Inventaire d'archives : 2828 W - Fonds de l'Union drômoise de la Légion française des combattants....
Titre :
2828 W - Fonds de l'Union drômoise de la Légion française des combattants.
Contenu :
Intérêt et particularités du fonds.
Il convient tout d'abord d'attirer l'attention du chercheur sur la
continuité chronologique constatée pour de nombreux dossiers, ce qui
permet d'appréhender l'évolution générale de l'intervention de la Légion
dans de nombreux domaines. En effet, les archives couvrent toute la
période d'existence de la Légion, de sa création en août 1940 à sa
dissolution en 1944. Ce fonds est très complet. Ainsi, nous pouvons y
découvrir les nombreuses fonctions, actions et activités de cet
organisme, tout particulièrement le dynamisme du service d'action
sociale et du service de propagande.
Ensuite, il permet de comprendre le fonctionnement des sections
communales, leur poids dans la gestion de la formation légionnaire à
l'échelle du département auprès de l'Union départementale. À ce sujet,
il est à noter la présence dans ce fonds des archives de la section
légionnaire locale de Valence (2828 W 126-167). Enfin, une autre
particularité de ce fonds est l'importante bibliothèque qui le compose,
ouvrages qui permettent de saisir l'esprit du mouvement légionnaire.
Cote :
2828 W 1-277
Publication :
Archives départementales Drôme
2006
Valence
Informations sur le producteur :
Historique de la Légion.
En 1940, le gouvernement Pétain prend la décision de dissoudre toutes
les associations d'anciens combattants et de les fondre dans la Légion
française des combattants. Peu à peu, la LFC prend une position
politique de plus en plus marquée en suivant l'évolution du gouvernement
de Vichy. De la Légion est sorti le SOL (Service d'ordre légionnaire)
qui a donnée ensuite naissance à la Milice de Darnand le 5 janvier
1943.
Le 18 novembre 1941, Paul Marion, ministre collaborationniste
agrandit le cercle de la Légion française des combattants en créant la
Légion française des combattants et des volontaires de la révolution
nationale. Le mouvement est ouvert désormais à tous les citoyens non
combattants désireux d'apporter leur concours à la révolution nationale
: les légionnaires volontaires. Le caractère officiel de la
collaboration de la Légion avec les pouvoirs publics est clairement
notifié. Cette nouvelle mouture de la Légion s'occupe essentiellement de
propagande.
La Légion a pour mission de regrouper au service du pays tous les
anciens combattants, organiser l'entraide combattante, assurer la
collaboration des anciens combattants à l'œuvre des pouvoirs publics
dans le cadre des communes, du département, des provinces et de la
nation.
Sur rapport de René Pleven et de René Cassin, à Alger, le Comité
français pour la Libération nationale met fin, par décret, à la Légion
française des combattants en Afrique du Nord, et en France
métropolitaine le 13 mars 1943 où cela ne sera appliqué qu'en 1944.
Historique de l'Union drômoise.Le développement de la formation légionnaire s'effectue différemment
selon les départements. En Drôme, elle semble prendre un essor rapide.
En novembre 1940, les adhésions sont déjà nombreuses : au 1er janvier
1941, la Drôme compte 270 sections communales et environ 18 477 membres.
Comme dans le reste du pays, les autres associations drômoises de
combattants sont condamnées à être dissoutes ou placées sous la tutelle
de la Légion, toutes les communications par voie de presse sont soumises
à l'approbation du président de la LFC. De même, les conditions d'entrée
au sein de la Légion sont réglementées et encadrées par les tribunaux
d'honneur.
Dès novembre 1940, 600 à 700 présidents et vice-présidents de
sections communales sont choisis. En février 1941, sur les 378 communes
recensées, 106 ont une population trop faible pour mettre en place une
section. Cinq grandes zones ont été délimitées : Valence, Romans,
Montélimar, Crest, Nyons. Le département a été divisé en 29 unions
centrales, réparties en 10 districts. Toutefois, le fonctionnement
administratif de la Légion est assez vague et ne comporte pas de
directives claires jusqu'à la fin de l'année 1941. Il repose avant tout
sur l'Union drômoise et le dynamisme des sections communales.
Le fonctionnement de l'administration légionnaire est long à se
mettre en place : les premières activités, en 1940 et 1941, ont surtout
été celles des réunions constitutives, du recrutement, de la propagande
afin de faire connaître la Légion. C'est à partir de 1942 que les
services d'action sociale et de propagande entrent pleinement en
fonction.
Informations sur l'acquisition :
Historique de conservation :
Origine.
Pour les origines du fonds, voir aux Archives
départementales de la Drôme, 15 T 34.
Le 2 septembre 1944, sur ordre du préfet et à la demande de Jacques
de Font-Réaulx, les scellés ont été posés sur les locaux de différents
organismes, dont la Légion française des combattants, place Aristide
Briand, comme en témoigne le procès-verbal de police. Mais dès le 5
septembre, J. de Font-Réaulx avertissait le préfet dans une note que les
scellés avaient été brisés par les Américains qui furent empêchés in
extremis de jeter les papiers dans le Rhône. L'archiviste fait état du
transfert de ce qui restait, dans la cave de l'ancienne Mutuelle de
Valence, rue Jonchère, dont les locaux étaient occupés en partie par la
police.
