Inventaire d'archives : Jean Fleury

Contenu :

Le fonds est constitué avant tout de textes écrits par le père Fleury lui-même, tous restés inédits, à commencer par ses mémoires, qu'il n'a jamais eu l'opportunité de poursuivre au-delà de l'année 1948. Ses autres textes sont relatifs, d'une part au poète tsigane Tikno Adjam, d'autre part à différents aspects de son action durant l'Occupation.
Une place particulière doit être faite aux nombreuses photographies, notamment à celles de la mission à Dachau en mai 1945. Il est à noter que toutes les photographies originales, ainsi que l'attestation encadrée du mémorial de Yad Vashem, ont été retirées des dossiers où elles figuraient et rassemblées au seine de l'article 82 J 12, afin d'assurer leur préservation : elles ont été numérisées et sont consultables uniquement sous cette forme.
Un troisième et dernier ensemble de documents est consacré aux hommages publics rendus au père Fleury, de son vivant aussi bien qu'après son décès.

Cote :

82 J 1-12

Publication :

Archives départementales de la Vienne
2021
Poitiers

Informations sur le producteur :

Origine:
Fleury, Jean (1905-1982)
Bien qu'originaire de Bretagne, c'est à Poitiers que le père Fleury a laissé son empreinte. Entré chez les Jésuites en 1925, il est nommé professeur au collège Saint-Joseph à Poitiers à la fin de l'année 1941, à la fin de sa formation. Sollicité en mai 1942 pour assurer le service religieux auprès des Tsiganes internés dans le camp d'internement de Poitiers, il devient rapidement un soutien actif auprès d'eux, en intervenant systématiquement en leur faveur auprès des autorités tant françaises qu'allemandes.
Avec l'aide des Tsiganes, il accède clandestinement à la partie du camp réservée aux internés juifs. A partir du mois de juillet 1942, il devient par ce moyen l'intermédiaire entre les internés juifs du camp et le rabbin Elie Bloch, réfugié de Moselle depuis 1939, qui avait développé une intense activité en faveur des Juifs présents à Poitiers et dans la Vienne (visite des malades, ravitaillement du camp, passages de la ligne de démarcation, placement d'enfants juifs dans des familles non internées, etc.).
Après l'arrestation du rabbin Bloch en février 1943, le père Fleury poursuit son action, avec l'aide de la petite équipe qui s'était peu à peu constituée autour de lui, et ce jusqu'à la libération du camp en août 1944.
Quelques mois plus tard, en novembre, le père Fleury est sollicité pour le poste de vice-président du comité local du Comité des œuvres sociales des organismes de la Résistance (COSOR). La présidence étant confiée de droit au préfet, c'est donc le père Fleury, en tant que vice-président, qui en assurait la direction effective. Il en devint plus tard le président. Le COSOR avait le double objectif de faire le relevé des victimes de la répression allemande, et de venir en aide aux familles des déportés et fusillés. Le père Fleury a poursuivi son action à la tête du COSOR jusqu'en 1956, date de sa dissolution.
C'est en marge de son activité au COSOR que le père Fleury a été amené à prendre la tête, en mai 1945, d'une mission en Allemagne pour aller chercher les déportés originaires de la Vienne. Parti de Poitiers le 11 mai, le convoi ramène de Dachau le 31 mai plusieurs dizaines de déportés poitevins.
En octobre 1948, le père Fleury est nommé aumônier des Gitans et Tsiganes, au plan national, mais tout en restant implanté à Poitiers. Cette fonction lui a permis dans les décennies qui ont suivi, et jusqu'à sa mort en 1982, de prolonger, ainsi que lui-même le souhaitait, son action en faveur des Tsiganes : il agit ainsi notamment en vue d'une suppression du carnet anthropométrique, de l'aménagement de terrains de stationnement, de l'indemnisation des Tsiganes victimes du nazisme et d'une meilleure connaissance de la culture tsigane (avec un intérêt personnel tout particulier pour le poète Tikno Adjam).

Informations sur l'acquisition :

Don, Edmond Bizard, avril 2011.
Historique de conservation :
Les documents décrits dans le présent répertoire ont été donnés aux Archives départementales de la Vienne en avril 2011 par le père jésuite Edmond Bizard, qui les avait lui-même recueillis après le décès du père Fleury.

Conditions d'accès :

Ces documents peuvent être librement consultés.

Conditions d'utilisation :

Compte tenu des dispositions du Code de la propriété intellectuelle, ces documents ne peuvent être librement reproduits que pour « l'usage strictement privé du copiste » (Code de la propriété intellectuelle, art. L 122-5). Pour un usage autre que strictement privé, l'autorisation de publier ou diffuser la reproduction réalisée doit alors être sollicitée auprès du titulaire des droits.

Langues :

Langue des unités documentaires: français

Description physique :

Description physique:

Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 21
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 1,17

Ressources complémentaires :

109 W 1-423. Camps d'internement de la Vienne (1939-1964), notamment camp de Poitiers, dit « de la route de Limoges ».
105 W 1-15. Comité des œuvres sociales des organismes de la Résistance : dossiers individuels de familles assistées (classement alphabétique).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Vienne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD086_82J

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