Inventaire d'archives : HERRIOT, Edouard

Contenu :

Il faut distinguer dans le fond Herriot deux genres de dossiers : ceux que le président a paginés, ceux qu'il n'a pas paginés. Ces derniers semblent êtres des réserves, sur lesquelles le président a puisé pour constituer les dossiers paginés, destinés à des publications (c'est le cas du "journal", premier état de "jadis"). Il y a plus d'ordre dans les dossiers paginés que dans les autres, mais, d'une façon générale, il y a de l'ordre. Ils sentent l'entretien personnel. Le superflu y est rare. Ils étaient évidemment constitués par l'intéressé lui-même, et, en bref, se présentent comme l'indice et le moyen d'un esprit clair.
La méthode du président était, semble-t-il, de garder, dans une intention mnémotechnique, une sélection de documents (articles, télégrammes ou dépêches, lettres reçues ou brouillons de lui-même), au sein de laquelle il intercalait des notes personnelles, ayant caractère d'éphémérides ou de réflexions, écrites lors des évènements, ou après (parfois impossible de distinguer). Les réflexions générales sont brèves : jamais d'idées prolongées. Toujours les faits. On a l'impression d'un esprit ayant peu de penchant pour l'abstraction, ne se laissant pourtant jamais étouffer par le concret et voyant de haut. Impression que fortifie, d'ailleurs, l'écriture. Celle-ci est belle : à la fois appuyée et aérée. Les groupements de lettres sont harmonieux, bien massés, pas trop compacts. Il y a là dedans, une euphorie remarquable, une grande sensibilité à la forme, beaucoup d'ingéniosité pratique, d'adhérence à la vie, de largesse, et, ce qui est tout de même inattendu, peu d'idéologie.
R. Glachant, 1957.

Cote :

89PAAP

Publication :

Archives diplomatiques du MAEE
MAEE

Informations sur le producteur :

HERRIOT, Marie Edouard
Edouard Herriot est né le 5 juillet 1872. Elève de l'Ecole normale supérieure, il est agrégé de lettres en 1894. Il entame alors une carrière d'enseignant, d'abord à Nantes, puis à Lyon. Il s'engage aussi dans l'affaire Dreyfus et fonde la section lyonnaise de la Ligue des droits de l'homme.
Il entame sa carrière politique comme conseiller municipal à Lyon en 1904 puis il devient maire l'année suivante. Il occupe ces fonctions jusqu'en 1957. Il rejoint très tôt le Parti radical et est élu sénateur entre 1912 et 1919 puis député du Rhône entre 1919 et 1940 puis entre 1945 et 1957. En 1916, il est nommé ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement au sein du gouvernement d'Aristide Briand. En 1924, après la victoire du Cartel des Gauches et la démission du président Alexandre Millerand, il est nommé président du Conseil par Gaston Doumergue. Il y associe le porte-feuilles des Affaires étrangères. Il se heurte au Conseil d'Etat lorsqu'il souhaite mettre en oeuvre les lois laïques en Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican. Accusé de mauvaise gestion financière, il démissionne en 1925. A la chute du gouvernement Briand, il redevient président du Conseil mais doit rapidement céder la place à Raymond Poincaré qui le nomme ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts en 1926. Il redevient président du Conseil en 1932, très brièvement, et transforme le ministère de l'Instruction publique en ministère de l'Education nationale. En 1934, il accepte d'être ministre d'Etat au sein des cabinets Flandin puis Laval. En 1940, il suit le gouvernement d'abord à Bordeaux puis à Vichy. Il s'abstient de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et se trouve rapidement en butte aux ultra-collaborationnistes. Il est placé en résidence surveillée dès 1942. En 1947, il est élu président de la Chambre des députés. Il entre à l'Académie française en 1946. Il a par ailleurs présidé le parti radical entre 1919 et 1926, 1931 et 1936, 1946 et 1953 et enfin de 1955 à son décès qui intervient le 26 mars 1957.

Informations sur l'acquisition :

Dons de Mme Bérard en 1957 suivis de remises complémentaires en 1991 et 1994.
Historique de conservation :
Le fonds Herriot, tel qu'il se présente actuellement (décembre 1957), contient peu de documents antérieurs à 1924 et postérieurs à 1936. Il n'apparaît vraiment cohérent qu'entre ces deux dates.
Certains dossiers reliés, portant le timbre du musée historique de Lyon, ont été réclamés par le préfet du Rhône. Il s'agit d'informations sur la grande guerre, réunies du point de vue lyonnais : listes de tués, lettres de combattants à M. Herriot, notations de faits de sa main... Sans doute le président, ayant constitué ces dossiers à l'époque, estima-t-il, après coup, qu'ils offraient un intérêt pour l'histoire de Lyon et les remit-il au musée historique de cette ville, pour les lui réemprunter par la suite. Ils ont été renvoyés au préfet du Rhône.
On ne peut pas penser que le président ait détruit ses archives se rapportant à la dernière grande guerre et à l'époque qui l'a précédée, puisqu'il en a fait état dans "Episodes, 1940-1944", ouvrage dont nous n'avons pas la base "journal". Peut-être sont-elles mêlées aux manuscrits d'ordre littéraire, dont le Département n'a pas vocation à demander le dépôt, ou restées à l'ancien domicile du président à Lyon, ou ailleurs. Il n'est pas indifférent de faire observer que, la conversation par les soins du service des archives diplomatiques et de la documentation comportant le maximum de sécurité, la réunion du plus large ensemble de documents présenterait des avantages essentiels pour la commodité des recherches futures concernant l'action du président.

Description :

Mise en forme :
Un classement sommaire de ces papiers avait été fait en 1957 au moment de leur entrée au dépôt. Roger Glachant, alors conservateur en chef en avait rédigé la préface. Un nouvel inventaire a été établi en 1977 par Melle Paulette Enjalran, conservateur en chef au moment de la reliure de ces papiers.                                                                                    

Conditions d'accès :

Librement communicables.

Description physique :

43 articles, soit 3,33 ml.

Ressources complémentaires :

Inventaire par Paulette Enjalran, conservateur du patrimoine, Paris, 1977 et préface par Roger Glachant, conservateur, Paris, 1957, 19 p.  Voir l'instrument de recherche 

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRMAE_89PAAP

Personnes :

HERRIOT, Edouard

Où consulter le document :

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

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