Dans une note du 30 octobre 1944, J. de Font-Réaulx rend compte au
secrétaire général de préfecture que les archives de la Légion française
des combattants se trouvent au Musée et dans la cave de l'ancienne
Mutuelle, qu'il y a eu des pertes et qu'il a fait transférer les livres
utiles à la Bibliothèque municipale. Restent donc les archives de l'UMAC
(actuellement en 39 J) et des imprimés de propagande en désordre que
l'archiviste propose de faire éliminer en les vendant à un centre de
récupération de vieux papiers, ce qui lui permettrait de faire le tri
des archives à conserver.
Dans une note du 3 novembre 1944, le directeur de l'Enregistrement,
des Domaines et du Timbre, demande l'envoi de documents comptables, dont
le livre journal de 1943-1944, au receveur contrôleur principal des
Domaines, et soumet la vente du reste des vieux papiers à l'autorisation
de son administration centrale, qui ne se trouve pas dans le dossier.
Cependant, le métrage conservé ne paraît pas pouvoir combler une cave et
un second local, il est donc probable que les éliminations aient eu lieu
(la cave devant notamment être libérée pour travaux).
Finalement, c'est en sous-série thématique 9 J " fonds de la Seconde
Guerre mondiale " que ce fonds a été coté 9 J 24-59.
Description :
Mise en forme :
Classement.
Une partie seulement du fonds, la bibliothèque, avait fait l'objet
d'un inventaire (cotes 9 J 24-29) que nous avons mis à jour (2828 W
172-277).
Pour les autres documents composant ce fonds, nous ne disposions que
d'un brouillon d'inventaire incomplet, par boîtes, difficilement
exploitable car erroné. Ces ébauches d'instruments de recherche
manquaient de pertinence, étaient incomplètes (pas d'introduction, pas
d'index, pas de bibliographie, ni de sources complémentaires), les
analyses étaient imprécises voire inexistantes, le plan de classement
était à faire. De plus, un certain désordre régnant dans la sous-série 9
J, le classement effectué était complètement bouleversé par la
disparition de documents d'archives et le mélange de dossiers, certains
ne concernant pas la Légion. Enfin, il convenait d'effectuer des
éliminations. Les archives de la Légion sont des archives publiques, et
à ce titre elles ont été retirées de la sous-série 9 J et ont reçu la
cote 2828 W. Une table de concordance entre les anciennes et les
nouvelles cotes a été dressée.
Le plan de classement élaboré vise essentiellement à mettre en avant
le fonctionnement interne de la Légion et sa place dans la vie
politique, économique et administrative du département de la Drôme
pendant la Seconde Guerre mondiale. D'une part, les archives concernant
la constitution de la Légion (2828 W 1-27) et plus particulièrement les
adhésions, l'administration (2828 W 28-49), la gestion du personnel
(2828 W 50-55), la comptabilité (2828 W 56-61) permettent au lecteur de
comprendre la gestion et le fonctionnement de l'Union drômoise, d'en
mesurer le poids de par l'importance numérique de ses membres et la
diversité de ses interlocuteurs.
Ensuite, les deux importantes parties consacrées aux activités du
service d'action sociale (2828 W 62-101) et du comité de propagande
(2828 W 102-125) permettent au chercheur de replacer la Légion dans son
contexte historique et de mesurer l'impact de ses actions sur la vie
quotidienne des Drômois : service d'aide aux prisonniers et à leurs
familles, services médicaux et sociaux, demandes d'interventions pour
l'obtention de logement, d'emploi et de nourriture, service de placement
familial, surveillance des mouvements politiques et de la presse,
directives pour le SOL et la Milice de la Centrale nationale de
propagande, activités des cercles d'études...
Des éliminations ont été effectuées et des documents ont été donnés
au Musée départemental de Vassieux. Des 3.40 ml d'archives recensées
avant le reclassement, le métrage définitif atteint 3.10 ml. Les
éliminations ont porté sur des pièces comptables (1940-1944), des
doubles de la revue Chroniques pour la période de juin 1942 à septembre
1943 (boîte cotée 9 J 57), des doubles de listes de légionnaires, de la
correspondance (1940-1944).
Conditions d'accès :
Communicabilité.
Les dossiers du service de placement familial comportent des pièces
contenant des renseignements individuels à caractère médical et sont
donc soumis à un délai de communicabilité de 150 ans à compter de la
date de naissance de l'intéressé. De même, les dossiers administratifs
du personnel sont soumis à un délai de 120 ans à compter de la date de
naissance de l'intéressé.
Description physique :
Document
d'archives
Importance matérielle :
277
3,10
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Ce fonds est consultable dans la salle de lecture des
Archives départementales de la Drôme
14 rue de la Manutention, 26000 Valence.
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAD026_000440