nationale

Description :

Mise en forme :
Classement nominatif

Localisation physique :

Fontainebleau

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_016801

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