Article : Par des contes d’ogre et de fée. Perrault en images à Metz et à Épinal

Une publication des Archives départementales des Vosges et des Archives départementales de la Moselle, 2003, 144 pages

 

Cette publication se propose de comparer la production des imageries messine et vosgienne sur un thème imposé, l’illustration d’un « monument » de la littérature française, les contes de Perrault. L’arrivée du conte dans le répertoire imagier est relativement tardif. En Moselle, si on peut déceler les prémisses d’une édition enfantine chez Dembour et Gangel en 1842 avec Don Quichotte, M. et Mme Croquemitaine, et trois contes de Perrault : Peau d’âne, Le Petit Poucet et Le Petit Chaperon rouge, il faut attendre les années 1860 et l'arrivée à la tête de l'entreprise des frères Gangel et de Paulin Didion pour que l’entreprise s’oriente définitivement vers le créneau de l’image pour enfant.

La chronologie est moins certaine à Épinal. Dès 1819, Pellerin éditait un Petit Chaperon rouge. Des parallèles dans l’évolution des marchés spinaliens et messins existent cependant : ainsi, la naissance de l’imagerie concurrente de Pinot, avec ses sujets neufs dont font évidemment partie les contes de Perrault, se fait au moment même où Gangel et Didion renouvellent de leur côté le catalogue d’images de Metz. Les acheteurs d’images lorraines se transforment : le public « populaire » mais adulte, des origines, cède peu à peu la place à un public enfantin, de plus en plus aisé et mêlé au fur et à mesure de l’enrichissement de la société française du XIXe siècle. Les belles planches lithographiées cèdent à la fin du siècle la place à des recueils d’images en albums.

La longévité supérieure de l’imagerie d’Épinal lui a permis de développer pleinement ce nouveau répertoire, et de marquer durablement les jeunes esprits nourris de ses représentations iconographiques.

 

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